Photo: Nikola Nikolovski/iStockphoto
N'importe qui qui a des yeux pour voir peut constater par lui-même qu'un champs de mono-culture de maïs-grain génétiquement modifié est un désert déguisé. À part la plante meurtrière, rien d'autre n'y vit. Pourquoi? parce que le milieu est stérilisé par tous les épandages qu'on y fait, en plus de la plante qui contient des armes meurtrières à même ses gènes.
Se tirer dans le pieds? Plutôt s'empoisonner à petit feu via son estomac!
Voici une traduction libre d'un exercice qui illustre bien mes propos:
Des épis de maïs partout, mais rien d'autre, pas même une abeille
article signé par Robert Krulwich
Commençons par un champs de maïs, disons un champs en Iowa, et l'été est déjà avancé. Il fait beau. Le blé d'Inde se tient bien droit et haut dans le champs. L'air danse sous le soleil. Il n'y manque qu'une seule chose, une chose importante...
...une chose importante et vaste, mais je ne vous dirais pas quoi, pas tout de suite.
À la place, prenons un petit détour. Nous reviendrons à notre champs de maïs bientôt, mais pour rendre la chose un peu plus intéressante, je vous emmène à l'autre bout de la planète, dans un parc public près de la capitale Cape Town, en Afrique du Sud, où vous remarquerez un cube fait en métal là dans la pelouse.
Photo: David Liittschwager
Ce cube a été mis là par David Liittschwager, un photographe professionnel, qui a passé plusieurs années à voyager de par le monde, déposant ses cadres de métal d'un pied cube dans des jardins, des ruisseaux, des parcs, des forêts, des océans, et ensuite prend en photo tout ce qui s'y trouvait à l'intérieur. Les insectes, les poissons, les araignées, les vers, les oiseaux, tout ce qui était assez gros pour être visible à l'oeil nu et qu'il pouvait photographier. Voici ce qu'il a trouvé dans son cube à Cape Town après 24 heures:
Photo: David Liittschwager
Il y avait 30 espèces végétales dans ce petit cube d'un pied cube, et environ 70 espèces d'insectes. Et ce qui est encore plus remarquable, comme disait ce chercheur dans un reportage du quotidien The Guardian en Angleterre: "Si nous ramassions ce cube et marchions 10 pieds plus loin, nous obtiendrions jusqu'à 50% de plantes différentes différentes dans celui-là. Si nous montions une côte, on pourrait même y constater que les espèces sont complètement différentes." Les populations ont changé radicalement à quelques pas de là, et cela n'inclus pas les champignons microscopiques, les microbes et les créatures minuscules que Liittschwater et son équipe ne pouvaient pas voir.
Voici un autre exemple: voici un cube placé à 100 pieds dans les airs, au niveau des branches les plus élevées d'un certain arbre figuier à Costa Rica. Nous sommes très en hauteur ici, surplombant une vallée.
Photo: David Liittschwager
Que voyons-nous? Plus de 150 plantes et animaux qui y vivent ou y circulent dans ce seul pied cube dans un arbre: des oiseaux, des insectes, des mouches, des papillons, et encore toutes sortes d'insectes...
Photo: David Liittschwager
Dans l'introduction du livre de David Liittschwager, E.O. Wilson, un biologiste de Harvard, dit que c'est habituellement des animaux de grande taille qui attirent notre attention. Mais si on s'agenouille et prenons le temps d'examiner une petite parcelle du terrain en avant de nous, "doucement, les plus petits habitants, beaucoup plus nombreux, commencent à attirer notre attention beaucoup plus que les plus gros."
Il y a les créatures qui génèrent et aèrent le sol, qui pollinisent, qui nous débarrassent des déchets. Et il y en a beaucoup. Beaucoup.
Revenons au champ de maïs.
Maintenant, revenons au champ agricole dans l'Iowa, où mon collègue de NPR (NDLR:radio et télévision publique aux É.-U.), animateur et écrivain scientifique Craig Childs, a décidé de s'y aventurer. Comme il le dit bien dans son dernier livre, il a demandé l'aide de son ami Angus, et ensembles, ils y ont passé 2 nuits et 3 jours: disons une longue fin de semaine. Ils étaient au plein milieu d'une ferme de 600 acres dans Grundy County. Ils prévoyaient s'installer parmi les plants de blé d'Inde (on estime qu'il y en a environ 3 trillions - mille milliards - en Iowa) pour y observer ce qui vivait là, à part le maïs. En d'autres mots, un recensement à la façon de Liittschwager.
