Photo: courtoisie
Mise en contexte:
En ce fameux vendredi d'août 2010, j'attendais l'autobus pour aller à Montréal. Une dame dans tous ses états attendait avec moi. En pas grand temps, on jasait de ce qui l'avait boulversée tout dernièrement: elle s'était retrouvée avec un camion gigantesque devant chez elle qui faisait des sondages sismiques qui ébranlait sa maison jusque dans ses fondations et sa toute nouvelle fosse sceptique. Les employés refusaient de lui expliquer exactement de quoi il s'agissait: ils lui ont remis un feuillet qui était très vague dans les détails. Le maire de la ville n'en savait pas plus.
Exécrée, elle avait appelé Radio-Canada et un journaliste s'est pointé chez elle le lendemain. L'entrevue avait réussi à percer le silence médiatique sur la fracturation hydraulique et la possible invasion du gaz de schiste au Québec: http://ici.radio-canada.ca/regions/Montreal/2010/08/21/003-gaz-schiste.shtml
En attendant l'autobus avec moi, pauvre Lise se demandait si elle avait bien fait: elle se doutait bien qu'elle avait jeté un projecteur sur un géant qui était bien plus puissant qu'elle!
Depuis, elle en a pris du poil de la bête, et les informations qu'elle a pu déterrer sur le sujet l'ont plongée dans un cauchemar dont elle aimerait bien en sortir.
Voici une reproduction d'un reportage d'Alex Bernard publié dans Le Journal de Chambly, édition du 12 mars 2014:
Une Mathiassoise en commission parlementaire
Le 18 février dernier, la Mathiassoise Lise Perreault faisait partie de la délégation du Collectif moratoire alternative vigilance intervention (CMAVI) qui s'est rendue à Québec. Les environnementalistes ont présenté un mémoire en faveur du moratoire sur l'exploitation et l'exploration du gaz de schiste devant une commission parlementaire de l'Assemblée nationale.
Ce passage devant la commission parlementaire a eu lieu 3 ans et demi jour pour jour après le passage des compagnies gazières sur le terrain de Mme Perreault. "C'est arrivé le 18 août 2010. Quand je l'ai réalisé, çà m'a un peu frappée et donné un sentiment d'accomplissement d'avoir été à Québec. Je tenais à être présente en respect de la non-acceptabilité sociale démontrée par l'opération "Vous n'entrerez pas chez nous". On avait alors reçu un appui important (de) la population", mentionne la coriace militante.
Le mémoire présenté par les membres du CMAVI traitait des risques liés à la fracturation et de l'importance de préserver les terres agricoles. Chaque année, 4,000 hectares de terres agricoles disparaissent au profit du développement et de l'industrie, souligne Mme Perreault.
Le Collectif disposait de 50 minutes pour présenter son mémoire et répondre aux questions des députés. "Qu'on le veuille ou non, c'est intimidant. Une commission parlementaire est un exercice musclé. Le temps de parole est restreint et il faut répondre aux questions sans dévier de son objectif. L'angle des questions change, selon qu'elles soient posées par u n membre du gouvernement ou de l'opposition. Il faut réagir rapidement et connaître ses dossiers. Il faut vraiment répondre aux questions. Il y a des aspects de la question qu'on aurait souhaité apporter mais on n'a pas eu l'occasion de le faire", ajoute-t-elle.
Mme Perreault affirme être satisfaite de son expérience. "Je trouvais çà important que les représentants du collectif proviennent de plusieurs régions du Québec. C'est un bel exemple de participation citoyenne qui ne se formalise pas des barrières administratives pour défendre l'environnement. On a la chance de vivre dans une démocratie. Plus on participe à ses modes de fonctionnement, plus on s'en fait les gardiens. Si on ne participe pas, il ne se passera pas grand-chose. Il faut se manifester et profiter des structures démocratiques de notre société mises à notre disposition."
Mme Perreault a toutefois dit être un peu déçue par l'impression qu'elle a eue des parlementaires qui semblaient souhaiter retarder à nouveau le projet de moratoire en attente de plus de données scientifiques.
"À la lecture du mémoire, il y a plusieurs choses qui sont claires. Les inspecteurs du ministère de l'Environnement ont confirmé des fuites inquiétantes dans plusieurs puits. On connaît la quantité incroyable d'eau et de produits chimiques nécessaires à la fracturation. Les preuves sont toutes là. Sans oublier que des gens du collectif sont allés en Pennsylvanie à trois reprises examiner la situation là-bas et constater tous les problèmes qu'ils ont liés à l'exploitaition à grande échelle", explique Mme Perreault.
