Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Friday, March 4, 2011

Agent Orange - Ontario Hydro s'en vante

Photo: BPA

Ontario Hydro a utilisé du Agent Orange pour débroussailler ses corridors de lignes électriques à la grandeur de la province de l'Ontario, au travers les cours arrières des résidences urbaines autant que la végétation dense à la campagne. Selon ses propres dossiers obtenus par le quotidien The Star, Ontario Hydro se vante d'avoir épandu assez de chimiques en Ontario pendant 12 ans pour tracer un chemin large de 30 mètres pour faire les quatre cinquièmes autour de la planète. La nouvelle provoque des questions sanitaires sur l'usage gouvernemental de produits chimiques toxiques généreusement épandus près des régions très peuplées de la province dans les corridors de transmission d'électricité qui couvrent des centaines de milliers de kilomètres qui traversent des parcs et des champs agricoles.

Pendant des mois de suite, des étudiants et des employés salariés d'Hydro parcouraient durant l'été les régions de la province équipés de sacs à dos métalliques remplis de chimiques toxiques. La compagnie a aussi chargé des centaines de gallons d'herbicides sur des véhicules tout-terrain, des hélicoptères, des camions de l'armé, des tracteurs amphibiens et même des chevaux pour aider les travailleurs à se rendre dans tous les racoins, selon une enquête du Star.

"Toutes les lignes de transmission de l'Ontario ont été arrosées" dit Sidney Rodger, un ancien superviseur d'Hydro qui travaillait dans l'est de l'Ontario de 1958 à 1968. "Tout cet épandage s'est fait dans des régions urbaines et rurales sans précautions pour les ruisseaux ou les résidents ou la vie sauvage."

Le quotidien The Toronto Star a passé en entrevue des anciens employés d'Hydro, dont des étudiants qui travaillaient durant l'été, ainsi que des gérants, qui se sont fait dire que les chimiques étaient inoffensifs. Ils souffrent de maladies depuis quelques décennies, et ils pensent autrement. Les hommes ont raconté leur expérience après qu'une enquête du Star ait été publiée la semaine dernière (3e semaine de février 2011) qui a révélé que le produit chimique le plus utilisé pendant la guerre au Vietnam a aussi été épandu généreusement par le département "of lands and forest" de l'Ontario pour débroussailler de grandes étendues de terres de la couronne pendant les années 1950, 1960 et 1970.

Une porte-parole d'HydroOne a confirmé que la compagnie a aussi employé du Agent Orange en Ontario de 1950 à 1979. Daniele Gauvin dit que quiconque est inquiet, qu'il appelle HydroOne, une compagnie fondée en 1998 pour remplacer Ontario Hydro. Gauvin dit que les gens peuvent appeler la centrale téléphonique de la compagnie s'ils sont inquiets.

Entre-temps, les autorités gouvernementales étudient les effets d'Agent Orange utilisé par les ministères provinciaux dans le nord de l'Ontario et le long des routes au travers la province. "L'arrosage peut être difficile à avaler pour le public." dit un document de formation d'Ontario Hydro datée de 1962. Le document conseille aux superviseurs d'être courtois, précautionneux et user du gros bon sens. Pour convaincre les fermiers de laisser les équipes d'arrosage d'Hydro passer sur leurs terres, certains superviseurs prenaient une tasse, la remplissait dans leur contenant de chimiques et en prenaient une gorgée.

"Nous étions de simples gosses qui voulaient gagner de l'argent durant l'été" dit Orval Newton, maintenant 64 ans. Il gagnait $2.06 l'heure comme ouvrier qui arrosait les arbres et la broussaille sous les lignes de haute-tension entre Parry Sound et Toronto en 1967. Dans ce temps-là, un pain coûtait 25 sous et l'essence était 41.9 cennes le gallon. "Nous n'étions pas protégés" dit-il. "Des nuages de vapeur dérivaient et nous revenaient dans la figure. La journée terminée, nos vêtements en étaient trempés." Il y a 4 ans, M. Newton a reçu un diagnostic de Parkinson's, l'une des plus de 50 problèmes de santé liés avec l'exposition au Agent Orange selon le U.S. Department of Veteran Affairs.

