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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Wednesday, February 2, 2011

Gaz de schiste - Le rapport Tyndall (5)

Photo: La Voix de l'Est

Les chercheurs au Tyndall Centre à l'université de Manchester, en Angleterre, ont enquêté sur les impacts du gaz de schiste sur l'environnement et les changements climatiques. L'exploitation du gaz de schiste, ou de shale, est bien lancée aux États-Unis et devra commencer bientôt en Grande-Bretagne.

Voici la 5e partie d'une traduction libre du rapport préliminaire du Tyndall Centre for Climate Change Research. Le texte original est ici: http://www.tyndall.ac.uk/shalegasreport avec un lien pour télécharger le rapport en format pdf de 87 pages.

Le titre du rapport est:

"Shale gas: a provisionnal assessment of climate change and environmental impacts - A research report by The Tyndall Center, University of Manchester with Sustainable Change Co-operative, Report commissioned by The Co-operative. January 2011"


2.3 La production et les réserves de gaz de schiste aux États-Unis

2.3.1 Estimatif des réserves de gaz de schiste aux É.-U.

À date, le développement le plus rapide, et en effet le plus important, des procédés de gaz de schiste et de leur exploitation ont été aux États-Unis où la production du gaz de schiste est passée de 7,6bcm en 1990 (ou 1,4% des réserves totales aux É.-U.) à environ 93bcm (14,3% des réserves totales aux É.-U.) en 2009. Les formations de shale qui en contiennent se répartissent au travers de plusieurs états aux É.-U. Les estimations de la réserve totale aux É.-U. se divisent selon:

- que l'existence de ces sources sont prouvées: les quantités estimées selon des données géologiques et d'ingénieurs qui sont raisonnablement certaines que dans des années futures, elles pourront être exploitées de réservoirs connus selon des conditions économiques et techniques connues et

- que ces ressources sont techniquement exploitables: les ressources sont exploitables selon les technologies connues mais sans se référer à la profitabilité économique.

Les ressources techniquement exploitables elles-mêmes consistent:

- de réserves dont l'existence est prouvée comme définies ci-haut

-de réserves inférées, selon des prédictions de recouvrement ultimes de sources connues au-delà de la production cumulée en plus les réserves courantes et

- des ressources encore inconnues techniquement exploitables situées hors des sites pétroliers et gaziers où la présence de la ressource a été confirmée par des forages exploratoires. Elles incluent des ressources d'endroits pas encore découverts à l'intérieur de régions connues mais seraient des sources indépendantes séparées par des conditions de structures ou géologiques.

Estimatif des réserves techniquement exploitables aux É.-U.

Plusieurs estimatifs ont été avancées sur les quantités des ressources de gaz de schiste techniquement exploitable aux É.-U. et ils sont résumés dans la table 2.9, complétés par les estimatifs du US Energy Information Administration (EIA) de 2008, 2009 et 2010 de leur Annual Energy Outlooks, ainsi que les estimatifs de l'aperçu du Annual Energy Outlook de 2011. Selon les sources et les années, les estimatifs varient considérablement surtout à cause de certaines régions non évaluées et des variations minimes entre les estimatifs des régions évaluées. Comme on peut s'attendre d'une ressource relativement nouvelle, les estimatifs ont été révisées à la hausse d'année en année. Comme on peut le constater dans les évaluations annuelles fédérales faites par l'EIA, la tendance à la hausse est rapide et les estimatifs montrent que la réserve techniquement exploitable a triplé entre 2008 et 2010 inclusivement, tandis que l'aperçu de 2011 indique une augmentation de plus de 100% sur l'estimatif de 2010. Cela indique clairement que le potentiel complet du volume de la ressource est très incertain et augmentera probablement à l'avenir.

Les réserves prouvées des É.-U.

Les données de la table 2.10 indiquent que les ressources totales prouvées des É.-U. serait de 617bcm, et serait 6% de la réserve totale techniquement exploitable. Toutefois, les évaluations annuelles de l'EIA pour les réserves de US Crude Oil, Natural Gas et Natural Gas Liquids révisées sont de 974bcm pour la fin de 2008 et de 1,716bcm pour la fin de 2009. C'est clair que les révisions des réserves technologiquement exploitables de l'EIA changeront également. Ces changements sont résumés dans la table 2.11. Les révisions à la hausse indiquent encore le contexte en constant changement du gaz de schiste et des estimatifs des réserves totales de gaz de schiste.

