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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Monday, January 30, 2012

Gaz de schiste - quand l'industrie se fait jouer des tours (par sa faute!)

Photo: Mike Groll / AP

En anglais, l'industrie a raccourci l'expression "fracturation hydraulique" avec le mot "fracking", épelé de différentes façons, dépendant à qui l'on parle. Le mot avait été aussi adopté dans la série télévisée de science fiction "Battlestar Gallactica" pour remplacer un juron bien connu ici sur terre depuis quelques générations. Cette historique du mot m'a toujours intéressée, puisqu'en 2008, étant au courant de ce qui menaçait le Québec, je devais trouver une traduction française à ce procédé encore inconnu pour la plupart des francophones de la Planète. J'ai opté pour l'expression "fracturation hydraulique", et vous connaissez le reste...

Voici donc une traduction libre d'un article du Associated Press qui a fait un peu le travail pour moi.

L'industrie énergétique n'aime pas le mot "fracking"

Un autre mot commençant par la lettre "f" est à la source d'un débat linguistique et politique aussi controversé que ce qu'il représente. Le mot est "fracking", pour remplacer l'expression "fracturation hydraulique", une technique utilisée depuis longtemps par l'industrie pétrolière et gazière afin de libérer le pétrole et-ou le gaz du roc. Il n'est pas (encore) dans le dictionnaire, l'industrie le haït, et le Président Barack Obama ne la pas prononcé durant son sermon "State of the Union", même en louant les subventions fédérales qui l'alimente financièrement.

Le mot, quand il est dit tout haut, semble méchant, et les défenseurs de l'environnement ont pu l'utiliser pour générer de l'opposition, et du dégoût, pour ce qu'ils décrivent comme un procédé qui menace les sources d'eau potable. "C'est évident qu'il nous rappelle d'autres mots pas considérés comme poli dans la société, et les gens ont pu profiter de cela." dit Kate Sinding, une avocate sénior pour le Natural Resources Defense Council (NRDC) qui travaille sur les questions de forage. L'un des slogans répétés durant la manif à Albany ce mois-ci était: "No fracking way!" (jamais de la vie!)

Les exécutifs de l'industrie disent que le mot est mal épelé par exprès par les activistes en environnement et qu'il est devenu une insulte qui ne devrait pas être utilisé par les médias qui se vantent d'être objectifs. "C'est un mot coopté, mal épelé de façon à le rendre choquant." dit Michael Kehs, vice-président de Strategic Affairs (affaires stratégiques) pour Chesapeake Energy, le deuxième plus important producteur de gaz naturel de la nation.

Pour ceux qui ont vu la série d'émissions de science-fiction "Battlestar Galactica", cela n'a rien à voir avec le pétrole et le gaz. Il est employé pour remplacer un juron bien connu par les terriens.

Michael Weiss, un professeur en linguistiques à l'université Cornell, dit que le mot est venu du jargon de l'industrie, mais a pris une couleur négative avec le temps, un peu comme le mot "silly" (ridicule) a déjà voulu dire "sacré".

Mais le mot "frack" dit à voix haute ressemble à "smack" (giffle) et "whack" (coup) avec des couleurs plus violentes. "Quand vous entendez le mot 'fracking', cela est perçu dans votre cerveau comme un blasphème." dit Deborah Mitchell, qui enseigne le marketing au School of Business à l'université du Wisconsin. "Des choses négatives vous viennent en tête." dit-elle.

Obama n'a pas employé le mot dans son discours "Sate of the Union" de janvier 2012, quand il disait que son administration aider à assurer que le gaz naturel sera exploité de façon sécuritaire, avançant que cela créera 600,000 emplois d'ici à la fin de la décennie.

