Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Thursday, May 10, 2012

Gaz de schiste - Ode pour un pêcheur en colère

Je me pratique au lancer à la mouche dans un tributaire du réservoir Sacandaga, dans l'état de New York
En haut, au nord, où la Susquehanna prend le l'ampleur
Et les pipelines vont vers le sud pleins de gaz où elle coule
Et le chevreuil se fait plus rare, surtout les femelles
Dans le pays du pêcheur en colère.
Tapi dans les montagnes sans fin, on dit
Que si vous cherchez bien, même aujourd'hui
Vous pouvez toujours trouver sa piste, une branche brisée
Laissée par le pêcheur qui ne pouvait, ne pouvait pas rester.
Où était le pêcheur, où pourrait-il être?
Et pourquoi était-il en colère? Pourquoi a-t-il fuit?
Du pays nordique où la Susquehanna coule?
Le vieux frackeur demeure toujours là.
Demandez-lui. Il le sait, lui.
Vous ne verrez pas le frackeur.
Il n'est pas très grand.
Il se cache tout en haut dans sa tour de forage.
Il s'y refuge tout là-haut comme une corneille
Et réchauffe ses bas bruns et évite la neige
En se servant du gaz qu'il a extrait sous lui.
Allez lui demander, je vous dit, demandez-lui aujourd'hui.
Il vous le dira, je vous le dit, si vous êtes prêts à le payer.
Pourquoi le pêcheur était fâché et est parti si loin.
Cela a tout commencé il y a très très longtemps...
Dans le temps que la rivière était propre
Et l'achigan n'avait pas de lésions, sa vue était encore perçante
Et les arbres poussaient dru, les créatures sauvages à l'aise
C'est le jour qu'il est arrivé et monté sa tente.
C'était une région sauvage intacte, il a commencé à creuser
Avec des machines plus géantes que géantes
En coupant des chemins au travers des arbres
Les couchants à plat
Il se foutait bien de ce genre d'habitat.
Soudainement, avec le bruit d'une lancée de la ligne
Et une mouche brune qui filait tout droit,
Le pêcheur était là avec tous ses hameçons
Il marcha sur le site de forage, il frappa à la porte.
Et il demanda au foreur de ne plus forer là.
"Je parle pour le poisson" dit le pêcheur
"Que vous semblez polluer autant que vous voulez
L'achigan souffre de plaies, les serpents n'ont plus de gîte
Vous les avez tout écrasés avec vos camions couverts de chrome
Et le chevreuil n'a plus de pâturage pour se nourrir."
"Idiot" dit le frackeur, "cesse de chialer, arrête de te plaindre."
Et il continua de creuser et déverser.
La rivière se recouvra d'un voile, les ruisseaux ont lentement trépassés
L'achigan ne pouvait plus frayer, ses organes ratatinés.
Les écureuils et les suisses, le chevreuil et l'escargot
Les aigles, les salamandres et les quelques lapins
Ils ont tous fuit la région, cherchant leur nourriture.
Tandis que le frackeur forait là, tout gourmand et brutal.
Tandis que le pêcheur fulminait, le frackeur empochait
Jusqu'à ce que le gaz, et son portefeuille se soient taris.
À ce moment-là, et seulement à ce moment-là, il comprit son erreur
en foulant le sol à côté d'un serpent empoisonné et en décomposition
et enfin alla voir le pêcheur qui était rouge au visage.
"Vois ce que j'ai fait à ce merveilleux endroit!
Je l'ai transformé en dépotoir de déchets!"
Le pêcheur, lui, partit, il a tout simplement disparu
Laissant le frackeur tout seul, frottant sa barbe
Quand il eut une pensée à la fois ironique et bizarre:
Tout le monde, pensa-t-il, aimait le gaz venu des fracturations
On le brûlait pour se chauffer, pour préparer l'achigan pour le repas
On était prêt à le payer et le rendre très riche
Tandis qu'il leur forait encore plus de gaz, sans problèmes
Et ils étaient tous aveugles au plus gros problème si évident.
Tout le monde, c'est-à-dire, excepté cet homme avec ses hameçons
Celui qui l'a dévisagé avec tant de reproches
Le pêcheur à la mouche était le seul qui a tenté de lui tenir tête
Qui prit la défense des poissons, la défense du pays.
Si seulement il y en avait davantage qui se regroupaient...
Les amateurs de chasse sportive, les pêcheurs, les chasseurs, les trappeurs
Les campeurs, les fermiers, les amateurs de balade à cheval
Tous unis, d'une seule voix.
Et vous, cher lecteur, pensez-vous faire le bon choix?
Alors joignez-vous à la cause, sauvez nos paysages sauvages de la Vallée
Avant que nos trésors naturels soient à jamais silencieux!

