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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Wednesday, December 17, 2014

Gaz de schiste: Un rapport implacable



Les avantages pour le Québec ne sont pas démontrés, selon le BAPE

Article publié dans Le Devoir le 16 décembre 2014 |Alexandre Shields

S’il laisse l’industrie du gaz de schiste s’implanter ici, le Québec s’exposera à de sérieux risques pour la santé des citoyens, l’environnement et même l’économie, constate le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Tout cela alors que les bénéfices de la filière fossile ne sont pas démontrés et que l’acceptabilité sociale n’est pas au rendez-vous.

Le rapport publié lundi conclut que les avantages tant vantés par le lobby gazier apparaissent pour le moins incertains, pour ne pas dire improbables. C’est d’ailleurs ce qui a fait dire aux groupes environnementaux que ce document de 500 pages constitue le dernier clou dans le cercueil d’une industrie très controversée au Québec.

Les commissaires du BAPE insistent ainsi sur « l’ampleur des impacts potentiels associés aux activités de l’industrie du gaz de schiste dans un milieu aussi peuplé et aussi sensible que les basses-terres du Saint-Laurent ».

La liste des impacts redoutés pour les communautés qui devraient vivre dans les secteurs exploités est d’ailleurs longue : « détérioration de la qualité de l’air, augmentation du bruit, de la circulation routière et de la pollution lumineuse, diminution de la valeur des propriétés situées à proximité des plateformes de forage, impacts sur les paysages, risques d’accidents technologiques, impacts sociaux et impacts sur la santé ».

Les activités de l’industrie pourraient également entraîner des conséquences sur la qualité de l’environnement, « en particulier sur la qualité des eaux de surface et des eaux souterraines, sur les aires protégées et les milieux humides, et entraîner la fragmentation des milieux forestiers ».

Le BAPE constate du même coup qu’on connaît mal le sous-sol des zones où seraient forés les puits gaziers. Or, ces connaissances sont essentielles pour évaluer « d’éventuelles voies de migration des contaminants vers les aquifères ». Quant aux sources d’eaux de surface, elles pourraient subir des ponctions susceptibles de menacer leur intégrité.

Gaz à effet de serre

Les émissions de gaz à effet de serre (GES) associées aux activités de l’industrie alourdiraient en outre le bilan québécois. En cas de développement majeur, on évoque une hausse de 23,2 % des émissions de GES du Québec. Les fuites de méthane survenant après la fermeture des puits seraient particulièrement problématiques, selon le BAPE. « Elles pourraient contribuer de façon importante à l’émission de GES dans la mesure où seulement 15 % à 20 % du gaz aurait été extrait à la fermeture du puits. »

Qui plus est, les commissaires ont constaté que l’industrie n’a toujours pas démontré sa capacité à assurer l’intégrité à long terme des puits forés. Cette réalité vaut aussi pour les autorités gouvernementales. Dans le cas du Québec, 20 des 31 puits de gaz de schiste forés au cours des dernières ont laissé fuir du méthane, un GES beaucoup plus puissant que le CO2.

La situation pourrait devenir sérieuse en cas de développement commercial majeur. Les contribuables risqueraient un jour d’être obligés d’assumer les coûts du « passif environnemental » que représenteront les puits orphelins. Or, ceux-ci pourraient s’avérer nombreux. Selon les scénarios évoqués, entre 1000 et 9000 puits de gaz de schiste pourraient être forés sur une période de 10 à 20 ans.

Non rentable

À plus court terme, « la présence des activités d’exploration pourrait entraîner des effets négatifs sur certains secteurs économiques des régions d’accueil, tels que les secteurs agricole, touristique et agrotouristique ».

Pire, l’industrie s’avérerait tout simplement non rentable pour le Québec. « Avec les prix du gaz naturel actuels et projetés, les redevances et les autres avantages financiers perçus par le Québec seraient insuffisants pour compenser les coûts et les externalités pour la société et l’environnement ou pour assurer la rentabilité de l’industrie », analyse le BAPE.

Même si le prix du gaz atteignait un niveau permettant d’assurer la rentabilité de l’industrie, « il n’est pas démontré que l’exploitation du gaz de schiste serait avantageuse pour le Québec en raison de l’ampleur des coûts et des externalités potentiels par rapport aux redevances qui seraient perçues par le gouvernement ». Quant au gaz produit, il serait destiné en bonne partie à l’exportation.

Au-delà des constats sévères sur les impacts potentiels pour la santé humaine, l’environnement et les finances publiques, le rapport répète aussi que l’acceptabilité sociale est « loin d’être acquise ». Le « manque de transparence » des gazières serait notamment en cause, de même que la « perte de confiance » envers les autorités gouvernementales.

Ce sont les libéraux qui ont accordé la quasi-totalité des permis d’exploration dans la vallée du Saint-Laurent, et ce, entre 2006 et 2010. L’industrie s’est alors lancée dans des projets d’exploration, et ce, avant même la tenue d’une évaluation environnementale. Devant le tollé, le gouvernement Charest a finalement mandaté le BAPE en 2010, puis commandé une évaluation environnementale stratégique (EES) en 2011. Les péquistes ont ensuite mandaté de nouveau le BAPE, dont le rapport a été publié lundi.

