Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Saturday, September 24, 2011

Gaz de schiste - Marc Durand commente l'émission Découverte du 18 septembre

Photo: Olivier Croteau

Reportage sur les fuites dans les puits de gaz de schiste à Découverte 18 septembre 2011

Commentaire sur le reportage du 18 septembre 2011 à l'émission scientifique Découverte à Radio-Canada

par Marc Durand, (participant pour un très court extrait dans le reportage)



Les problèmes très sérieux associés à la fracturation hydraulique et aux rejets massifs d'eau ainsi contaminée ont monopolisé l'attention des médias dans le dossier des gaz de schiste. C'est une question importante et ce sera toujours un aspect central du dossier, mais on ne doit pas oublier un autre problème tout aussi préoccupant: les fuites de méthane. L'émission Découverte a diffusé un reportage dimanche le 18 septembre sur ce sujet spécifique. Découverte a sollicité de moi une entrevue en février dernier; je crois donc utile de livrer quelques commentaires sur ce reportage.

Ce reportage peut être visionné à ce lien : Découverte 18 septembre 2011: http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=%20http://www.radio-canada.ca/Medianet/2011/CBFT/2011-09-18_18_30_00_dec_2899_01_800.xml



Est-ce un reportage qui traite de façon correcte du sujet des fuites de méthane dans les puits gazier de l'Utica? Il y a le fond et la forme: pour le fond, en restreignant la question à l'état actuel des fuites, je pourrais dire oui, le reportage présente un bon portrait* de la question des fuites actuelles. Mais il traite aussi en toute fin, et de façon vraiment très sommaire, la question des fuites possibles dans le long terme, après l'abandon des puits. Là le fond du sujet est hélas mal présenté, car c'est beaucoup trop bref et vraiment incomplet. La cause de ces fuites se résumerait, selon les propos du reporter Jean-Hugues Roy, à la question de la remontée en pression dans les puits; c'est une toute petite partie de la question, car elle est combinée à la dégradation inévitable des coulis et des aciers des puits abandonnés (non mentionné dans le reportage). On ne dit pas non plus que l'abandon survient quand le débit devient non rentable et qu'à ce moment là, il reste 80% du méthane qui poursuit sa migration vers les fractures et que c'est cela qui explique pourquoi la pression remontera dans les puits. La migration du méthane vers les nouvelles fractures créées est un lent processus géologique qui en est encore à ses tout débuts quand les forages sont bouchés et abandonnés. On ne peut pas parler des fuites sans traiter de cela aussi. Tout ceci faisait partie de l'essentiel de l'entrevue que j'ai donné en février et qui est omis du reportage; cela aurait pris une minute de plus pour dire cela avec quelques mots, comme par exemple ceux mis en souligné ci- dessus dans deux phrases.



J'ai un gros bémol quant à la forme du reportage; là on sait bien que sur un sujet aussi nouveau et controversé, diverses thèses scientifiques et techniques s'affrontent. On peut parler d'arguments scientifiques pro et anti. Il y a aussi dans le reportage, du temps des entrevues, et des commentaires, disons ni pour, ni contre; dans ceux-là, je range les propos des employés du gouvernement, les propos du narrateur Jean-Hugues Roy, les animations de l'équipe d'infographie 3D de Découverte, toujours de haute qualité, etc.



Côté pro-gaz, on a donné tout le temps requis à la géologue de Talisman pour temporiser et minimiser toutes les questions traitées sur le sujet : avec six interventions pour une durée cumulative de 1 minute 40 sec, Mme Molgat défend bien le point de vue des cies gazières, comme quoi, les fuites, il n'y a rien là, pas de quoi s'inquiéter, on fera mieux la prochaine fois, etc. On sent que cette fois-ci Radio-Canada a peut-être pris de grandes précautions pour ne pas avoir de protestation de la part de Talisman, comme cela s'est produit après la diffusion de l'émission du 14 novembre sur les gaz de schiste.