Durant la fracturation hydraulique, des millions de gallons d'eau, de sable et de produits chimiques sont pompés dans un puits afin de fissurer les formations de roc souterraines et créer des voies d'échappement pour le pétrole et le gaz. Depuis quelques années, l'industrie a appris à combiner la pratique avec la capacité de forer horizontalement dans les formations de schiste, des couches de roche à grains très petits qui ont emprisonné dans certains cas des matières organiques qui se sont transformées en pétrole et en gaz. Ce faisant, les foreurs ont extrait du gaz dans des formations au travers l'est, le sud et le midwest, suffisamment pour fournir du gaz aux États-Unis pendant des décennies. Les prix du gaz naturel ont baissé à des niveaux records pour la dernière décennie, faisant baisser ainsi les factures des consommateurs et encourageant le secteur manufacturier qui dépendent du gaz à augmenter leurs opérations aux É.-U.

Des environnementalistes s'inquiètent que le fluide pourrait fuir dans les sources d'eau à cause de coffrages fendillés dans les puits. Ils sont aussi préoccupés par le fait que les eaux usées du procédé pourraient contaminer les sources d'eau de puits si elles ne sont pas assez traitées ou mal disposées. Et ils s'inquiètent que les méthodes actuelles permettent à de trop grandes quantités de méthane, l'ingrédient principal du gaz naturel et un GES très puissant, de s'échapper.

Certains veulent l'interdiction complète de cette pratique, tandis que d'autres aimeraient des règlements plus serrés, un encadrement plus sévère.

L'EPA fédéral étudie la question et pourrait proposer des règlements fédéraux. L'industrie préfère que ce soit les états qui règlemente le procédé.

Certains états l'ont interdit. Un projet de loi dans l'état de New York qui prévoyait lever le moratoire a vu 40,000 commentaires du public, une quantité jamais vue, inspirés en parti par des slogans comme "Don't Frack With New York" (ne badinez pas avec New York).

L'industrie du forage épèle le mot habituellement sans la lettre "K", utilisant les termes "frac job" ou "frac fluid".

L'historien en questions énergétiques Daniel Yergin épelle le mot "fraccing" dans son livre intitulé "The Quest: Energy, Security and the Remaking of the Modern World". Le glossaire tenu par Schlumberger, une compagnie fournisseur de services pour les sites pétroliers mentionne seulement "frac" et "hydraulic fracturing".

La façon d’épeler "fracking" a commencé à paraître dans les médias et dans la nomenclature des compagnies pétrolières et gazières bien avant que le procédé devienne controversé. Il a été utilisé dans un reportage d'Associated Press en 1981. La même année, Velvet Exploration, une compagnie de pétrole et de gaz en Colombie-Britannique, a émis un communiqué de presse qui détaillait son projet de compléter la fracturation d'un puits et a utilisé le mot "fracking". Le mot a été employé dans des revues spécialisées durant les années 1980. En 1990, Robert Mosbacher, le secrétaire du commerce a annoncé que des ingénieurs pétroliers des É.-U. iraient en Union Soviétique pour partager des connaissances en technologie de forage, dont la fracturation (fracking). Le mot n'apparaît pas dans un guide pour les médias en nouvelles, "The Associated Press Stylebook". David Minthorn, l'éditeur en charge des normes à Associated Press, dit qu'il y a un projet possible pour inclure une entrée dans l'édition de 2012. Il dit que les normes courantes veulent qu'on évite d'utiliser le mot, excepté dans les citations directes, mais d'utiliser plutôt "hydraulic fracturing", fracturation hydraulique.

Cela n'empêchera pas les activistes, parfois appelés "fracktivistes", de répéter le mot aussi souvent que possible. "C'est une créature de l'industrie, et l'industrie devra vivre avec." dit Sinding du NRDC.

Dave McCurdy, le PDG du American Gas Association, est d'accord avec elle, bien à contrecœur: "C'est l'enfer pour Madison Avenue." dit-il. (NDLR: Madison Avenue est considéré comme le coeur de la pub)
Photo: JAY LaPRETE

"No energy industry backing for the word 'fracking'

A different kind of F-word is stirring a linguistic and political debate as controversial as what it defines. The word is "fracking" — as in hydraulic fracturing, a technique long used by the oil and gas industry to free oil and gas from rock. It's not in the dictionary, the industry hates it, and President Barack Obama didn't use it in his State of the Union speech — even as he praised federal subsidies for it.

