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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Sunday, April 1, 2012

Agriculture - des pesticides qui féminisent les mâles

Photo: Penni Gladstone / SFC

Un scientifique de renommée demande qu'on repense l'usage des produits chimiques en agriculture: ceux utilisés pour la culture du maïs transforment les grenouilles de sexe mâle en femelles.

Un pesticide très utilisé en Alberta transforme les grenouilles de sexe mâle en femelles devrait nous faire réfléchir sur la façon que l'on cultive notre nourriture, selon un scientifique de renom.

Environ 50 résidents de la région d'Edmonton se sont rendus au Telus Centre de l'université de l'Alberta à la fin mars pour écouter une conférence de Tyrone Hayes, un professeur en biologie intégrante de l'université de la Californie à Berkley. La conférence faisait partie d'une série de conférences organisées par l'université portant comme thème "Toxic Bodies" - corps toxiques - sur les impacts des produits chimiques, comme les pesticides, sur les humains.

Bien que la plupart des autres conférences se concentraient sur les produits chimiques en général, celle-ci se concentrait sur l'atrazine, un herbicide souvent utilisé dans la production du maïs-grain aux États-Unis et en Ontario (NDLR: au Québec également!).

Hayes est devenu célèbre il y a de cela 20 ans environ quand il a découvert que l'atrazine transformait les grenouilles mâles en femelles. Sa recherche a depuis été à la base de plusieurs procès et des efforts légaux pour que le produit soit interdit.

"Il y a assez d'atrazine dans l'eau de pluie pour castrer chimiquement une grenouille." dit-il, sa recherche à l'appui. L'atrazine semble contribuer à la baisse de la population des grenouilles au travers la planète, et à la hausse des cas de cancers chez les humains.

"(Tous les ans), nous épandons 80 millions de livres d'un produit chimique qui est illégal dans l'Union Européenne." dit-il, en parlant des États-Unis, tout cela pour que les fermiers augmentent leur production d'environ 1,2%.

"Nous devons faire des vrais changements dans notre façon de décider ce qui est sécuritaire et ce qui ne l'est pas." dit-il.

Des grenouilles qui changent de sexe.

Un observateur invétéré des grenouilles, Hayes dit qu'il a fait le lien entre l'herbicide et les grenouilles il y a 20 ans quand la compagnie que l'on connaît maintenant sous le nom de Syngenta lui a demandé d'utiliser une espèce de grenouille africaine (une espèce souvent utilisée dans les expériences en laboratoire) pour mesurer les impacts environnementaux de l'atrazine.

Les résultats étaient stupéfiants. Hayes et son équipe ont découvert que les grenouilles de sexe mâle qui étaient exposées à l'herbicide à une concentration très faible - environ 0,1 partie par milliard, ou une goutte dans l'eau de 5,200 bains, développaient des organes de reproduction mâles et femelles et avaient des niveaux de concentration de testostérone comparable à ceux des femelles.

D'autres expériences en laboratoire, dont l'une qui immergeait des grenouilles dans une pataugeuse d'enfant, ont trouvé que les grenouilles mâles traités avec de l'atrazine ne s'accouplaient presque jamais avec des femelles, et souvent tentaient de s'accoupler avec d'autres mâles, tout en développant des structures du cerveau semblables à celles des femelles, dit Hayes.

"Elles pensent qu'elles sont des femelles." dit-il.

Ces animaux n'avaient presque pas de sperme non plus, et quelquefois avaient même des oeufs dans leurs organes.

Des chercheurs ont depuis reproduit ces effets avec d'autres espèces de grenouilles, avec des rats, des oiseaux, des poissons et beaucoup d'autres vertébrés. Cette recherche a poussé l'Europe à interdire l'usage de l'atrazine et la compagnie Syngenta à dépenser des millions pour tenter de discréditer les résultats de Hayes.

Des grenouilles et des hommes

"Un fermier typiquement va utiliser ce produit à des niveaux qui sont 290 millions de fois plus élevés que ce que nous employons en laboratoire." fait remarquer Hayes, en se référant aux mesures recommandées en agriculture. La quantité d'atrazine permise dans l'eau potable selon les lois des États-Unis est 30 fois plus élevée que la quantité utilisée dans ses expériences de laboratoire.

D'autres chercheurs ont découvert que les femmes qui boivent de l'eau contaminée à l'atrazine ont plus de chance d'avoir des cancers du sein, dit Hayes, tandis que les hommes qui ont de cette substance dans leur urine ont moins de spermatozoïdes dans leur sperme. Les hommes dans les usines qui fabriquent l'atrazine ont 8,4 fois plus de cancers de la prostate que la moyenne. Ce que nous ne savons pas, prévient-il, est la durée d'exposition requise pour que les effets se fassent sentir.