Je me range du côté de ceux qui dans le débat apportent des arguments scientifiques contre cette industrie. Je ne ferais pas l'affront à mon collègue Maurice Dusseault de le ranger dans un camp ou l'autre, sans avoir son avis. J'ai apprécié dans le reportage qu'on lui ait donné du temps de bien expliquer ce qu'est un coulis; c'était visuel et bien fait. On omet simplement de préciser que les coulis comportent aussi en plus de l'eau et du ciment, des additifs pour le rendre plus fluide, et pour bien d'autres choses. Il l'a sûrement précisé, mais cela n'a pas été retenu dans les extraits de son entrevue. Monsieur Dusseault a beaucoup travaillé pour l'industrie des hydrocarbures de l'Alberta et je me dois de lui rendre hommage pour sa présentation très objective dans l'extrait diffusé.



Comme temps de reportage du côté des antis, on montre des séquences d'une manif et on interroge, comme c'est obligé, Dominic Champagne. Je n'ai rien contre M. Champagne, au contraire je l'apprécie hautement, mais encore une fois, ceux qui verront ce reportage pourront dire que d'une part, l'industrie présente l'opinion d'experts et d'autre part, les contres présentent celles d'artistes et de gens ordinaires émotifs.



À Découverte, j'aurais aimé qu'on présente plutôt des entrevues de scientifiques ou d'experts qui ont des arguments contre: il y en a plus de 150 au collectif scientifique mis sur pied à l'Université (http://collectif- scientifique-gaz-de-schiste.com/), ce n'est pas le choix qui manque. Je suis donc désolé de constater que cette contre-partie repose que sur les deux très courts extraits où je m'exprime dans ce reportage. Je dois avouer que je suis déçu; pas parce qu'on n'a retenu que 25 secondes (11s + 14s) d'une entrevue de 45 minutes. C'est court, beaucoup plus court que le temps donné à l'experte de Talisman, mais je ne retiens pas cela en termes de durée. Non je suis déçu du choix de n'avoir retenu pour moi que deux extraits, où je fais deux énoncés qui parlent du coût, ce qui n'est pas mon domaine de recherche. J'avais longuement exposé des éléments géotechniques pour exposer l'origine et l'évolution des fuites actuelles et pour les fuites futures, la dégradation des coulis et des aciers dans le temps, dans l'Utica qui continuera à libérer du méthane pour des siècles, etc. On a retenu pour le reportage que deux bouts d'entrevue, où les opposants auront le loisir de dire que je fais des affirmations non étayées et que parle d'impacts (coûts) hors de mon champ de compétence, qui est avant tout l'ingénierie géotechnique. Elle étaient pourtant bien étayées ces deux conclusions, mais comme je l'ai expliqué dans le premier paragraphe, la présentation scientifique du volet fuites à long terme est très tronquée dans le reportage, ce qui fait apparaître mes deux extraits bien peu scientifiques.



Ce que l'auditoire retiendra, c'est que les fuites existent, mais le gouvernement les surveille, sans trop s'inquiéter; les représentants des cies ajoutent que ce n'est pas grave du tout, qu'ils vont les réparer et que ce sera mieux la prochaine fois. Monsieur Paquin du MENVIQ ajoute que finalement, il n'y en a que deux fuites significatives sur les 19 cas du début du reportage. Pour le long terme, mes déclarations paraissent alarmistes, car privées de leurs explications préalables. Elles arrivent isolées, en porte-à-faux par

rapport aux données scientifiques présentées dans le reportage. Des déclarations sensationnelles isolées ainsi, ça peut convenir pour faire du sensationnalisme, mais cela ne cadre pas selon moi avec la rigueur scientifique qu'on a toujours à Découverte. Le reportage présente ensuite après moi, à nouveau, la géologue de Talisman, une sixième fois dans ce reportage, laquelle vient conclure que les fuites c'est pas grave du tout, un peu comme celles à la station d'essence pour la voiture. Le reporter termine en ramenant la problématique de tout cela à une question de culture (sic!) et une question de perception différente au Québec; sous-entendu, c'est normal cette première perception, car c'est nouveau, mais quand on aura l'industrie bien implantée, alors là on rejoindra peut-être la même culture universelle (celle du Texas et de l'Alberta?) dans la perception de cette industrie. Ce n'est pas très loin comme conclusion des thèses de Michaël Binnion de Questerre! La question de culture différente au Québec, certes ça existe si on souhaite analyser cela au point de vue sociologique, mais pourrait-on dans un reportage traitant d'ingénierie de forage et de données scientifiques, laisser cela de côté pour une autre émission et ne pas noyer encore une fois le poisson avec la même sauce? La bulle de méthane qui du fond du puits remonte vers la surface, ne sait pas et elle s'en fout qu'en haut en surface il y ait une culture différente. Elle va remonter selon les lois de la physique tout simplement. Peut-on garder la discussion sur ce terrain dans une émission scientifique?



