Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Friday, May 11, 2012

La crue de 2011 - quoi maintenant?

Les inondations du lac Champlain de l'année 2011 ont renouvelé les pressions pour implanter des contrôles.

Guy Langlois est propriétaire d'une marina sur la rivière Richelieu à Saint-Jean-sur-Richelieu et croit que le gouvernement fédéral du Canada est en parti responsable des dommages causés par les inondations de la rivière en 2011 parce qu'il a rétréci le tracé naturel de la rivière au début des années 1970 pour élargir l'entrée du Canal de Chambly.

Des niveaux d'eau qui ont brisé des records l'an passé ont ramené sur le tapis un débat qui implique 2 états, une province et 2 gouvernements nationaux qui mijote depuis 100 ans: est-ce que les inondations printanières du Lac Champlain et de la rivière Richelieu devraient être évités, ou tout de moins amoindris en régularisant la circulation de l'eau dans la rivière Richelieu?

La discussion plus récente, qui est à ses tous débuts, inclut un recours collectif par des résidents du Québec qui veulent que l'on drague la rivière pour qu'elle évacue plus d'eau, ce qui baisserait les niveaux de débordements en amont dans la rivière et le lac. Les discussions avancent aussi une proposition que les gouvernements fédéraux des deux pays étudient des solutions qui pourraient inclure un barrage de contrôle.

Les inondations destructrices de 2011 ont aussi attiré l'attention sur un fait peu connu et peut-être même oublié: les eaux de crues du lac Champlain montent de 3 à 6 pouces de plus à cause que les humains ont rétréci le débit du Richelieu à un certain endroit au début des années 1970.

C'est quand même ironique que se remette à parler de contrôle de crues ce printemps, puisque le niveau du lac Champlain et de la rivière Richelieu sont à un niveau à la baisse record cette année.

Tout de même, l'avenir nous réserve quand même d'autres inondations, et les pertes sont de plus en plus importantes.

Le lac Champlain a atteint son niveau record le plus haut, 103,2 pieds au-dessus du niveau de la mer, le 6 mai 2011. Les eaux élevées ont persistées jusqu'à la mi juin, ce qui a détruit 24 maisons au Vermont et endommagé 419 autres résidences. L'agence fédéral des É.-U., Federal Emerency Management Agency, a distribué $1,8 millions à des individus lésés et $8,6 millions à des municipalités et à l'état pour aider à payer les réparations de routes, ponts, ponceaux et autres infrastructures endommagés.

Les inondations sur la rivière Richelieu ont eu des impacts encore plus dévastateurs, endommageant 3,000 maisons dans 20 communautés, ce qui a obligé l'évacuation de 1,000 personnes qui ont dû quitter leur résidence, et ce qui a coûté au moins $22,3 millions aux gouvernements.

Le gouverneur du Vermont Peter Shumlin et le Premier Ministre Jean Charest ont pris le désastre tellement au sérieux qu'ils ont organisé un comité de travail pour étudier des solutions qui réduiraient les dommages à l'avenir.
Photo: Ryan Remiorz, Canadian Press

Suite à leurs pressions, le U.S. State Department et le Ministère des Affaires étrangères du Canada ont demandé à la Commission mixte internationale (IJC) de préparer une étude de mitigation d'inondations, dont une analyse de coûts de solutions structurelles et non-structurelles pour gérer les crues du printemps. La IJC est un comité de travail composé de 6 membres Canadiens et Américains qui fait la médiation lors de problèmes d'eau partagées par les 2 pays.

Si la commission se lance dans cette étude, et l'on prévoit que cela se réalisera, cela pourrait réanimer les débats controversés qui ont fait rage durant les années 1970 qui parlaient de construire un barrage pour contrôler les inondations de la rivière Richelieu du côté canadien de la frontière.

L'idée était populaire alors, au Canada, car plusieurs années d'inondations printanières avaient endommagé des terres agricoles et des résidences riveraines, mais n'avait pas fait l'affaire au Vermont ni dans New York, car on s'inquiète de ce côté-là des impacts environnementaux sur les milieux humides du lac.

