Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Thursday, September 11, 2014

Des terres agricoles rendues infertiles par le pétrole de schiste du Dakota du Nord



À l'ombre du boom pétrolier, les fermiers du Dakota du Nord se battent contre la contamination.

Les terres infertiles d'un comté deviennent un rat de laboratoire pour étudier les effets à long terme des déversements d'eaux usées de l'industrie.

L'été dernier, dans une région éloignée et humide des terres agricoles dans Bottineau County, le propriétaire terrien Mike Artz et ses deux voisins ont découvert qu'un bris dans un pipeline a fait gicler des eaux usées contaminées sur ses champs en culture.

"Nous avons vu toute cette huile dans la partie basse, et toute cette eau salée répandue au-delà," dit son voisin Larry Peterson, qui travaille comme agriculteur et un sous-contractant en pétrole de schiste. "L'eau s'échappait dans un milieu humide."

C'était en août, et partout sur la ferme de Artz, la récolte d'orge arrivait justement à maturité. Mais tout proche du déversement, les tiges mortes portaient des épis sous-développés, ce qui veut dire, les fermiers le savent très bien, que l'orge avait été contaminé auparavant, il y a quelques semaines.

Peu de temps après, les tests fait par l'état dans les milieux humides montraient que les niveaux de chlorures étaient si élevés qu'ils dépassaient l'échelle des languettes de tests. Le département de Santé Publique du Dakota du Nord a évalué qu'entre 400 et 600 barils d'eaux usées, l'équivalent de 16,000 à 25,000 gallons, s'étaient infiltrés dans le sol.

Les eaux usées, connues sous le nom d'eaux salées (saumures), à cause de leur niveau élevé de sels, sont un sous-produit des forages pétroliers, une industrie qui a connu des hauts et des bas au Dakota du Nord depuis au moins les années 1930. Bien plus salées que l'eau de mer, ces saumures sont assez toxiques pour stériliser les sols et empoisonner les animaux qui en boivent par mégarde. "Vous ne voyez jamais un endroit où il s'est produit un déversement produire une récolte. Plus jamais," dit Artz, en parlant du terrain affecté par la contamination. "Peut-être qu'ici sera la première fois, mais j'en doute."

Artz est loin d'être le seul fermier dans sa région, ou même dans sa famille, qui doit faire avec les coûts environnementaux et financiers des eaux usées. Son frère Pete a témoigné dernièrement à la législature de l'état devant le comité Energy Development and Transmission pour dire qu'il avait perdu 5 bêtes après qu'elles aient bu de l'eau contaminé d'un bassin de réserve laissé là après que 2 puits aient été forés sur sa propriété en 2009. Son autre frère, Bob, a eu un déversement qui a envoyé des eaux usées au bas de la route et au travers de sa terre vers la fin juillet.

Finalement, des fermiers et des propriétaires terriens partout dans Bottineau County se débattent avec les effets combinés de contaminations de l'eau récentes et aussi celles qui datent de plusieurs décennies. Le comté se trouve à l'extrémité nord de la formation Bakken qui a été transformée depuis quelques années dans l'un des champs d'exploitation pétrolière les plus productrices au monde, produisant plus de 1 million de barils par jour. Bien que le boom a apporté des richesses, la vitesse d'extraction est source de craintes chez les fermiers et les ranchers de l'état à cause des coûts à long terme et les conséquences des contaminations des sols et des eaux, surtout à cause de la fracturation hydraulique, prénommée "fracking", qui génère bien plus d'eaux usées que les techniques de forages du passé. (Le processus, dont l'usage a explosé au Dakota du Nord depuis 2008, implique l'injection dans chaque puits des millions de gallons d'eau mélangée avec des produits chimiques à haute pression afin de briser le schiste sous terre.) Des déversements récents, comme le gros de juillet, impliquant des milliers de gallons d'eaux usées dans la réserve indienne Fort Berthold, dans l'ouest du Dakota du Nord, ont alimenté les craintes de contaminations futures.