Les champs de maïs, par contre, ne sont pas comme des parcs nationaux ou des forêts vierges. Les agriculteurs qui cultivent le maïs-grain n'ont d'yeux que pour le blé d'Inde. Tout ce qui peut manger le maïs, endommager le maïs, nuire au maïs, est tué sans pitié. Le maïs lui-même est génétiquement modifié pour combattre les insectes nuisibles. Le sol lui-même est arrosé. Les plants de maïs eux-mêmes sont arrosés. Comme David, Craig se demandait bien ce qu'il trouverait là.
La réponse était surprenante. Il n'y trouva presque rien. "J'ai écouté et j'entendais rien: pas d'oiseaux, pas d'insectes."
Il n'y avait pas d'abeilles. L'air, le sol, tout semblait vide. Il trouva une seule fourmis si petite qu'il ne pouvait pas l'épingler sur sa feuille de spécimens. Un peu plus tard, en se déplaçant dans une autre rangée de plants, il trouva un champignon de la taille d'un pépin de pomme (semblable à celui dans la photo ci-bas). Plus tard, il observa une araignée qui mangeait un insecte volant (seulement un). Une seule mite rouge de la taille d'une poussière courait sur la terre stérile. Il y avait quelques sauterelles. C'est tout. Bien qu'il ait cherché et cherché à genoux, il ne trouva rien d'autre.
"C'était comme être sur une autre planète." dit-il. Un monde vidé de sa vie.
Photo: NPR
Pourtant, il y a 100 ans de cela, ces mêmes champs, ces prairies, étaient l'habitat de 300 essences de plantes, 60 espèces de mammifères, 300 espèces d'oiseaux, et des centaines et des centaines d'insectes. Les sols étaient les plus riches, le terreau le plus fertile dans tout l'état. Et maintenant, dans ces régions, il n'y a pratiquement plus qu'une seule espèce qui survit. Nous avons effacé tout le reste.
Nous devons nourrir le monde, bien sûr. Mais nous devons aussi nourrir les minuscules créatures qui sont à la base de toute vie sur terre. Il y a quelque chose d'insolite de voir qu'une ferme qui crée délibérément un désert biologique dans l'intention de produire de la nourriture pour une seule espèce: nous-mêmes. Oui, c'est efficace. Mais c'est si efficace que les fourmis manquent à l'appel, les abeilles sont absentes, et même les oiseaux se tiennent loin. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond ici. Nos champs de blé d'Inde sont trop silencieux.
Le livre de David Liitschager intitulé "A World In One Cubic Foot" est une collection de photographies des plantes et des animaux qui se sont retrouvés dans ses cubes, comme vous pouvez voir ici. Mais le livre vous transporte vers plusieurs autres endroits comme des coraux, des ruisseaux, des rivières, des cours arrières. L'histoire de Craig Child racontant sa longue fin de semaine dans un champs de maïs vient de son livre "Apocalyptic Planet - Field Guide to the Everending Earth. Les écrits de Craig se lisent comme un charme: son champ de blé d'Inde est une métaphore d'une extinction massive de la vie sur terre qui deviendrait un endroit où il se trouverait beaucoup d'une chose mais très peu de tout le reste.
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Cornstalks Everywhere But Nothing Else, Not Even A Bee
by Robert Krulwich
Photo: Nikola Nikolovski/iStockphoto
We'll start in a cornfield — we'll call it an Iowa cornfield in late summer — on a beautiful day. The corn is high. The air is shimmering. There's just one thing missing — and it's a big thing...
...a very big thing, but I won't tell you what, not yet.
Instead, let's take a detour. We'll be back to the cornfield in a minute, but just to make things interesting, I'm going to leap halfway around the world to a public park near Cape Town, South Africa, where you will notice a cube, a metal cube, lying there in the grass.