Peter Paine, âgé de 76 ans, et dont la famille possède 3 milles de terrains riverains sur le lac Champlain dans Willsboro, du côté de New York, disait la semaine passée qu'il n'était pas surpris qu'on s'intéressait de nouveau à vouloir contrôler les inondations. Il s'était mêlé activement dans les débats des années 1970, étant le fondateur du comité Lake Champlain Committee, à partir de Burlington. "Toutes les fois qu'il y a une période où le niveau de l'eau est élevé, les gens s'excitent et disent 'Construisons un barrage à Saint-Jean.' dit Paine. "Une partie de problème, c'est que durant les années où l'eau est basse, trop de gens se construisent à des endroits où ils ne devraient pas le faire. Les inondations sont un phénomène naturel, et les gens qui se construisent près du lac prennent des risques, et devraient être plus prudents." dit-il.

Guy Langlois sur les bord du Canal de Chambly la semaine dernière, jetant un coup d'oeil sur la rivière Richelieu qui est large d'un millier de pieds à cet endroit-là. Il faisait faire la tournée à Buzz Hoerr, un résident riverain du lac à Colchester et qui est membre du comité de travail du Lake Champlain Basin Program.
La vitesse à laquelle le lac Champlain laisse écouler les eaux pendant les inondations est contrôlé par des bas-fonds rocheux dans la rivière Richelieu à la hauteur de Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec. Les bas-fonds agissent comme un barrage naturel. Cette photo prise par Guy Langlois, le propriétaire d'une marina, laisse voir les bas-fonds durant une période où l'eau est basse. Le gouvernement du Canada a déjà fait la proposition, dans le passé, de faire l'excavation d'une large tranchée dans les bas-fonds pour que la rivière puisse évacuer un plus grand volume d'eau.

Cet endroit, où les bas-fonds se cachent juste sous la surface de l'eau, pourrait passer pour un bouchon qui bloque le tuyau d'évacuation du lac Champlain.

À quelques milles en amont, une équipe d'hommes qui font de l'aménagement paysagé terminent un projet valant $9,000 pour restaurer les terrains autour de la maison riveraine de Langlois. Les inondations de l'an passé ont arraché son gazon et son jardin, bien que la maison elle-même ait échappé aux dommages encourus par plusieurs de ses voisins. Son petit commerce de marina est de l'autre côté de la rivière: là aussi, il y a eu des dommages à cause d'une inondation en 2011.

M. Hoerr pourrait sympathiser avec lui. Une inondation a endommagé gravement ses rives des milles de là, sur le lac Champlain.

Langlois, âgé de 67 ans, un homme trapu qui réussi bien son look avec ses jeans délavés, est l'une des personnes qui sont convaincues que d'élargir le Canal de Chambly au début des années 1970 (vers la fin des années 1960 selon lui) aurait empirer les crues du printemps naturelles de la rivière, et qu'on devrait y remédier. "Vous pouvez constater par les rapports en commençant en 1969, que le niveau de l'eau est de plus en plus haut." dit-il. "Avant cela, l'eau atteignait 100 pieds, mais après qu'on ait élargi le canal, l'eau monte à 101,5 pieds. Après 40 ans, çà devrait être arrêté." dit-il, de l'émotion dans la voix. "Il y a eu $50 millions de dommages sur la propriété pendant cette période. Le gouvernement ne veut rien faire, parce que cela voudrait dire qu'il admet avoir fait une erreur."

'Resserrement de la rivière cause des dommages'

Même les gens qui vivent depuis longtemps au Vermont pourrait avoir besoin d'explications pour comprendre l'argumentaire de Langlois. Bien que la rivière Richelieu soit une rivière importante, elle est presque invisible pour ceux qui vivent au sud de la frontière.

Imaginez que le lac Champlain est une immense baignoire qui s'étend sur 120 milles, de West Haven jusqu'à Alburgh, et contenant 6,8 milliards de gallons d'eau. Un seul tuyeau d'évacuation, la rivière Richelieu, part du lac à sa pointe au nord, près de Rouses Point, dans New York. À 24 milles de là, plus au nord, la rivière Richelieu coule par dessus les bas-fonds de Saint-Jean, un fond rocheux qui agit comme un barrage naturel qui retient l'eau. Durant les années où la neige et-ou la pluie sont abondantes, l'eau ne peut pas s'échapper par le Richelieu aussi rapidement qu'elle arrive par des douzaines de rivières plus au sud. Le niveau de l'eau dans le lac monte à ces moments-là.

