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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Friday, December 4, 2015

Qu'est-ce qui inquiète le scientifique sur le climat le plus reconnu au monde?

Photo: youtube.com

Ma traduction libre d'un reportage d'Andrew Nikiforuk publié dans The Tyee, un quotidien en ligne de la Colombie-Britannique.

James Hansen se fait du souci durant les pourparlers à Paris, et avec raison.

Vous vous rappelez peut-être que Hansen était le scientifique de la NASA qui avait eu le courage de prévenir le Congress des États-Unis sur les périls de la hausse de la température du globe dès 1988.

Et vous vous rappelez peut-être que les autorités de l'administration George W. Bush avaient donné les instructions au plus grand scientifique des changements climatiques de ne pas parler du fait que la combustion des combustibles fossiles pourrait avoir des effets dangereux sur le climat en 2004.

Mais Hansen a continué de parler des glaces qui fondent, des niveaux des océans qui montent, des villes côtières inondées et des super tempêtes. Et maintenant il s'inquiète que Paris sera un autre causette bureaucratique qui évite le vrai remède: des réductions rapides d'émissions de combustibles fossiles grâce à une taxe carbone.

Mais il y a rapide et rapide. Hansen ne croit pas que les économies industrielles mondiales ont le temps d'être satisfaits de stabiliser les émissions de dioxyde de carbone autour de 450 ppm ou même le 400 ppm présentement. Non. Afin de redonner l'équilibre énergétique de la Planète, maintenant déstabilisée par des siècles d'émissions de gaz à effet de serre, le monde a besoin de viser 350 ppm et peut-être moins.

Tout le monde s'entend pour dire que le business as usual va nous mener à 600 ppm d'ici 2050, avec une hausse de la température mondiale de 4 degrés.

Ce futur sombre donnera au monde des villes côtières inondées, des récoltes desséchées, des millions de réfugiés et des écosystèmes en perdition. Personne ne sait vraiment ce qui resterait de la civilisation telle que nous la connaissons.

Hansen craint que les politiciens ne comprennent toujours pas l'urgence du moment. Il craint aussi que le Président des É.-U. Barack Obama et les autres vont vendre l'avenir de nos enfants et les leurs à Paris avec encore d'autres promesses sans agir.

Il craint aussi que Les Gros Verts, une myriade de groupes non gouvernementaux biens financés, n'ont pas leurs priorités à la bonne place. La plupart pensent que le monde entier peut copier la révolution renouvelable de l'Allemagne et être heureux à tout jamais.

Dans un communiqué récent et inquiétant affiché sur son site, Hansen explique en détails ses préoccupations en soulignant quelques faits sur les changements climatiques que les principaux médias ne mentionnent pas la plupart du temps.

Les dommages cumulatifs

Les changements climatiques ne sont pas les en-têtes sur le carbone d'aujourd'hui, mais sont la pollution cumulative qui remonte à la révolution industrielle, les moteurs à vapeur et l'extraction effrénée du carbone, écrit Hansen.

Bien que la Chine peut dire qu'elle est la principale source de carbone aujourd'hui (les É.-U. suivent de très près en 2e position et l'Inde est en 3e position), ce n'est pas vraiment çà le coeur du sujet.

Le problème a commencé il y a près de 400 ans et la plupart de ce carbone n'a pas été absorbé par les océans et la biosphère et a déstabilisé l'équilibre énergétique de la planète. Le dommage est déjà là.

Quand on le regarde d'une perspective cumulative, les É.-U. sont responsables pour le quart des changements climatiques causés par l'humain et la Chine seulement de 10%. L'Allemagne, le Japon, la Russie et la Grande Bretagne ont chacun joué un rôle beaucoup plus important à déstabiliser le climat que l'Inde, aussi.

Par rapport au nombre d'habitants, l'histoire prend du pire. L'Empire britannique mu au charbon et l'Empire américain mu au pétrole sont les plus responsables pour l'anarchie du climat global. C'est un fait qui mérite qu'on y réfléchisse.

En fait, écrit Hansen, "la Grande-Bretagne, les États-Unis et l'Allemagne ont une responsabilité par habitant qui dépasse la responsabilité de la Chine et de l'Inde par un facteur de 10."

Et, remarque Hansen, "L'Occident a consommé la plupart du carbone mondial alloué au budget."