The word sounds nasty, and environmental advocates have been able to use it to generate opposition — and revulsion — to what they say is a nasty process that threatens water supplies. "It obviously calls to mind other less socially polite terms, and folks have been able to take advantage of that," said Kate Sinding, a senior attorney at the Natural Resources Defense Council who works on drilling issues. One of the chants at an anti-drilling rally in Albany earlier this month (January 2012) was "No fracking way!"

Industry executives argue that the word is deliberately misspelled by environmental activists and that it has become a slur that should not be used by media outlets that strive for objectivity. "It's a co-opted word and a co-opted spelling used to make it look as offensive as people can try to make it look," said Michael Kehs, vice president for Strategic Affairs at Chesapeake Energy, the nation's second-largest natural gas producer.

To the surviving humans of the sci-fi TV series "Battlestar Galactica," it has nothing to do with oil and gas. It is used as a substitute for the very down-to-Earth curse word.

Michael Weiss, a professor of linguistics at Cornell University, says the word originated as simple industry jargon, but has taken on a negative meaning over time — much like the word "silly" once meant "holy."

But "frack" also happens to sound like "smack" and "whack," with more violent connotations. "When you hear the word 'fracking,' what lights up your brain is the profanity," says Deborah Mitchell, who teaches marketing at the University of Wisconsin's School of Business. "Negative things come to mind."

Obama did not use the word in his State of the Union address Tuesday night (January 24 2012), when he said his administration will help ensure natural gas will be developed safely, suggesting it would support 600,000 jobs by the end of the decade.

In hydraulic fracturing, millions of gallons of water, sand and chemicals are pumped into wells to break up underground rock formations and create escape routes for the oil and gas. In recent years, the industry has learned to combine the practice with the ability to drill horizontally into beds of shale, layers of fine-grained rock that in some cases have trapped ancient organic matter that has cooked into oil and gas. By doing so, drillers have unlocked natural gas deposits across the East, South and Midwest that are large enough to supply the U.S. for decades. Natural gas prices have dipped to decade-low levels, reducing customer bills and prompting manufacturers who depend on the fuel to expand operations in the U.S.

Environmentalists worry that the fluid could leak into water supplies from cracked casings in wells. They are also concerned that wastewater from the process could contaminate water supplies if not properly treated or disposed of. And they worry the method allows too much methane, the main component of natural gas and an extraordinarily potent greenhouse gas, to escape.

Some want to ban the practice altogether, while others want tighter regulations.

The Environmental Protection Agency is studying the issue and may propose federal regulations. The industry prefers that states regulate the process.

Some states have banned it. A New York proposal to lift its ban drew about 40,000 public comments — an unprecedented total — inspired in part by slogans such as "Don't Frack With New York."

The drilling industry has generally spelled the word without a "K," using terms like "frac job" or "frac fluid."

Energy historian Daniel Yergin spells it "fraccing" in his book, "The Quest: Energy, Security and the Remaking of the Modern World." The glossary maintained by the oilfield services company Schlumberger includes only "frac" and "hydraulic fracturing."

The spelling of "fracking" began appearing in the media and in oil and gas company materials long before the process became controversial. It first was used in an Associated Press story in 1981. That same year, an oil and gas company called Velvet Exploration, based in British Columbia, issued a press release that detailed its plans to complete "fracking" a well. The word was used in trade journals throughout the 1980s. In 1990, Commerce Secretary Robert Mosbacher announced U.S. oil engineers would travel to the Soviet Union to share drilling technology, including fracking. The word does not appear in The Associated Press Stylebook, a guide for news organizations. David Minthorn, deputy standards editor at the AP, says there are tentative plans to include an entry in the 2012 edition. He said the current standard is to avoid using the word except in direct quotes, and to instead use "hydraulic fracturing."

That won't stop activists — sometimes called "fracktivists" — from repeating the word as often as possible. "It was created by the industry, and the industry is going to have to live with it," says the NRDC's Sinding.

Dave McCurdy, CEO of the American Gas Association, agrees, much to his dismay: "It's Madison Avenue hell," he says."

Jonathan Fahey for Associated Press published here: http://www.timesunion.com/business/article/No-energy-industry-backing-for-the-word-fracking-2734895.php

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