Jusqu'à une date avancée du 19e siècle, le lac Champlain et la rivière Richelieu jouait un rôle important dans le transport des marchandises en direction de Montréal (NDLR: je crois qu'il y avait autant, sinon plus de marchandises en direction des É.-U., comme le papier journal!). Les bateaux ne pouvaient pas franchir les rapides, et Saint-Jean devint un point de transition où la marchandise était transférée sur des wagons pour terminer le périple par rail.
Photo: Glenn Russell, Free Press
Le Canal de Chambly le long de la rivière Richelieu à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec, a été construit durant les années 1800 pour le transport des marchandises par barges entre le lac Champlain et Montréal. Aujourd'hui, le canal long de 12 milles est utilisé par plus de 2,500 navires de plaisance annuellement. Le canal avait été élargi au début des années 1970, ce qui a réduit le débit de la rivière et fait monté les niveaux de crues de quelques pouces.

La début de la construction du Canal de Chambly, long de 12 milles, a commencé en 1843 pour permettre aux bateaux de franchir les rapides. Le canal a été creusé le long de la rive ouest, séparé de la rivière par une digue étroite. Vers 1970, le canal a été élargi en déplaçant la digue, qui est maintenant un parc linéaire occupé par les cyclistes et les marcheurs en cette journée tempérée du printemps, plus loin, empiétant sur la rivière et donc réduisant la largeur naturelle de la rivière. Ces travaux ont donc nuit à l'évacuation rapide qui sort du lac Champlain.

Dans une étude scientifique sortie en 1978 écrite par Stockton Barnett, un géologue de New York, on conclut que l'élargissement du canal aurait levé le niveau de l'eau de 8n pouces à Saint-Jean et 6 pouces dans le lac Champlain durant les crues printanières. (Des études faites par des agences canadiennes en 1979 ont calculé un impact moindre, soit de 3 à 4 pouces dans le lac Champlain). "L'étranglement de la rivière en 1976 a causé environ 31% des dommages de cette année-là, ce qui met en lumière l'importance des changements apportés." écrivait alors Barnett.

Une soupape contre les inondations?

Guy Langlois et Buzz Hoerr contemplent le Canal de Chambly, la semaine dernière, fermé et vidé de son eau. Une solution pour contrer les indondations leur semble bien évidente: ouvrir les portes du canal au printemps pour aider à vider le lac Champlain. "Oui, c'est ce que nous aimerions qu'ils fassent." dit Langlois. "Si nous utilisons le canal pendant 6 semaines, nous pouvons contrôler les inondations pendant 3 mois." dit-il, en se rappelant l'une des nombreuses études qu'il a trouvé durant ses 30 années de recherches sur les niveaux de l'eau et les droits des riverains.
Photo: Glenn Russell, Free Press

Toutefois, la question n'est pas aussi simple que d'ouvrir les sas des écluses, dit François Ferrer, le gérant en chef des canaux de Parcs Canada au Québec. Le canal n'a pas été conçu pour agir comme déversoir des inondations, et les portes des écluses sont construites de façon qu'elles ne peuvent pas rester ouvertes, dit-il. (NDLR: parce qu'elles se referment avec le courant). Ferrer dit qu'il ne connaît pas les études des années 1970, dont celle de Barnett qui arrivait à la conclusion que le canal devrait être modifié pour permettre d'atténuer les effets des inondations.

Barnett écrivait en 1978: "L'aggravation des inondations causée par l'élargissement du Canal de Chambly peut être facilement éliminé." Il mentionne un concept imaginé par le Vermont Water Resources Department de 1975 pour ajouter un déversoir de diversion des eaux de crues dans la partie en amont du canal pour transporter l'eau autour des rapides de Saint-Jean qui pourraient faire descendre le niveau de l'eau de près d'un pied. Le coût en dollars de 1978 était de $1 à $2 millions, ce qui représente un rapport avantageux de 5 pour 1, écrit Barnett.

