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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Monday, July 21, 2014

Municipalités, protégez vos sources d’eau potable !

Photo du maire François Boulay prise par Jacques Nadeau pour Le Devoir

Lettre publiée dans Le Devoir du 21 juillet 2014 signée par François Boulay - Maire de Ristigouche-Partie-Sud-Est

epuis quelque temps, des entreprises s’amènent sur nos territoires à la recherche d’hydrocarbures à exploiter. Certaines de leurs activités sont de nature à compromettre les sources d’eau potable dont dépendent l’approvisionnement en eau de nos citoyens de même que les activités agricoles. En l’absence d’encadrement de la part du gouvernement du Québec, des douzaines de municipalités québécoises ont décidé de prendre les choses en main et d’adopter des règlements visant à imposer des distances séparatrices entre les activités des pétrolières et les sources d’eau potable. Le cas de Gaspé, très médiatisé, et celui maintenant de Ristigouche montrent bien que plusieurs pétrolières cherchent à imposer, par la voie des tribunaux, leur recherche de profit au détriment du devoir des élus et des citoyens de protéger ce bien commun fondamental que représente leur eau.

Le message aux municipalités qui n’ont pas encore adopté de règlement pour protéger leurs sources d’eau : agissez sans tarder avant qu’une pétrolière ne tente de vous mettre devant le fait accompli.

Le cas de Ristigouche

Petit hameau de 168 habitants, Ristigouche voit une pétrolière, Gastem, débarquer sur son territoire en 2011. Avec un permis en main du ministère des Ressources naturelles émis en juillet 2012, la compagnie entreprend des travaux préparatoires en construisant une plateforme de forage et des fosses de rétentions. L’inquiétude règne dans la communauté et, dès 2013, un regroupement citoyen se mobilise. Une pétition, signée par 92 résidants propriétaires, sera déposée au conseil municipal, qui, le 4 mars 2013, adopte un règlement pour la protection de l’eau potable sur son territoire.

Le règlement de Ristigouche est fondé sur le premier du genre au Québec, soit le règlement dit de « Saint-Bonaventure ». Il établit une distance séparatrice minimale de 2 km de rayon entre un puits résidentiel alimentant 20 personnes ou moins et toute opération de forage. De plus, il interdit l’introduction de toute substance susceptible de contaminer la nappe phréatique. Bien qu’elle puisse continuer ses activités à l’extérieur des périmètres de protection, la pétrolière y voit un obstacle et dépose, en mai 2013, une mise en demeure suivie, en août, d’une requête en dommages et intérêts de 1,5 million contre la municipalité, soit 5,5 fois son budget annuel. Ristigouche, comme de nombreuses autres municipalités du Québec, a difficilement les moyens de faire face à cette forme d’intimidation.

Le cas de Ristigouche montre bien que les municipalités du Québec ont tout intérêt à adopter un Règlement pour protéger leurs sources d’eau potable, et ce, avant l’arrivée de compagnies pétrolières ou gazières sur leurs territoires. Jusqu’à maintenant, plus de 70 municipalités québécoises ont adopté un tel règlement, mais les centaines d’autres s’exposent aux mêmes difficultés advenant l’arrivée chez eux d’une pétrolière ou d’une gazière. Les municipalités qui lésinent à passer à l’action sont ainsi à flancs découverts, vulnérables à se retrouver dans une situation semblable à celle qui s’abat sur Ristigouche. En cette matière, la prévention a meilleur goût… Ristigouche en sait quelque chose !

Les tergiversations de Québec

L’inaction du gouvernement québécois en matière de protection des sources d’eau potable dans le cas des entreprises pétrolières et gazières en dit long sur la valeur qu’il porte à notre eau potable. Les promesses de réglementer la protection des sources d’eau sont sans cesse reportées par l’État. Depuis 2011 sous le gouvernement Charest, en passant par le gouvernement Marois et maintenant celui de Philippe Couillard, plus de 31 mois se sont écoulés sans parvenir à adopter le projet de règlement sur les prélèvements de l’eau et sa protection. Jusqu’à tout récemment, le nouveau ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques, David Heurtel, se faisait rassurant et promettait qu’un nouveau règlement québécois serait publié d’ici la fin du mois de juin 2014. Cette échéance n’a pas non plus été respectée, et le dépôt du Règlement est à nouveau reporté.

