"Ceux qui ne peuvent pas se rappeler le passé sont condamnés pour le répéter." George Santayana
"Chambly-Richelieu
Le barrage de Chambly est à vendre"
David Penven
Journal de Chambly
"Dans le cadre de son nouveau programme de développement des petites centrales hydro-électriques, le gouvernement du Québec a décicé de confier à l'entreprise privée la rénovation et l'exploitation de ses centrales.
C'est ainsi que depuis le 20 décembre, la ministre de l'Énergie et des Ressources, madame Lise Bacon, a rendu publique une première liste de treize sites hydrauliques "à vendre" sur laquelle apparaît le barrage de Chambly. Sur cette liste on apprend que le barrage de Chambly avec ses 16,120 kilowatts de puissance, présente une occasion des plus intéressantes pour d'éventuels investisseurs. Les autres sites fournissent en moyenne mille kilowatts.
Coûts
Rejoint à Québec au téléphone, M. Ronald Gignac, responsable de la concession des forces hydrauliques au ministère de l'Énergie et des Ressources, a déclaré au Journal que le prix de vente approximatif du barrage de Chambly serait de $630,000. Cependant M. Gignac tenait à préciser que les futurs acquéreurs devraient investir un montant global de 32 millions de dollars. "Le barrage de Chambly demande beaucoup d'investissements, puisque seul la dalle de déversement y est présente. Il faudra construire un poste de contrôle et installer des turbines."
À cause des investissements majeurs, Québec obligera les firmes intéressées par l'achat de sites hydrauliques à signer un bail d'une durée de vingt ans, renouvelable pour le même nombre d'années.
Profits
Le barrage de Chambly, grâce à ses 16,120 kilowatts, pourrait, une fois de nouveau opérationnel, rapporter annuellement $4,200,000 (16,120 Kw X nb d'heures dans une année, soit 8,760h X le facteur d'utilisation évalué à 75% X le prix qu'Hydro-Québec paye pour le kilowatt-heure 0,4 cents = $4,200,000 - montant approximatif). En effet, Hydro-Québec s'engage à acheter l'électricité produite par les exploitants du secteur privé afin de l'intégrer à son réseau de distribution.
M. Gignac n'a pas voulu dévoiler les noms des firmes intéressées par le barrage de Chambly. Il s'est contenté de dire que les investisseurs étaient québécois."
"Petites centrales hydroélectriques - La ministre Lise Bacon annonce les sites retenus
La vice-première ministre et ministre de l'Énergie et des Ressources, madame Lise Bacon, annonce que 10 projets, représentant 28,4 MW ont été retenus parmi les 35 propositions d'aménagement qui lui ont été soumises dans le cadre du programme des petites centrales hydroélectriques.
"Malgré les programmes d'efficacité énergétique, a expliqué la ministre, la croissance de la demande d'énergie nécessite le développement des sources d'énergie les plus économiques à aménager et les moins dommageables pour l'environnement." Les petites centrales hydroélectriques sont l'une de ces sources. Leur remise en exploitation témoigne des efforts du gouvernement pour favoriser un développement durable, c'est-à-dire une croissance économique qui respecte l'environnement. En effet, on estime que les promoteurs choisis pour développer ces centrales investiront plus de 50 millions de dollars pour mener à terme leur projet.
Les propositions soumises ont été analysées par un comité formé de représentatnts du ministère de l'Énergie et des Ressources, du ministère de l'Environnement et d'Hydro-Québec. La valeur relative de ces propositions a été évaluée en tenant compte de l'expertise du promoteur et de son équipe, du financement, de la qualité technique et de l'impact environnemental du projet. Le comité prenait aussi en considération l'impact du projet sur l'emploi de la main-d'oeuvre régionale et l'utilisation de matériaux québécois.
Le comité a jugé inacceptables les projets pour deux sites, soit celui de Saint-Elzéar et celui des chutes Wilson."
Suit un tableau illustrant les 10 projets retenus dont le site de Chambly (qui est dans la rivière Richelieu et dont l'accès se trouve du côté de la municipalité de Richelieu!) qui aurait une capacité de 14,0 MW et dont le promoteur serait Janin Inc. Tous les autres auraient une capacité allant de 0,4 MW pour le plus petit à 2,4 MW pour le plus gros après celui de Chambly.
"Pour la ministre, la mise en valeur de ces sites s'inscrit par ailleurs dans des objectifs de gestion intégrée du domaine public, et se justifie sur le plan du développement régional. Mais elle ne peut remplacer le recours à d'autres formes de production d'électricité.