'Dix-huit pouces d'eau dans mon salon'

Denis Dupuis vit tout près de Langlois sur la rivière Richelieu et a une autre idée. Dupuis a entamé un procès en cour provinciale pour enclencher un recours collectif pour tous les propriétaires et commerces dont la propriété a été endommagée par l'inondation de 2011. "M. Dupuis a un rapport d'arpenteur qui affirme que seulement une toute petite partie de son terrain est dans la zone inondable de 100 ans; pourtant, il avait 18 pouces d'eau dans son salon." dit Gilles Gareau, son avocat. "Il ne pouvait pas être dans sa maison pendant 8 mois." Le recours collectif de Dupuis demande une compensation financière du gouvernement qui, selon lui, n'a pas fait les travaux d'un projet qui date de 1937 qui avait été approuvé par la IJC et qui devait abaisser le niveau et la fréquence des crues du printemps. "Il y a eu une loi votée en 1937 pour creuser une tranchée dans la rivière. Cela n'a jamais été fait." dit Gareau. Le procès demande aussi à la cour d'exiger du gouvernement que les travaux aillent de l'avant.

En 1981, la IJC a encore songé à faire de la prévention d'inondation sur la rivière Richelieu et encore une fois est venu à la conclusion qu'excaver une tranchée profonde, 700 pieds de large par 8,000 pieds de long, dans les rapides réduirait les niveaux d'inondations de 1 ou 2 pieds lors des crues. Des barrières installées dans le fond de la tranchée seraient fermées ou ouvertes tout comme un barrage afin de régulariser le niveau de l'eau dans la rivière et le lac Champlain. Tandis que la IJC considérait que cette structure à barrières préviendrait certains dommages dus à des inondations et était techniquement réalisable, il n'a voulu approuver ou refuser le projet, raisonnant que ces décisions devraient être prises par les gouvernements du Canada et des États-Unis.

Le rapport de la commission a été suivi par plusieurs années où il y a eu moins d'inondations, et ainsi les pressions pour qu'on contrôle les eaux. La question de changer le canal ou l'excavation de la rivière est passée aux oubliettes.

'Pas question d'un barrage'

Au Vermont, on est très sceptique et on n'entrevoit pas voir les solutions proposées en 1937 et 1981 revenir sur le tapis. "On ne porte pas trop d'attention au problème Champlain-Richelieu" dit Paul Madden, le directeur exécutif du groupe Friends of Northern Lake Champlain, dans un courriel envoyé la semaine dernière. "Construire un barrage sur le lac n'a pas de sens pour plusieurs raisons: économique, environnementale, récréo-touristique. Vous pourriez même ajouter spirituelle." écrit-il.

Par contre, le commissaire du Environmental Conservation David Mears dit que l'opinion au Québec est probablement très différente. "Une question qui retient l'attention est, est-ce que l'on devrait faire quelque chose pour maîtriser les inondations de la rivière Richelieu." dit-il. Il remarque de dans l'étude de la IJC, si on lui donne le feu vert, se pencherait sur beaucoup plus de questions problématiques, dont les causes et les impacts des inondations de 2011, les règlements qui regardent les plaines inondables et un besoin possible d'une cartographie en temps réel pour prédire le potentiel inondé. "Je suis intéressé à comprendre mieux ce qui s'est passé l'an passé." dit Mears. "Quels étaient les facteurs qui ont contribué aux inondations? Était-ce la fonte des neiges abondantes ajoutées aux sols saturés et aux pluies printanières, ou est-ce que d'autres enjeux se sont ajoutés au cocktail, comme les changements climatiques? Y a-t-il eu des changements le long de la rivière Richelieu qui auraient pu augmenter les risques d'inondations? Tout le monde a sa théorie préférée sur le niveau de l'eau du lac. Moi, je devine que c'est une question complexe avec plusieurs facettes." continue-t-il. "J'aimerais bien que des scientifiques étudient sérieusement ce problème avant que l'on décide d'une politique dans une direction comme de l'autre."
Photo: Glenn Russell, Free Press
Janet Gibbons inspecte le muret entre le lac Champlain et sa maison sur North Avenue Extension dans la ville de Burlington, le 19 avril 2012. Le muret a dû être reconstruit et renforcé après la crue du printemps de l'an passé.
4 pouces de répit

Tandis que les états et les nations cheminent lentement avec leurs études sur les inondations, les propriétaires riverains au Vermont n'attendent pas. Tout le long de la rive, ils reconstruisent, rendent plus solide et parfois augmentent la hauteur des murets pour protéger leur propriété.