Si la Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et visant à renforcer leur protection, adoptée en 2009, a fait de l’État québécois le « gardien des intérêts de la nation dans la ressource eau », lequel « se doit d’être investi des pouvoirs nécessaires pour en assurer la protection et la gestion » (préambule de la loi), force est de constater qu’en l’absence de règlement, l’État québécois reste toujours sur sa soif. Mais laquelle ? D’eau ou de pétrole ?

À défaut d’une réglementation québécoise qui tarde à naître, il est du devoir des municipalités d’assurer la protection des sources d’eau potable de leurs citoyens. Ristigouche lance un appel à la solidarité : debout citoyens ! Debout municipalités ! Signifiez votre compétence municipale et agissez en adoptant votre règlement pour la protection de « VOTRE » eau.

Que le message soit clair et limpide envers l’État québécois : la soif à rassasier et qui doit primer, c’est celle de l’eau et non celle des intérêts des compagnies pétrolières. Nous en sommes rendus là, maintenant !

Lien: http://www.ledevoir.com/politique/villes-et-regions/413922/activites-petrolieres-et-gazieres-municipalites-protegez-vos-sources-d-eau-potable

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Municipalities, protect your sources of drinking water!

My translation of an open letter from the Mayor of the town caught up in a legal case against Gastem.

These days, companies show up where we live looking for hydrocarbons to extract. Some of their activities could endanger our sources of drinking water that we need for our citizens and our farmers. Without any oversight from the Quebec government, dozens of Quebec municipalities have taken things into their own hands and voted in bylaws that impose separation distances between oil activities and sources of drinking water. In the very mediatized case of Gaspé, and now Ristigouche, it is obvious that many oil companies want to force through legal procedures their profit ambitions at the expense of the elected officials and the citizens that must protect a fundamental common good: water.

Here is a message to the municipalities that still do not have a bylaw to protect their sources of water: do not wait and act now before an oil company gets to you first.

The Ristigouche case

A small hamlet of 168 citizens, Ristigouche saw an oil company, Gastem, invade its territory in 2011. With permit in hand from the Natural Resources Ministry dated July 2012, the company starts preparation work by building a drilling platform and settling ponds. The community is concerned and in 2013, a group of citizens take action. A petition, signed by 92 landowners was presented to the municipal council who on March 4 2013, passes the bylaw to protect drinking water in its territory.

The Ristigouche bylaw is based on the first of its kind in Quebec, the one called the "Saint-Bonaventure" bylaw. It is about a minimum separation distance of 2km radius between a residential well for 20 people or less and any drilling operation. Furthermore, it bans all introduction of any substance susceptible of contaminating the water table. Even though it can keep on doing its work outside the protection perimeter, the oil company considers this an obstacle and files an intend to sue in May 2013, and in August, a request for damages of $1,5 million against the municipality, an amount that is 5,5 times its annual budget. Ristigouche, just like many other municipalities in Quebec, does not have the means to deal with this kind of intimidation.

The Ristigouche case shows very well how Quebec municipalities should pass a bylaw to protect their drinking water sources before oil or gas companies show up in their territory. Up to now, more than 70 Quebec municipalities have passed this bylaw, but hundreds more are exposed to the same difficulties in case an oil or gas company shows up. Municipalities that delay make themselves vulnerable and could find themselves in a similar situation. In this matter, prevention is the word. Ristigouche can now testify to this!

Quebec is pussyfooting

The Quebec government's inaction to protect drinking water sources, when it comes to oil and gas companies (and anything else, as far as I'm concerned!) is telling on how it values our drinking water. Promises to regulate protection of water sources are forever postponed by the State. Since 2011 under the Charest government, then under the Marois government, and now under Philippe Couillard, more than 31 months have gone by without any bill on water withdrawal and protection. Up until very recently, the new Environment Minister David Heurtel reassured us and promised a new Quebec regulation that would be published by the end of June 2014. That deadline has not been respected either, and the filing of the bill is delayed once again.

If the Law confirming the collective nature of water and intending to reinforce its protection, passed in 2009, made Quebec the "guardian of the water resource interest of the nation" (in the introduction of the law), one has to realize that without a regulation, the Quebec state is still wanting. But for what? Water or oil?

Without this Quebec regulation that is still in the making, it is the municipalities' duty to insure the protection of drinking water sources of their citizens. Ristigouche is sending out a call for solidarity: stand up citizens! step up municipalities! Use your municipal competence and act by passing your own bylaw to protect YOUR water.

May the message be clear and sent to the Quebec State: the thirst to satisfy and that must come first, it is the thirst for water, and not the oil companies' interests. It is up to us, now!

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