2.3.2 L'historique et les prévisions de la production future et la consommation des gaz de schiste

L'EIA et l'AEO pour 2010 fournit les données sur la consommation du gaz de schiste ainsi que les autres sources d'énergie aux États-Unis et fait aussi des prévisions de la consommation future jusqu'en 2035. Dans les prévisions, la croissance du gaz de schiste vient avec des contractions de d'autres sources de gaz naturel, dont les sources conventionnelles et les importations. L'illustration (figure) 2.9 indique les sources historiques et prévues de gaz naturel et la part du gaz selon la source jusqu'en 2035 selon l'EIA. On prévoit une augmentation de la contribution du gaz de schiste au dossier global du gaz naturel d'environ 6% en 2008 jusqu'à environ 24% en 2035, et l'aperçu de 2010 indique que cela changera plutôt de 45% d'ici 2035. Les prévisions de l'EIA estiment également le mélange énergétique global jusqu'en 2035. Le tableau 2.10 détaille la consommation en énergie historique et anticipée aux É.-U. ainsi que la part des gaz de schiste jusqu'en 2035.

Le tableau 2.12 résume les changements en pourcentage des sources primaires énergétiques aux É.-U. des données de l'EIA qui prédit que la consommation totale annuelle énergétique augmentera probablement de 15% d'ici 2035 et les principaux changements seront dans les schistes, les biofuels et de façon moins importante, les renouvelables. La place du charbon dans ces sources diminue de seulement 1% d'ici 2035 mais la consommation réelle augmente de 12% pendant la même période de temps. Selon les prévisions de l'EIA illustrées dans la figure 2.1116, le mieux que l'on puisse espérer est que le gaz de schiste pourrait réduire l'augmentation de l'usage du charbon dont la consommation va quand même augmenter de 12% d'ici 2035.

Pour ce qui est de l'affirmation que le gaz de schiste pourrait être une source d'énergie servant de pont vers une économie plus carbone neutre, les données de l'EIA laissent plutôt comprendre que même si les émissions de GES du gaz de schiste n'ont pas été mises à jour pour prendre en ligne de compte les données de l'aperçu de l'EIA, remplacer les émissions de GES du charbon par le gaz de schiste, par exemple, ne semble pas faire partie des objectifs.

2.4 Le développement du gaz de schiste en Grande-Bretagne

2.4.1 Le potentiel du shale en G.-B.

Pour le moment, il n'y a pas d'exploitation de shale sous forme de sites de puits de forage et de forage horizontaux dans le schiste en G.-B. Il y a, par contre, de l'exploration préliminaire en marche dans des dépôts en prévision d'exploitation future. Selon le British Geological Survey (BGS), la G.-B. compte des formations de shale abondantes en profondeur mais leur distribution n'est pas bien connue. BGS enquête sur leur emplacement , leur profondeur et leurs propriétés ainsi que les procédés qui mènent à des accumulations de gaz naturel. Selon le rapport de décembre 2010 du BGS pour le département de l'énergie et des changements climatiques de la G.-B. (DECC, 2010), l'industrie du gaz de schiste est dans son enfance, et avant le forage, la fracturation hydraulique et les tests, il n'y a pas d'indicatifs fiables pour indiquer une productivité potentielle.

Par contre, en assumant et en utilisant des analogies avec des productions similaires en production dans les Amériques, le BGS prévoit que les réserves potentielles de gaz de schiste en G.-B. pourraient se chiffrer à 150bcm. Également, le BGS remarque que les analogies employées pour arriver à ces estimés pourraient ultimement s'avérer être non valables, ajoutant quelques mises en garde dont le fait que la quantité de gaz contenu dans les dépôts de shale en G.-B. est inconnue, que les impacts environnementaux des procédés limiteront probablement l'exploitation et que contrairement aux États-Unis où les propriétaires terriens sont compensés financièrement pour l'exploitation, en G.-B. il y a peu ou pas de gens locaux qui ont investi ou qui ont des intérêts dans le succès de ces projets.

C'est clair qu'à ce jour, les prévisions sur la taille des réserves en gaz naturel en G.-B. n'incluent pas le gaz de schiste. Les réserves de la G.-B. en gaz naturel ce détaillent ainsi:

- Les sources prouvées: les réserves dont les preuves disponibles sont pratiquement certaines d'être exploitables techniquement et commercialement, c'est-à-dire ont plus de 90% de chances d'être exploitées;

- Les sources probables: les réserves qui ne sont pas prouvées jusqu'à date, mais que l'on prévoit avoir plus de 50% de chances d'être techniquement et commercialement exploitables; et

- Les sources possibles: les réserves qui pour le moment ne peuvent pas être considérées comme probables, mais qu'on prévoit avoir moins de 50% de chances d'être techniquement et commercialement exploitables.

