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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Sunday, April 27, 2014

TransCanada autorisée à forer Cacouna

Photo: sms111.org wallpaper
26 avril 2014 | Alexandre Shields publié dans Le Devoir

TransCanada a déjà obtenu l’autorisation de mener des travaux de forages en milieu marin dans le secteur de Cacouna, a confirmé vendredi au Devoir une porte-parole de Pêches et Océans Canada. Ces opérations seront menées alors que les bélugas se trouvent tout près, et sans évaluation environnementale des risques pour cette espèce menacée.


Pêches et Océans Canada a précisé qu’aucun permis n’était requis pour les travaux de levés géotechniques à venir, comprenant des forages. Mais une porte-parole a affirmé que le ministère «surveillera» le déroulement des opérations qui seront menées dans les eaux du Saint-Laurent, au large de Cacouna.


Des «conditions» à la réalisation des travaux ont aussi été transmises par écrit à TransCanada, a indiqué la porte-parole de Pêches et Océans. Mais elle a refusé de transmettre une copie de ces conditions au Devoir.


Selon les informations disponibles vendredi, cette deuxième phase de travaux devrait débuter à la fin du mois de mai. Or, les bélugas sont alors présents dans le secteur de Cacouna, considéré comme un habitat essentiel pour cette espèce. Les femelles sont présentes et celles qui sont gestantes s’y retrouvent pour la période de mise bas, qui débute au mois de juin. Elles passent ensuite les premiers mois de la vie de leurs jeunes dans le secteur.


Période critique


La période des naissances est particulièrement critique pour la survie de ces mammifères. Les chercheurs ont en effet constaté des taux de mortalité importants chez les jeunes bélugas au cours des dernières années. Qui plus est, ils ont observé un déclin général de l’espèce, qui ne compte plus que 800 individus, soit un recul de 12 % en à peine une décennie.


La situation est telle que le statut des bélugas, en vertu de la Loi sur les espèces en péril, risque de changer. Selon les scientifiques qui étudient ces animaux, leur statut devrait passer de «menacé» à «en voie de disparition». Les bélugas, soumis à des charges toxiques importantes en raison de la pollution du Saint-Laurent, n’ont pas vu leur nombre augmenter depuis les années 80, même s’ils sont théoriquement protégés.


TransCanada a confirmé vendredi la planification de «relevés géotechniques» du sol sous-marin de la région. «Quant à la vie marine dans le Bas-Saint-Laurent, les plans du port pétrolier et du parc de réservoirs de Cacouna n’ont pas été finalisés, a expliqué le porte-parole de l’entreprise, Philippe Cannon, par courriel. TransCanada a mené et continuera de mener toutes les études requises — terrestres et marines — y compris l’évaluation des ressources patrimoniales, de la végétation, des terres humides ainsi que du sol, sur les espèces menacées et sur les habitats marins avant de procéder avec les différentes étapes du projet Énergie Est.»


Travaux en cours


TransCanada mène déjà des travaux de levés sismiques dans le secteur de Cacouna. Ceux-ci doivent se terminer au plus tard le 30 avril. Mais ils seront suivis des levés géotechniques en mai.


Un «avis scientifique» produit pour Pêches et Océans recommande pourtant de ne pas mener de travaux au-delà du 30 avril. Le document précise qu’une extension «pourrait nuire au rétablissement du béluga en le privant d’accès à une partie de son aire d’alimentation printanière durant une période qui semble cruciale pour la constitution des réserves énergétiques et la complétion du cycle annuel du béluga».


Dans une lettre transmise au Devoir, des scientifiques demandent d’ailleurs à TransCanada et à Pêches et Océans Canada de stopper dès maintenant les travaux menés dans le secteur. «Nous estimons que les risques associés à ces activités sont réels et majeurs, et qu’ils ne peuvent être ramenés à des niveaux acceptables dans la perspective où ces activités sont évaluées à la pièce, sans tenir compte des impacts cumulatifs sur la population des bélugas», écrivent les chercheurs Pierre Béland, Stéphane Lair et Robert Michaud. Tous trois étudient les bélugas du Saint-Laurent depuis plus de 30 ans.


«Il nous apparaît irresponsable et peut-être illégal de soumettre ainsi une population protégée par la Loi sur les espèces en péril à un tel niveau de risque, sans que le projet ait été préalablement évalué dans son ensemble», ajoutent-ils.


Port à venir


Ces travaux préparatoires doivent permettre à la pétrolière de préciser sa demande d’approbation de projet à l’Office national de l’énergie (ONE). Cet organisme fédéral est chargé d’évaluer tout le projet de pipeline Énergie Est, qui permettra de transporter dès 2018 plus d’un million de barils de pétrole chaque jour vers le Nouveau-Brunswick, en passant par le Québec.


