Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Monday, October 11, 2010

Élevages intensifs élèvent aussi des bactéries résistantes aux médicaments

Photo: veganoutreach.org

Le Docteur Bill Mackie, un médecin de la Colombie-Britannique, titulaire de la chaire du comité de santé environnementale du B.C. Medical Association, n'a aucun doute que l'ajout des antibiotiques dans les moulées d'élevages industriels contribue à la prolifération de bactéries résistantes aux antibiotiques et expose inutilement les humains à un danger bien réel. La raison d'en parler ici dans un blog sur la rivière Richelieu est indirecte. Quand j'ai su en 2005 qu'on nous imposait une porcherie de 5,800 bêtes en amont et son épandage m'a motivé à faire beaucoup de recherches afin d'argumenter du mieux que je pouvais de l'inconscience d'une telle décision qui avait l'appui inconditionnel du Gouvernement du Québec.

Sachant que l'épandage du purin brut sur les terres agricoles ne me laisse aucun doute: la flore bactérienne des bêtes, leurs hormones, les résidus de leur nourriture principalement composée de grains de plantes OGM, en plus des pesticides épandus sur les champs agricoles, tout cela est délavé dans la rivière à la moindre pluie substantielle. Les champs agricoles sont maintenant bien draînés, souvent artificiellement, les fossés et ruisseaux en milieu agricole sont maintenant redressés, nettoyés, afin d'évacuer le plus rapidement tout excès d'humidité des terres qui doivent produire au max. Les plantes cultivées qui tolèrent le purin sont limitées: ce sont principalement le maïs-grain et le soya, des plantes annuelles qui laissent une grande partie des champs non protégés pour une grande partie de l'année. Le résultat est dévastateur: les particules de sol ruissellent, chargées de tout contaminant qu'on y épand, en plus des particules de plantes OGM que certaines études ont démontré la nocivité du pollen pour les micro-organismes qui vivent dans les sédiments au fond de la rivière.

Apprendre qu'en plus le sous-dosage d'antibiotiques dans la moulée de ces pauvres bêtes qui ne vont jamais dehors met en danger la santé humaine et notre capacité de soigner nos grands malades m'a indignée davantage. Je vous traduit ici l'argumentation de ce Docteur Mackie de la Colombie-Britannique: "C'est un gros problème. Je redoute sérieusement la journée que l'on réalisera qu'aucun de nos antibiotiques ne pourront guérir ces infections efficacement."

La résistance aux antibiotiques se développe quand les bactéries sont tuées par des médicaments, mais pas toutes, et les bactéries dont les mutations permettent à survivre le traitement peuvent ensuite se reproduire sans enfreinte. Des études scientifiques ont trouvé des nouvelles souches résistantes aux antibiotiques dans la viande vendue sur les tablettes des épiceries au Canada et dans l'environnement près de fermes comme celles dans la Fraser Valley, près de l'est de Vancouver.

Rick Thiessen, un fermier d'Abbotsford a commencé à dire à CBC News qu'il n'utilisait des antibiotiques sur sa ferme seulement quand une maladie se manifeste dans une de ses bâtisses. "Les antibiotiques sont utilisés si on trouve un problème dans notre cheptel. On consulte un vétérinaire, il pose un diagnostique, il remplit une ordonnance et nous les adminstrons alors. Mais bien franchement, je ne me souviens pas de la dernière fois que cela est arrivé." affirme Thiessen. Mais après avoir été questionné plusieurs fois, (il est aussi porte-parole du B.C. Chicken Marketing Board), il admet que ses volailles reçoivent de la moulée qui contient un antibiotique nommé Tylosin à tous les jours pour prévenir la maladie. "Les poulets, par leur nature, ont des bactéries dans leur système digestif, et afin de les garder en santé, nous leur donnons des produits approuvés dans leur moulée" ajoute-il. Thiessen dit que 20,000 poulets qui couraillent et picotent dans chacune de ses bâtisses, ils picotent occasionnellement dans leurs excréments, ce qui pourrait les rendre malades sans les antibiotiques.

Le Canada permet l'ajout de plus d'une douzaine d'antibiotiques dans la moulée, et ceux-ci peuvent être classifiés en 3 catégories: pour traiter une maladie, pour prévenir la maladi ou pour accélérer la prise de poids. C'est la dernière catégorie qui est la plus controversée. L'Europe, par exemple, a banni l'usage des antibiotiques pour accélérer la prise de poids du bétail il y a déjà plusieurs années de cela.

L'Association de Nutrition Animale du Canada, un groupe d'industriels qui représente les fabriquants de moulée, est catégorique: les antibiotiques sont ajoutés à la moulée pour prévenir la maladie et pas pour accélérer la prise de poids. Mais Bob Hancock, le directeur du Centre for Microbial Diseases and Host Defence Research à l'Université de la Colombie-Britannique insiste pour dire que la prévention et l'accélération de la prise de poids, c'est la même chose.

La raison pour laquelle les antibiotiques accélèrent la prise de poids est qu'ils empêchent la maladie, soulageant ainsi le système immunitaire de la bête pour que toute son énergie se concentre à engraisser plus rapidement, selon lui. Mais cet avantage à court terme pour obtenir plus de viande a des conséquences à long terme: des bactéries résistantes aux antibiotiques. "Je suis certain que l'accélération de la prise de poids contribue grandement à l'accroissement de la résistance aux antibiotiques" affirme Hancock.

