Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Wednesday, July 25, 2012

Pétrolia commence à forer en Gaspésie


" Pétrolia a annoncé hier (22 juillet 2012) avoir débuté le premier de deux forages pétroliers qu’elle compte mener dans un secteur de la Gaspésie situé à l’est de Murdochville. L’entreprise fonde beaucoup d’espoirs sur ces nouvelles opérations, d’autant que la zone forée présente des similitudes géologiques avec une région de l’Alberta très riche en or noir. Ces travaux de recherche d’énergie fossile, menés en partie grâce à des fonds publics, ne sont soumis à aucun processus d’évaluation de leurs impacts environnementaux.

La pétrolière, très active en Gaspésie, compte forer deux puits dans une zone nommée « projet Bourque ». Pétrolia l’a d’ailleurs désignée ainsi en l’honneur de feu Pierre-André Bourque, un géologue québécois qui avait déjà déterminé, il y a plusieurs années, que le sous-sol de la Gaspésie pourrait renfermer d’importantes quantités de pétrole. Selon ce qu’il faisait valoir en 2006, la preuve que le Québec comptait un potentiel pétrolier très intéressant n’était plus à faire. Mais à cette époque, le gouvernement Charest avait déjà abandonné les travaux de recherche lancés quatre ans plus tôt par les péquistes. Il était alors acquis que le secteur privé prendrait seul le relais.

L’entreprise Pétrolia, qui possède 45 permis d’exploration en plein coeur de la péninsule, croit pour sa part au potentiel en hydrocarbures de la Gaspésie. Son président, André Proulx, n’avait d’ailleurs pas caché son enthousiasme lors de la dernière assemblée annuelle de l’entreprise : « Par sa taille, la structure de Bourque pourrait contenir 100 millions de barils de pétrole facile à exploiter et dont la rentabilité ne fait pas de doute. »

Si cette évaluation s’avérait exacte, la valeur de la ressource dépasserait le milliard de dollars. Quant à la zone d’exploration, elle recoupe essentiellement deux permis. Ceux-ci coûtent au total 3753,90 $ par année, à raison de 10 ¢ l’hectare.

En entrevue hier, M. Proulx a toutefois pris soin de préciser que Pétrolia attendait de voir les résultats des deux forages avant de juger de la présence ou non de pétrole dans la zone identifiée. Pétrolia a déjà investi trois millions de dollars dans des relevés sismiques dans le secteur en 2008. Selon l’interprétation des résultats, il est possible qu’on retrouve dans le sous-sol du gaz flottant au-dessus d’un liquide. On veut donc maintenant déterminer si le liquide en question est bel et bien du pétrole.

Chose certaine, a dit M. Proulx, la « cible » de forage visée compte « une capacité importante de rétention de pétrole ». Et s’il y a effectivement du pétrole, le premier forage « devrait produire en assez bonne quantité ».



Qui plus est, le secteur foré comporte des similitudes géologiques avec une zone nommée Leduc, en Alberta. Selon ce que fait valoir Pétrolia dans son dernier rapport annuel, ce secteur de l’Ouest canadien compte des champs pétrolifères « géants ». Leur découverte a d’ailleurs « marqué un tournant décisif de l’exploration pétrolière dans cette province ».

Et comme toute production pétrolière est liée à une production de gaz naturel, Pétrolia songe déjà à vendre une partie d’une éventuelle production. André Proulx estime que certains clients pourraient se montrer intéressés dans la région. C’est le cas, notamment, de projets miniers en développement. Selon lui, le gaz naturel pourrait être commercialisé en Gaspésie comme souhaite le faire le gouvernement Charest sur la Côte-Nord.

Pétrolia a par ailleurs obtenu l’accord du gouvernement pour mener une « production test » en cas de découverte. Cela veut dire que la pétrolière pourra extraire, pendant une dizaine de jours, de l’or noir. Mais elle n’aura pas à verser de redevances sur ces ressources non renouvelables, puisque les tests seront menés dans le cadre de la phase d’exploration. Pétrolia a déjà extrait du pétrole dans la région de Gaspé aux termes de ces dispositions. Le précieux liquide a été vendu à la raffinerie d’Ultramar, près de Québec. L’entreprise a aussi reçu plus de trois millions de dollars en « aide gouvernementale à l’exploration » au cours des dernières années. Plus récemment, Investissement Québec a injecté plus de 10 millions pour acquérir des actions de l’entreprise.

Certains espèrent déjà faire de la Gaspésie « la nouvelle Alberta ». Les forages du projet Bourque pourraient donc être les premiers d’une série dans le coeur de cette vaste péninsule. André Proulx a expliqué hier que les travaux menés au cours des dernières années ont en effet permis de déterminer que la région comporterait d’autres structures susceptibles de contenir d’importantes réserves d’hydrocarbures.