C’est dans ce cadre que TransCanada entend construire un port à Cacouna afin de charger des navires de pétrole en vue de l’exporter. Ces pétroliers pourraient transporter jusqu’à un million de barils de pétrole. Avec ce projet inédit dans l’histoire du Québec, la province deviendra un joueur clé dans la mise en marché des sables bitumineux.


Les premières étapes en vue de la construction du port débutent un peu plus d’un mois après que TransCanada eut transmis la description de son projet à l’ONE. Le nouveau gouvernement du Québec n’a pas encore pris position dans ce dossier. Il n’a pas non plus annoncé s’il tiendra une évaluation environnementale du projet ni la forme que pourrait prendre celle-ci. Le premier ministre Philippe Couillard a toutefois dit qu’il était favorable au projet. Selon TransCanada, la décision finale revient au gouvernement canadien.

Lien: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/406609/port-petrolier-a-cacouna-transcanada-procedera-a-des-forages


My translation of above article published in the newspaper Le Devoir yesterday:


TransCanada is authorized to drill in marine environment in the Cacouna region confirmed a spokesperson of Fisheries and Oceans Canada to the Devoir Friday. These operations will be done during a time when the belugas are closely by, and this without any environmental assessment of the risks for this species.

Fisheries and Oceans Canada confirms that no permit is required to do geothechnical soundings to come, including the drilling. But a spokesperson did say that the Ministry will "monitor" the operations that will be done in the St. Lawrence waters off Cacouna.

Some of the "conditions" to be able to do this work have also been sent in writing to TransCanada, said the spokesperson of Fisheries and Oceans. But she refused to send a copy of these conditions to the Devoir.

As per the information available Friday, this second phase of the work should start at the end of May. But the belugas are then present in this sector of Cacouna at that period of time, a sector considered as essential habitat for this species. The females are there and those that are pregnant are there for birthing that starts in June. The newborn then spend the first months of their lives in this sector.

Critical time

Birthing is particularly critical for the survival of these mammals. Indeed, researchers observed a high death rate of young belugas these past few years. Furthermore, they have observed a general decline of the species that now count only 800 individuals, a decline of 12% from 10 years ago.

The situation is so bad that the status of the belugas, as per the Species at Risk Act, could be changed. As per the scientists that study these animals, their status should go from "threatened" to "endangered". The belugas, enduring great toxic concentrations because of the pollution in the St. Lawrence, were not able to get their numbers higher since the 80s, even though they are theoretically protected.

TransCanada confirmed Friday that it is planning "geotechnical surveying" of the marine bottom of the region. "As for the marine life in the Bas-Saint-Laurent, the plans for the oil port and the tank farm in Cacouna have not been finalized, explained the spokesperson of the company, Philippe Cannon, by email. TransCanada has done and will continue to do the necessary studies, on the ground and under water, including the assessment of the heritage resource, of the vegetation, of wetlands and of the soil, on the threatened species and marine habitat before going ahead with the different stages of the Énergie Est project.

Work in progress

TransCanada is already working on seismic soundings in the Cacouna sector. They should be done by April 30 the latest. But they will be followed by geotechnical surveying in May.

A "scientific opinion" done for Fisheries and Oceans recommends not doing this kind of work later than April 30. The document goes on in saying that an extension "could harm the recovery of the beluga by reducing its available area to feed itself in the spring during a period when it seems crucial for its energy reserves and the completion of the annual cycle of the beluga.

In a letter sent to the Devoir, some scientists ask TransCanada and Fisheries and Oceans Canada to stop right now the work going on in this sector. "We estimate that the risks associated with these activities are real and important, and that they cannot be toned down to an acceptable level because these activities are evaluated separately, without taking into account the cumulative impacts on the beluga population", write the researchers Pierre Béland, Stéphane Lair and Robert Michaud. All three have been studying the St. Lawrence belugas for more than 30 years.

"We consider irresponsible and even maybe illegal to submit a population protected by the Species at Risk Act to such a level of risk, without having the project assessed beforehand in its entirety", they add.

Upcoming port.

These preparations should let the oil company be more specific in its request for approbation of its project to the National Energy Board. This federal group is in charge of assessing the whole of the Énergie Est pipeline project that will transport as soon as 2018 more than a million barrels of oil every day to New-Brunswick after going through Quebec.

This same project includes TransCanada's plan to build an oil port at Cacouna to load oil tankers for exportation. These tankers could move as much as one million barrels of oil. With this first in the history of Quebec, the province will become a key player in the marketing of the tar sands.

The first stages of construction of the port are starting just a bit more than a month after TransCanada sent the description of its project to the NEB. The newly elected Quebec government has not taken any position yet. Neither has it said that an environmental assessment would be done about the project nor how it would be done. The PM Philippe Couillard did say he approves of the project. As per TransCanada, it is up to the Canadian government to take the final decision.

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