Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Wednesday, January 5, 2011

Gaz de schiste - comment çà se passe en Colombie-Britannique (2)

Photo: Canada.com

Voici la deuxième partie d'une traduction libre d'un rapport de 58 pages écrit par un activiste en environnement en Colombie-Britannique, un texte qu'André Caillé, Président de l'Association pétrolière et gazière du Québec, n'a manifestement pas lu (ou préfère ignorer). C'est un document bien documenté, et bien illustré également. Pour quiconque qui pensait que le forage pour le gaz de schiste ne posait pas de problèmes en C.-B., les seules photos de ce document font amplement la preuve du contraire. Et si l'exploitation du gaz naturel est désastreux dans les forêts perdues de la Colombie-Britannique, on peut trembler à penser que l'on prévoit faire la même chose dans la vallée peuplée et agricole du Saint-Laurent!

Voici le début de la deuxième partie de la traduction:

Dans une perspective d'effets cumulatifs, quels seront les émissions GES combinées ou totaux annuels produitent par toutes les installations des compagnies énergétiques, de leurs opérations, de leurs installations dans le nord-est de la C.-B. et quels sont les quantités projetées par tous les projets planifiés et projetés à l'avenir?

La spéculation des terres et les ententes du marché pour le gaz de schiste de la Colombie-Britannique et la destination du gaz extrait du Horn Shale Basin ont étées planifiées il y a de cela plusieurs années par les compagnies énergétiques. Quand on y pense, l'annonce de l'usine de transformation Cabin de la compagnie EnCana, qui est sous évaluation par le BC Environmental Assessment Office, n'est que la première partie de la stratégie de développement et d'exportation de Horn River. Ensuite l'évaluation de Spectra Energy par le National Energy Board. Maintenant, en coulisse attend le gazoduc de 36 pouces de Nova Gas pour se rendre en Alberta. Considérant le copinage et l'intégration coordonnée en affaires de ces trois grands projets, on peut se demander pourquoi ces 3 grands projets n'ont pas été soumis à UNE SEULE étude en impacts environnementaux par les gouvernements provincial et fédéral? Est-ce qu'une partie du gaz de la Colombie-Britannique sera réservée pour alimenter les sables bitumineux de l'Alberta, car maintenant c'est bien clair que l'exportation en vrac du gaz de la C.-B. venant du Horn Basin est faite par certaines compagnies, les mêms qui opèrent dans les deux endroits, et si c'est vrai, comment cela va-t-il rendre plus confus nos estimés sur les impacts environnementaux cumulatifs entre ou à l'intérieur des 2 provinces?

Des cartes indiquent en codes couleurs les ventes provinciales de "claims" pour fin pétrolières de 2005 à 2009. Les revenus qui en découlent sont une grande source de financement pour le gouvernement Libéral de la Colombie-Britannique. Mais avant la vente aux enchères s'est enclanchée, il n'y a eu aucune étude pour évaluer les effets environnementaux cumulatifs ni aucune étude de planification régionale des terres. Idéalement, une planification stratégique précède l'octroi des permis miniers et pétroliers afin de s'assurer que tous les parties impliquées sont au fait des inquiétudes et contraintes associés avec le développement d'une région avant la propositon d'un développement.

Des renseignements trouvés dans des documents d'EnCana indiquent que la compagnie avait une longueur d'avance, dès 2003, afin d'obtenir les meilleurs sites, et les plus vastes.

Les fonctionnaires de BCE, Environnement Colombie-Britannique, ont affirmé le besoin d'évaluer les impacts environnementaux cumulatifs de l'exploitation dans le nord-est de la C.-B. Le ministère s'inquiète beaucoup de l'impact sur les ressources environnementales. Les fonctionnaires veulent être certains que les ressources environnementales et les valeurs de la faune et la flore sauvages sur lesquelles dépendent les composantes de cette ressource, ne sont pas compromis par l'exploitation gazière.

La question la plus pressante est l'impact de toutes les activités de l'industrie sur les ressources environnementales. Le ministère se concentre sur 1) l'impact à court et à long terme sur les ressources environnementales et ses valeurs ainsi que les autres usagers de la ressource et 2) savoir si la planification et l'évaluation du système est adéquate. L'industrie pétrolière a le plus grand potentiel de perturbation environnementale dans la région et il en revient aux employés des régions nordiques de surveiller les activités de l'industrie. Les lois demandent pour une surveillance qui nécessitera plus de personnel et d'appui si le ministère doir remplir son mandat. Le grand nombre de permis accordés et le manque de monitorage mine la crédibilité du ministère tout en permettant très peu de protection environnementale.

Le traffic routier

La circulation lourde et constante sur Komie road juste au sud de l'usine Cabin d'EnCana met à rude épreuve l'état de la chaussée. On peut voir des photos de camions stationnés à perte de vue sur l'accotement et attendent pendant des heures pendant que les équipes de réparation remettent la surface carossable, ce qui entraîne des retards coûteux.

