Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Wednesday, February 18, 2015

Tommy laisse passer cette fois-ci


Conservation de la Faune: vous me lancez de la poudre aux yeux avec votre prix honorifique


Texte de Tommy Montpetit, Chargé de projet en environnement, publié dans le Huffington Post


La Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (LEMV) fêtait ses 25 ans en juin dernier. Dans le cadre du Forum science environnement qui se tient le 18 février 2015, le gouvernement du Québec souhaite souligner la contribution de quelques individus à la protection des espèces menacées, dont la mienne dans la catégorie Conservation de la Faune.

J'ai eu la chance de recevoir nombre de prix et reconnaissances au cours des dernières années pour le travail acharné que l'on me reconnaît à vouloir protéger la rainette faux-grillon. À chaque occasion, je me suis senti honoré et privilégié. Cette fois-ci, cependant, c'est un profond malaise qui m'envahit. Plutôt qu'une médaille au cou, j'ai l'impression que c'est une poignée dans le dos qui m'attend si je participe à cette cérémonie. À l'image de la mise en œuvre de cette loi, cette reconnaissance m'apparaît n'être que de la poudre aux yeux.

Ce forum sera également l'occasion de faire le bilan de la LEMV. Qu'en est-il au juste ? Il aura fallu attendre 10 ans après son adoption pour qu'enfin une espèce faunique soit désignée. Parallèlement à cette première désignation qui voyait le chevalier cuivré devenir espèce menacée, Québec modifiait la définition de l'habitat d'une espèce faunique menacée pour éviter toute forme de protection automatique sur les terres publiques. Quand on sait que la protection des habitats est cruciale pour la survie des espèces menacées, comment expliquer qu'aucun des gouvernements qui se sont succédé au cours des 25 ans d'existence de la loi n'ait été à l'écoute des demandes répétées des biologistes pour que soient incluses, minimalement, des dispositions permettant de protéger leurs habitats sur terres privées ?

Que dire du tristement célèbre dossier de la rainette faux-grillon. Malgré trois avis scientifiques successifs (2007, 2010 et 2014) de l'équipe de rétablissement dont je suis membre qui alertaient Québec du dangereux déclin de l'espèce, malgré la publication d'un bilan catastrophique de la mise en œuvre de son plan de rétablissement, malgré l'élaboration d'une dizaine de plans de conservation adaptés aux situations locales, le gouvernement du Québec continue sans gêne d'autoriser la destruction de pans entiers de l'habitat de cette espèce. L'année dernière, alors même que les cloches sonnaient le 25e anniversaire de la LEMV, Québec autorisait la destruction du cœur de l'habitat de l'une de ses plus importantes populations située à La Prairie. Les avis des scientifiques du gouvernement et de l'équipe de rétablissement n'ont pas fait le poids devant les charmes des promoteurs du projet Domaine de la Nature maintenant devenu le projet Symbiocité.

Au cours des derniers mois, Québec a successivement éliminé le famélique budget des équipes de rétablissement, mis à la porte des dizaines de biologistes spécialisés en conservation de la faune menacée et continué à délivrer des certificats d'autorisation menant à la destruction d'habitats fragiles.

Quiconque prend conscience que le budget alloué par le gouvernement du Québec à la protection de l'environnement est inférieur à 0,5 % du budget annuel total se rend rapidement compte qu'il s'agit avant tout de coupures idéologiques qui n'ont rien à voir avec l'équilibre budgétaire. Comment accepter une telle reconnaissance dans ce contexte ? Vous me lancez de la poudre aux yeux. Je vous réponds avec la foudre aux yeux et la conviction que mon absence à votre funeste cérémonie contribuera davantage à la protection de la rainette, mon âme sœur nature, que votre sinistre loi.

Lien: http://quebec.huffingtonpost.ca/tommy-montpetit/conservation-de-la-faune-prix-honorifique_b_6700468.html


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Fauna conservation: your honorary prize is just smoke and mirrors

My translation of Tommy Montpetit's reaction published in the Huffington Post.

The Endangered or Vulnerable Species Act (LEMV) was 25 years old last June. During the Science and Environment Forum going on February 18 2015, the Quebec government wanted to take note of the contribution of a few individuals to the protection of endangered species, including mine in the Fauna Conservation category.

In the past few years, I have been lucky enough to receive many prizes and acknowledgements for the hard work I have done trying to protect the chorus frog. Each time, I felt honored and privileged. But this time, I'm struck by a deep malaise. Rather than a medal hanging from my neck, I have the impression that I will be taken for a fool if I go to this ceremony. Just like the implementation of this law, this recognition seems to me to be just smoke and mirrors.

This forum will also be the time to take stock of the LEMV. So what of it? It will have taken 10 years after its passing to have at last one fauna species designated. While this first designation seeing the Copper Redhorse becoming an endangered species, Quebec modified the definition of the habitat of an endangered fauna species to avoid any automatic form of protection on public land. When one knows that the protection of habitats is crucial to the survival of endangered species, how to explain that not one of the governments that came into power through all these 25 years of the existence of the law has refused to hear the repeated requests from biologists so that minimally be included dispositions that would allow the protection of their habitat on private land?

What can one say about the sadly famous file of the chorus frog. Even after three successive scientific opinions (2007, 2010 and 2014) from the recovery team of which I am a member that warned Quebec about the dangerous decline of the species, even after the publication of a catastrophic results of the implementation of its recovery plan, even after the elaboration of a dozen conservation plans adapted to local situations, the Quebec government continues boldly to authorize the destruction of whole sections of this species' habitat. Last year, during the celebrations of the 25th anniversary of the LEMV, Quebec was authorizing the destruction of the heart of the habitat of one of the most important population in LaPrairie. The opinions of the government scientists and of the recovery team were no match against the charms of the promoters of the Domaine de la Nature now called the Symbiocity project.

During the last few months, Quebec has successively eliminated the already inadequate budget of the recovery teams, sacked dozens of conservation specialized biologists in endangered fauna and continued to give out authorization certificates allowing the destruction of vulnerable habitats.

Anybody who is aware that the Quebec government allowed budget for environment protection is less than 0.5% of the annual total budget quickly realizes that these ideological cuts have nothing to do with budgetary balance. How to accept such a recognition in this context? This is but smoke and mirrors from your part. I answer back with fury in my eyes and the strong belief that my absence to your sorry ceremony will do more to contribute to the protection of the chorus frog, my nature sister at heart, than your sinister law.

1 comment:

  1. Parce qu'on fait pas çà pour des médailles, mais pour avoir des RÉSULTATS!

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