Entre-temps, l’industrie gazière n’a pas renoncé à ses droits d’exploration au Québec. La plus récente version de la carte présentant les permis d’exploration détenus dans le sud du Québec montre que l’essentiel des permis d’exploration qui étaient en place en 2010 sont toujours actifs.

Un total de 12 entreprises contrôlent des permis couvrant de larges pans de cette vaste région. Les principaux détenteurs sont la québécoise Junex, mais aussi les albertaines Talisman Energy et Molopo Canada. La rive sud du Saint-Laurent est ainsi largement couverte par des permis, essentiellement en Montérégie, dans le Centre-du-Québec et en Estrie. Même chose tout le long de la rive nord, entre Montréal et l’île d’Orléans. La superficie totale couverte dans les basses terres avoisine les 25 000 km2.

Lien: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/426849/gaz-de-schiste-un-rapport-implacable

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Shale gas: an implacable report

The advantages for Quebec have not been proven says the BAPE

My translation of article written by Alexandre Shields published in Le Devoir December 16 2014

If Quebec lets the shale gas industry develop here, the province will expose itself to serious risks for the health of its citizens, the environment and even its economy, observes the provincial environmental public hearings body called a BAPE. All this while the benefits of the fossil fuel file have not been proven and social license is lacking.

The report made public Monday comes to the conclusion that the advantages so boasted by the gas lobby seem to be uncertain to say the least, and possibly even improbable. This is why environmental groups say that the 500 page document is the last nail in the controversial industry's coffin in Quebec.

The BAPE's commissioners insist on "the amplitude of the potential impacts associated with shale gas industry activities in such a populated area and so delicate like the St. Lawrence Lowlands".

The list of dreaded impacts for the communities that would live within the exploited sectors is very long: "deterioration of air quality, more noise, more traffic circulation, more light pollution, lower property value near drilling pads, impacts on the landscape, risk of technological accidents, social impacts and impacts on health".

Industry activities could also bring consequences to the quality of the environment, "particularly on surface water quality and groundwater, on protected areas and wetlands, and bring fragmentation to wooded areas".

The BAPE also observes that we are lacking in our knowledge about the zones where the gas wells would be drilled. This knowledge is essential to assess "eventual migration passages of contaminants towards aquifers". As for surface water sources, they could be drained enough to threaten their integrity.

Greenhouse gases.

Greenhouse gases emissions that come with industry activities would add to the Quebec record. In the case of major development, an increase of 23,3% of greenhouse gases are suggested for Quebec. Methane leaks that come after the closing of wells would be particularly problematic, mentions the BAPE. "They could greatly contribute to the greenhouse gases emissions, especially that only 15% to 20% of the gas would have been extracted at the time of closing the well."

Plus, the commissioners have observed that the industry still has not proven its capacity to insure the integrity of the drilled wells on the long term. This reality also applies to the government authorities. In Quebec, 20 of the 31 shale gas wells drilled in the past years have let methane leak out, a greenhouse gas much more damaging than CO2.

The situation could become serious in the case of major commercial development. Taxpayers would risk one day of having to bear the costs of the "environmental liabilities" the abandoned wells would become. Their numbers could climb quickly. Depending on different scenarios, between 1,000 and 9,000 shale gas wells could be drilled on a time frame of between 10 to 20 years.

Not profitable

On the short term, "the presence of exploration activities could incur negative effects on certain economic sectors within the region affected, like agriculture, tourism and agrotourism".

Even worse, the industry would simply be non profitable for Quebec. "With present and projected natural gas prices, royalties and other financial benefits collected by Quebec would be insufficient to compensate the costs and externalities for society and the environment or to insure the cost-effectiveness of the industry", reads the BAPE report.

Even if the price of gas would get to the point where it would insure the profitability of the industry, "it has not been proven that the exploitation of shale gas would be advantageous for Quebec because of the amplitude of the costs and potential externalities compared to the royalties that would be collected by the government". As for the gas extracted, it would be for export for the most part.

On top of the harsh conclusions on the potential impacts for human health, the environment and public finances, the report also repeats that social license is far from being attained. The "lack of transparency" of the gas industry would be partly to blame, and also the "lost of confidence" towards governmental authorities.

The Liberals have almost accepted all the exploration permits requested in the St. Lawrence Valley between 2006 and 2010. The industry then sent out to exploration projects even before an environmental assessment. Because of public outcry, the Charest government finally mandated a BAPE in 2010, then launched a Strategic Environmental Assessment (EES) in 2011. The PQ party then mandated a new BAPE, of which the report was published Monday.

In the meantime, the gas industry did not give up its exploration rights in Quebec. The most recent version of the map showing exploration permits in the southern part of Quebec shows that most of the exploration permits that were active in 2010 still are.

A total of 12 companies control the permits covering large tracts of this vast region. The principal holders are the Quebec company Junex, and also Alberta companies Talisman Energy and Molopo Canada. The St. Lawrence southshore is thus mostly covered by permits, mostly in the Montérégie, the Centre-du-Quebec and Eastern Townships. The same goes for the north shore between Montreal and the Island of Orléans. The total surface in the Lowlands is near 25,000 square kilometers.

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