Pour le moment, ces travaux sont menés sans aucune évaluation de leurs impacts environnementaux. M. Proulx a aussi dit hier que son entreprise n’est pas soumise aux travaux de l’évaluation environnementale stratégique (EES) lancée par Québec pour étudier l’épineuse question du gaz de schiste. « C’est une bonne affaire pour nous, parce que ça nous permet d’avancer. Sans cela, les projets seraient latents », a-t-il fait valoir.

En plus du projet Bourque, Pétrolia compte forer un nouveau puits plus tard cette année dans la région de Gaspé. Il s’agira d’un puits horizontal qui devrait permettre de préciser le potentiel d’un secteur nommé Haldimand."

Article écrit par Alexandre Shields publié dans Le Devoir ici: http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/355211/titre

Photo: Pétolia

"Évaluation environnementale - Le ministère ferme les yeux sur les ressources pétrolières

Le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs tient pour acquis le fait que le comité qui mène l'évaluation environnementale stratégique sur l'industrie du gaz de schiste étudiera aussi l'exploration et l'exploitation pétrolière au Québec. Son président a pourtant clairement indiqué au Devoir qu'il ne prévoit pas l'inclure dans ses travaux. Mais pas question de lui forcer la main, selon ce qui se dégage des réponses fournies par le cabinet du ministre Pierre Arcand.

«Les enjeux relatifs aux opérations de fracturation, que celles-ci visent à extraire du pétrole ou du gaz, font partie du mandat donné à l'évaluation environnementale stratégique et le ministre s'attend à ce qu'ils soient traités. Le mandat du comité prévoit prendre en considération tous les autres impacts et toutes les autres questions pertinentes relatives à l'exploration et à l'exploitation des ressources pétrolières et gazières. Cela inclut l'aspect du pétrole de schiste», a répondu par courriel Sarah Shirley, l'attachée de presse du ministre.

Le comité qui dirige l'évaluation environnementale stratégique (EES) entend effectivement étudier la question de la fracturation hydraulique dans le cas du gaz de schiste, mais aussi l'impact de cette industrie sur le milieu. Il ne prévoit toutefois aucune analyse propre au pétrole, bien que des entreprises mènent déjà plusieurs projets de recherche d'or noir, dont certains qui sont très avancés. Ceux-ci se situent essentiellement dans la région de Gaspé et sur l'île d'Anticosti. «Pour le moment, on n'a rien mis dans le plan qui touche directement les ressources pétrolières», a admis au Devoir le président du comité, Robert Joly. «On s'est concentré sur le gaz [de schiste] dans le shale de l'Utica.»

Malgré les propos de M. Joly, le ministre ne compte pas forcer le comité à étudier les projets d'exploration et d'exploitation pétrolière qui sont actuellement développés au Québec. M. Arcand n'entend pas non plus mandater quelque comité que ce soit pour analyser les impacts de cette industrie lourde qui s'implante dans la province. «Les projets de fracturation, que ce soit dans le gaz ou le pétrole, sont évalués par l'évaluation environnementale stratégique et doivent être autorisés par le ministère, a insisté Mme Shirley. Les projets gaziers et pétroliers conventionnels sont déjà assujettis à la fois à la réglementation du ministère des Ressources naturelles et du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, chacun dans son champ d'expertise.»

Pas question, par exemple, d'analyser les impacts des projets d'exploration pétrolière sur l'île d'Anticosti. Ceux-ci nécessiteront très probablement des travaux de fracturation, a maintes fois reconnu le président de l'entreprise Pétrolia. Mais le comité qui dirige l'EES ne compte pas s'y intéresser, puisque les pétrolières actives sur la plus grande île du Québec n'ont toujours pas annoncé leurs intentions quant à d'éventuelles opérations de fracturation. Chose certaine, les pétrolières y mèneront des travaux puisque le potentiel du sous-sol est estimé à 40 milliards de barils d'or noir.

Le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP) n'a pas non plus jugé bon d'inclure les «tests d'injectivité» menés par Pétrolia dans la région de Gaspé dans les travaux de l'EES. L'entreprise a mené l'automne dernier deux de ces tests, dont un sur un puits nommé Haldimand no 1. Pour ce faire, elle a injecté un mélange de pétrole sous haute pression dans le sous-sol gaspésien.

La vice-présidente de Pétrolia, Isabelle Proulx, a dit que ces «tests d'injectivité» ont surtout servi à faire «casser» la roche en profondeur. Mais elle a refusé de parler de «fracturation». «Dans les faits, ces essais d'injectivité visaient à identifier le niveau de pression auquel la roche se fracture», a-t-elle précisé dans une lettre publiée dans un journal de la région de Gaspé.

Selon ce qu'a expliqué Pierre Paquin, le directeur du pôle d'expertise industrielle au MDDEP, les tests menés par Pétrolia ne sont pas considérés comme de la fracturation. Ceux-ci «n'étaient pas assujettis à notre réglementation, notamment à l'obtention d'un certificat d'autorisation pour des essais de fracturation», a-t-il indiqué. "

Du même auteur publié ici: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/347324/evaluation-environnementale-le-ministere-ferme-les-yeux-sur-les-ressources-petrolieres

Photo: Pétrolia

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