Photo: David Liittschwager
That cube was put there by David Liittschwager, a portrait photographer, who spent a few years traveling the world, dropping one-cubic-foot metal frames into gardens, streams, parks, forests, oceans, and then photographing whatever, or whoever came through. Beetles, crickets, fish, spiders, worms, birds — anything big enough to be seen by the naked eye he tried to capture and photograph. Here's what he found after 24 hours in his Cape Town cube:
Photo: David Liittschwager
There were 30 different plants in that one square foot of grass, and roughly 70 different insects. And the coolest part, said a researcher to the Guardian in Britain, "If we picked the cube up and walked 10 feet, we could get as much as 50 percent difference in plant species we encountered. If we moved it uphill, we might find none of the species." Populations changed drastically only a few feet away — and that's not counting the fungi, microbes, and the itsy-bitsies that Liittschwager and his team couldn't see.
Another example: Here's a cube placed 100 feet off the ground, in the upper branches of a Strangler fig tree in Costa Rica. We're up in the air here, looking down into a valley.
Photo: David Liittschwager
What's up? More than 150 different plants and animals live in or passed through that one square foot of tree: birds, beetles, flies, moths, bugs, bugs, then more bugs...Photo: David Liittschwager
E.O. Wilson, the Harvard biologist, in his introduction to David Liittschwager's book of these photographs, says that it's usually big animals that catch our attention. But if we get down on our knees and examine any small patch of ground, "gradually the smaller inhabitants, far more numerous, begin to eclipse them."
They are the critters that create and aerate the soil, that pollinate, that remove the clutter. And there are lots and lots and lots of them.
Getting Back To The Corn
Which brings me back to Iowa, where my NPR colleague, commentator and science writer Craig Childs, decided to have a little adventure. As he tells it in his new book, he recruited a friend, Angus, and together they agreed to spend two nights and three days ("We'll call it a long weekend") smack in the middle of a 600-acre farm in Grundy County. Their plan was to settle in amongst the stalks (there are an "estimated three trillion" of them in Iowa) to see what's living there, other than corn. In other words, a Liittschwager-like census.
Cornfields, however, are not like national parks or virgin forests. Corn farmers champion corn. Anything that might eat corn, hurt corn, bother corn, is killed. Their corn is bred to fight pests. The ground is sprayed. The stalks are sprayed again. So, like David, Craig wondered, "What will I find?"
The answer amazed me. He found almost nothing. "I listened and heard nothing, no bird, no click of insect."
There were no bees. The air, the ground, seemed vacant. He found one ant "so small you couldn't pin it to a specimen board." A little later, crawling to a different row, he found one mushroom, "the size of an apple seed." (A relative of the one pictured below.) Then, later, a cobweb spider eating a crane fly (only one). A single red mite "the size of a dust mote hurrying across the barren earth," some grasshoppers, and that's it. Though he crawled and crawled, he found nothing else.
"It felt like another planet entirely," he said, a world denuded.
Photo: NPR
Yet, 100 years ago, these same fields, these prairies, were home to 300 species of plants, 60 mammals, 300 birds, hundreds and hundreds of insects. This soil was the richest, the loamiest in the state. And now, in these patches, there is almost literally nothing but one kind of living thing. We've erased everything else.
We need to feed our planet, of course. But we also need the teeny creatures that drive all life on earth. There's something strange about a farm that intentionally creates a biological desert to produce food for one species: us. It's efficient, yes. But it's so efficient that the ants are missing, the bees are missing, and even the birds stay away. Something's not right here. Our cornfields are too quiet.
David Liittschwager's book, called A World In One Cubic Foot is a photographic collection of all the plants and animals that turned up in his various cubes, as you see in my post. But the book takes you to many more places, coral reefs, streams, rivers, backyards. Craig Childs' account of his long weekend in the cornfield comes from his book, Apocalyptic Planet; Field Guide to the Everending Earth. Craig writes like a dream; he uses the cornfield as a metaphor for what a mass extinction might be like, where the Earth becomes "lots of one thing and not much of any other."
Link: http://www.npr.org/blogs/krulwich/2012/11/29/166156242/cornstalks-everywhere-but-nothing-else-not-even-a-bee
Monday, December 3, 2012
Le désert de maïs GM
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