Selon Hancock, le Tylosin est l'un de plusieurs produits pharmaceutiques qui peut rendre les bactéries résistantes à toute une série d'antibiotiques en médecine humaine. "Il y a des antibiotiques très puissants comme l'erythromycin et le clarithromycin qui servent en médecine aux soins intensifs pour les humains, et tous ces antibiotiques - quand vous rendez des organismes résistants au Tylosin - deviennent résistants à ces autres antibiotiques puissants administrés aux humains. Et cela continue." déplore Hancock.

Une étude publiée cette année dans le journal Emerging Infectious Diseases écrit par des chercheurs de l'Agence de la Santé Publique du Canada et le B.C. Centre for Disease Control a trouvé une souche résistante spécifique de salmonelle chez les humains, dont des patients de la province, semblable à la souche trouvé dans la volaille. "Les organismes qui viennent de là peuvent aboutir chez les humains et donc peuvent ensuite impacter les soins prodigués aux patients parce que les antibiotiques qui auraient pu les guérir ne sont plus efficaces" selon Mackie.

Les souches résistantes peuvent être difficile et plus dispendieuses à traiter, et cela a mené le B.C. Medical Association et l'Association Médicale Canadienne à demander au Gouvernement d'enquêter. Santé Canada a refusé une entrevue avec la CBC, mais Mackie dit qu'il est temps pour le gouvernement d'agir avant que les impacts sur la santé se propagent davantage.

"Ce que nous devons faire comme société est de se lever et affirmer que ceci va nous rendre malade. Ceci va rendre mes enfants malades, et si cela continue, mes petits enfants seront toujours malades. Nous devons prendre position. Nous devons changer les choses." affirme-t-il.

Malheureusement, tout ceci a été dit et redit au BAPE sur la production porcine au Québec en 2002-2003. Est-ce que les choses ont changées depuis les 8 dernières années? Je ne crois pas.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
"Livestock superbugs threaten humans: doctor

The widespread use of antibiotics in livestock feed is creating superbugs that are spreading off farms and endangering human health, a B.C. doctor says. Dr. Bill Mackie, chair of the B.C. Medical Association's environmental health committee, says antibiotic-resistant strains of bacteria developing in livestock pose a real risk to humans. "It's a big issue. I seriously worry about the day when none of the antibiotics we have access to is going to treat those infections effectively," he said.

Antibiotic resistance develops in bacteria when the drugs kill most — but not all — of the germs, leaving only those with mutations that allow them to survive and propagate as a new strain that antibiotics can't destroy. Scientific studies have found resistant strains of bacteria in meat on Canadian store shelves and in the environment near farms, including those in the Fraser Valley, east of Vancouver.

Abbotsford farmer Rick Thiessen initially told CBC News he only uses antibiotics on his farm when there's a rare outbreak in one of his barns. "Antibiotics will be used if you're finding a problem with your flock. You consult a veterinarian, have a diagnosis, he prescribes a course of medication and we'd use them in that sort of instance. But to be quite honest, I can't remember the last time we've had to do that," said Thiessen. But after repeated questions, Thiessen, who also speaks for the B.C. Chicken Marketing Board, said his chickens eat feed fortified with an antibiotic called Tylosin every day to prevent illness. "Chicken, by nature, have bacteria in their gut tract and, in order to keep them healthy, there are approved products that are used in the feed," he said. Thiessen said with 20,000 chickens running around in each of his barns, they'll occasionally peck at their own manure, which could make them sick without the antibiotic.

There are more than a dozen antibiotics approved for livestock feed in Canada, falling into three main categories: to treat illness, to prevent illness, or to help the animal grow faster. It's that last category that's most controversial. Europe for example, banned the use of antibiotics to promote livestock growth years ago.

The Animal Nutrition Association of Canada, an industry group representing feed manufacturers, is adamant they use them to prevent illness but not for growth promotion. But Bob Hancock, director of the Centre for Microbial Diseases and Host Defence Research at the University of British Columbia, argues that prevention and growth promotion are the same thing.

The reason antibiotics work to speed up growth is that they fend off illness, taking some burden off the animal's immune system so more energy goes into putting on weight, he says. But this short-term gain of more meat has the long-term cost of drug-resistant bacteria. "There's no question in my mind that growth promotion provides a massive pressure leading to increased antibiotics resistance," said Hancock.

According to Hancock, Tylosin is just one of many drugs that can make bacteria resistant to a whole class of antibiotics used in human medicine. "There are some very potent antibiotics, erythromycin, clarithromycin, all of which are utilized very highly in critical-care human medicine, and all of which — when you make organisms resistant to Tylosin — they become resistant to these other potent human antibiotics. And it goes on," said Hancock.

A study published this year in the journal Emerging Infectious Diseases, by researchers from the Public Health Agency of Canada and the B.C. Centre for Disease Control, found a specific resistant strain of Salmonella in humans, including B.C. patients, that matched what's found in chickens. "The organisms that come from that can end up in people and, therefore, can affect the treatment of people afterwards because the antibiotics that previously would have cured that particular organism now would no longer be effective," according to Mackie.

Resistant strains can be difficult and more expensive to treat, and that has led both the B.C. Medical Association and Canadian Medical Association to call on the government to investigate. Health Canada declined CBC's request for an interview, but Mackie said it is time for the government to act before the health impacts become more widespread.

"What we have to do as a society is stand up and say this is going to make us sick. This is going to make my kids sick, if it continues, my grandkids are going to be sick all the time. There has to be some digging in. We have to make some changes," he said."

Excerpts from article published on CBC News website here: http://www.cbc.ca/canada/british-columbia/story/2010/10/04/bc-livestock-superbugs-antibiotic-resistants.html

Worse thing is, this was all said at the BAPE sur la Production Porcine au Québec in 2002-2003. Has anything changed since then? I think not.

No comments:

Post a Comment