Sur ce sujet, le comté Bottineau est un cas type inhabituel qui aura duré plusieurs décennies, puisque la région a une longue historique de contaminations et une multitude de puits âgés, citernes, pipelines, sites d'enfouissement et autres infrastructures, héritage de booms pétroliers passés des années 1930, 1950 et 1980. Et l'expérience n'est toujours pas terminée. Durant une réunion, dernièrement, Lynn Helms, directrice du North Dakota Industrial Commission, bureau du pétrole et du gaz, a annoncé qu'une nouvelle vague de production s'en vient à Bottineau en 2015.

Rien ne veut y pousser

Une journée passée à faire la tournée dans Bottineau County montre bien les effets des déversements d'eaux usées qui se sont produits depuis des décennies à cause des forages dans cette région.

"Nous pourrions vous montrer des déversements pendant 2 jours d'affilée," dit le fermier Daryl Perterson, pendant que lui, son frère Larry, et son épouse Christine, chevauchent les routes poussiéreuses qui traversent les 5 champs d'exploitation pétroliers les plus contaminés de la région: Wayne, Wiley, Renville, Haas et North Haas.

"Certaines pompes datent des années 1930," dit Larry Peterson en conduisant sur la route devant les terres de Margaret Hellebust, au-dessus du champ Wayne. Il y a cinquante ans, un déversement d'eaux usées avaient contaminé 80 acres chez elle. "C'est triste, parce que le sol est maintenant stérile," dira Hellebust plus tard. Durant les décennies qui suivirent, sa famille aura tenté de faire pousser de l'orge, du blé et des soleils dans la région contaminée, dit-elle, mais rien n'y pousse. "En tant que propriétaire terrien, on devient si dégoûté chaque fois qu'on entend parler d'une pétrolière, on veut presque hurler."

Dans les cinq champs d’exploitation pétrolière, des puits rouillés sont restés là à rien faire pendant des décennies. Des têtes de puits abandonnés se pointent partout dans les champs, rendant la chose difficile pour les fermiers de semer et récolter dans la région. Une citerne abandonnée dans le champs Haas contient une couche épaisse de boues que les résidents craignent soient radioactives. D'autres citernes, certaines utilisées, d'autres abandonnées, ont commencé à tanguer au fil des années. Plus tôt cet été, une citerne de saumures qui penchait, sur une terre appartenant au fermier Darren Jespersen, s'est effondrée, renversant des centaines de gallons de saumures sur sa propriété.

Sur la terre de Daryl, également dans le champ Wayne, quelques déversements récents ont laissé des taches de terres infertiles où il peut encore voir les sels cristallisés sur la surface du sol. Cette année, Daryl a semé du soya sur des parties de terre où les eaux usées avaient été nettoyées et les sols restaurés. Mais encore, dans certains endroits, rien ne veut pousser. "Il y a trois pieds de nouvelle terre ici, mais les sels remontent dans le champs par capillarité," dit-il. "La récolte se meurt sous nos yeux."

Dans le champs pétrolier Wiley, qui se trouve à environ trois milles au sud du champs Wayne, les contaminations d'eaux usées ont causé non seulement des pertes de récoltes, dit Larry, mais aussi la mort de frênes et de peupliers. "Le bétail ne veut même pas brouter l'herbe ici," dit-il. Dans le champs Renville, Christine Peterson nous montre où elle a découvert un déversement durant l'hiver de 2010 parce que la neige était tachée de jaune. Tout près, les sols autour d'un déversement d'eaux usées en 2011 sur un site d'entreposage opéré par la compagnie PetroHarvester a toujours des génératrices qui pompent encore l'eau contaminée dans le champs. Comme c'est le cas avec plusieurs incidents, la quantité d'eaux usées déversées ici est contestée. Le rapport de suivi du OIl and Gas Division mentionne 300 barils, mais des résidents de la place disent que le département de santé publique avait initialement estimé que le déversement était plutôt de 50,000 barils. De toute façon, c'est un nettoyage très coûteux: le rapport du Oil and Gas Division estime qu'il pourrait se chiffrer à $2,5 million.