George Hambley, âgé de 62 ans, a passé 3 étés à arroser près de Kirkland Lake au début des années 1970. Un gros tracteur transportait des centaines de gallons de chimiques dans la broussaille. Il y avait 3 boyaux à grande pression attachés à la citerne pleine de chimiques: les travailleurs saisonniers comme lui tenaient les 3 boyaux. "Le gars dans le milieu en recevait beaucoup." dit-il. M. Hambley a commencé par perdre toute sensation dans ses orteils. D'année en année, l'engourdissement se répandit dans ses jambes et ses mains. Le diagnostique officiel est neuropatie, une autre maladie liée avec l'Agent Orange par le U.S. Department of Veterans Affairs. Dans sa trentaine, il commençait à avoir des plaques rouges et épaisses sur la peau qui s'écalaient: 75% de son corps en est maintenant recouvert.

"Quand il faisait chaud, et avec la permission de notre superviseur, on s'arrosait mutuellement avec ce liquide soi-disant inoffensif." se rappelle Bryan Ostrowski, 68 ans. Il travaillait avec ces chimiques quand il était ado, dans le nord de l'Ontario. "Nous arrosions vers le haut, sous les arbres" dit-il. "Toute la journée." Il n'avait que 15 ans, la première année. M. Ostrowski a commencé à avoir des problèmes cardiaques dans la vingtaine. Il a eu son premier pontage à l'âge de 41 ans. Il avait des polypes pleins les cavités nasales. Ils ont été enlevés dans sa trentaine.

Aujourd'hui, Richard Monk a 58 ans, mais il se rappelle que ses compagnons d'épandage dans Parry Sound se plaignaient des chimiques nocifs peu après ses débuts à Ontario Hydro en 1975. Son équipe utilisaient plusieurs chimiques, dont un cocktail moitié 2,4-D, moitié 2,4,5-T mélangés à du diesel: Agent Orange. "Il y avait des bouts de temps que nous ne pouvions pas ouvrir nos yeux le matin." dit-il, parce que les toxines semblaient les garder fermés avec de la colle. "Nous devions marcher le long du corridor de la cabane en frôlant les murs pour trouver un évier pour nous les rincer." La compagnie répondait aux plaintes en initiant une étude d'analyses de spécimens de leurs urines et en faisant le monitorage la qualité de l'air avec une sorte d'appareil respiratoire, ajoute-t-il. M. Monk a pris sa retraite de la compagnie: il était superviseur pour Northern Ontario après 34 années de service. Il dit qu'il a donné des spécimens de son urine pendant 2 semaines. "Nous n'avons jamais reçu les résultats." En l'an 2000, à l'âge de 48 ans, M. Monk a été diagnostiqué avec un cancer de la vessie.

David McCarty a passé 2 étés au début des années 1960 à arroser les lignes de transmissions d'Ontario Hydro près de sa ville natale, New Liskeard. Il n'avait que 17 ans, la première année qu'il a fait ce travail. "J'avais besoin d'une job." dit-il. "Dans ces temps-là, mon père était un gardien à la prison et gagnait $5 de l'heure. Je faisais $11 de l'heure dans la broussaille. Des fois, je me demande si ce n'était pas de l'argent pour payer notre silence." Il a 64 ans aujourd'hui. Il a souffert de deux arrêts cardiaques; il avait 37 ans quand il a eu le premier. Il a reçu des soins pour des cancers dans la bouche et de la peau. Les médecins ont opérés deux fois des mélanomes sur son nez. "Mon médecin me dit que personne ne va affirmer qu'il y a un lien." M. McCarty a arrosé des lignes de transmission à partir d'Abitibi Canyon jusqu'à Sudbury. "Quand nous revenions la journée suivante, nous savions où nous étions arrêtés parce que les feuilles étaient recroquevillées et brunes." dit-il. Après une journée passée dans les vapeurs chimiques, les travailleurs se lavaient rarement. "Si tu te lavais rendu au soir, les mouches noires te mangeaient tout rond." dit-il. " Tu te lavais les paumes de tes mains et ta bouche. C'est tout. On puaient épouvantablement."

Tom Plaunt avait 19 ans lors de son premier été à arroser. Pour lui, c'était comme une initiation. M. Plaunt a 66 ans, un prof de musique à la retraite de Montréal. Il a travaillé avec les équipes d'arrosage à l'ouest de Shining Tree pendant 2 étés dans les années 1960. Il ne peut s'empêcher de se demander si les sortes de verrues qui ont commencé à se montrer sur son corps peu après son travail pour Ontario Hydro ne seraient pas liées avec les chimiques qu'il a arrosé. Le mélange de chimiques restait collé à sa peau pendant des jours, insiste-t-il.

