Sunday, May 26, 2013
Agriculture au Québec - à quand les vrais changements?
"La réplique › Politique de souveraineté alimentaire - Une campagne d’achat chez nous ne fait pas une politique agricole
Le gouvernement a complètement fait fi des recommandations du rapport Pronovost
23 mai 2013 | Roméo Bouchard - Saint-Germain-de-Kamouraska, Coordonnateur de la Coalition SOS-Pronovost et ex-président-fondateur de l’Union paysanne
Comme beaucoup d’autres, Josée Boileau, dans son éditorial sur la nouvelle Politique de souveraineté alimentaire, s’est laissé berner par le discours racoleur du gouvernement qui, pour une fois, semble avoir réussi à vendre sa salade. Le dossier agricole n’est visiblement pas familier à Mme Boileau et elle n’a visiblement pas lu, ou du moins compris, le rapport Pronovost.
Personne ne peut s’opposer à une présence accrue des aliments produits et transformés au Québec, surtout quand on se sert d’un concept popularisé par les petits agriculteurs paysans, comme celui de souveraineté alimentaire, pour vendre des aliments industriels à haute teneur en OGM et résidus de pesticides.
Mme Boileau croit sans doute sur parole le ministre Gendron quand il affirme sans sourciller que les agriculteurs du Québec ont réussi une prodigieuse révolution verte en agriculture, quand la part de l’agriculture biologique dépasse à peine 1 %, quand les cultures OGM nous envahissent, quand les ventes de pesticides et d’engrais chimiques ne cessent d’augmenter, quand la pollution des cours d’eau par les lisiers continue de plus belle, et cela, en dépit de réalisations agroenvironnementales positives ici et là.
Des voeux pieux
Mme Boileau, en tant qu’éditorialiste, devrait savoir qu’une politique agricole ne peut se limiter à une campagne d’achat chez nous qui ne dépasse pas les voeux pieux. On peut douter que les marges bénéficiaires des grandes chaînes d’alimentation et les budgets d’austérité des institutions publiques ne permettent une augmentation substantielle des achats d’aliments du Québec, encore faut-il qu’ils soient disponibles en quantité et aux conditions requises : le Québec n’est pas la Floride.
Le rapport Pronovost avait bien compris que la crise que vivent les agriculteurs ne pourrait se régler sans une réorientation majeure de notre agriculture impliquant des réformes structurelles, particulièrement en ce qui concerne le soutien financier, les plans conjoints de mise en marché, l’accès à la zone agricole, la représentation syndicale et la réglementation sanitaire et environnementale, pour permettre le développement d’une agriculture d’appellation et de proximité, une agriculture territoriale, multifonctionnelle, une vraie agriculture de souveraineté alimentaire, rentable au surplus. Rien, dans cette politique, ne va dans cette direction.
En réalité, au-delà du spectacle, la Politique de souveraineté alimentaire du gouvernement fait complètement fi des recommandations du rapport Pronovost, qu’a toujours refusé l’Union des producteurs agricoles parce qu’elles remettaient en question son contrôle absolu du secteur. Comme dans le cas des mines, de la forêt, de l’énergie, ce gouvernement vient de céder, malgré les apparences, au plus puissant lobby du secteur et de consacrer le statu quo. Du même coup, il fait fi de la vaste prise de conscience des 15 dernières années au Québec et dans le monde concernant une agriculture et une alimentation écologiques.
Les entreprises agricoles traditionnelles vont donc continuer à passer aux mains des grands investisseurs, et les agriculteurs écologiques et artisans vont continuer d’être marginalisés.
La table est mise, en effet… pour l’agrobusiness, et au menu, c’est de la tarte aux pommes !"
Lien: http://www.ledevoir.com/politique/quebec/378809/une-campagne-d-achat-chez-nous-ne-fait-pas-une-politique-agricole
The Quebec government of Mrs Marois says she is adopting new policies to our agricultural system and the way our food is put to market. Again, after consulting excessively with the public, and an elaborate report with multiple recommendations to make things better, our politicians use nice words but change basically...not much.
Here, I'm translating a letter to the editor written by a long time activist in the farming problems that plague my province.
Reply to comment on food sovereignty policies - a buy local campaign does not make a farming policy: the government completely ignores the recommendations of the Pronovost report.
Like a lot of other people, Josée Boileau, in her editorial about the new food sovereignty policy, left herself be seduced by the government discourse that seems to have convinced people, for once. The agricultural file is obviously not Mrs Boileau's forte and she obviously has not read, or at least not understood, the Pronovost report.
Nobody can be against more Quebec grown, produced and prepared food, especially when using a popular concept made popular thanks to small local farmers, "souveraineté alimentaire", food sovereignty, to sell industrial food high in GM content and pesticide residues.
Mrs Boileau seems to believe Minister Gendron when with a straight face says that Quebec farmers have realized a prodigious green revolution in agriculture, when organic farming barely occupies 1% of the market, when GMO crops have invaded us, when pesticides and chemical fertilizers sales keep rising, when watercourse pollution from waste slurry is worse than it ever was, despite some positive agricultural environmental breakthroughs here and there.
Wishful thinking
Mrs Boileau, as an editorialist, should know that an agricultural policy cannot limit itself with a buy local campaign, not much more than wishful thinking. We can suppose that food chain profits and public institutions budget cuts could increase substantially Quebec food products consumption, they would then have to be available in sufficient quantity and conditions required to do so: Quebec is not Florida.
The Pronovost report grasped pretty well the fact that the crisis among farmers could not be resolved without a drastic change of course of our agriculture, including structural reform, especially financial support, partnership plans marketing, access to agricultural zones, union representation and sanitary and environment regulation, in order to let an agricultural development of a designation and proximity agriculture, a territorial agriculture, multifunctional, real farming for food sovereignty, while being profitable. Nothing in this policy aims towards any of this.
Indeed, besides the good show, the "Politique de souveraineté alimentaire" (Policy for food sovereignty) of the government ignores completely the recommendations of the Pronovost report, report that the UPA (Union des Producteurs Agricoles - monopolistic farming syndicate) has always rejected because they questioned it's complete control of the business. As it did with mines, forests, energy, this government just yielded, despite appearances, to the most powerful lobby in the business and sanctioned the status quo. In the same breath, it ignored the vast awakening in Quebec and the world of the past 15 years for an environmentally friendly agriculture and food products.
Traditional farming enterprises must then continue to get bought out by big investors, and organic farmers and artisans will continue to be marginalized.
The table is set, indeed...for agribusiness, and on the menu, we're having apple pie!
Signed: Roméo Bouchard, Saint-Germain-de-Kamouraska, coordinator of the SOS-Pronovost Coalition and ex president and founder of Union paysanne.
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