Les terres de Mike Artz montrent encore des signes de contamination sévère, malgré les mesures de nettoyage encore en cour et les efforts d'assainissement faits par Murex, l'opérateur du puits responsable du déversement. Mais ce qui est encore plus troublant pour la famille Artz et leurs voisins, c'est la perception que le progrès a été truffé de rapports trompeurs et un manque de suivi des agences de l'état qui auraient dû faire respecter les règlements. Les rapports du Oil and Gas Division disent que le déversement n'a duré que quelques 24 heures et que la quantité de liquide déversé serait nulle, ce qui est impossible. (Durant une réunion récente, Helms, qui travaillait pour Texaco et Hess Corp. avant d'être à la tête de l'agence régulatrice du pétrole pour cet état, a défendu le rapport de la division, expliquant que les fermiers ne devraient pas s'attendre à une "exactitude complète" dans un premier rapport sur un déversement.) Artz et ses voisins ont dû faire une demande d'accès à l'information pour avoir le dossier du département de la santé avec l'estimé qui dit qu'entre 16,800 et 25,200 gallons d'eaux usées ont été déversées.

Au delà de Bottineau

Selon Alison Ritter, l'agente d'information au public pour le département du Oil and Gas Division, l'étendue des déversements et de la contamination dans Bottineau County ne se répètera pas dans le boom du Bakken à cause des avancées dans les pratiques opérationnelles et les règlements plus sévères. N'existent plus, par exemple, les bassins d'eau de réserve, qui laissaient des liquides toxiques à ciel ouvert, et les dimensions requises pour beaucoup de digues, qui servent à retenir des déversements potentiels, ont été augmentées. "Nous avions plus de 20 sections de déontologie qui avaient été changés il y a 2 ans, et durant la dernière session, il y en a eu plus de 40," dit-elle.

La majorité des travailleurs et des résidents sont d'accord pour dire que les pratiques dans les champs d'exploitation pétroliers se sont améliorées durant les derniers booms. Pourtant, les dossiers de l'état, les témoignages venant de travailleurs sur le terrain dans les champs d'exploitation du pétrole et la page Facebook Bakken Oilfield Fail of the Day (la gaffe de la journée dans le champs d'exploitation pétrolier du Bakken), qui publie des photos à tous les jours d'explosions de citernes, de collisions de camions et des défectuosités de machinerie, laissent penser que les déversements d'eaux usées sont toujours un danger bien présent durant ce présent boom.

La plupart des déversements importants sont causés par des pipelines percés, mais une autre source de contamination sont les explosions de citernes sur les sites d'entreposage des eaux. Les citernes remplies d'eaux sont faits de fibre de verre, et deviennent des paratonnerres idéaux pendant les orages. Cet été, au moins trois citernes de saumures ont explosé après être frappés par la foudre, causant le déversement des eaux usées sur le sol environnant. "L'industrie dit que çà coûte moins cher d'ériger une autre citerne que d'installer la technologie qui éviterait la foudre d'y tomber," dit Jerry Samuelson, gérant des urgences à McKenzie County, où le boom se produit en se moment.

Un troisième problème sont les camions-citernes qui se renversent, ce qui se produit quand les roues glissent sur les routes étroites du Dakota du Nord, le camion dérape et se renverse sur le bord du chemin. "Il y a plus d'accidents et de victimes que jamais," dit le propriétaire d'une petite compagnie de camionnage de Williston qui travaillait auparavant comme chauffeur pour l'industrie pétrolière en Alaska et au Texas et nous parle à condition que son identité ne soit pas révélée. "En hiver, il y en a de deux à trois à tous les jours."

Mais les déversements des camions-citernes ne sont pas tous accidentels. Jerry Samuelson nous explique que certains chauffeurs de camion déversent illégalement des eaux usées le long des autoroutes pour éviter d'avoir à les transporter jusqu'aux sites d'entreposage. Une grosse amende donnée à un chauffeur dans la ville de Minot a aidé à changer les choses, dit-il. Mais cela n'a pas arrêté complètement; pendant que Samuelson nous parlait, son partenaire à l'urgence, Karolin Rockvoy, était partie enquêter sur un rapport d'un déversement illégal. "On sait quand quelqu'un fait du déversement illégal," dit-elle à son retour quelques heures plus tard avec des photos. "Le truc c'est de les prendre sur le fait, parcqu'autrement, ils continuent de le faire."