La durée du temps qu'on m'a accordé n'est pas la cause de ma déception; c'est le choix, dans ce reportage, d'avoir mis uniquement en opposition à ceux de l'industrie deux très courts extraits choc, en les coupant de l'argumentaire scientifique et technique indispensable, comme unique présentation des opinions des scientifiques qui s'opposent, comme moi, à l'industrie des gaz de schiste. Je souhaite que ces commentaires soient perçus comme constructifs, car je crois toujours que Découverte joue un très grand rôle dans l'indispensable vulgarisation scientifique au Québec, y compris l'émission du 18 septembre dernier, qui malgré toutes mes critiques, était fort intéressante. Elle apportait notamment une bonne quantité de données que l'équipe a recueillies, le tout rendu dans une très belle présentation.



------------------------------------

* Un détail certes, il y a deux petites erreurs dans le commentaire du journaliste: J-H Roy explique les fissures annulaire de retrait quand le coulis durcit; il dit que "l'eau s'évapore". À 1000 ou 2000m sous la nappe, l'eau est partout et ne s'évapore certainement pas. Le coulis durcit dans une réaction chimique où il y a rétrécissement du volume solide, mais tout cela se passe dans l'eau, omniprésente dans ces vides et fractures. Précédemment il dit aussi "quand le ciment sèche, il rétrécit ". C'est ici aussi la même erreur, que fait souvent le commun des mortels, de percevoir le durcissement du béton ou du coulis de ciment comme un "séchage". Rien n'est plus faux: ce sont des réactions chimiques qui demandent de l'eau qui mènent à la prise et au durcissement du béton, comme du coulis. En fait si le mélange sèche avant de faire prise, on se retrouve avec de la poudre de ciment sans aucune résistance.



Dans les entrevues données par la géologue M. Molgat, il y a par contre beaucoup d'autres faits que j'ai relevés et qui méritont une réponse et des commentaires. Juste un exemple: l'experte de Talisman Energy Inc explique ainsi textuellement dans le reportage les fuites au puits de Leclercville: "c'est entre deux coffrages en acier inoxydable, le ciment qui est là, localement peut-être une colmatation qui n'est pas à 100%, et les gaz peuvent , euh bon, créer un chemin jusqu'à la surface..." Colmatation (pour dire colmatage), coffrages (pour dire tubage), parler d'inoy alors que c'est faux, c'est de l'acier ordinaire, qui rouille en surface que les gazières utilisent partout et de tout temps. Découverte avait aussi présenté Mme Molgat dans l'autre émission sur le sujet, celle du 14 nov.2010; Mme Molgat faisait aussi un triste traitement à la vérité scientifique; j'ai commenté cela à l'époque dans mon tout premier texte: Voir le 3e paragraphe . Cette experte a été nommée par le Gouvernement pour sièger à l'ÉES, cette commission d'experts "indépendants" qui en principe doit rendre un rapport qui va être déterminant pour les générations futures. Ça promet !

Tiré d'une entrée sur Facebook ici: https://www.facebook.com/notes/gaz-de-schiste/reportage-sur-les-fuites-dans-les-puits-de-gaz-de-schiste-%C3%A0-d%C3%A9couverte-18-septem/291496484199198

Photo: Marc Durand

Marc Durand, Doctor-Engineer in Applied Geology, gives his evaluation of the reporting of the scientific show "Découverte" broadcast September 18 2011 on Radio-Canada, the french Canadian public television channel, that talked about the leaking shale gas wells in Quebec. Marc Durand was one of the interviewees in the program.

Here's a translation from French of a text he published on Facebook.