"Les hommes qui travaillent avec ce produit perdait une couche de peau par semaine" dit Sidney Rodger, 75 ans, qui a quitté Hydro pour devenir un prof. Plusieurs des hommes avec qui il a travaillé ont vu des taches blanches apparaître sur leurs mains et dans la figure. Comme délégué syndical en chef de son union de travailleurs à Belleville, Rodger a fait des pressions pour faire installer des douches dans les bureaux régionaux pour que les hommes puissent se laver après avoir passé une journée couverts de chimiques toxiques. "Je n'ai jamais été capable." dit-il. Pour ce qui est de sa propre santé, Rodger dit qu'il se sent bien. Son plus jeune fils, par contre, est né avec un doigt en trop, que les médecins ont enlevé à la naissance. Y-a-t-il un lien? Difficile à dire. Rodger est sûr d'une chose: "Je ne veux pas d'indemnisations. Je veux seulement que la vérité se sache." Photo: AP Photo/Jim Cole

"Ontario Hydro sprayed Agent Orange

Ontario Hydro used Agent Orange to clear power line corridors across the province — through city backyards and thick rural brush. Hydro’s own records, obtained by the Star, boast that in one 12-year period, the power company dropped enough chemicals in Ontario to cover a 30- metre-wide swath travelling “four-fifths the distance around the world.” The Ontario Hydro revelation moves health concerns over the government’s widespread use of the toxic chemical closer to highly populated areas of the province — through hundreds of thousands of kilometres of hydro corridors looping through parks and farmers fields.

For months at a time, summer students and salaried hydro labourers would fan out across Ontario equipped with metal knapsacks filled with poisonous chemicals strapped to their backs. The company also loaded hundreds of gallons of herbicides onto all-terrain vehicles, helicopters, army half-trucks, swamp tractors and even horses to help workers access every nook and cranny, according to the Star’s ongoing investigation.

“Every power line in Ontario was sprayed,” said Sidney Rodger, a former Hydro supervisor who worked in Eastern Ontario from 1958 to 1968. “All this spraying was done in urban and rural areas with no regard for creeks and streams or residents and wildlife.”

The Toronto Star interviewed former Hydro employees — including summer students and senior managers — who were assured the chemicals were harmless. The illnesses they’ve been dealing with the past few decades tell a different story. The men came forward after a Star investigation published last week revealed that the most widely used chemical in the Vietnam War was also employed en masse by Ontario’s department of lands and forests to strip massive plots of Crown land during the 1950s, 60s and 70s.

A HydroOne spokesperson confirmed the utility also used Agent Orange across Ontario from 1950 to 1979. Daniele Gauvin said anyone with concerns can call HydroOne, a company created in 1998 to replace Ontario Hydro. Gauvin said people are welcome to call the “corporate switchboard” if they have concerns.

Meanwhile, government officials are probing the effects of Agent Orange use by provincial ministries in northern Ontario and along roadsides across the province. “Spraying can be a bitter pill to the public,” states an Ontario Hydro training document from 1962. It advised spraying supervisors “to practice courtesy, care and common sense.” To convince farmers to allow hydro spray crews onto their pastures, some supervisors would dip a cup into the chemical tank and take a swig.

“We were just young, single guys making big money,” said Orval Newton, 64, who earned $2.06 an hour as a labourer power-spraying trees and brush beneath high-voltage lines from Parry Sound to Toronto in 1967. Bread cost .25 cents a loaf at the time and regular gasoline was 41.9 cents a gallon. “We had no protection,” he said. “The drift would come back into your face. You’d finish the day with your clothes soaked.” Four years ago, Newton was diagnosed with Parkinson’s disease, one of more than 50 medical conditions associated with exposure to Agent Orange by the U.S. Department of Veteran Affairs.

George Hambley, 62, spent three summers spraying near Kirkland Lake during the early 1970s. A massive tractor carrying hundreds of gallons of chemicals rolled through the brush. Attached to the chemical tank were three massive high-pressure hoses that were usually carried by seasonal workers like himself. “The guy on the middle hose got it bad,” he said. “Sometimes we’d start to gag because the spray was so thick. A few years after he finished with hydro, still in his 20s, Hambley started to lose feeling in his toes. Year by year, the numbness spread to his legs and hands. The official diagnosis is neuropathy, which is also associated with exposure to Agent Orange by the U.S. Department of Veterans Affairs. In his 30s, thick, red patches of skin with flaky, silver-white scales started to appear and now cover 75 per cent of his body.

“On hot days, and with the blessing of our foreman, we would spray each other with this ‘safe’ concoction,” recalls Bryan Ostrowski, 68, who worked with the chemicals as a teenager in Northern Ontario. “We would spray upwards beneath the trees,” he said. “We did this day in and day out.” He was 15 his first year. Ostrowski started developing heart problems in his 20s. He had his first bypass at 41 and now has a stent. Polyps riddled his nasal cavities. They were removed in his 30s.