Non seulement les déversements affectent la fertilité des sols; ils détruisent aussi la capacité d'un fermier de vendre leur propriété ou obtenir du crédit. "Si les sols sont contaminés, je ne veux pas les problèmes ou les risques," dit Claude Sem, le président de Farm Credit Services du Dakota du Nord (l'équivalent de la Financière Agricole du Québec), l'un des plus importants prêteurs agricoles de l'état.

Sem loue quand même des terres qui ont des pipelines et des puits de pétrole. Mais il évite les sites à risque élevé, comme des terres qui ont eu des déversements documentés, des tuyaux ou des citernes qui fuient, ou même des terres attenantes à un site de déversement, car la banque pourrait être ultimement tenue responsable de financer le nettoyage qui s'avérerait énormément coûteux si la compagnie pétrolière déclare faillite ou disparaît du paysage. (Lynn Helms admet qu'au long des années, plusieurs compagnies ont fait exactement cela, bien que Sem n'a pas encore été pris avec la facture d'un nettoyage.) "Des fois, nous disons simplement que nous refusons le prêt," dit Sem.

Selon le Oil and Gas Division, il y a un peu moins de 1,700 déversements rapportés par l'industrie dans l'état en 2013, une moyenne d'un peu plus de 4 par jour. Des fermiers locaux et des travailleurs sur le terrain dans les champs d'exploitation pour le pétrole, par contre, disent que le vrai chiffre est beaucoup plus élevé. Les lois de l'état obligent les compagnies pétrolières de rapporter chaque déversement sur un site de forage qui dépasse un baril, et chaque déversement, peu importe la quantité, qui ne se trouve pas sur le site de forage, dit Helms. Mais ce que pratique l'industrie, selon un opérateur de puits qui travaille dans le Bakken, est une autre histoire. Il explique que le seuil de l'industrie est moins sur la quantité et plus sur le confinement; si la compagnie peut faire le nettoyage toute seule, elle ne fera pas de rapport. "Si elles rapportaient chaque déversement, toute l'industrie s'effondrerait," dit l'opérateur de puits, qui nous parle à condition de garder son anonymat. "Juste à travailler ici depuis un an pour cette compagnie, j'ai probablement vu plus, je ne sais pas moi, 4 à 5 cent barils renversés. Peut-être plus."

Un devoir moral

À Bottineau, Mike Artz attend toujours que ses terres soient entièrement assainies, et pour que les rapports de l'état soient mis à jour. Lui et certains de ses voisins, dont Daryl Peterson, ont écrit une lettre au Oil and Gas Division, demandant pour des éclaircissements sur la cause, la quantité et la duré du déversement. La réponse de Helm ressemble aux données du rapport initial, dont l'affirmation que le déversement n'a duré que 24 heures. Les fermiers ont ensuite écrit une demande à la commission industrielle du Dakota du Nord; ils attendent toujours une réponse. "Ils ont dit qu'ils les ont pincés le jour suivant. C'est ce qui m'inquiète le plus," dit Artz. "Bien, le déversement m'inquiète aussi."

Pour ce qui est de Daryl et Larry Peterson, leurs efforts pour obtenir un nettoyage complet et faire mieux respecter les règlements ne les a pas rendu trop populaires, même si Daryl dit qu'il fait des pressions pour qu'on tienne les compagnies plus responsables, et non pas pour que les forages cessent complètement. En 2011, la compagnie d'opérations de puits Sage Brush, propriétaire de la plupart des puits du champs Renville, on poursuivi Larry et Daryl pour avoir supposément mis les pieds sur des sites de forage. Le juge de district Michael Sturdevant a plus tard rejeté la cause, qualifiant la tentative de la compagnie "d'uniquement vexer, ennuyer, harceler et intimider" les Peterson.

En réalité, Sturdevant a émis un communiqué inattendu pour appuyer les efforts des Peterson. "Les citoyens, les Petersons, comme n'importe qui d'autre, ont le droit d'exprimer leurs préoccupations auprès des autorités régulatrices," écrit-il dans son jugement. "Ils peuvent même avoir le devoir moral d'apporter ce qu'ils croient être des problèmes de pollution, de déversements, ou n'importe quoi d'autre... à l'attention des autorités."




