Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Friday, September 5, 2014

Une nouvelle que vous aurez manquée cet été: la dette pétrolière à la hausse

Photo: Flickr SkyTruth

Ma traduction libre d'un reportage d'enquête d'Andrew Nikiforuk publié dans le quotidien indépendant The Tyee

La rentabilité est à la baisse car les compagnies énergétiques doivent se tourner vers les hydrocarbures plus coûteux et plus dangereux

Ceraines nouvelles les plus percutantes de l'été se sont produites dans les écoles bombardées de Gaza, dans les hopitaux abandonnés de la République démocratique du Congo, les champs de blé dans l'est de l'Ukraine et les montagnes couvertes de sang dans le nord de l'Irak.

Mais l'une des plus importantes n'a fait aucune manchette, et semble se retrouver seulement sur le site Web de l'agence américaine U.S. Energy Information Administration.

Au mois de juillet passé, cette agence gouvernementale, qui a colligé des statistiques banales sur des sujets énergétiques pendant des décennies, a révélé sans tambours ni trompettes que 127 des plus importantes compagnies pétrolières et gazières de la planète sont à court d'argent liquide.

Elles dépensent actuellement plus qu'elles empochent. Les profits tirent de la patte et les dépenses sont à la hausse. Criblées de dettes, ces compagnies vendent de leurs actifs.

C'est facile à calculer. Les 127 compagnies ont généré $568 milliards de profits pour leurs opérations entre 2013-2014 tandis que leurs dépenses sont de $677 milliards. Pour couvrir la différence de $110 milliards, ces géants énergétiques ont augmenté le fardeau de leurs dettes ou vendu des actifs.

Vu le manque à gagner entre l'argent perçu et les dépenses se tenait à un petit $10 milliards en 2010, c'est un changement imposant pour l'industrie autant que l'économie mondiale qui en dépend.

Le bazar des mines de bitume

L'agence Energy Information Administration n'explique pas pourquoi les plus grands producteurs d'hydrocarbures de la planète dépensent maintenant plus et font moins de profits. Mais un rapport sorti au mois d'août fait par Carbon Tracker, un OBNL d'experts financiers, nous fournit quelques réponses plausibles.

La plupart des compagnies investissent maintenant dans des projets coûteux et à haut risque pour extraire des hydrocarbures comme le bitume ou le pétrole de schiste, selon Carbon Tracker. La fracturation hydraulique, l'équivalent terrestre du chalutage des fonds marins, s'ajoute au prix du pétrole également.

Ce ne sont pas seulement les compagnies qui font des fracturations hydrauliques qui amassent d'importantes dettes. Des corporations appartenant à l'état chinois, par exemple, ont investi $30 milliards pour extraire du pétrole brute sale dans les sables bitumineux depuis la dernière décennie.

Mais à part quelques exceptions, aucun des investissements ne sont lucratifs à cause de la difficulté et la nature coûteuse de miner le bitume sale ainsi que la qualité problématique des réserves, en plus des coûts d'exploitation faramineux.

Selon les calculs de Carbon Tracker, le bitume est toujours l'hydrocarbure le plus dispendieux de la planète. L'extraction de cette source d'énergie est signe que le "business as usual" a pris fin, et l'exploitation des hydrocarbures extrêmes vient avec des risques financiers et politiques extrêmes.

Les jours du bon marché et du facile sont derrière nous

Les Chinois ne sont pas les seuls qui font face à des rendements à la baisse de leurs projets dispendieux dans les sables bitumineux.

La plupart des compagnies pétrolières et gazières de la planète sont maintenant à la recherche d'hydrocarbures extrêmes parce que ce qui était peu cher et facile à exploiter n'est plus. Ce qui reste qui contient beaucoup de carbone sont le pétrole de schiste, les sables bitumineux, le pétrole en grande profondeur sous les océans et le pétrole de l'Arctique. (L'industrie veut aussi fracturer les Territoires du Nord-Ouest également.)

Mais vu que la demande pour le pétrole en Europe, aux États-Unis et au Japon se stabilise ou est à la baisse, plusieurs analystes ne pensent pas que les projets de carbone à haut risque (qui ont tous besoin d'un prix du marché entre $75 et $95 pour le pétrole pour maintenir le seuil de la rentabilité) ont beaucoup de sens économiquement parlant dans un monde restreint du carbone.

"Notre analyse démontre qu'une chasse aveugle de remplacement de la réserve à n'importe quel prix ou se concentrer sur les dépenses élevées peu importe le rendement pourrait aller contre l'amélioration du rendement pour les actionnaires," nous prévenait Carbon Tracker tout dernièrement.

Les coûts sur le capital des terminaux pour du gaz naturel liquéfié (LNG) alimentés par les champs d'exploitation du gaz de houille ou du gaz de schiste sont aussi à la hausse. Des projets de LNG très complexes en Norvège, en Australie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée ont tous connu des dépassement de coûts importants.