"Mon camp sur la plage est mon endroit préféré au monde." disait Paul Sisson de Burlington la semaine dernière, en parlant de son camp d'été à Starr Farm Beach. D'autres résidents accordent tout autant de valeur à leurs maisons d'été: le groupe de propriétaires The Starr Farm Beach Camp Owners Association a dépensé plus de $300,000 pour réparer et renforcir sa plage à l'ouest. "Le contracteur utilise de la grosse pierre, des roches aussi grosses que 4' par 4' par 3', afin de refaire le muret." dit Sisson. Le muret est construit à un niveau qui est 104 pieds au-dessus du niveau de la mer, selon lui, presque 1 pied plus haut que niveau d'eau record enregistré l'an passé.

À un mille plus au nord, des résidents permanents sur les rives du lac Champlain près de l'embouchure de la rivière Winooski ont aussi ajouté des tonnes de roche sur leur partie plate de la rive.

"J'avais 3 pompes qui marchaient dans mon sous-sol l'année passé." se rappelle Janet Gibbons en regardant la surface du lac. "Tout ceci était parti." dit-elle, en indiquant d'un geste une grande partie de la pelouse derrière le muret.

À Colchester, Buzz Hoerr, un membre du Lake Champlain Basin Program Steering Committee, se prépare à dépenser $9,000 pour restaurer sa partie de rive et son patio sur Broadlake Road. Lui et sa famille ont passé plusieurs semaines au printemps passé à ramer pour rejoindre leur maison qui était perchée sur une colline entourée d'eaux de crue. Il ne cesse de penser aux travaux des années 1970 qui ont élargi le Canal de Chambly et qui auraient levé la hauteur de l'eau des crues du lac Champlain de 4 à 6 pouces. Même si les changements au canal ne baisseraient le niveau de l'eau des inondations que de peu, cela vaudrait la peine pour ceux qui vivent le long de la rivière et autour du lac, selon Hoerr. "Si vous m'auriez dit l'an passé que j'aurais 4 pouces de moins, dit-il, j'aurais dit oui tout de suite."
Photo: Glenn Russell, Free Press

Inondations sur le lac

Le niveau de l'eau sur les rives de Burlington était au-dessus du niveau de la mer vendredi, moins haut que le niveau du 20 avril l'an passé. Le lac atteint le niveau d'inondation quand l'eau atteint le 100 pieds au-dessus du niveau de la mer, selon le National Weather Service.

Voici les indications du guide du service de météo sur les niveaux d'inondation et les impacts sur le lac:

- À 100 pieds au-dessus du niveau de la mer: l'eau commence à pénétrer sur les propriétés riveraines et menacer les routes les plus basses et les quais. L'action des vagues peut empirer les effets des inonations sur les côtes exposées au vent.

- À 101 pieds: les inondations sont sérieuses, l'érosion provoquée par l'action des vagues sur les côtes exposées au vent devient un problème. S'il y a de la glace sur le lac, il peut y avoir des dommages sur les structures.

-À 102 pieds: des inondations sévères sont à prévoir, avec des eaux qui envahissent les propriétés riveraines et obligent la fermeture de routes les plus basses.

Jusqu'à 2011, le niveau de l'eau le plus élevé à la station de Burlington était de 101,86 pieds le 27 avril en 1993. En 2011, la station de Burlington a enregistré 103,2 pieds le 6 mai.

Le niveau le plus bas jamais enregistré à Burlington était 92,6 pieds le 4 décembre 1908.
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"Lake Champlain floods of 2011 renew interest in flood control

Guy Langlois, who owns a marina on the Richelieu River in St. Jean-sur-Richelieu, Quebec, believes the Canadian government bears some responsibility for flood damage along the river in 2011 because it narrowed the river channel in the early 1970s when the Chambly Canal was widened.

Saint–Jean-Sur-Richelieu, Quebec

Record-high water one year ago has renewed a question that has vexed two states, a province and two national governments off and on for 100 years: Should spring floods on Lake Champlain and its outlet, the Richelieu River in Quebec, be prevented — or at least reduced — by regulating the flow of water in the Richelieu?

The discussion, still in its earliest stages, includes a lawsuit by Quebec residents seeking to have the Richelieu dredged to handle more water, thus reducing upstream flood levels in the river and Lake Champlain. It also includes a proposal by the federal governments of Canada and the United States to study solutions that could include a flood-control dam.

The damaging floods of 2011 also have drawn attention to a little-known or long-forgotten fact: Lake Champlain floodwaters rise three inches to half a foot higher than they would naturally because humans narrowed the channel of the Richelieu at a pinch point in the early 1970s.