In shadow of oil boom, North Dakota farmers fight contamination

One county's infertile lands offers a test case of the long-term effects of wastewater spills



ANTLER, N.D. — Last summer, in a wet, remote section of farm country in Bottineau County, landowner Mike Artz and his two neighbors discovered that a ruptured pipeline was spewing contaminated wastewater into his crop fields.

“We saw all this oil on the low area, and all this salt water spread out beyond it,” said his neighbor Larry Peterson, who works as a farmer and an oil-shale contractor. “The water ran out into the wetland.”

It was August, and all across Artz’s farm the barley crop was just reaching maturity. But near the spill, the dead stalks had undeveloped kernels, which, the farmers knew, meant that the barley had been contaminated weeks earlier.

Soon after, state testing of the wetlands showed that chloride levels were so high, they exceeded the range of the test strips. The North Dakota Department of Health estimated that between 400 to 600 barrels of wastewater, the equivalent of 16,800 to 25,200 gallons, had seeped into the ground.

Wastewater, known as “saltwater” because of its high salinity, is a by-product of oil drilling, which has been a boom-and-bust industry in North Dakota since at least the 1930s. Far saltier than ocean water, this wastewater is toxic enough to sterilize land and poison animals that mistakenly drink it. “You never see a saltwater spill produce again,” Artz said, referring to the land affected by the contamination. “Maybe this will be the first, but I doubt it.”

Artz is far from being the only farmer in his area, or even in his family, to be forced to cope with the environmental and financial costs of wastewater. His brother Pete recently testified before the state legislature’s Energy Development and Transmission Committee that he lost five cattle after they drank contaminated water from a reserve pit left from two wells drilled on his property in 2009. His other brother, Bob, had a spill that sent wastewater pouring down the road and across his land in late July.

In fact, farmers and landowners all across Bottineau County are struggling with the compounding effects of both new and decades-old water contamination. The county lies in the northern outskirts of the Bakken Formation, which has transformed over the last few years into one of the top-producing oil fields in the world, generating more than 1 million barrels a day. While the boom has brought wealth, the rapid pace of extraction has sparked fears among the state’s farmers and ranchers about the long-term costs and consequences of land and water contamination, especially because hydraulic fracturing, known as fracking, produces far more wastewater than past drilling techniques. (The process, which has exploded in North Dakota since 2008, requires injecting into each well millions of gallons of water mixed with chemicals at high pressure in order to break up the shale underneath.) Recent spills, such as July’s massive, million-gallon wastewater spill on the Fort Berthold Indian Reservation, in western North Dakota, have further stoked fears of future contamination.

In this respect, Bottineau County offers an unusual, decades-long test case, since the region has a long history of contamination and a plethora of aging wells, tanks, pipelines, disposal sites and other infrastructure left from North Dakota’s earlier oil booms in the 1930s, 1950s and 1980s. And the experiment’s not over yet. At a recent meeting, Lynn Helms, director of the North Dakota Industrial Commission’s Oil and Gas Division, announced that a new wave of production is headed to Bottineau in 2015.

Nothing will grow

A daylong tour of Bottineau County demonstrates the effects of wastewater spills over the decades of drilling in this area.

“We could show you spills for two days straight,” said farmer Daryl Peterson, as he, his brother, Larry, and his wife, Christine, rode the dusty roads that crisscross the five most contaminated oil fields in the area: the Wayne field, the Wiley field, the Renville field, the Haas field and the North Haas field.

“Some of the pumping units are from the ’30s,” said Larry Peterson as he drove past Margaret Hellebust’s land, which sits on the Wayne oil field. Fifty years ago, a wastewater spill contaminated 80 acres of her property. “It’s sad because it doesn’t produce a crop,” Hellebust said later. Over the decades, her family has tried planting barley, wheat and sunflowers in the contaminated area, she said, but nothing grows. “As a landowner, you get so disgusted that every time you hear of an oil company, you just almost want to scream.”