Goldman Sachs estime qu'en ce moment, plus de la moitié des pétrolières en bourse dépensent 5 fois plus que ce qu'elles dépensaient en 2000, maintenant qu'elles sont à la chasse des hydrocarbures extrêmes. Par conséquent, elles ont besoin que le prix du pétrole soit à $120 le baril pour rentrer dans leurs dépenses à l'avenir.

Dépenser plus d'argent pour obtenir moins d'énergie a des répercussions majeurs sur l'économie globale qui est une créature du pétrole. À chaque fois que les nations dépensent beaucoup pour leur pétrole, elles enregistrent une croissance exponentielle folle, comme en Chine. Et quand des nations dépensent moins pour le pétrole, comme en Europe et les É.-U., il y a stagnation.

Être tenu en esclavage pétrolier

Pour expliquer l'emprise pétrolière sur l'économie globale, les physiciens Russe Victor Groshkov et Anastassia M. Makarieva aiment employer une métaphore.

Imaginez un village de 100 personnes. Dix possèdent l'air, le pétrole de l'économie moderne, et elles obligent toutes les autres personnes de payer pour pouvoir respirer. Les autres 90 personnes travaillent fort et donnent aux propriétaires de l'air environ 10% de leur production.

À chaque fois que le prix de l'air monte rapidement (et le coût d'extraire de pétrole a augmenté considérablement depuis la dernière décennie, environ 12% par an), alors la croissance économique ralentit. Les propriétaires de l'air ont tué le potentiel de croissance des travailleurs.

Tôt ou tard, les propriétaires de l'air réalisent qu'ils doivent baisser le prix. "Quand le prix de l'air baisse, les travailleurs se sentent mieux.... Voilà, en quelques mots, le scénario de la crise économique globale, comment elle a commencé et comment elle se développe," expliquent Gorshkov et Makarieva. "Curieusement, aucun des analystes économiques ne font un lien entre la crise mondiale au prix anormalement élevé du pétrole qui lui a précédé."

Mais la baisse des revenus des hydrocarbures extrêmes fera plus que ralentir la productivité et augmenter l'instabilité des prix. Elle forcera des ajustements matériels à long terme pour nous tous.

En plus d'avoir moins de véhicules sur la route (une réalité surprenante aux É.-U. déjà), nous allons aussi connaître des salaires moins élevés (excepté pour l'industrie des hydrocarbures), une hausse des prix à l'épicerie, une hausse des dettes personnelles, plus de demandes adressées aux gouvernements qui ont de moins en moins de revenus, des inégalités flagrantes dans la santé et des conflits politiques à la hausse.

Notre nouveau sujet de l'heure

Nous allons aussi voir de plus en plus ce que le U.S. Energy Information Administration a remarqué: des dettes à la hausse pour continuer l'étendue massive énergétique. Ce qui veut dire que l'industrie dépensera encore plus d'argent pour extraire des ressources de moindre qualité. Elle va extraire de façon non efficace et fracturer des régions de plus en plus à des prix environnementaux plus élevés pour des rendements énergétiques moindres.

En même temps que son frère jumeau les changements climatiques, c'est ce nouveau sujet énergétique de l'heure qui transformera notre destinée dans les années à venir.

Marion King Hubbert, un géologue de Shell, a prédit ce développement il y a des décennies et a présenté ce casse-tête culturel clairement : "Durant les deux derniers siècles, nous avons connu seulement une culture de croissance exponentielle, une culture si dépendante sur la continuité de la croissance exponentielle pour sa stabilité qu'elle est incapable de résoudre des problèmes de non-croissance."

Mais pourquoi une telle histoire si radicale ferait les manchettes durant les belles journées d'été?

Note personnelle: pour réfléchir davantage sur le sujet, visitez le site Web de Harvey Mead, notre premier commissaire de Dévelopement durable: http://www.harveymead.org/

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A Big Summer Story You Missed: Soaring Oil Debt

Returns diminish as energy companies resort to higher-cost, higher-risk hydrocarbons.

By Andrew Nikiforuk, published in TheTyee.ca

Some of the summer's biggest news stories took place in the bombed schools of Gaza, the abandoned hospitals of the Democratic Republic of Congo, the wheat fields of eastern Ukraine and the bloody mountains of northern Iraq.

But one of the most important made virtually no headlines at all, and seemed to only appear on the website of the U.S. Energy Information Administration.

Last July the government agency, which has collected mundane statistics on energy matters for decades, quietly revealed that 127 of the world's largest oil and gas companies are running out of cash.

They are now spending more than they are earning. Profits have lagged as expenditures have risen. Overburdened by debt, these firms are selling assets.

