Photo: Anthony Ingraffea
Quels sont les impacts du gaz de schiste sur le paysage?
Traduction libre d'un reportage, 2e d'une série, d'Andrew Nikiforuk, écrit après une entrevue avec Anthony Ingraffea.
L'affirmation de l'industrie qui dit que les puits regroupés aident à préserver les forêts et les terres agricoles est un mythe, dit un expert.
L'industrie du gaz de schiste dit qu'elle fait tout son possible pour minimiser ses impacts sur les terres boisées et agricoles, et c'est ici la source du 2e plus important mythe répandu par l'industrie.
Les lobbys de l'industrie comme l'Association des producteurs pétroliers canadiens (CAPP), par exemple, affirment qu'un site de puits de gaz naturel est à peu près de la taille d'un garage pour 2 automobiles et que la pratique d'avoir des sites de forage à plusieurs puits (multi-well drilling pads) a grandement réduit la surface perturbée au sol par les opérations de forages.
Mais Anthony Ingraffea, le professeur en ingénierie de l'université Cornell que nous avons rencontré dans le premier article de cette série, et qui a longtemps étudié la science de fracturer le roc et a travaillé comme consultant pour l'industrie, dit que les gens qui effectuent des fracturations hydrauliques ne disent pas tout des impacts sur le paysage.
"Premièrement, comment une industrie peut réduire ses impacts dans des régions où il ne s'est jamais fait de fracturation hydraulique auparavant?" dit Ingraffea.
En d'autres mots, comment est-ce qu'une industrie qui a à peine 10 ans d'histoire peut se vanter de minimiser ses impacts dans les régions sauvages du nord-est de la Colombie-Britannique, les plaines herbacées du Wyoming ou les communautés agricoles en Pennsylvanie?
Mais la réfutation d'Ingraffea ne s'arrête pas là.
Seize puits sur un site de forage
La pratique de forer jusqu'à 19 puits sur un site industriel a été perfectionnée dans le nord-est de la Colombie-Britannique.
Cela n'a pas été fait pour minimiser l'empreinte environnementale de l'industrie, mais bien pour concentrer ses machines et ses matériaux en un seul endroit afin de réduire les coûts et accélérer l'octroi des permis de forages.
De plus, ces sites de forages industriels, duquel les puits descendent à des angles dans toutes les directions sur plus de 2 kilomètres sous terre, représentent que les premières étapes de l'exploration. Cela ne représente pas la densité de développement nécessaire pour extraire le gaz de schiste au cour des années. Une étude en Alberta de 2012 prenait note que le développement commercial généralisé exigera des investissements importants en infrastructures sur la surface ainsi que des routes d'accès et provoquer ainsi beaucoup plus de dérangements sur le terrain.
Étant donné que seulement 6,500 sites de forages ont été forés sur ce que l'on prévoit être un nombre approchant plutôt 150,000 si l'on se fie à ce qui se fait en Pennsylvanie dans la formation du Marcellus, Ingraffea pense qu'on ne verra pas de réduction d'impacts.
En affirmant que des sites de forages à plusieurs puits réduira le nombre de puits uniques verticaux dans le paysage est aussi trompeur. Le gaz de schiste est tout simplement trop coûteux à extraire et complexe comme ressource pour être développé avec des puits verticaux conventionnellement espacés à un ou deux par site par lot de terrain.
"C'est faire une fausse comparaison" dit Ingraffea.
Des gros joueurs qui visent haut
En toute honnêteté, l'industrie est un perturbateur de terrain formidable. Les deux compagnies EnCana et Chesapeake Energy, deux gros joueurs dans le gaz de schiste, ont amassé chacune des propriétés qui égalent en surface l'état de la Virginie Occidentale, et ce pour le gaz de schiste seulement.
Les deux compagnies sont à fragmenter actuellement ces géographies avec des sites de forages à plusieurs puits à tous les deux milles par un mille d'espacement entre eux.