Ving-cinq promoteurs différents avaient présenté des offres pour la mise en exploitation de 12 des 13 sites offerts. Les appels d'offres pour ces 13 sites avaient été publiés en janvier dernier et les promoteurs avaient jusqu'au 9 septembre pour transmettre leur offre. Maintenant les promoteurs retenus ont jusqu'au 17 février 1992 pour décider d'aller de l'avant ou non avec leur projet.
Il est agréable, a conclu la ministre de l'Énergie, de voir prendre forme le partenariat et la coopération que nous avons si vivement souhaités pour le succès de cette entreprise de production privée et je suis confiante que des promoteurs sauront exploiter adéquatement ces sites en s'assurant de la collaboration des intervenants du milieu." de conclure la ministre."
Journal de Chambly, édition du 13 décembre 1994, page A-6
"Le ministre péquiste François Gendron met fin à une brève saga médiatique - Pas de centrale hydroélectrique sur la rivière Richelieu"
article signé par Eric Cloutier
"Ressuscité par un quotidien montréalais le lundi 5 décembre, le projet de construction d'une centrale hydroélectrique en amont du bassin de Chambly a aussitôt été relégué aux oubliettes, quatre jours plus tard, par le ministre des Ressources naturelles, François Gendron. En effet, le ministre a indiqué dans les médias nationaux le vendredi 9 décembre, que sa décision a été prise après la réception d'une lettre provenant du sous-ministre de l'Environnement et de la Faune, Jean Pronovost (le même qui présidait le BAPE porcin en 2002-2003) , qui recommandait l'abandon définitif du projet en raison des problèmes environnementaux qui menaçaient la rivière Richelieu.
Rappelons que le promoteur Janin Inc., dont les actions sont en majorité détenues par GTM-Hydrovolt qui, à son tour, appartient à la multinationale française GTM (Grand Travaux de Marseille), avait ratifié une entente avec Hydro-Québec, le 21 novembre dernier. Ce contrat prévoyait la mise en place d'une petite centrale hydroélectrique de 14 mégawatts, sur la structure d'un ancien barrage déjà en place depuis 1898. La centrale aurait servi à alimenter 3,000 maisons en éclairage et en chauffage.
Le Journal de Chambly a effectué plusieurs appels à Paris, afin de réaliser une entrevue avec le président de GTM-Hydrovolt, Jean-Claude Borel. Celui-ci étant en constant déplacement d'affaires d'après sa secrétaire, il n'a pas été possible de lui parler. Le Journal a néammoins pu s'entretenir avec Alain Boisset, président-directeur de la filiale canadienne de GTM-Hydrovolt, Janin Inc., dont les bureaux sont situés à Montréal, le 5 décembre.
Peu loquace, M. Boisset a toutefois déclaré, lors d'une entrevue exclusive, que "si on ne trouve pas une solution afin d'assurer la survie du suceur cuivré (scientifiquement nommé Moxostoma hubbsi) et la qualité de l'eau, il est très clair que Janin Inc. ne construira pas la centrale. La compagnie abandonnera plutôt complètement le projet", a confié M. Boisset, qui, selon lui, aurait coûté $25 millions, en plus d'entraîner la création d'environ 250 emplois pour la durée des travaux de construction.
Rappelons que la diffusion de l'information entourant la signature du contrat pour la mise en place de ce projet, dont les discussions initiales remontaient à 1991, a provoqué une réaction négative chez le minstre de l'Environnement, Jacques Brassard, le 6 décembre. Il trouvait curieux de voir la société d'état mettre en branle de telles démarches avec une entreprise privée, alors que le gouvernement n'a pas encoire entâmé les débats devant mener, en 1995, à la création d'une politique énergétique.
Un candidat à la mairie (?) déçu
Le maire par intérim de Richelieu, Raymond Guertin (le même qui a approuvé la porcherie de 5,800 cochons à Richelieu en 2005!), à qui le Journal de Chambly a appris la décision du ministre François Gendron lors d'un entretien téléphonique, le 9 décembre en début de matinée, a manifesté sa déception.
"Si on ne fait çà qu'en raison de la survie du poisson, je trouve çà fort déplorable. Vous pouvez être certain que si je suis encore là dans quelques mois, le conseil municipal va essayer de faire des revendications auprès de notre députée, Louise Beaudoin", a lancé M. Guertin. Ce dernier n'a toutefois pas encore voulu, à la suite de cette allusion indirecte aux élections municipales, préciser ses intentions quant à sa candidature à la mairie de Richelieu. Cependant, selon des sources du Journal de Chambly, Raymond Guertin aurait l'intention de briquer les suffrages le 5 mars prochain. Celui-ci avoue qu'il compote rendre plublique sa décision bientôt."