Signé: John Zaktansky
(NDLR: un pêcheur sportif à la mouche porte le nom d'"angler" en anglais)
Ode to the angered angler

Up in the north where the Susquehanna grows
And the pipelines follow south where it flows
And the deer herd dwindles -- especially the does
Is the land of the angered angler.
Deep in the endless mountains, they say
If you look close enough, still to this day
You can still see the footprints, the forked laurel branch
Left by the angler, who could not, would not stay.
Where was the angler -- where could he be?
And why was he angry? Why did he flee?
From up in the north where the Susquehanna flows?
The old fracker still lives here.
Ask him. He knows.
You won't see the fracker.
He's not very big.
He hides in the crown block on top of his rig.
He lurks in that crown block, as high as a crow
And warms his brown socks while dodging the snow
Using the gas that he pilfered from way down below.
Go ask him, I tell you, go ask him today.
He'll tell you, he will, if you're willing to pay.
Why the angler was angered and went far away.
It all started way back, such a long, long time back …
Way back in the day when the river was clean
And the bass had no lesions, their eyesight still keen
And the trees were all dense, the critters content
That's the day he arrived and set up his tent.
In that pristine wilderness, he started to dig
Using equipment bigger than big
And plowed through the trees,
Knocked them all flat
He could have cared less for such habitat.
Suddenly, with the sound of a cast
And a zinging brown fly that flew right on past,
The angler was there with barbed hooks galore
He walked to the rig, he knocked on the door.
And he demanded the fracker drill there no more.
"I," said the angler, "speak for the fish
Which you seem to pollute as much as you wish
The bass are all splotchy, the snakes have no home
You ran them all over with trucks caked with chrome
And the deer have less room to graze and to roam."
"You fool," said the fracker, "stop griping -- stop grumping."
And on he continued with digging and dumping.
The river glazed over, the creeks slowly died
The bass couldn't breed, their organs all fried.
The squirrels and the chipmunks, the deer and the snails
The eagles, the salamanders and a few cottontails
They all fled the land, looking for food.
While the fracker drilled there, all greedy and rude.
As the angler got angry, the fracker cashed in
Until all the gas, and his wallet, got thin.
And then, only then, did he see his mistake
As he walked past a poisoned and decaying snake
And faced the angler, who was red in the face.
"Look what I've done to this wonderful place!
I've turned it into a home of great waste!"
The angler, he left -- he just disappeared
Leaving the fracker alone, stroking his beard
When he realized something both ironic and weird:
Everyone, he thought, loved the fracked gas
They used it for heating, for cooking their bass
They shelled out their money, they made him mad rich
And he drilled them more gas, all without hitch
And they all were blind to the one glaring glitch.
Everyone, that is, but that guy with the hooks
The one who gave him such not-so-nice looks
The angler was the one who tried taking a stand
Who stood for the fish, who stood for the land.
If only there were more who together would band …
The sportsmen, the anglers, the hunters, the trappers
The campers, the farmers, the trail-bound horsebackers
All of them united, all with one voice.
Do you, faithful reader, plan to make the right choice?
Then join in the cause, save the Valley's outdoors
Before our natural treasures are heard from no more!

by John Zaktansky

Link: http://m.dailyitem.com/dailyitem/db_264870/contentdetail.htm?contentguid=JmghdNAv&full=true#display

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