Across the five oil fields, rusted wells have stood dormant for decades. Abandoned well heads jut out of fields, making it difficult for farmers to sow and harvest the area. One abandoned tank in the Haas field contains a thick layer of sludge that residents fear is radioactive. Other tanks — some active, others abandoned — have begun to slouch over the years. Earlier this summer, a leaning saltwater tank on farmer Darren Jespersen’s land collapsed, spilling hundreds of gallons of salt water onto his property.

On Daryl’s land, also on the Wayne field, a few recent spills have left splotches of infertile land where he can still see the crystalized salt flecks on the soil surface. This year Daryl planted soybeans on areas of land where the wastewater was cleaned up and the land was remediated. But still, in some areas, nothing will grow. “There’s three feet of new dirt here, but the salt is working its way into the field through the capillaries,” he said. “The crop is dying as we watch it.”

On the Wiley oil field, which sits about three miles south of the Wayne field, wastewater contamination has caused not only crop failure, Larry said, but also the death of ash and cottonwood trees. “The cattle won’t even eat the grass here,” he said. On the Renville field, Christine Peterson pointed out where she discovered a spill in the winter of 2010 because the snow was streaked yellow. Nearby, the land around a 2011 wastewater spill at a disposal site operated by the company PetroHarvester still has a running generator pumping the contaminated water out of the field. As is the case with many incidents, the quantity of wastewater released in this spill is contested. The Oil and Gas Division’s follow-up report cites 300 barrels, but local residents say the state health department initially estimated the spill to have been closer to 50,000 barrels. Either way, it’s been an expensive cleanup; the Oil and Gas Division’s report estimated it would ultimately cost $2.5 million.

Mike Artz’s land is still showing high levels of contamination, despite an ongoing cleanup and remediation effort by Murex, the well operator responsible for the spill. But even more troubling to the Artz family and their neighbors is the perception that the process has been riddled with misreporting and a lack of regulatory enforcement by state agencies. The Oil and Gas Division’s reports say that the spillage lasted for only 24 hours and, impossibly, that it amounted to exactly zero barrels of liquid. (At a recent meeting, Helms, who worked for Texaco and Hess Corp. before becoming the head of the state’s oil regulatory agency, defended the division’s reporting, explaining that farmers shouldn’t expect “complete accuracy” in an initial spill report.) Artz and his neighbors had to file a Freedom of Information request just to get a record of the health department’s estimate that 16,800 to 25,200 gallons of wastewater had spilled.

Beyond Bottineau

According to Alison Ritter, the public information officer for the Oil and Gas Division, the extent of spills and contamination in Bottineau County won’t be repeated in today’s Bakken boom because of advances in operating practices and tightened regulations. Gone, for example, are the reserve water pits, which once left toxic liquids out in the open, and the size requirement for many dikes, which are used to contain potential spills, has been increased. “We had over 20 sections of code that were changed two years ago, and in the past session there were more than 40,” she said.

The majority of workers and residents agree that the oil-field practices have improved since past booms. Yet, state records, testimonies from oil-field workers and the Facebook page Bakken Oilfield Fail of the Day, which publishes daily photos of tank explosions, truck collisions and machine malfunctions, suggest that wastewater spills are still a significant hazard in the current boom.



Most large spills are caused by burst pipelines, but another source of contamination is tank explosions at water-disposal sites. The water-storage tanks are made of fiberglass, which is a perfect conductor for lightning during storms. This summer, at least three saltwater tanks have exploded after being struck, causing the waste to spill onto the surrounding land. “The industry says it’s cheaper to just put up another tank than to put in the technology to avoid lightning,” said Jerry Samuelson, emergency manager of McKenzie County, where the new drilling boom is occurring.

A third problem is tanker rollovers, which occur when a driver’s wheels catch the often icy edges of North Dakota’s narrow highways and flip over. “There are more wrecks and fatalities than I’ve ever seen,” said the owner of a small trucking company in Williston who previously worked as a driver for the oil industry in Alaska and Texas and spoke on the condition of anonymity. “In the winter there are two or three every day.”

But not all of the tanker spills are accidental. Jerry Samuelson explained that some truck drivers illegally dump wastewater alongside the highway to avoid having to haul it all the way to the disposal sites. A huge fine levied against a driver in the city of Minot has helped curtailed the practice, he said. But it hasn’t stopped completely; as Samuelson spoke, his fellow emergency manager Karolin Rockvoy was out investigating a report of an illegal dump. “You can tell someone’s doing some illegal dumping,” she said when she returned a few hours later with photographs. “The thing is to catch them in the act, because otherwise they keep doing it.”