Mais parce que l'atrazine est précieuse aux producteurs de maïs, selon Hayes, il y a beaucoup de résistance pour réglementer l'atrazine plus étroitement.

"Un fermier m'a déjà dit 'Je sais que c'est mauvais pour moi, mais si j'en utilise pas cette année, mon voisin va acheter ma ferme l'an prochain." dit-il.

Le travail de Hayes est un exemple de ce qu'il arrive quand la science doit faire face à des intérêts politiques bien ancrés, dit l'organisatrice de la rencontre Debra Davidson. Cela a pris des décennies de recherche pour découvrir ces problèmes avec l'atrazine, dit-elle.

"Et que doit-on penser de tous les autres pesticides qui sont utilisés régulièrement mais qui ne reçoivent pas toute cette attention des chercheurs?" se demande-t-elle.
Photo: wirawan0/flickr

"Prominent scientist urges rethink of agricultural chemicals
Chemical used in corn production turns male frogs into females

A common pesticide that turns boy frogs into girls should get Albertans to think twice about how we grow our food, says a prominent scientist.

About 50 Edmonton-area residents went to the Telus Centre at the University of Alberta Wednesday night (March 28 2012) for a talk by Tyrone Hayes, a renowned professor of integrative biology from the University of California, Berkley. The talk was part of the university’s Toxic Bodies lecture series on how chemicals like pesticides affect people.

While previous talks focused on chemicals in general, this one zoomed in on atrazine – a herbicide commonly used in corn production in the U.S. and around Ontario.

Hayes shot to fame about 20 years ago when he discovered that atrazine turned male frogs into female ones. His research since then has inspired several lawsuits and legal efforts to ban the substance.

“There is enough atrazine in rainwater to chemically castrate a frog,” he said, citing his research. Atrazine appears to be contributing to a global population crash in frogs, he continued, and to higher cancer rates in humans.

“We’re using 80 million pounds [a year] of a chemical that’s not allowed in the European Union,” he said, referring to American usage, and all so farmers can boost their corn yields by about 1.2 per cent.

“We’re really going to have to make changes in how we decide what’s safe and what’s not safe,” he said.

Sex-changing frogs

A life-long frog fan, Hayes said he first hit upon the frog-herbicide connection 20 years when the company now known as Syngenta asked him to use African clawed frogs (a common experimental model) to measure the environmental impacts of atrazine.

The results were stunning. Hayes and his team found that male frogs exposed to this herbicide at very low levels – about 0.1 parts per billion, or one drop in 5,200 bathtubs – developed male and female reproductive organs and had testosterone levels comparable to those of females.

Further experiments, one of which involved putting the frogs in a kiddie pool, found that atrazine-treated male frogs almost never mated with females, often tried to mate with other males, and developed brain structures similar to females, Hayes said.

“They think they’re female,” he said.

They also had little sperm (and occasionally eggs) in their testes.

Researchers have since replicated these effects in wild leopard frogs, rats, birds, fish and many other vertebrates. This research has prompted Europe to effectively ban the use of atrazine and Syngenta to spend millions trying to discredit Hayes.

Of frogs and men

“A typical farmer might be using this stuff at levels that are 290 million times higher what we use in the lab,” Hayes notes, referring to the recommended use level in agriculture. The amount of atrazine allowed in drinking water under U.S. law is 30 times higher than what he used in his experiments.

Other researchers have found that women who drink atrazine-contaminated water were more likely to get breast cancer, Hayes said, while men with the substance in their urine had lower sperm counts. Men in atrazine factories have 8.4 times more prostate cancer than average. What we don’t know, he cautioned, is the amount of exposure that’s required for these effects to kick in.

But because atrazine is valuable to corn farmers, Hayes argued, there’s great resistance to its regulation.

“As one farmer put it to me, ‘I know it’s bad, but if I don’t use it this year, my neighbour will own my farm next year,’” he said.

Hayes’ work is an example of what happens when science meets entrenched political interests, said talk organizer Debra Davidson. It took decades of research to find these problems with atrazine, she noted.

“What does that say about the numerous other pesticides that are also in regular use that aren’t going through the same amount of research attention?” she wondered."

Article written by Kevin Ma for the St. Albert Gazette.

Link: http://www.stalbertgazette.com/article/20120331/SAG0804/303319965/prominent-scientist-urges-rethink-of-agricultural-chemicals

Photo: reallyboring

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