The very serious problems that come with hydraulic fracturing and the massive quantities of contaminated wastewater produced from the practice have monopolized the attention of the media about shale gas in the province of Quebec. It is an important matter and will always be a central aspect of this question, but we must not forget another problem that is as worrisome: methane leaks. The program Découverte broadcast a reporting Sunday September 18 on this very subject. Découverte asked me for an interview last February: I feel that I must share my views on this report.

Is it a report that presents correctly the subject of methane leaks in the gas wells in the Utica. There is the content and the form. As for the content, by paring down the question to the actual leaks going on right now, I would say yes, the reporting gives a good evaluation of the question on the leaks as we speak. But the reporting talks briefly at the end of the potential leaks on the long term, after the wells have been abandoned. It is here that the subject is badly presented, because it is much to short and very incomplete. Listening to the reporter Jean-Hugues Roy, the cause of the leaks would be caused only by the repressurising of the wells. That is only a very small part of the question, because it is combined with the inevitable degradation of the cementing and the pipes of the abandoned wells. That is not even mentioned in the reporting. There is no mention either of the fact that the abandonment of the well comes when the production is no longer profitable, and it is at this time, there is still 80% of the methane that is still migrating in the fractures, and that is the reason that the pressure will start to rise in the wellbore. The migration of methane towards the new fractures provoked by the fracking is a long geological process that we are only starting to understand once the wellbore is capped and abandoned. One cannot talk about leaks without considering this also. All this was an essential part of the interview I gave in February and that was left out in the reporting. It would have only taken a few minutes more to explain this, like what I'm writing here.

I also have something to add about the form of the reporting. We know very well that on such a new and controversial subject, different scientific theories and techniques are not always agreeing. We can say that there exists pro scientific arguments as well as anti. There is also in this reporting some time spent on interviews and commentaries that you could say are not for or against; amongst those, I put the comments of the government employees, those of the narrator Jean-Hugues Roy, the 3-D animations of the program, very well done, by the way, etc...

On the pro-gas side, a lot of time was given to the Talisman geologist to minimize all the points discussed on the subject: with 6 interventions for a total time of 1 minute 40 seconds, Mme Molgat defends very well the gas industry's point of view, which is that there is nothing to worry about gas leakage, not to worry, we will do better next time, etc... We can tell that this time, Radio-Canada may have taken great care so not to be criticized by Talisman like it happened after the program of November 14 on shale gas.

I'm on the side of the debate that bring the scientific arguments against this industry. I will not insult my colleague Maurice Dusseault by putting him on one side or the other, even if I don't have his opinion on the subject. I appreciated the fact that he was given plenty of time to explain what jet grouting is (coulis). It was very visual and well done. The report forgot to mention though that grouting is made from more than water and cement: some additives make it more liquid, and many other reasons. He probably had mentioned it but it was edited out of his interview. Mr Dusseault worked a long time for the oil industry in Alberta and I must commend him for his very objective presentation in the broadcasted segment.

As for the time given to the anti side, some segments were showing a rally, and Dominic Champagne is interviewed, as he should be. I have nothing against Mr Champagne. On the contrary, I appreciate him greatly, but again, those that will watch this reporting will be able to say that on the one side, the industry presents experts' opinions, while on the other, the people against put forward artists and ordinary, emotional people's opinions.

On the program Découverte, I would have rather liked to see interviews with scientists or experts that have arguments against: there is more than 150 in the scientific collective put together at the University (UQAM - Université du Québec à Montréal - http://collectif- scientifique-gaz-de-schiste.com/). There is plenty to choose from. I am disappointed to see that the opposition is limited to 2 very short extracts of my interview in this reporting. I must admit that I am disappointed, not because they kept only 25 seconds (11 and 14) from an interview that lasted 45 minutes. It's very short, much too short, compared to the time allowed to the Talisman expert, but I not only say that about the amount of time. No. I am disappointed about the choice of comments they kept from my interview, comments about costs, which is not my expertise. I had explained in details the geotechnical elements about the origins and the evolution of the present leaks and the ones that will happen in the future, the degradation of the grout and the steel in time within the Utica shale that will continue to let methane come out for many centuries still, etc. They only kept 2 short parts of the interview for the report, where the opponents while have all the time to say that I say things without explanations and that I talk about costs, which is not my specialty (Doctor-Engineer in Applied Geology). These 2 conclusions where very well detailed, but like I've already explained in the first paragraph, the scientific presentation of gas leaks on the long term was shortened for the report, which make my 2 interventions not very scientific.