La Mathiassoise aimerait que les choses puissent se produire plus rapidement. "Personnellement, je trouve qu'on a assez étudié et qu'on n'agit pas assez rapidement pour les besoins de l'environnement. Pendant qu'on étudie, le problème des gaz à effet de serre continue et on n'agit pas pour rétablir la situation. Je suis contente de ce que le collectif a dit, mais je trouve le processus trop long", conclut-elle.
BACKGROUND:
Remembering Lise on that Friday in 2010, I see us waiting for the bus to go to Montreal. I did not know Lise personally back then, but I could tell she was upset and was itching to talk. I learned that earlier that week, a thumper truck had showed up at her front door and shook her historic home and brand new septic system to the bones.
She was bloody mad, but was wondering if calling Radio-Canada, the French CBC in Quebec, had been a smart thing to do. Nobody seemed to want to tell her what it was all about. She had called the Environment Ministry, her mayor, the police, and nobody could explain the seismic surveying or what it was for.
Sure enough, that week-end, her interview had shocked the province: shale gas and fracking were now the talk of the day after years of silence on the subject.
Seeing how Lise was uncertain of her reaction, I tried my best to assure her that she had done the best thing possible: bring the whole thing out in public. The information tsunami was just starting to invade the airwaves. But she was very much aware that she had poked a needle in the small toe of a very powerful giant.
Since then, Lise has learned a lot on the subject, and the more she found out about fracking, the madder she got. She still thinks that we are living a nightmare and sure would like to wake up soon!
Here is my translation of an article published in our local newspaper, because Lise has come such a long way!
A resident of Saint-Mathias in parliamentary committee
Last February 18, Lise Perreault from Saint-Mathias was with the CMAVI (collective for a moratorium, for alternatives and vigilant intervention) delegation that went in Quebec City. The environmentalists had presented a paper in favor of a moratorium on the exploration and exploitation of shale gas in front of a parliamentary committee of the National Assembly.
This testifying in front the the parliamentary committee took place exactly 3 years and a half after the gas companies had showed up on Mrs Perreault's front lawn. "It happened August 18 2010. When it happened, I was shocked, and going to Quebec City gives me a feeling of accomplishment. I wanted to be there to show the social non acceptability that the operation "Vous n'entrerez pas chez nous" (similar to Lock The Gate in Australia) confirmed. We had received a lot of encouragement from the population", adds the tenacious activist.
The paper presented by the members of the CMAVI was mostly about the risks of fracking and the importance of preserving agricultural land we have left. Each year, 4,000 hectares of farmland disappears under the progress of development and industry, explains Mrs Perreault.
The collective had 50 minutes to present their paper and answer questions coming from the members of the Assembly. "Like it or not, it is very intimidating. A parliamentary committee is a strict process. Time allowed to answer is limited, and one has to answer questions without losing sight of our objective. The angle of the questions changes, depending on which side of the government is asking. One has to react quickly and master the information. One has to really answer the question asked. Some aspects of the question that we would have liked to cover, we were not able to address," she adds.
Mrs Perreault says she is glad of her experience. "I thought it important that the members of the collective came from many regions of Quebec. It is a good example of citizen participation that does not bother about administrative barriers to defend the environment. We are lucky enough to live in a democracy. The more we participate in its different functions, the more we become its guardians. If we do not participate, not much will happen. One must speak up and use the democratic structures of our society that are at our disposal."
Mrs Perreault did say she was disappointed by the impression she got from the parliamentarians that seemed to want to delay once more the moratorium project in order to wait for more scientific data.
"By reading our paper, many things are very clear. The Environment Ministry's inspectors have confirmed worrisome leaks in many wells. We know the incredible quantity of water and chemicals needed to frack. The proof is all there. Plus some members of the collective went in Pennsylvania 3 times to see for themselves all the problems tied with intense extraction", explains Mrs Perreault.
The citizen of Saint-Mathias would like to see things happening more quickly. "Personally, I find that we have studied enough and we don't act quickly enough to protect the environment. While we are studying, greenhouse gases go on and nothing is done to correct that. I'm happy that the collective was able to testify, but I find the process a long one", she finds.
Thursday, March 13, 2014
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