Renewed discussion this spring of flood control on the lake comes with a certain irony, as water levels on Lake Champlain and in the Richelieu are near an all-time spring low.

Nevertheless, floods are expected to return in future years, and the stakes are high.

Lake Champlain rose to its highest recorded level, 103.2 feet above sea level, on May 6, 2011. High water lasted into mid-June, destroying 24 Vermont homes and damaging another 419. The Federal Emergency Management Agency paid $1.8 million to individuals and $8.6 million to cities, towns and the state to help cover damage to roads, bridges, culverts and other infrastructure.

Flooding along the Richelieu had even more devastating effects, damaging 3,000 houses in 20 communities, forcing more than 1,000 people from their homes and costing governments at least $22.3 million.

Vermont Gov. Peter Shumlin and Quebec Premier Jean Charest took the flooding so seriously they launched their own task force to consider ways to reduce future damage.


At their urging, the U.S. State Department and the Canadian Ministry of Foreign Affairs in March asked the International Joint Commission to plan a flood mitigation study, including a cost-benefit analysis of “both structural and non-structural solutions” to spring floods. The IJC, as it is called, is a six-member U.S-Canadian board that mediates boundary water issues between the two countries.

If the commission launches the study, as is expected, it could re-ignite the fiery debate that raged in the 1970s regarding Canadian proposals to build a Richelieu flood-control dam.

The idea was popular in Canada, where several years of spring floods had damaged farmland and riverside homes, but was opposed in Vermont and New York over concerns about environmental effects on the lake’s wetlands.

Peter Paine, 76, whose family owns three miles of Lake Champlain shoreline in Willsboro, N.Y., said last week he is not surprised at the renewed interest in flood control. He was active in the 1970s debate as a founder of the Burlington-based Lake Champlain Committee. “Every time there is a period of high water, people get excited and say ‘Let’s build a dam at St. Jean,’” Paine said. “Part of the problem is that in low-water years an awful lot of people have built in places they shouldn’t. Flooding is a natural phenomenon, and people who build close to the lake are taking some risks and ought to know better,” he said.

Guy Langlois stood last week on the banks of the Chambly Canal looking across the thousand-foot-wide Richelieu River. Langlois was giving a tour to Buzz Hoerr, a Colchester lakeshore resident who sits on the steering committee of the Lake Champlain Basin Program.

The rate at which Lake Champlain drains during floods is controlled by an area of rocky shoals in the Richelieu River at St. Jean, Quebec. The shoals, referred to as the "high bottom" in Quebec, act as a natural dam. This picture provided by marina own Guy Langlois shows the shoals at low water. The Canadian government has proposed in the past to excavate a wide trench through the shoals so the river can carry more water.

This place — where rock shoals are hidden just below the wavelets — could be called the plug in Lake Champlain’s drainpipe.

A few miles upstream, a landscaping crew was finishing $9,000 worth of work to restore the grounds around Langlois’ riverside home. Last year’s floodwaters ripped out his grass and gardens, though his home escaped the damage many of his neighbors suffered. His small marina business sits on the other side of the river. It, too, suffered damage in the 2011 flood.

Hoerr could sympathize. The flood badly damaged his stretch of shoreline miles away on Lake Champlain.

Langlois, 67, a compact man who manages to look dapper in faded blue jeans, is one of those convinced that the widening of the Chambly Canal in the early 1970s (the late 1960s, he believes) worsens the natural springtime floods on the river — and something ought to be done about it. “You can see from the reports, starting in 1969 the water started getting higher and higher,” he said. “Before that, the water would come to 100 feet, but after the canal was widened the water would come to 101.5 feet. “After 40 years this should be stopped,” he said with emotion. “There has been $50 million in damages to property over that time. The government doesn’t want to do anything, because that would admit they made a mistake.”

‘River constriction caused damage’

Even long-time Vermonters might need a geography primer to understand Langlois’ argument. Although the Richelieu is a major river, it is nearly invisible to those who live south of the border.

Think of Lake Champlain as a large bathtub, stretching 120 miles from West Haven to Alburgh and holding 6.8 trillion gallons of water. A single narrow drainpipe, the Richelieu River, leaves the lake at its northern end near Rouses Point, N.Y. Twenty-four miles north of the border the Richelieu ripples over the St. Jean shoals, a rocky underwater outcropping that acts as a natural dam restricting the flow of water. In years of heavy snowmelt and rains, water cannot drain out of the Richelieu as quickly as it is poured into the lake from a dozen rivers. Water levels in the lake rise higher and higher.

