Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Tuesday, September 9, 2014

L’oléoduc Énergie Est menace une réserve naturelle



Le pétrole des sables bitumineux passera sous le Saint-Laurent à quelques kilomètres de Québec


Publié dans Le Devoir le 8 septembre 2014 |Alexandre Shields

Le pipeline que veut construire TransCanada au Québec afin de transporter du pétrole des sables bitumineux devrait traverser une réserve naturelle abritant une biodiversité unique au monde. Et selon des informations obtenues par Le Devoir, le ministère de l’Environnement du Québec a autorisé la pétrolière à effectuer des forages près de celle-ci. Les travaux ont d’ailleurs déjà débuté.

Dans le cadre de la réalisation du projet Énergie Est, la multinationale albertaine entend construire plusieurs centaines de kilomètres de pipeline en sol québécois. Ce tuyau d’un mètre de diamètre permettra de faire couler chaque jour 1,1 million de barils de brut vers Cacouna, mais aussi le Nouveau-Brunswick.

Le tracé présenté par TransCanada à l’Office national de l’énergie (ONÉ) indique que ce pipeline longera la rive nord du Saint-Laurent jusqu’à Saint-Augustin-de-Desmaures, un village situé à 20 kilomètres à l’ouest de la ville de Québec. De là, il doit traverser le fleuve, et donc passer dans le sous-sol marin.

Le lieu de passage choisi se situe cependant en plein coeur de la réserve naturelle des battures de Saint-Augustin-de-Desmaures. Ces battures, qui comptent des marais et des herbiers bénéficiant d’une protection reconnue par le gouvernement, s’étendent sur plusieurs kilomètres en bordure du fleuve, de Cap-Rouge à Neuville.

Biodiversité unique

En raison du mélange des eaux douces et légèrement saumâtres, ce milieu abrite plusieurs espèces de plantes « peu fréquentes » au Québec. D’autres sont désignées comme menacées en vertu des lois provinciales et fédérales. « Il existe même trois espèces endémiques, donc qu’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde », précise Jacques Anctil, président de la Fondation québécoise pour la protection du patrimoine naturel (FQPPN). C’est cet organisme qui gère ces battures et encadre les mesures de protection.

En plus des espèces floristiques, le secteur compte une faune diversifiée. Selon les données compilées par les ornithologues de la région de Québec, « environ 200 espèces d’oiseaux fréquentent les battures de Saint-Augustin à un moment ou l’autre de l’année. Une quarantaine y nicheraient, indiquent les documents de la FQPPN. […] Elles constituent également une aire de concentration d’oiseaux aquatiques. Des rassemblements de 20 000 à 30 000 bernaches du Canada et oies des neiges et plus de 2000 canards barboteurs ne sont pas rares au printemps. »

On y retrouve plus d’une vingtaine d’espèces de poissons, dont trois menacées, cinq espèces d’amphibiens et de reptiles, dont au moins une désignée comme menacée, différents mammifères et sept des huit espèces de chauve-souris du Québec.

Pour Jacques Anctil, l’idée de faire couler du pétrole dans un pipeline traversant cette réserve naturelle est donc « inquiétante ». En fait, la FQPPN a déjà fait savoir qu’elle n’appuyait pas le projet de pipeline de TransCanada. « D’un point de vue environnemental, le projet est inacceptable, soutient M. Anctil. Il présente beaucoup de risques durant les travaux et pendant la période d’exploitation. Il n’y a qu’une seule garantie, c’est que le pipeline va fuir. Il s’agit seulement de se demander quand, où et quelle sera la quantité. »

Pour les battures de Saint-Augustin-de-Desmaures, une fuite aurait selon lui des conséquences environnementales importantes. Des échanges ont d’ailleurs eu lieu avec la pétrolière, qui n’a pas jusqu’ici présenté de tracé qui éviterait le secteur. Il reste aussi à préciser comment sera construit le tuyau et quels seront les impacts pour la réserve naturelle.

« Nous sommes aussi sensibles à la question de l’eau potable, ajoute Jacques Anctil. S’il y avait un incident malheureux, les prises d’eau de Québec et de Lévis, situées en aval, seraient directement menacées. Quand on pense à ce qui s’est passé après les événements de Lac-Mégantic, c’est inquiétant. »

Travaux en cours

La municipalité de Saint-Augustin-de-Desmaures a voté en juin une résolution d’opposition au passage du pipeline sur son territoire, tant que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) n’aura pas étudié le projet. Qui plus est, les conclusions devront être « rassurantes » et un « plan d’urgence » devra être élaboré. TransCanada a accepté que son projet soit soumis au BAPE, selon Québec. Mais l’entreprise albertaine a indiqué, dès le dépôt des documents à l’ONÉ en mars dernier, que la décision finale sur la construction appartient uniquement au gouvernement fédéral.

Même si aucune évaluation environnementale n’a encore été lancée au Québec, le gouvernement de Philippe Couillard a déjà autorisé TransCanada à mener des forages en plein coeur du fleuve Saint-Laurent, et ce juste en face des battures de Saint-Augustin-de-Desmaures. Le Devoir a d’ailleurs obtenu copie du certificat d’autorisation émis par le ministère de l’Environnement. Celui-ci, transmis le 25 juillet dernier, permet à l’entreprise de réaliser quatre forages sous-marins.