Raymond Guertin sera en effet élu maire de Richelieu plus tard, et considèrera probablement la construction d'une porcherie de 5,800 bêtes (annoncée au public en 2005 mais dont il en aura déjà le vent dès 2002) et l'épandage de leur purin sur des terres agricoles riveraines en amont du Refuge Faunique Pierre-Étienne-Fortin une "sweet revenge", une façon de se venger de ce maudit poisson qui l'aura privé d'une centrale hydroélectrique dans sa municipalité!Photo: Ghislain Caron, Projet Rescousse
"La mise au rancart du projet de redémarrage du barrage de Chambly - Une décision rapide de Québec
article signé David Penven
"La rapidité de la décison du minstre des REssources naturelles, François Gendron, d'enterrer le projet du promoteur Janin inc. semble en avoir surpris plusieurs.
Rien ne semblait laisser présager, dans l'immédiat, une telle réponse de la part du ministre, du moins, si l'on se fie à l'entretien téléphonique qu'a accordé Louise Beaudoin, députée-ministre de la circonscription de Chambly, la veille de la décision en question.
Questionnée sur le dossier de la réactivation du barrage, Mme Beaudoin voulait attendre que les études sur l'impact environnemental du projet soient réalisées avant de se prononcer clairement. Par son attitude, Mme Beaudoin laissait voir qu'elle était du même avis que l'ancien maire de Richelieu, Robert Ostiguy.
"Le point de vue de Robert Ostiguy, à cette époque, était qu'il fallait attendre les résultats des études du ministère de l'environnement (MENVIQ) sur le suceur cuivré, une espèce unique au monde que l'on retrouve à proximité du barrage. Si on oublie toute la dimension environnementale, le projet est intéressant pour la ville de Richelieu.
L'étude du MENVIQ, réalisée, entre autres, par le biologiste Pierre Dumont lequel a déjà accordé une entrevue au journal durant la saison estivale, serait complétée. À ce propos, Mme Beaudoin a retracé dans le dossier de cette étude une lettre du sous-ministre Jean Pronovost du MENVIQ, datant d'août dernier, expédiée à son collègue d'alors, du ministère des Richesses naturelles, François Geoffrion, l'actuel sous-ministre de Mme Beaudoin. On pouvait y lire, selon Louise Beaudoin, que M. Pronovost recommandait de rayer le site de Chamblly de la liste des petits barrages que la société d'état Hydro-Québec voulait revendre à l'entreprise privée. La raison: le nombre d'études d'impacts que la société Janin inc. serait obligée d'effectuer et la présence du poisson le suceur cuivré.
Louise Beaudoin avait souligné qu'un délai de deux ans s'écoulerait avant que Janin inc. puisse construire sa centrale électrique, le temps qu'une étude d'impact environnemental (ne pas confondre avec celle du MENVIQ qui portait sur le suceur cuivré) au frais de Janin Inc. soit effetuée et que les audiences publiques du BAPE (Bureau d'audiences publiques sur l'environnement) aient lieu.
Dans l'éventualité que Janin Inc. aurait franchi, sans trop de difficulté ces deux étapes, rien ne garantissait le succès de son entreprise, car au printemps 1995, se tiendra un débat de société sur l'énergie, orchestré par le gouvernement. À l'intérieur de ce forum, la privatisation des petits barrages à travers la province, fera partie d'un des nombreux aspets étudiés.
"On se questionnera sur la production de l'énergie versus l'économie d'énergie", a précisé Mme Beaudoin.
Stabilisation de la berge du parc des Rapides
Avec la mise au rancart du projet de réactivation du barrage de Janin Inc., c'est le retour à la case départ pour le réaménagement d'une partie de la berge du parc des Rapides qui se trouve en bordure du barrage d'Hydro-Québec à Chambly.
En ce moment, les travaux de stabilisation qui devaient débuter en septembre sont stoppés le temps qu'Hydro examine les titres de propriété. En effet, même si le site du parc a été vendu à Chambly en 1968, il semble bien qu'une partie de la berge appartient toujours à la société d'état.
Louise Beaudoin, se dit prête à collaborer avec Vivre-au-vert, un organisme sans but lucratif qui est le maître d'oeuvre du projet de stabilisation.
"Vivre-au-vert ne m'a pas téléphoné à ma connaissance. Si les responsables de l'organisme venaient me rencontrer, je les écouterais attentivement et si je pouvais faire quelque chose, je le ferais absolument", conclut-elle."
Plusieurs propriétaires
Ce n'est pas la première fois que des compagnies spécialisées dans la production d'hydroélectricité sont devenues propriétaires, tour à tour, du barrage de Chambly depuis 1898. La Richelieu Hydrolic Compagny (sic), la Chambly Manucfacturing (sic) Compagny (sic), la Royal Electric Compagny (sic), la Montreal Light and Heat and Power Consolidated et finalement Hydro-Québec se sont succédées. Ces informations proviennent de l'organisme Vivre-au-vert."
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