Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Sunday, December 5, 2010

C'était en 2006 - Une rivière, un chêne, de bonnes intentions

"Conservation de la Nature invite décideurs et citoyens à prendre soin du Refuge Faunique"


"La protection de la nature ne devrait pas être une contrainte mais un beau projet commun" - Louise Gratton, biologiste

Un chêne à gros fruits a été planté comme prévu au parc Marcel-Fortier, à Richelieu, pour témoigner des efforts de revitalisation des berges réalisés et à venir, efforts auxquels toute la population sera conviée au fil des semaines et des mois. Pour le lancement de cette campagne de revitalisation, Conservation de la Nature avait invité la population, les riverains particulièrement, à venir rencontrer ses spécialistes jeudi dernier, en fin d'après-midi, pour en apprendre plus sur les exigences de la protection et de la revitalisation des berges. Quelques riverains qu'on pouvait compter sur les doigts de la main ont répondu à l'appel. La campagne de revitalisation vise les 15 km de berges en bordure de la portion de la rivière Richelieu dont Hydro-Québec a fait don à Conservation de la Nature, entre Saint-Jean-sur-Richelieu et le bassin de Chambly.

Un peu de pluie a retardé le début de la partie officielle, permettant aux invités d'admirer le refuge faunique, un grand héron bien installé au milieu, un balbuzard pêcheur en vol et l'arrivée d'une volée de canards

probablement attirés par leur estomac...Leur présence était la démonstration de la richesse naturelle et faunique des lieux et de l'importance, comme le disait Louise Gratton, de préserver cet habitat naturel. "Lorsqu'on modifie les berges, on touche toute la rivière et on affecte ses habitants", insistait la biologiste, directrice des sciences et de la gestion des milieux naturels à Conservation de la Nature.

D'où cette campagne de revitalisation, lancée jeudi dernier, mais déjà commencée pour l'organisme qui a mené au début de l'été, de concert avec le COVABAR, le Comité de concertation et de valorisation de la rivière Richelieu, une opération de revitalisation d'un secteur de 20 mètres de rive du côté de Richelieu, grâce au Programme d'intendance de l'habitat des espèces en péril (PIH) du gouvernement canadien. Comme de telles opérations touchent souvent des propriétés privées, Conservation de la Nature voulait par la plantation informer la population et l'inviter à réfléchir sur ce que chacun peut faire pour renaturaliser sa portion de berge. "Les besoins et les secteurs plus affectés ont été identifiés par une étude de caractérisation et, au fil des mois, nous contacterons les riverains pour leur soumettre des projets. Il n'est pas question de forcer les propriétaires mais plutôt de les sensibiliser et de les amener graduellement à s'engager. Les gens agissent souvent par méconnaissance des règles qui régissent l'aménagement des berges, bien plus que par mauvaise foi", mentionnait Nathalie Jaume, chargée de projet.

Le maire de Richelieu, Jacques Ladouceur, a fait preuve d'une belle conviction. Il a assuré Conservation de la Nature de la volonté de Richelieu de collaborer à la protection du refuge et des berges, considérant que sa ville est privilégiée de disposer d'un site aussi enchanteur. M. Ladouceur a affirmé que l'étude des prévisions budgétaires 2007 comporterait plusieurs mesures environnementales, touchant la plantation d'arbres, la récupération des matières recyclables, résidus domestiques et dangereux, des résidus verts ainsi que le compostage. Le maire disait souhaiter le remplacement de l'or noir, le pétrole, par une énergie moins polluante et surtout le développement dans la population d'une plus grande sensibilité envers leur environnement. Richelieu compte donc aussi faire de la sensibilisation à la protection des berges, notamment auprès des agriculteurs. Le maire Jen Guy Legendre a abondé dans le même sens, rappelant l'engagement pris par Carignan pour la protection des milieux humides, comme l'îles aux Foins, et la revitalisation des chenaux. "Ce n'est pas facile, il y a des promoteurs qui ont des intérêts légitimes. Il y a des batailles à faire et il faut avoir le courage d'agir", disait-il. Il ajoutait que cet été, 1,000 arbres ont été donnés aux citoyens et 600 ont été plantés dans les parcs et sur les terrains municipaux. Le conseiller municipal de Saint-Jean-sur-Richelieu, Gaétan Gagnon, a pour sa part déploré la faible conscience environnementale de la plupart des gens et souhaité des actions plus musclées. Les engagements gouvernementaux québécois ont été rappelés par la représentante de la députée Diane Legault, Marie-Josée Dubé.

Conservation de la Nature est propriétaire depuis 2003 du lit de la rivière Richelieu entre Saint-Jean-sur-Richelieu et le bassin de Chambly. Il y a créé la Réserve naturelle de la rivière Richelieu, dont fait partie le Refuge Faunique Pierre-Étienne-Fortin, dans les rapides de Chambly, du barrage vers le bassin de Chambly, sur une distance de 1,5 km. Propice à la pêche, l'accès à l'endroit est désormais réglementé afin d'éviter de perturber la période de fraie du chevalier cuivré, un poisson exclusif au Québec, et dont les rapides abritent la plus importante des deux frayères connues de cette espèce. La capture de ce poisson et des meuniers est d'ailleurs interdite en aval du barrage."


Reproduction d'un article signé par Carole Pronovost du Journal de Chambly édition du 29 août 2006


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