Well into the 19th century, Lake Champlain and the Richelieu were a major transportation highway for goods traveling north to Montreal (Personal note: I would say as much goods would be going southward!). Boats could not pass the rapids, and St. Jean grew as a transit point where cargo was offloaded to railroad cars.

PHOTO DU CANAL: The Chambly Canal along the Richelieu River in St. Jean, Quebec, was constructed in the 1800s to carry commercial barge traffic from Lake Champlain to Montreal. Today, the 12-mile-long canal is used by about 2,500 pleasure boats each year. The canal was widened in the early 1970s, constricting the river's flow and raising flood levels several inches.

The 12-mile Chambly Canal was begun in 1843 to allow boats to bypass the rapids. The canal was excavated along the western shore, separated from the river by a narrow berm. Sometime around 1970, the canal was widened, by moving the berm — now a linear park busy with cyclists and walkers on a warm spring day — farther out into the river, thus narrowing the river channel. The work further constricted the flow of water out of Lake Champlain.

In 1978, a study by New York geologist Stockton Barnett concluded that widening the canal raises water levels 8 inches at St. Jean and 6 inches in Lake Champlain during spring floods. (Studies by Canadian agencies in 1979 calculated a smaller impact, 3 to 4 inches in Lake Champlain.) “River constriction in 1976 caused about 31 percent of that year’s total damage, underscoring the significance of the changes,” Barnett wrote.

A flood relief valve?

Guy Langlois and Buzz Hoerr regarded the Chambly Canal one day last week, closed and empty of water. A potential avenue to flood relief seemed obvious to them: Open the canal doors in the spring to help draw down Lake Champlain. “Yes, that’s what we want them to do,” Langlois said. “If we use the canal for six weeks we can control floods for three months,” he said, citing one of the many studies he has found in 30 years of researching water levels and shoreline owners’ rights.

However, the matter is not as easy as simply opening the lock doors, said Francois Ferrer, Parks Canada’s senior manager of Quebec’s historic canals. The canal was not designed to act as a sluiceway for floodwaters, and the lock doors are constructed in such a way that they cannot be left open, he said. Ferrer said he was unfamiliar with studies in the 1970s, including Barnett’s, that concluded the canal could be modified to provide flood relief.

Barnett wrote in 1978: “The aggravation to flooding caused by the widening of the Chambly Canal can be readily eliminated.” He cited a design by the Vermont Water Resources Department in 1975 to add a flood diversion sluiceway in the upper canal to carry water around the St. Jean rapids and reduce flood levels by up to a foot. The cost, in 1978 dollars, was $1 million to $2 million, with a cost-benefit of 5-to-1, Barnett wrote.

‘18 inches of water in his living room’

Denis Dupuis, who lives a short distance from Langlois on the Richelieu, has a different idea. Dupuis has filed papers in provincial court seeking to start a class-action lawsuit on behalf of all the homeowners and businesses whose property was damaged in the 2011 flood. “Mr. Dupuis has a surveyor’s report that only a little part of his property is within the 100-year flood zone — but he had 18 inches of water in his living room,” his lawyer, Gilles Gareau, said last week. “He was out of his house for eight months.” Dupuis’ lawsuit seeks financial compensation from the government, on grounds it failed to carry out a 1937 plan, approved by the International Joint Commission, to reduce the level and likelihood of spring foods. “There was a law voted in 1937 to dig a trench in the river. It was never carried out,” Gareau said. The lawsuit also asks the court to require the government to carry out the work.

In 1981, the IJC once again considered flood prevention on the Richelieu and once again concluded that excavating a deep channel — 700 feet wide and 8,000 feet long — through the rapids could reduce flood levels by one to two feet at high water.
Gates installed in the bottom of the trench would be opened and closed like a dam, to regulate the water level in the river and Lake Champlain. While the IJC found this “gated structure” would prevent some flood damage and was technically feasible — it declined to rule on its desirability on grounds those decisions should be left to the governments of Canada and the United States.

The commission’s report was followed by a number of years in which spring floods declined — and so did pressure for flood control. The matter of alterations to the canal and/or excavation of the river shoals faded.