Chaque site de forage à plusieurs puits a l'air et fonctionne comme un site industriel occupé desservi par une flotte de centaines de camions pour plus d'un an. Le site doit aussi importer de grands volumes d'eau, de produits chimiques et de sable qui a été miné à des milliers de kilomètres du site.
Une usine de gaz de schiste fracturé peut aussi compter des bassins de rétention pour ses eaux usées, des évents ou des torchères de méthane et des gaz toxiques qui y sont associés, de la construction lourde de routes ainsi que de la construction intensive de gazoducs et d'autres pipelines.
Sur un seul site mufti-puits d'EnCana au nord-est de la Colombie-Britannique, la compagnie a consommé plus de ressources qu'une petite ville: elle a injecté 417 millions de gallons d'eau avec presque 80,000 tonnes de sable ainsi que 8 millions de gallons de produits chimiques à fracturer.
Vu l'intensité de tels sites industriels, les communautés agricoles et des Premières Nations du nord de la Colombie-Britannique se sont toutes deux plaintes amèrement des sites de forages uniques de 5 acres ainsi que des sites à plusieurs puits de 20 acres à cause du trafic lourd industriel, de la dévaluation des propriétés, de la pollution de l'air, de la contamination de l'eau ainsi que du bruit incessant.
Il y a eu comme conséquence que l'échelle de l'industrie et les activités autour des sites à plusieurs puits transforment inévitablement les communautés rurales en "site industriel", dit Ingraffea.
Le scientifique a visité les sites d'usines de gaz de schiste en Pennsylvanie, et il dit que l'industrie a nivelé des montagnes entières et emplit des vallées au complet afin d’accommoder des sites de forages monstrueux de plusieurs acres.
Des changements de qualité des terres
Les dérangements du sol par l'industrie du schiste sont très importants, aussi. Une étude aux É.-U. de 2012 concluait que le développement du gaz de schiste changera dramatiquement la qualité des sols agricoles privés et les forêts publiques. Selon Patrick Drohan, un chercheur en agriculture du Penn State (NDLT:université de la Pennsylvanie), le développement du gaz de schiste pourrait changer substantiellement les paysages de la Pennsyvanie.
De plus, le développement de nouvelles routes pour desservir les forages pourrait impacter l'intégrité des écosystèmes forestiers en augmentant la fragmentation du couvert forestier. L'industrialisation des forêts nordiques pourraient aussi exposer les cours d'eau en amont et les rivières en aval à de la pollution, selon Drohan.
Alors! La pratique de sites de forages à plusieurs puits et le regroupement des forages (cluster drilling), dont les impacts cumulatifs demeurent sans études d'impacts et sans encadrement la plupart du temps, ne réduisent pas les impacts du tout.
En réalité, leur déploiement facilite et prolonge l'industrialisation intense et laisse une empreinte plus grande et plus durable selon Ingraffea.
Les impacts sur la santé des communautés rurales sont aussi considérables. On peut penser au bruit et à la pollution lumineuse; aux émissions d'oxyde d'azote, aux déversements accidentels de fluides de fracturation; aux évents; aux petits séismes et aux fuites accidentelles de gaz toxiques comme le sulfure d'hydrogène.
Le prochain reportage sera sur les problèmes de fuites chroniques.
Photo: Jessica Ernst
"Shale Gas: How Hard on the Landscape?
Industry's claim that clustered wells preserve forests and farms is a myth, says expert. Second in a series.
By Andrew Nikiforuk, Today, TheTyee.ca
The shale gas industry claims that it is doing everything it can to minimize its impact on forests and farms, but therein lies the resource's second major myth.
Industry lobbyists such as Canadian Association of Petroleum Producers (CAPP), for example, claim that a natural gas well site is about the size of two car garage and that "the use of multi-well drilling pads have greatly reduced the area of land disturbed in drilling operations."
EnCana, a big shale gas player, adds its own twist to the claim: "One 250-by-250-metre-square multi-well pad produces some 15 square kilometres of resource, essentially replacing several hundred vertical wells and well sites, along with their associated roads and pipelines. The result is enhanced environmental performance through minimized land disturbance."