The math is simple. The 127 firms generated $568 billion in cash from their operations during 2013-2014 while their expenses totalled $677 billion. To cover the difference of $110 billion, the energy giants increased their debt load or sold off assets.

Given that the gap between earned cash and spending stood at a modest $10 billion in 2010, that's a significant change for the industry as well as the global economy it fuels.

Mining messy bitumen

The Energy Information Administration doesn't explain why the world's major hydrocarbon producers are now spending more and making less. But an August report by Carbon Tracker, a non-profit financial think-tank, provides some possible answers.

Most companies are now investing in high-cost and high-risk projects to mine difficult hydrocarbons such as bitumen or shale oil, according to Carbon Tracker. Hydraulic fracturing, the land equivalent of ocean bottom trawling, adds to the cost of oil, too.

It's not only the firms deploying fracking that are racking up high debt loads. Chinese state-owned corporations, for example, plopped down $30 billion to develop junk crude in the oilsands over the last decade.

But with a few exceptions, none of the investments are making a good dollar return due to the difficult and costly nature of mining messy bitumen as well as problematic quality of the reserves, combined with huge cost overruns.

By Carbon Tracker's calculation, bitumen remains the world's most expensive hydrocarbon. The extraction of this fuel signals that business as usual is over, and mining of extreme hydrocarbons comes with extreme financial and political risks.

Cheap and easy days are over

The Chinese aren't the only ones facing diminishing returns from high-cost projects in the oilsands.

Most of the world's oil and gas firms are now pursuing extreme hydrocarbons because the cheap and easy stuff is gone. The high-carbon remainders include shale oil, oilsands, ultra deepwater oil and Arctic petroleum. (Industry now wants to frack the Northwest Territories, too.)

But given that oil demand in places like Europe, the United States and Japan is flattening or declining, many analysts don't think that high-carbon, high-risk projects (which all need a $75 to $95 market price for oil to break even) make much economic sense in a carbon-constrained world.

"Our analysis demonstrates that a blind pursuit of reserve replacement at all costs or a focus on high expenditure regardless of returns could go against improving shareholder returns," recently warned Carbon Tracker.

The capital costs for liquefied natural gas (LNG) terminals supplied by heavily fracked coal or shale fields is also rising. Highly complex LNG projects in Norway, Australia and Papua New Guinea have all experienced major cost overruns.

Goldman Sachs now reckons more than half of the oil companies listed on the stock market -- are spending five times more than what they did in 2000 chasing extreme hydrocarbons. As a consequence they need an oil price of $120 a barrel to remain cash neutral in the future.

Spending more cash to get less energy has major implications for the global economy, a creature of oil. Whenever nations spend lots on oil, they record crazy exponential growth, like China. And whenever nations spend less on petroleum, like Europe and the U.S., there is stagnation.

Oil's slavish hold

To explain oil's slavish hold on the global economy, the Russian physicists Victor Gorshkov and Anastassia M. Makarieva employ a useful metaphor.

Imagine a town of 100 people. Ten own the air, the oil of the modern economy, and they force everyone else to pay to breathe. The other 90 work hard and give the air owners about 10 per cent of their production.

Whenever the price of air goes up quickly (and the cost of extracting oil has increased substantially in the last decade -- about 12 per cent a year), then economic growth slows to a crawl. The air owners have killed the growth potential of the workers.

Sooner or later the owners of the air realize they have to lower the price. "As the air price goes down, the workers feel better.... This, in short, is the scenario of the global economic crisis, how it starts and how it develops," explains Gorshkov and Makarieva. "Curiously, none of the economic analysts relate the world crisis to the abnormally high oil prices that preceded it."

But diminished returns from extreme hydrocarbons will do more than slow down productivity and increase price volatility. They will impose lasting and material adjustments on all of us.

In addition to seeing fewer vehicles on the road (a startling U.S. reality already), we shall also see lower wages (except in the hydrocarbon industry), rising food prices, rising personal debt loads, increased demands on governments increasingly short of revenue, explosive inequalities in wealth and rising political conflict.

Our new narrative

We shall also see more of what the U.S. Energy Information Administration dutifully recorded: soaring debt loads to support massive energy sprawl. That means industry will spend more good money chasing poor quality resources. They will inefficiently mine and frack ever larger land bases at higher environmental costs for lower energy returns.

Combined with its twin brother, climate change, this is the great energy narrative that will shape our destiny in the years to come.

Marion King Hubbert, a Shell geologist, predicted this development decades ago and presented the cultural conundrum clearly: "During the last two centuries we have known nothing but an exponential growth culture, a culture so dependent upon the continuance of exponential growth for its stability that is incapable of reckoning with problems of non-growth."

But why would such a radical development be news in the dog days of summer? [Tyee]

Link: http://thetyee.ca/Opinion/2014/08/29/Soaring-Oil-Debt-Summer/

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