Cela veut dire que le patrimoine commun de l'humanité doit laisser la majorité de ce qui reste des combustibles fossiles, incluant le bitume du Canada et le gaz de schiste de la Colombie-Britannique, sous terre, "ou nos enfants et les générations futures sont fourvoyées."

Approches stupides

Mais la plupart des politiciens dont le Président Obama et le Premier Ministre Justin Trudeau ne poussent pas vraiment le monde vers cette direction politique.

À la place, ils semblent penser que des réductions négociées volontairement combinées à des idées stupides comme un système de plafonnement et d'échange et la capture et le stockage du carbone vont fournir une solution.

Le plafonnement des émissions ne fonctionne pas, selon Hansen, parce que vous ne verrez jamais 195 nations se mettre d'accord sur une formule qui est équitable ou à un taux qui éviterait une déstabilisation dangereuse du climat.

Cette approche n'a pas fonctionné, encore et encore. Après 20 ans de rhétorique plaisante et souvent Orwellienne sur un système de plafonnement et d'échange, les émissions sont en hausse fulgurante.

Depuis les 14 dernières années, 21 des nations les plus gourmandes énergétiquement ont augmenté leurs émissions de carbone de 50%, démontre Hansen. Seule la stagnation économique a permis à quelques nations comme la Grande Bretagne et l'Italie de réduire leurs émissions de presque 25%.

L'historique de la capture et le stockage du carbone, la pratique absurde d'enfouir le carbone sous terre pour qu'on puisse continuer d'agir de la même façon sur la surface, demeure une chronique de difficultés techniques sans fin à des coûts exorbitants. Pourtant les gens à Paris vendent cette technologie ridicule comme étant une solution.

Inventée par l'industrie énergétique afin de créer le mythe du "charbon propre", la capture et le stockage demeurent un projet bidon.

Même le Financial Times avait fait remarquer que "Peu de technologies ont reçu autant de financement pendant autant d'années par un si grand nombre de gouvernements et de compagnies, avec de si piètres résultats."

La meilleure solution

Ce qui inquiète Hansen le plus est que ni les Nations Unies ni les leaders politiques ne veulent parler de la meilleure solution de toutes: un prélèvement progressif sur le carbone tiré des compagnies énergétiques à partir des mines domestiques et au port d'entrée d'un pays.

Une fois reçu, le prélèvement sur le carbone serait ensuite remboursé à tous les résidents selon un montant égal par habitant pour investir dans leur réduction en intensité énergétique et leur empreinte carbone.

Les gens qui consommeraient moins d'énergie recevraient réellement davantage dans leur dividende mensuelle qu'ils paieraient en prix à la hausse. Le prix du carbone commencerait bas et augmenterait à chaque année, stimulant ainsi systématiquement un changement énergétique et économique.

"L'élimination rapide des combustibles fossiles requise et l'introduction des alternatifs exige que le milieu des affaires et les consommateurs soient confiants que le prélèvement continuera d'augmenter," dit Hansen dans un autre rapport.

Le prélèvement, une sorte de tarification énergétique honnête, élimine aussi l'inertie économique vis-à-vis le changement. Tant et aussi longtemps que les combustibles fossiles demeurent peu dispendieux et tant et aussi longtemps que les prix ne reflètent pas leurs coûts écologiques, sanitaires et de l'eau pour la société, les sociétés vont continuer à les consommer.

Hansen mentionne les études économiques américaines qui suggèrent qu'un prélèvement sur le carbone et des dividendes diminueraient les émissions de carbone de 30% en 10 ans et plus de 50% en 20 ans, tout en augmentant le produit national brut. Ils créeraient aussi plus de trois millions de nouveaux emplois.

Un droit sur le carbone de $125 la tonne amasserait $600 milliards et produirait une dividende d'une valeur d'environ $6,000 par famille (avec 2 enfants) aux États-Unis uniquement.

La Chine et l'Inde accepterait mieux un tel système que de la capture volontaire parce que les changements climatiques les menacent davantage qu'un énorme bouleversement, selon Hansen.

Quelques centaines de millions de personnes vivent à l'intérieur d'une altitude de 25 mètres au-dessus du niveau de la mer en Chine, et ces deux pays peuvent s'attendre à souffrir gravement d'une intensification de sécheresses, d'inondations et d'orages qui viendront avec le réchauffement planétaire en progression.