Le document ne précise aucune date butoir pour la réalisation des travaux. Il fait toutefois référence à des échanges de formulaires et de courriels entre TransCanada et le gouvernement. Il n’a pas été possible d’obtenir copie de ces documents. Avant de transmettre ces informations, le ministère doit d’abord obligatoirement obtenir l’autorisation de TransCanada, a-t-on précisé au Devoir.

Une barge était visible sur les lieux prévus pour les forages, au cours des derniers jours. Les forages auraient d’ailleurs déjà débuté. La pétrolière n’a pas précisé combien de temps doivent durer ceux-ci. « Pour que TransCanada soit en mesure d’effectuer ces sondages [géotechniques], plusieurs conditions favorables doivent être réunies tels que la visibilité, les vents, les conditions nautiques et d’autres éléments hors de notre contrôle, donc il nous ait difficile de mettre une date précise à la fin des sondages », a-t-on répondu par courriel.

Lien: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/417827/transcanada-saint-augustin-de-desmaures

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Energy East oil pipeline endangers natural reserve

Tarsands oil will cross under St. Lawrence River a few km from Quebec City


My translation of article published in one of the last independent newspapers in my province.

The pipeline TransCanada wants to build in Quebec that will move tarsands oil should go through a natural reserve, habitat for a unique biodiversity seen nowhere else on earth. And as per the information received by Le Devoir, the Quebec Environment Ministry has authorized the oil company to do drilling near this reserve. The work has already started, by the way.

As part of the Energy East project, the Alberta multi-national company intends to buil many hundreds of kilometers of pipeline in Quebec. This pipe will have one meter in diameter and will transport 1,1 million barrels of crude every day towards Cacouna and New-Brunswick.

The route proposed by TransCanada at the National Energy Board (NEB) shows that this pipeline will stay along the North Shore of the St. Lawrence down to Saint-Augustin-de-Desmaures, a village about 20 km West of Quebec City. From there, it should cross the river, thus disturbing marine habitat.


The chosen passage location is right in the heart of the natural reserve of Saint-Augustin-de-Desmaures sandbars. These sandbars, including marshland and aquatic grasses that are protected by the government, go on for many kilometers along the River, from Cap-Rouge to Neuville.

Unique biodiversity

Because of the mix of freshwater and slightly salted water, this area is habitat for many plant species that are "found rarely" in Quebec. Others are designated threatened as per provincial and federal laws. "There are even three endemic species found nowhere else on earth", adds Jacques Anctil, president of the Quebec Foundation for the Protection of Natural Heritage (FQPPN). That is the group that manages the area and oversees the protection measures.

More than flora species, the region has a diversified fauna. As per data gathered from ornithologists of the Quebec region, "about 200 bird species visit the Saint-Augustin sandbars at one point or another during the year. About 40 of them nest there, as per FQPPN documents. They are also a gathering point for aquatic birds. Some 20,000 to 30,000 Canada geese and Snow geese and more than 2,000 surface ducks are often seen in Spring."

There are more than twenty species of fish, three of them threatened, five species of amphibians and reptiles, one of which is designated threatened, different mammals and seven of the eight species of bats found in Quebec.

Jacques Anctil thinks that transporting oil in a pipeline crossing this natural reserve is "worrisome". Indeed, the FQPPN has already said it did not approve of the TransCanada pipeline project. "From an environmental point of view, the project is unacceptable, says Anctil. There are too many risks during the construction and during the exploitation period. There is only one guarantee: the pipeline will leak. It is only a matter of when, where and how much."

For the Saint-Augustin-de-Desmaures sandbars, a leak would have important environmental consequences, Anctil says. Conversations with the oil company has not, up to now, been able to find another passageway that would avoid this sector. There is also the matter of how the pipe will be built to discuss and what will be the impacts for the natural reserve.

"We are also preoccupied for the drinking water, adds Jacques Anctil. If ever an unfortunate event should happen, the water intakes for Quebec and Lévis, both downriver, would be directly threatened. After the events at Lac-Mégantic, we are worried."

Work in progress

The municipality of Saint-Augustin-de-Desmaures passed in June a resolution to oppose the passage of the pipeline on its territory, not until the provincial environmental public hearings body (BAPE) will have studied the project. Moreover, the conclusions will have to be "reassuring" and an "emergency plan" will have to be determined. TransCanada has accepted its project be studied by the BAPE, says Quebec. But the Alberta company has said, when the documents were presented at the NEB last March, that the final decision about the construction was the federal government's only.

Even if no environmental assessment has yet to be started in Quebec, the Philippe Couillard government has already authorized TransCanada to do drilling right in the heart of the St. Lawrence River, right in front of the Saint-Augustin-de-Desmaures sandbars. Le Devoir did get a copy of the authorization certificate given by the Environment Ministry. Dated July 25, it allows the company to do drill in 4 underwater sites.

The document has no cut-off date to do the work. There is reference to exchanges of documents and emails between TransCanada and the government. It was not possible to get copies of these documents. Before submitting this information, the ministry must first get TransCanada's authorization, Le Devoir was advised.

For the past few days, a barge has been visible on the site planned for the drilling. The drilling should have already started. The oil company did not say how much time the drilling should last. "For TransCanada to be able to do these geo-technical soundings, many favorable conditions must be met, like visibility, wind, nautical conditions and other elements that are not under our control, so it is difficult to put a definite date for the end of these soundings", was the answer by email.

No comments:

Post a Comment