En comparaison avec les prévisions de BGS, selon le DECC, les prévisions principales des réserves en gaz qui restent selon les réserves prouvées et probables sont maintenant à 601bcm. Les réserves prouvées qui restent en 2008 quand la production de l'année était de 68bcm était de 292bcm. Les réserves de gaz maximum qui nous reste, en se basant sur un total des réserves prouvées, probables et possibles sont à 907bcm.

2.4.2 Le développement du gaz de shale en G.-B.

Malgré le manque de connaissances de la nature et des emplacements des dépôts de shale en G.-B., les activités et l'intérêt commencent en G.-B. et ailleurs en Europe. Les activités connues en G.-B. sont:

Cuadrilla Resources: En novembre 2009, demande de permis pour planifier un site de forage exploratoire à Preese hall. Le conseil de Fylde Borough Council donne le permis à Cuadrilla Resources. Les contacts avec le Council et le Environement Agency laissent entendre qu'aucune évaluation en impacts environnementaux n'a été exigé mais que les projets pour le forage ont été préparés avec les officiers de protection d'eau souterraine au Agency. Selon la demande d'application du projet et d'autres documents, l'intention de ce forage exploratoire était de déterminer si la formation géologique pouvait produire du gaz économiquement, et si oui, tout développement subséquent serait assujetti à une demande d'application additionnelle.

Selon le plus le rapport le plus récent du Activity Update Report (7 décembre 2010), le forage à Preese Hall a été complété le 8 décembre 2010 et la tour de forage doit être déplacée à un 2e site de forage à Grange Hill, à quelques 15 km de Preese hall, où le forage commencera en janvier 2011. Un test complet de fracturation hydraulique au site de Preese Hall devrait commencer en janvier 2011. Les préparatifs pour un 3e puits exploratoire à Anna's Road sont en marche et un permis de projet a été approuvé le 17 novembre 2010. En plus des ressources en G.-B., Cuadrilla possède des ressources en Hollande, en Pologne, en Hongrie et en République tchèque et les ressources totales sont environ 0,9 millions d'hectares. Le forage doit commencer en Hollande en 2011 une fois le forage de Grange Hill complété et la fracturation en Hongrie est aussi planifiée pour le début de 2011.

Island Gas Limited (IGL): La gazière se définit comme une compagnie de méthane à filon de charbon (coal bed methane ou CBM) qui cherche à produire et mettre sur le marché du gaz méthane pour usages industriels et domestiques venant de filons de charbon vierges sous les sols de la G.-B. IGL possède des intérêts entre 20% et 50% de 8 Petroleum et Exploration Development Licenses (PEDLs) et possède 50% de 3 blocs terriens sous un seul permis de production pétrolière en mer (SPPL) en G.-B. Ces permis couvrent une surface approximative de 1,000 km carrés.

Le 15 février 2010, la compagnie annonce qu'elle a identifié une source de gaz de schiste importante dans ses propriétés. Les réserves identifiées ( en utilisant un registre de trous de forage de la région) couvriraient potentiellement une surface de plus de 1,195 km2 d'une épaisseur moyenne potentielle de 250 mètres. Ces formations de shale contiennent prévisiblement des hydrocarbures dans la région Liverpool Bay. IGL a maintenant nommé des consultants indépendants pour passer en revue le potentiel en hydrocarbures de ces shales et le potentiel de production de gaz et présentera son rapport une fois le travail terminé.

Composite Energy: Cette compagnie se concentrait initialement seulement sur le CBM mais possède dans son portfolio de permis courants des ressources de shale en pétrole et gaz conventionnels et prévoit ajouter à ses avoirs en 2010 et 2011. Composite rapporte avoir identifié des potentiels de shale à l'intérieur de ses permis et travaille à établir des opérations de shale en Grande-Bretagne et en Europe.

La suite de la traduction libre du rapport Tyndall portera sur les prévisions d'émissions de GES produites par le gaz de schiste et tentera de répondre à 3 questions importantes:

1) Quelles sont les quantités d'énergie et d'émissions de GES sont liées avec l'exploitation et le traitement du gaz de schiste à comparé avec le gaz venant de sources conventionnelles?

2) En assumant que les émissions additionnelles de GES associées avec l'exploitation du gaz venant du shale, est-ce que ces émissions additionnelles compensent pour les économies d'émissions directes gagnées par la combustion du gaz naturel plutôt que le charbon?

3) Quelle serait la contribution de la combustion du gaz de schiste aux émissions de GES en Grande-Bretagne et mondiales?

À suivre dans une entrée de blog prochainement. Photo: Donnan.com

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