What the audience will remember is that the leaks exist, that the government is watching without worrying too much about them, that the industry's representatives add that it is not dangerous at all, that they will repair them and it will be better done next time. Mr Paquin of the MENVIQ adds that in the end, there is only 2 leaks to speak of from the 19 mentioned at the beginning of the program. As for the long term, my declarations seem alarmist, because they are without the explanations that go with them. They come isolated, apart from the scientific data presented in the report. Such sensational declarations presented in isolation like this are all right to do sensationalist journalism, but that doesn't jive with the scientific rigor we are used to find in the Découverte program. The reporting then brings back, after my intervention, the geologist from Talisman for the sixth time to conclude that the leaks are not dangerous at all, a bit like the emanations encountered when one fills the gas tank of a car. The reporter then concludes that the whole question is a problem of culture and a different perception of the industry in Quebec. It is suggested that this perception is normal, because it is new, but that once the industry is well established, then Quebec will adopt the universal culture (that of Texas or Alberta?) of the gas industry. That conclusion is not very far from the discourse of Michaël Binnion from Questerre! The question of culture being different in Quebec, that certainly exists if one would want to analyze the question from a sociological viewpoint, but in a report talking about drilling engineering and scientific data, could we leave that for another program and not keep diluting this problem in the same old way? The methane bubble that bubbles up from the bottom of the well to reach the surface does not know and doesn't care that there is a different culture there. The methane bubble will simply come up respecting physics laws. Can we restrict ourselves to that on a scientific program?

The time allowed to me is not the cause of my disappointment. It is the choice made in this reporting to allow only very short comments against the industry, to put aside the indispensable scientific and technical arguments that should have come with the presentation of the opinions of the scientists that oppose the shale gas industry like myself. I hope that these comments be perceived as being constructive, because I still believe that Découverte plays an important role of scientific vulgarization in Quebec, including the September 18 program witch, despite my critics, was nevertheless very interesting. It brought a good amount of data put together by the team, the package well presented.

N.B.: A small detail. There are 2 very small errors in the journalist's comments: J.-H. Roy explains that the fissures around the annulus form once the grout dries. He says that the water evaporates. At 1,000 to 2,000 meters under the aquifer, water is everywhere and certainly does not evaporate. The grout hardens by chemical reaction in which there is shrinkage of the solid volume, but all this happens within water, water everywhere in these holes and fractures. Before that, he also says that the cement dries, it shrinks. This is the same mistake, one that many folks tend to make, that perception of hardening of concrete or cement grout is due to drying. It is very false: it is chemical reactions that require water that makes concrete "take" and harden, as it is for grout. In fact, if the mix dries before the hardening, we are left with cement powder with no resistance at all.

In the Molgat interviews, I noticed many other facts that need to be addressed and commented. Just one example: the expert of Talisman Energy Inc. explains textually in the reporting the well leaks in Leclercville. She says that the leak is between 2 stainless steel casings where the cement is there but the seal is not 100% and the gases may find a way to the surface. A bad choice of terms also for filling up (colmatage), casings instead of tubings, talking about stainless steel, which is completely false, it is ordinary steel that rusts on the surface, used by the gas industry everywhere and all the time. The program Découverte had also presented Ms Molgat in another show on the subject on November 14 2010. At the time, Ms Molgat gave a poor rendition of scientific truth. I had also commented that interview in another text. This expert had been chosen by the government to sit on the ÉES (Évaluations Environnementales Stratégiques) committee. This commission made of "independent" experts must present a report that will determine the future of many generations to come. Not very promising!



Link for the original text in French: https://www.facebook.com/notes/gaz-de-schiste/reportage-sur-les-fuites-dans-les-puits-de-gaz-de-schiste-%C3%A0-d%C3%A9couverte-18-septem/291496484199198

No comments:

Post a Comment