Spills don’t only affect the future fertility of the land; they can also destroy a farmer’s ability to sell their property or get financing. “If the land is contaminated, I don’t want the hassle or the risk,” said Claude Sem, the president of Farm Credit Services of North Dakota, one of the state’s largest agricultural lenders.

Sem still lends on land with pipelines and oil wells. But he avoids high-risk sites, such as land with documented spills, leaking pipes or tanks, and even some land adjacent to a spill site, since contaminated water migrates underground. His fear, he explained, is that the bank could ultimately be held liable for financing the astronomically expensive cleanups if an oil company declares bankruptcy or disappears. (Lynn Helms admits that, over the years, several companies have done just that, although Sem has not yet been left with a cleanup bill.) “There are times we’ve said we won’t lend,” Sem said.

According to the Oil and Gas Division, there were nearly 1,700 industry-reported spills in the state in 2013, an average of more than four per day. Local farmers and current oil-field workers, however, contend that the real number is far higher. State law requires oil companies to report every spill at a well pad that exceeds one barrel and every spill, regardless of quantity, that is not on a pad, said Helms. But industry practice, said one well operator working in the Bakken, is another story. He explained that the industry threshold is less about quantity and more about containment; if the company can clean up the problem by itself, then it will go unreported. “If they reported every spill, this whole freaking industry would shut down,” said the well operator, who spoke on the condition of anonymity. “Just me working here for the last year with this company, I’ve probably seen over, I don’t know, four or five hundred barrels [spilled]. Maybe more.”

Most large spills are caused by burst pipelines, but another source of contamination is tank explosions at water-disposal sites. The water-storage tanks are made of fiberglass, which is a perfect conductor for lightning during storms. This summer, at least three saltwater tanks have exploded after being struck, causing the waste to spill onto the surrounding land. “The industry says it’s cheaper to just put up another tank than to put in the technology to avoid lightning,” said Jerry Samuelson, emergency manager of McKenzie County, where the new drilling boom is occurring.

A third problem is tanker rollovers, which occur when a driver’s wheels catch the often icy edges of North Dakota’s narrow highways and flip over. “There are more wrecks and fatalities than I’ve ever seen,” said the owner of a small trucking company in Williston who previously worked as a driver for the oil industry in Alaska and Texas and spoke on the condition of anonymity. “In the winter there are two or three every day.”

But not all of the tanker spills are accidental. Jerry Samuelson explained that some truck drivers illegally dump wastewater alongside the highway to avoid having to haul it all the way to the disposal sites. A huge fine levied against a driver in the city of Minot has helped curtailed the practice, he said. But it hasn’t stopped completely; as Samuelson spoke, his fellow emergency manager Karolin Rockvoy was out investigating a report of an illegal dump. “You can tell someone’s doing some illegal dumping,” she said when she returned a few hours later with photographs. “The thing is to catch them in the act, because otherwise they keep doing it.”

Spills don’t only affect the future fertility of the land; they can also destroy a farmer’s ability to sell their property or get financing. “If the land is contaminated, I don’t want the hassle or the risk,” said Claude Sem, the president of Farm Credit Services of North Dakota, one of the state’s largest agricultural lenders.

Sem still lends on land with pipelines and oil wells. But he avoids high-risk sites, such as land with documented spills, leaking pipes or tanks, and even some land adjacent to a spill site, since contaminated water migrates underground. His fear, he explained, is that the bank could ultimately be held liable for financing the astronomically expensive cleanups if an oil company declares bankruptcy or disappears. (Lynn Helms admits that, over the years, several companies have done just that, although Sem has not yet been left with a cleanup bill.) “There are times we’ve said we won’t lend,” Sem said.