Des routes d'accès pour être utilisées en toutes saisons se construisent à travers le Horn "playground". À cause de la compétition et les coûts de construction des routes, chaque compagnie tente de faire elle-même ses propres chemins secondaires. Durant l'été de 2010, le gouvernement provincial a contribué environ $40 millions pour paver les premiers 30 kilomètres de la route d'accès publique Sierra-Yoyo-Desan (SYD) dans le secteur sud du Horn shale "playground". Le Ministère de l'Énergie, avec Partnerships BC, a signé une entente PPP de 16 ans avec Ledcor Projects Inc. avec son équipe en juin 2004 pour améliorer le SYD pour en améliorer l'accès. Tout de suite après la section pavée, le SYD est pleins de nids de poule et de bosses et il semblerait que les niveleuses sont constamment à l'oeuvre pour garder la route passable.

Une autre photo nous montre le nouveau pont sur la route SYD au-dessus de la rivière Fort Nelson River, terminé tardivement en 2004 et qui donne accès à tous les sites à l'est, nord-est et sud-est de Fort Nelson. La rivière Fort Nelson River est un problème d'accèssibilité et d'ingénierie (comme les cours d'eau sont des "obstacles" pour les agriculteurs!) pour les travailleurs de fracturation du Horn. Le seul autre moyen d'accès pour traverser la Fort Nelson River pour se rendre au Horn Basin et au Liard Basin est la route Liard Highway 77, le plus long pont d'une voie démontable du monde. Le pdf du rapport a des photos des 2 ponts à la page 34.

Pas loin de ce 2e pont, et plus à l'est du Highway 77 au mille 300, est une route d'accès d'Imperial Oil et Exxon vers leurs sites de fracturation. À environ 20 milles sur cette route d'accès, on trouve une pancarte d'interdiction: " Pas de circulation d'EnCana à partir d'ici." La pancarte laisse comprendre qu'il y a des problèmes d'accès et politiques entre les exploitants du Horn River Basin.

Dans les petites heures du matin dans le pas si tranquil bled de Fort Nelson le 29 septembre 2010, une flotte de super camions diesels de fracturation à haute performance attend le signe de départ pour une tâche de fracturation. La compagnie internationale Schlumberger est l'une des quelques compagnies de service qui s'occupe de fracturer les puits gaziers. La machinerie lourde avec sa soif de diesel et ses émissions est l'un des effets qui s'accumulent à cause de l'exploitation gazier dans le nord-est de la C.-B. Durant les mois d'hiver, de longues caravanes de ces camions, ou d'autres types de camions, peuvent être aperçus immobiles, leurs moteurs en marche, stationnés dans les rues de Fort Nelson, leurs émissions contribuant au smog dans l'air froid au-dessus de la petite ville comme un brouillard. Tous ces camions doivent parcourir les centaines de kilomètres de nouvelles routes de gravel péniblement gardées carossables.

Une photo nous montre l'autoroute Alaska Highway à environ mi-chemin entre Fort St. John et Fort Nelson. Les réparations de routes provoquent des bouchons de circulation. Une photo nous montre 3 camions à double charge de sable destiné pour la fracturation qui attendent, transportant le voyage précieux de 43 tonnes de la mine de silice de Peace River en Alberta vers Fort Nelson, un voyage de 1,320 kilomètres aller-retour. De janvier à mars 2010, environ 800 voyages comme ceux-là ont servi pour le puits d'Apache Canada 70-K au milieu du Horn River Basin. De Fort Nelson jusqu'au site 70-K, aller-retour, fait un autre 500 km. Les camions prennent environ 5 heures d'aller de Fort Nelson à Fort St. John, un voyage de 380km.

Dans 2 autres photos, on voit des wagons de train spéciaux du CN qui livrent du sable de haute qualité pour la fracturation, venant de sources lointaines comme le Nebraska, la Saskatchewan ou le Texas. Ils arrivent au terminus du CN dans la zone industrielle de Fort Nelson. Ces wagons spécialement construits par American Railcar Industries Inc. ont chacun une capacité maximale de 3,260 pieds cubes (92,3 mètres cubes). Certaines sources laissent comprendre que ces wagons peuvent transporter 100 tonnes.

Le sable de fracturation est emmagasiné dans de grandes citernes pour charger éventuellement les camions de sable qui délivreront leur voyage aux sites de forages. Le sable est aussi livré par voyages de camions dédiés venant du sud comme Peace River, en Alberta, à environ 600 kilomètres de Fort Nelson. Les gazières sont à construire des endroits de stockage de sable dans des endroits isolés, et on planifie de stocker du sable de fracturation à l'usine OSB abandonnée de Fort Nelson, fermée il y a de cela 2 ans.

Selon des documents de l'industrie, le prix courant pour du sable de fracturation est entre $250 et $275 la tonne avant taxes, et un camionneur local a dit que les frais de camionnage se situaient à environ $200 l'heure. Additionnés ensemble, les frais de long parcours, de transport par rail et camion, tout cela coûte très cher. EnCana a déclaré qu'en 2009, sur le prix du sable, 70 sous par dollar va au transport, et que le sable serait de 4% à 6% du coût total d'un puits.