Hansen ne considère pas un prélèvement sur le carbone et des dividendes comme une panacée. La Planète devra s'attaquer à ses dépendances aux vieilles énergies peu coûteuses à la vitesse, la quantité et la mobilité. Probablement, nous devrons aussi abandonner le mythe de "l'énergie propre," parce que toute forme d'énergie vient avec un coût écologique et un dilemme moral.

La façon de l’Allemagne n'est pas celle à copier

Mais personne à Paris ne fait vraiment la promotion d'un prélèvement carbone et dividende. À sa place, la foule concentrée sur le carbone continue de célébrer la capture volontaire tandis que Les Gros Verts laissent entendre que la façon de l'Allemagne est le modèle à suivre.

On doit dire que l'Allemagne a fermé ses centrales nucléaires, subventionné les renouvelables et réduit ses émissions, ce qui à leur tour ont mené à une augmentation des prix de l'électricité. Un projet de plafonnements et d'échanges a aussi joué un rôle. En même temps, l'industrie allemande a exporté la production de plusieurs produits de consommation vers d'autres pays qui brûlent des combustibles fossiles impunément.

Il en résulte, selon Hansen, que "les émissions globales diminuent peu, si du tout."

En conséquence, l'Allemagne demeure une expérimentation qui soulève une question: "Est-ce qu'une nation riche avec des capacités exceptionnelles en ingénierie et un public disposé à subventionner les énergies renouvelables peut se débarrasser rapidement de ses émissions de carbone?"

Alors Hansen s'inquiète.

"Le message scientifique valable est que les émissions doivent être réduite aussi rapidement que de façon pratique. Et cela implique que le prix des combustibles fossiles doivent être rendus honnêtes en ajoutant un prélèvement du carbone croissant."

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What Worries the World's Most Famous Climate Scientist?

James Hansen is fretting about the Paris talks, and for good reason.


By Andrew Nikiforuk, published on line in TheTyee.ca

James Hansen is fretting about the Paris climate talks, and for good reason.

You might recall that Hansen was the NASA scientist that boldly warned the United States Congress about the perils of rising global temperatures as early as 1988.

And you might remember that officials with the U.S. administration of George W. Bush instructed the world's most famous climate change scientist not to talk about how fossil fuel burning could have a dangerous effect on climate in 2004.

But Hansen kept on talking about melting ice, rising seas, flooded coastal cities and super storms. And now he's worried that Paris will be another bureaucratic gabfest that avoids the true remedy: rapid fossil fuel emissions reductions driven by a carbon levy.

By rapid, Hansen doesn't think the world's industrial economies have time to be self-satisfied about stabilizing carbon dioxide emissions around 450 parts per million or even the alarming present amount of 400 ppm. No, to restore the Earth's energy balance, now unsettled by centuries of greenhouse gas emissions, the world needs to aim for 350 ppm and possibly lower.

Everyone agrees that business as usual will take the world to 600 ppm by 2050, along with a rise of temperature by four degrees.

That grim future will give the world drowned coastal cities, parched crops, millions of refugees and failing ecosystems. Nobody really knows what would remain of civilization, as we know it.

Hansen worries politicians still don't get the urgency. He also worries that U.S. President Barack Obama and others will sell our children and theirs "down the river" in Paris with more promises and no action.

He worries, too, that Big Green, a plethora of well-funded non-government organizations, have got their priorities all wrong. They mostly think the world can copy Germany's renewable revolution and be blissful ever after.

In a recent and worrisome communiqué posted on his website, Hansen details his concerns by highlighting a few facts about climate change that the mainstream media often ignore.

Cumulative damage

Climate change is not about today's carbon headlines, but about cumulative pollution that dates back to the industrial revolution, steam engines and the feverish mining and burning of coal, Hansen writes.

Although China can claim to be the world's top carbon maker today (the U.S. is a close second and India a rising third), that's not really the point.

The problem started nearly 400 years ago and much of that carbon has now been absorbed by the ocean and biosphere and has destabilized the world's energy balance. The damage has been done.

When looked at from a cumulative perspective, the U.S. accounts for one-quarter of man-made climate change and China but 10 per cent. Germany, Japan, Russia and the United Kingdom have each played much bigger roles in destabilizing the climate than India, too.

On a per capita basis, the story gets worse. The coal-fired British Empire and the oil-burning American Empire hold the most responsibility for bringing anarchy to the globe's climate. That's a sobering fact worth thinking about.