According to the Oil and Gas Division, there were nearly 1,700 industry-reported spills in the state in 2013, an average of more than four per day. Local farmers and current oil-field workers, however, contend that the real number is far higher. State law requires oil companies to report every spill at a well pad that exceeds one barrel and every spill, regardless of quantity, that is not on a pad, said Helms. But industry practice, said one well operator working in the Bakken, is another story. He explained that the industry threshold is less about quantity and more about containment; if the company can clean up the problem by itself, then it will go unreported. “If they reported every spill, this whole freaking industry would shut down,” said the well operator, who spoke on the condition of anonymity. “Just me working here for the last year with this company, I’ve probably seen over, I don’t know, four or five hundred barrels [spilled]. Maybe more.”

Most large spills are caused by burst pipelines, but another source of contamination is tank explosions at water-disposal sites. The water-storage tanks are made of fiberglass, which is a perfect conductor for lightning during storms. This summer, at least three saltwater tanks have exploded after being struck, causing the waste to spill onto the surrounding land. “The industry says it’s cheaper to just put up another tank than to put in the technology to avoid lightning,” said Jerry Samuelson, emergency manager of McKenzie County, where the new drilling boom is occurring.

A third problem is tanker rollovers, which occur when a driver’s wheels catch the often icy edges of North Dakota’s narrow highways and flip over. “There are more wrecks and fatalities than I’ve ever seen,” said the owner of a small trucking company in Williston who previously worked as a driver for the oil industry in Alaska and Texas and spoke on the condition of anonymity. “In the winter there are two or three every day.”

But not all of the tanker spills are accidental. Jerry Samuelson explained that some truck drivers illegally dump wastewater alongside the highway to avoid having to haul it all the way to the disposal sites. A huge fine levied against a driver in the city of Minot has helped curtailed the practice, he said. But it hasn’t stopped completely; as Samuelson spoke, his fellow emergency manager Karolin Rockvoy was out investigating a report of an illegal dump. “You can tell someone’s doing some illegal dumping,” she said when she returned a few hours later with photographs. “The thing is to catch them in the act, because otherwise they keep doing it.”

Spills don’t only affect the future fertility of the land; they can also destroy a farmer’s ability to sell their property or get financing. “If the land is contaminated, I don’t want the hassle or the risk,” said Claude Sem, the president of Farm Credit Services of North Dakota, one of the state’s largest agricultural lenders.

Sem still lends on land with pipelines and oil wells. But he avoids high-risk sites, such as land with documented spills, leaking pipes or tanks, and even some land adjacent to a spill site, since contaminated water migrates underground. His fear, he explained, is that the bank could ultimately be held liable for financing the astronomically expensive cleanups if an oil company declares bankruptcy or disappears. (Lynn Helms admits that, over the years, several companies have done just that, although Sem has not yet been left with a cleanup bill.) “There are times we’ve said we won’t lend,” Sem said.

'Moral obligation'

Back in Bottineau, Mike Artz is still waiting for his land to be fully remediated — and for the state’s reports to be updated. He and some neighbors, including Daryl Peterson, wrote a letter to the Oil and Gas Division, asking for clarifications on the cause, quantity and duration of the spill. Helms’ response echoed the findings of the initial report, including the assertion that the spillage lasted only 24 hours. The farmers then wrote an appeal to the North Dakota Industrial Commission; they are now awaiting a response. “They said they caught it the next day. That’s what bothers me more than anything,” said Artz. “Well, the spill bothers me, too.”

As for Daryl and Larry Peterson, their efforts to spur full cleanups and increased enforcement have made them none too popular, even though Daryl says that he’s just pushing for accountability, not the end of drilling entirely. In 2011, the well operating company Sage Brush, which owned most of the wells on the Renville field, sued Larry and Daryl for allegedly trespassing on the well pads. District Judge Michael Sturdevant later dismissed the lawsuit, calling it an attempt by the company “solely to vex, annoy, harass, and intimidate” the Petersons.

In fact, Sturdevant issued an unexpected statement of support for the Petersons’ efforts. “The citizens — the Petersons, as anyone else, has the right to voice their concerns to the regulatory authorities,” he wrote in his ruling. “They may even have a moral obligation to bring what they believe to be pollution problems, spills, and what have you … to the attention of the authorities.”

Link: http://america.aljazeera.com/articles/2014/9/6/north-dakota-wastewaterlegacy.html

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