Dans un rapport daté d'octobre 2010 du World Oil Online, Apache Canada déclare avoir utilisé 50,000 tonnes de sable de fracturation sur ce qui était son plus gros travail de fracturation sur le site 70-K, et qu'environ 70% du sable a été transporté par une flotte de camions, 24/7, de l'Alberta, et a pris 790 voyages aller-retour.

Sur un projet de fracturation plus récent, Apache et Sanjel ont pris 111 jours pour compléter 3 fracturations par jour. L'équipe de travailleurs ont accompli 274 fracturations à un puits de 16 forages en utilisant 50,000 tonnes de sable et 6,2 millions de barils d'eau. En 2011, Apache s'attend à compléter 2 puits de plus forés de 25 à 28 fois et ajouter de 42 à 45 puits en exploitation.

Quelques chiffres: 50,000 tonnes équivalent à 500 wagons de 100 tonnes chacun, ou une moyenne de 182,5 tonnes de sable, ou 1,825 wagons par fracturation pour le puits d'Apache. Un wagon mesure 42 pieds de longueur, ce qui ferait une ligne de wagons s'étendant sur 21,000 pieds ou 4 milles (6,4 km). Ou si on comparerait cela à une flotte de camions double-charge à environ 60 pieds de long transportant 43 tonnes de sable chacun, cela ferait une caravane de camion diesels mesurant 69,780 pieds de long ou 13,2 milles (21,2 km).

Dans une publication de Trimac de l'été 2010, on apprend que Diversified Industrial Services Company (DISCO), une filiale de Canadian Silica Industries, aurait signé une entente pour transporter du sable de fracturation de Peace River, en Alberta, directement au site de fracturation d'Apache 70-K dans le Horn River Basin. Le contrat de DISCO pour la période entre janvier et mars 2010 avec Trimac était pour le transport de 34,000 tonnes métriques de sable de fracturation de Peace River, en Alberta, jusqu'à Fort Nelson et à son pic d'activité, employait 42 chauffeurs de camion, des camions et des remorques à tous les jours pour fournir l'équipe de travail de fracturation sur le site Sanjel. Le gérant de la mine de sable de fracturation a déclaré que les remorques doubles transportent 43 tonnes de sable de fracturation, ce qui vaudrait dire que les 790 voyages de camion auraient transporté 34,000 tonnes. Plus tard, une nouvelle filiale de Trimac fut créée, la Canamera Branch 296, qui a fait son deuxième plus grand transport de sable pour DISCO vers la fin de juin 2010 avec 52 chauffeurs et camions. Ces camionneurs ont dû être formés pour savoir comment charger et composer avec le sable, et dans certains cas, composer avec les conditions des routes sur un voyage aller-retour de 1,490 km à travers les Montagnes Rocheuses et sur le début du Alaska Highway. Une fois rendu, les chauffeurs de Trimac donnaient les remorques à DISCO pour le restant du voyage vers les sites de forage dans le Horn River Basin dans le nord-est de la Colombie-Britannique.

Si l'on se fie sur des informations discrètes ou générales, Trican aurait affirmé dans des présentations faites durant l'année 2010 qu'EnCana a employé environ 10% plus de sable par fracturation qu'Apache pour son site de Two Island Lake 63-K. Ce qui aurait requis environ 200 tonnes, ou deux wagons par fracturation.

Puisqu'EnCana a dit avoir fait 255 fracturations sur la moitié sud du site 63-K sur des forages horizontaux beaucoup plus longs (3,000 mètres) que ceux d'Apache, cela voudrait dire qu'environ 51,000 tonnes de sable de fracturation, ou 510 wagons pleins, ont été nécessaires pour les travaux d'EnCana jusqu'à date, sur 9 des 14 puits complétés. Si l'usage moyen projeté de sable par fracturation continue sur les 5 puits qui restent, cela fait 28,000 tonnes de sable de fracturation de plus, pour un grand total de 79,000 tonnes, ou 790 wagons.

À un prix minimum de $25,000 par wagon ($250 par tonne avant les taxes) de sable, le coût pour EnCana pourrait être de $19,75 millions. Si on ajoute le coût estimé de transport de 70% de $13,825 millions, les coûts totaux pour le sable de fracturation d'EnCana montent à $33,575 millions avant les taxes.

La quantité de sable de fracturation pour seulement deux puits multiples en 2010 pour Apache et EnCana serait d'environ 129,000 tonnes, ou 1,290 wagons qui s'étireraient sur une distance de 54,180 pieds (10,26 milles ou 16,5 km). Cela fait beaucoup de sable, et beaucoup d'énergie pour l'extraire et le transporter!

La suite de la traduction sera dans une autre entrée de blog bientôt.

J'ai découvert ce rapport grâce à l'article d'un quotidien suivant:
http://www.straight.com/article-366522/vancouver/local-activist-will-koop-places-fracking-top-2010-environmental-concerns

Le lien pour télécharger le rapport de Will Koop's, un pdf de 58 pages: http://www.bctwa.org/FrkBC-EnCanasCabin-Nov9-2010.pdf

Leur site: http://www.bctwa.org/FrackingBC.htmlPhoto: Will Koop

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