In fact, Hansen writes, the U.K., U.S., and Germany "have per capita responsibilities exceeding the responsibilities of China and India by almost a factor of 10."

As Hansen notes, "the West burned most of the world's allowable carbon budget."

That means that the global commons must leave most of the remaining fossil fuels, including Canada's bitumen and British Columbia's shale gas in the ground, "or our children and future generations are screwed."

Stupid approaches

But most politicians including President Obama and Prime Minister Justin Trudeau aren't really pushing the world in that policy direction.

Instead, they somehow think that voluntary negotiated reductions combined with stupid ideas such as cap and trade and carbon capture and storage will deliver a solution.

Caps on emissions won't work, argues Hansen, because you'll never get 195 nations to agree on a formula that is fair or at a rate that would prevent dangerous climate destabilization.

The approach has repeatedly failed. After 20 years of pleasant and often Orwellian rhetoric about cap and trade, emissions have soared.

In the last 14 years, 21 of the globe's most energy intensive nations increased their carbon emissions by 50 per cent, Hansen shows. Only economic stagnation helped a few nations such as the U.K. and Italy reduce their emissions by nearly 25 per cent.

The history of carbon capture and storage -- the absurd practice of burying carbon underground so you can behave the same way on top of it -- remains a chronicle of endless technical difficulties and obscene costs. Yet folks in Paris are touting the ridiculed technology as a solution.

Invented by the energy industry to create the myth of "clean coal," carbon capture and storage remains a boondoggle.

Even the Financial Times has noted that "Few technologies have had so much money thrown at them for so many years by so many governments and companies, with such feeble results."

The best solution

What worries Hansen even more is that neither the United Nations nor political leaders want to talk about the best solution: a progressive levy on carbon collected from energy companies at domestic mines and port of entry.

Once collected, the carbon levy would then be returned to all residents in equal per capita amounts to invest in reducing their energy intensity and carbon footprint.

People who use less energy would actually receive more in their monthly dividend than they pay in increased prices. The carbon fee would start small and rise each year, and thereby stimulate systematic energy and economic change.

"The required rapid phase-out of fossil fuels and phase-in of alternatives requires that businesses and consumers be confident that the fee will continue to rise," says Hansen in a related paper.

The fee, a form of honest energy pricing, also removes the economic inertia for change. As long as fossil fuels remain cheap and as long as prices don't reflect their ecologic, health and water costs to society, societies will burn them.

Hansen points to U.S. economic studies that suggest a carbon levy and dividend would decrease carbon emissions by 30 per cent in 10 years and more than 50 per cent in 20 years, while increasing gross national product. They would also create more than three million new jobs.

A carbon fee of $125 per tonne would collect $600 billion and yield a dividend worth about $6,000 per family (with two children) in the U.S. alone.

China and India would find such a system more palatable than voluntary caps because climate change threatens them with massive upheaval, reckons Hansen.

Several hundred million people live within a 25-metre elevation of sea level in China, and both countries stand to suffer grievously from intensification of droughts, floods and storms that will accompany continued global warming.

Hansen doesn't regard a carbon levy and dividend as a panacea. The globe will have to address its old cheap energy addictions to speed, quantity and mobility too. We might also have to abandon the myth of "clean energy," because every form of energy comes with an ecological price tag and a moral quandary.

Germany not the way

But nobody in Paris is really championing a carbon fee and dividend. Instead, the carbon-centric crowd continues to celebrate voluntary caps while Big Green points to Germany as the path forward.

For the record, Germany closed nuclear power plants, subsidized renewables and lowered emissions, which in turn led to high electricity prices. A cap and trade scheme played a role, too. At the same time, German industry exported the production of many consumer products to other countries that burn fossil fuels with abandon.

The end result, says Hansen, is that "global emissions decline little, if at all."

As a consequence, Germany remains an experiment that presents a question: "Can a wealthy nation with exceptional engineering ability and a public willing to subsidize renewable energies rapidly phase out carbon emissions?"

And so Hansen worries.

"The valid scientific message is that emissions must be reduced as rapidly as practical. And in turn, that implies the price of fossil fuels must be made honest by adding a rising carbon fee." [Tyee]

Link: http://thetyee.ca/Opinion/2015/12/02/Climate-Scientist-Worries/

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