‘A dam is a non-starter’

In Vermont, there is considerable skepticism that any joint U.S.-Canadian investigation of flooding problems will return to the solutions proposed in 1937 and 1981. “We aren’t paying too much attention to the Champlain/Richelieu problem,” Paul Madden, executive director of the Friends of Northern Lake Champlain, wrote in an email last week. “Putting a dam on the lake is a non-starter for many reasons — economic, environmental, recreational. You could probably even include spiritual,” he wrote.

On the other hand, Environmental Conservation Commissioner David Mears said the sentiment in Quebec might be quite different. “One issue focused on in Quebec is, should something be done about flood control on the Richelieu,” he said. He noted that the IJC’s study, if approved, would look at a much wider range of issues. They include the causes and impacts of the 2011 floods, the adequacy of floodplain regulations and possible need for real-time flood mapping to predict flooding potential. “I’m interested in a better understanding of what happened last year,” Mears said. “What were the contributing factors? Was it the confluence of high snowmelt, saturated soils and spring rains, or are there other trends across the landscape? Is it climate change? Are there changes along the Richelieu that have increased flooding? “Everybody’s got a theory about lake levels. My guess is, it is a complex, multi-faceted issue,” he continued. “I’d like to have the scientists really look at this before we head off in one policy direction or another.”

PHOTO: Janet Gibbons surveys the seawall between Lake Champlain and her house on North Avenue Extension in Burlington on Thursday, April 19, 2012. The wall had to be rebuilt and fortified after last year's spring flooding

4 inches of relief’

As state, national and international bodies inch forward with flood studies, lakeshore property owners in Vermont are not waiting. Up and down the shoreline, they are rebuilding, reinforcing and sometimes raising the height of seawalls to protect their property.

“My camp at the beach is my favorite place in the world,” Paul Sisson of Burlington said last week of his summer cottage at Starr Farm Beach. Other cottagers place a similar value on their summer homes: The Starr Farm Beach Camp Owners Association has committed more than $300,000 to restoring and armoring its west-facing shore. “The contractor is using large stone — and I mean pieces as large as four feet by four feet by three feet — to build a seawall,” Sisson said. The armoring is being built to a level of 104 feet above sea level, he added, nearly a foot higher than the record water level last spring.

A mile north, year-round residents on the Lake Champlain shore near the mouth of the Winooski River also have added tons of rock to their flat stretch of shoreline.

“I had three pumps going in my basement last year,” Janet Gibbons recalled one evening last week as she looked out over the lake. “This was all gone,” she said, gesturing at a wide swath of lawn behind the seawall.

In Colchester, Buzz Hoerr, the Lake Champlain Basin Program Steering Committee member, is preparing to spend $9,000 to restore his shoreline and patio on Broadlake Road. He and his family spent several weeks last spring rowing to their home, which was perched on a knoll surrounded by floodwaters. He keeps thinking about the way the Chambly Canal was widened in the 1970s, and how that raised the flood level four to six inches far away on Lake Champlain. Even if alterations to the canal would lower flood levels only slightly, that would be worth it to those who live along the river and the lake, Hoerr said.
“If you told me last year I could have had 4 inches of relief,” he said, “I would have said yes in a heartbeat.”

Flooding on the lake

The water level on the Burlington waterfront was above sea level on Friday — lower than its mark on April 20 one year ago. The lake hits flood stage when the water reaches 100 feet above sea level, according to the National Weather Service.

Here is the weather service guide to flood stages and impacts on the lake:

• At 100 feet above sea level: Water begins to enter some lakefront properties and to threaten low-lying roads, piers and docks. Wave action can compound flooding on windward-facing shorelines.

• At 101 feet: Flooding becomes serious, and wave erosion on windward shores becomes a problem. If lake ice is present, structural damage can occur.

• At 102 feet: Severe flooding occurs, with widespread inundation of lakeside property and closure of low-lying roads.

Until 2011, the highest recorded level at the Burlington Burlington was 101.86 feet on April 27, 1993. In 2011, the gage in Burlington recorded 103.2 feet on May 6.

The lowest lake level ever measured in Burlington was 92.6 feet Dec. 4, 1908."

Article written by Candace Page published here: http://www.burlingtonfreepress.com/interactive/article/20120422/NEWS02/304220002/Lake-Champlain-floods-of-2011-renew-interest-in-flood-control

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