Richard Monk, 58, recalls members of his spray gang in Parry Sound complaining about the noxious chemicals shortly after he started working for Ontario Hydro in 1975. His crew used “many, many chemicals” including an equal-parts cocktail of the herbicides 2,4-D and 2,4,5-T mixed in diesel fuel — Agent Orange. “There were times we couldn’t open our eyes in the morning,” he said, because the toxins seemed to glue them shut. “We had to walk down the cabin feeling the walls to find a basin to bathe them.” The company responded to these complaints, he said, by conducting a study of workers’ urine and monitoring the air with some kind of breathing apparatus. Monk, who retired from the company as a superintendent for Northern Ontario after 34 years of service, said he supplied urine samples for two weeks. “We never got the results.” In 2000, at the age of 48, Monk was diagnosed with bladder cancer.

Hydro One could not provide the Star with the results of the urine study. A spokesperson said Ontario Hydro’s records are archived with Ontario Power Generation. Hydro One pointed the Star to a different study, based on a questionnaire, that concluded forestry workers who were routinely exposed to poisonous herbicides were no more likely to die of cancer than men in the general population, though it did show a significant increase in suicide. The study tracked 1,222 hydro employees who worked for six months or more during 1950-82 and who were routinely exposed to herbicides. The report is based on two questionnaires workers were asked to fill out.

The Star asked a leading U.S. epidemiologist who has studied the effects of Agent Orange on military veterans to review the report. “No one should derive comfort or reassurance of safety” from the Ontario study, said Dr. Joel Michalek, the lead scientist in a prominent U.S. study that tracked the health of about 1,000 military veterans who participated in Operation Ranch Hand — a series of Air Force missions that sprayed defoliants over 3.6 million acres of South Vietnam. “Among epidemiology studies, this particular study offers the weakest form of evidence, with no control group and no measurement of the dioxin contaminant in people who comprised the cohort,” said Michalek from San Antonio where he is vice-chair of the epidemiology department at University of Texas Health Science Center.

David McCarty spent two summers in the early 1960s spraying power lines for Ontario Hydro near his hometown of New Liskeard, Ont. He was just 17 years old his first year. “I needed a goddamn job,” he said. “In those days, my dad was a guard at the jail. He made $5 an hour. I was making $11 an hour in the bush. Sometimes, I think it was shut-up money.” He’s 64 years old. He’s had two heart attacks, the first at age 37. He’s been treated for mouth and skin cancer. Doctors twice extracted melanomas from his nose. He was not part of the Ontario study, he said. “I’ve been talking with a girl from the WSIB (Workplace Safety and Insurance Board). She wanted me to put in a claim,” he said. “My doctor says nobody is going to tell you this is connected.” McCarty sprayed powers lines from Abitibi Canyon to Sudbury. “When we’d come back the next day, you could tell where we left off because the leaves would be brown and curling,” he said. After a day spent in the thick of chemical fog, the workers rarely bathed. “If you cleaned up at night, you’d get eaten alive by black flies,” he said. “You would wash the palm of your hands and your mouth and that’s it! “We stunk like hell.”

Tom Plaunt was 19 during his first summer of spraying. For him, it was a sort of initiation into manhood. “That’s where I learned to smoke cigarettes, drink beer and swear like a trooper,” said Plaunt, 66, a retired university music professor in Montreal. He worked on hydro’s spray crews west of Shining Tree, Ont., for two summers in the 1960s. Still, he can’t help but wonder if the wart-like growths that began covering his body shortly after his work with Ontario Hydro are connected to the chemicals he sprayed. The chemical mixture would stick to his skin “for days,” he said.

“The men working with this stuff would lose a layer of skin a week,” said Sidney Rodger, 75, who left Hydro to become a teacher. Many of the men he worked with developed white blotches on their hands and faces. As chief union steward of his local hydro workers union in Belleville, Rodger campaigned to have showers installed at regional offices so the men could wash up after spending the day drenched in toxic chemicals. “I got nowhere,” he said. As for his own health, Rodger said he’s feeling fine. His youngest son, though, was born with an extra finger, which doctors removed at birth. Is there a connection? Hard to say. Rodger is certain of one thing.

“I’m not looking for remuneration,” he said. “I just want the truth to come out.”

Article written by Diana Zlomislic published in The Toronto Star here: http://www.thestar.com/news/canada/article/945432--ontario-hydro-sprayed-agent-orangePhoto: Thuy Vy Do Huynh

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