Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Saturday, May 1, 2010

LES BANDES RIVERAINES: LA PEAU DES COURS D'EAU

Photo: Rive à pente forte intouchée depuis plus de 50 ans

Mon approche à l'écologie et à la nature se veut scientifique, mais je suis naturellement émotive, intuitive. Voici comment je comprends l'importance des bandes riveraines larges et naturelles le long des rivières, des ruisseaux et des lacs.

À mes yeux, les rives autours de nos cours d'eau laissées comme zone tampon forment une peau protectrice qui maintient en santé les écosystèmes aquatiques en filtrant les intrants, en maintenant en santé une flore et une faune qui nourrit et soutient la vie aquatique en ralentissant la vitesse des ruissellements, en tempérant les flux de températures et en complétant la chaîne alimentaire tout en ralentissant l'érosion des berges.

Les activités humaines qui ont enlevé la peau à nos cours d'eau exposent ainsi nos cours d'eau aux pathogènes, aux produits toxiques, aux agressions physiques et au soleil.

Aménager les bandes riveraines, c'est mettre un pansement pour remplacer la peau enlevée aux cours d'eau, c'est redonner la place à la nature qu'on lui a enlevé en artificialisant nos berges, en drainant les terres agricoles et en redressant les ruisseaux. L'effet immédiat n'est pas idéal et naturel, mais donne une chance aux écosystèmes de reprendre le dessus et empêche les activités humaines de se réintroduire dans la zone protectrice, à cause des plantations systématiques des aménagements.

C'est sûr que certains vous dirons que les bandes riveraines, ce n'est pas une panacée, mais c'est le début d'une guérison pour nos grands malades, les cours d'eau du Québec. Réaménager des bandes riveraines de 15 mètres, c'est le début d'un traitement aux soins intensifs qui devra inclure l'introduction des bassins de rétention et de décantation, des étangs de filtration et des milieux humides dans nos campagnes agricoles et autour de nos villes.

Les humains qui habitent la partie sud du Québec se fient beaucoup sur l'eau de surface pour s'alimenter en eau potable. Les cours d'eau qui leur procurent cette denrée de base se porteront mieux si on redonne une place à la nature autour de nos cours d'eau. Les finances municipales verront leurs coûts en produits chimiques et en usines de filtration diminuer quand la matière première sera d'une meilleure qualité. La nature nous rend des services gratuitement, si nous lui laissons de l'espace pour respirer.

Un exemple tout récent de l'empiètement de l'urbanisation sur l'habitat naturel des milieux humides est la disparition de la rainette de l'ouest à cause de l'occupation des humains dans les tourbières de la rive-sud de Montréal. Lire Charles Côté dans La Presse: http://www.cyberpresse.ca/environnement/201004/20/01-4272199-une-minuscule-grenouille-disparaitra-du-quebec.php

D'ailleurs, Louis-Gilles Francoeur en parlait encore hier dans Le Devoir: http://www.ledevoir.com/environnement/nature/287984/biodiversite-un-enjeu-metropolitain

Un autre projet qui se vante d'être écoresponsable mais qui sonne le glas pour les écosystèmes naturels qui occupent le littoral occupé par les marées, les vasières, pouponnières des poissons et crustacés, c'est le mur de la Corée du Sud: http://news.yahoo.com/s/afp/20100427/wl_asia_afp/skoreaenvironmenttourismconstruction_20100427075846

À défaut de laisser la nature reprendre le dessus et réaménager elle-même ses bandes riveraines, on peut toujours profiter des services d'une entreprise de la Montérégie qui se spécialise dans le réaménagement des berges avec des espèces indigènes, les Aménagements Fauniques et Forestiers de la Montérégie: visitez leur site pleines de photos intéressantes (dans l'onglet Services) ici http://www.affq.ca/Photo: Rive à pente douce intouchée depuis 12 ans (sauf le castor!)

I try to have some scientific basis for what I understand about nature around me, but I do tend to get emotional, or at least have an intuitive feeling for what looks right. Here's why I think about the shoreline as being the skin of a river or lake.

To me, shorelines left in their natural state work as a protective skin that helps to keep aquatic ecosystems healthy by filtering rainfall and drainage water full of fertilizer or toxins, by providing habitat for fauna and flora that nourishes and maintains aquatic life by slowing down erosion, by levelling off temperature changes and by completing the food chain.

Human activity that removes this protective skin from our watercourses makes them vulnerable to pathogens, toxic chemicals, physical attack and sunlight.

A lot is said about planting trees and bushes along shorelines and renaturalizing them these days. Some say that environmentalists put too much hope in this method of restoring water quality of our rivers and lakes. It is obvious to me that shoreline natulalizing is a band-aid solution to try to restore the skin removed from our watercourses. It is trying to give back some of the room taken away from nature when we humans put up retaining walls, drained fields and straightened brooks and streams. Renaturalizing shorelines doesn't look very nice at first and certainly doesn't look natural, but it gives nature a break to try to reestablish ecosystems while preventing humans from taking back what they just gave up to Mother Earth, because the plantings look so structured.

Naturalized shorelines are not a panacea to pollution and algae blooms, but it begins the long and harduous healing of our very sick Quebec watercourses. Planting trees and bushes along a 15 metre band of shoreline it is a first aid step to more intensive care like retaining ponds, filtration pools and bogs to be re-introduced to our agricultural coutryside.

The human population of southern Quebec depend a lot on surface water for their water needs. The watercourses that provide them with this basic commodity would be cleaner to start with if only we would be willing to give back to nature the breathing space taken away from our rivers and lakes. Municipalities would spend less on chemicals and filtration plants if the water they capture is clean already. Nature would do a lot of the work for us if only we would give her the room to do it.Photo: quand la peau est à vif

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