But Anthony Ingraffea, the Cornell University professor of engineering we met in the first article in this series, and who has long studied the science of rock fracturing and consulted to industry, says that frackers aren't telling the whole story about their impact on landscapes.
"First of all how does the industry reduce impact in places where high volume hydraulic fracturing has never been done before?" asks Ingraffea.
In other words how can a 10-year-old shale gas industry boast about minimizing disturbance in the wilds of northern British Columbia, the grasslands of Wyoming or farming communities in Pennsylvania?
But Ingraffea's rebuttal doesn't stop there.
Sixteen wells on one pad
The practice of drilling up to 16 wells on one industrial pad was first developed in northern British Columbia.
It was not done to minimize the industry's environmental footprint, but to concentrate machines and material in one place in order to reduce costs and accelerate well approvals.
Moreover these industrial fracking pads, from which wells angle out in all directions over two km underground, represent but the early stages of exploration. It doesn't reflect the density of development needed to extract shale gas overtime. A 2012 Alberta study noted that "widespread commercial development... will require significant investment in surface infrastructure facilities and roads" and much greater land disturbance.
Given that only 6500 wells sites have been drilled out of a proposed 150,000 for Pennsylvania's Marcellus shale gas play, Ingraffea says "I don't see any reduction in impact."
Saying that multi-pad wellsites will reduce the number of vertical single wells on the landscape is also a misnomer. Shale gas is just too expensive and complex a resource to be developed by vertical wells conventionally spaced at one or two wells per section of land.
"It is a false comparison," says Ingraffea.
Big players, big aims
By any honest measure the industry is a formidable land disturber. Both EnCana and Chesapeake Energy, two large shale gas players, have assembled separate land bases equal in size to the state of West Virginia for shale gas drilling alone.
Both companies are now actively fragmenting these geographies with multi-well pads every two miles by one mile.
Each multi-pad well site looks and performs like a busy factory site serviced by a fleet of hundreds of trucks for over a year. The site must also import vast volumes of water, chemicals and sand often quarried thousands of kilometres away.
A shale gas frack factory may also include wastewater ponds, the venting or flaring of methane and associated toxic gases, heavy road construction as well as extensive pipeline building.
At one EnCana multi-well site in northern B.C., the company consumed more resources than a small city: it injected 417 million gallons of water along with nearly 80,000 tons of sand as well as eight million gallons of fracking chemicals.
Given the intensity of such industrial sites both farming and First Nation communities in northern B.C. have complained bitterly about five-acre single well sites as well as 20-acre multi-well pads due to industrial traffic, property devaluation, air pollution, groundwater contamination and endless noise.
As a consequence the sheer scale of the industry and activity around multi-pad well sites inevitably turns rural communities into "an industrial site," says Ingraffea.
The scientist, who has visited shale gas factory sites across Pennsylvania, adds that the industry has flattened entire mountains and filled whole valleys to accommodate monstrous multi-acre drilling sites.
Land quality game changer
Land disturbance by the shale industry is highly significant too. A 2012 US study concluded that shale gas development will dramatically change the quality of both private agricultural land and public forests. According to Patrick Drohan, an agricultural researcher at Penn State, "shale-gas development could substantially alter Pennsylvania's landscape."
In addition "the development of new roads to support drilling could affect forest ecosystem integrity via increased fragmentation." The industrialization of northern forests could also place "headwater streams and larger downstream waterways at risk of pollution," according to Drohan.
So the use of multi-well pads and cluster drilling, whose cumulative impact remains unstudied and largely unregulated, does not really reduce impact at all.
In fact their very deployment "facilitates and prolongs intense industrialization and leaves a larger and long-term footprint," says Ingraffea.
The health impacts on rural communities are also considerable. They include noise and light pollution; nitrogen oxide emissions; fracture fluid spills; venting; mini-earthquakes and accidental releases of toxic gases such as hydrogen sulfide.
Tomorrow: The chronic leakage problem. [Tyee] "
Link: http://thetyee.ca/News/2013/01/08/Shale-Gas-Hard-On-Landscape/
Thursday, January 10, 2013
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