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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Tuesday, January 15, 2013

Gaz de schiste: la GRC et le SCRS sur le qui-vive

Photo: Robert Skinner

"Les écologistes opposants au gaz de schiste, en particulier au Québec, sont dans la ligne de mire de la GRC et du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), a appris La Presse. Les policiers craignent manifestement une radicalisation du mouvement ainsi qu'un rapprochement entre activistes, ou «extrémistes», écologistes du continent nord-américains.

Même si l'exploitation du gaz de schiste suscite la controverse et ne fait pas l'unanimité sur le plan politique dans la plupart des pays concernés, les manifestations d'opposants sur le terrain, tant au Canada qu'aux États-Unis, en particulier en Pennsylvanie, n'ont pas laissé la GRC indifférente.

Principale source d'inquiétude: le risque sérieux de glissement de la désobéissance civile vers la violence. La GRC avertit qu'il y a «possibilité que les industries, organisations et personnes qui sont impliquées [dans cette industrie] puissent être identifiées comme des cibles légitimes». Elle appelle donc à la vigilance et à rapporter au SCRS toute «activité suspecte, criminalité extrémiste ou menace à la sécurité nationale».

C'est ce que l'on lit dans un des bulletins d'alerte rédigés en 2011 et 2012 par l'«Équipe des renseignements relatifs aux infrastructures essentielles» de la GRC et obtenus, partiellement censurés, par La Presse en vertu de Loi sur l'accès à l'information.

Des documents qui s'intéressent aussi bien aux mouvements d'opposition aux sables bitumineux ou à la construction de pipelines en Colombie-Britannique qu'aux tactiques de Greenpeace ou à la menace terroriste islamiste!

Notant déjà un «nombre croissant d'incidents, plus particulièrement au Québec et au Nouveau-Brunswick», la GRC anticipe, parallèlement à l'expansion des gaz de schiste au Canada, une augmentation d'«événements conflictuels similaires à ceux qui visent déjà les industries des sables bitumineux et du nucléaire».

En juin 2011, la Sûreté du Québec a arrêté un Montréalais de 61 ans qui avait fait parvenir une lettre anonyme et fait des appels téléphoniques menaçants visant l'industrie gazière. Il conseillait même aux travailleurs et dirigeants de quitter le Québec. Cet acte avait toutefois été considéré comme isolé.

Les policiers semblent plus particulièrement préoccupés par l'entrée en scène aux États-Unis, sur le terrain de la lutte aux gaz de schiste, d'«extrémistes [...] liés à Earth First», ou La Terre d'abord, qui se présente sur son site web comme un «mouvement décentralisé d'écologie radicale».

Autre source d'inquiétude, le lancement par le mouvement américain Occupy Well Street - faisant référence à Occupy Wall Street - d'une pétition en ligne baptisée «Anti-Fracking Pledge of Resistance», «déjà signée par sept groupes environnementaux radicaux», lit-on. Les signataires de cet «engagement», endossé déjà par plusieurs Québécois selon ce que La Presse a pu vérifier, «acceptent» de «résister aux opérations de fracturation hydraulique ainsi qu'aux organisations qui les rendent possibles». Sont considérés comme des «cibles» de la contestation non seulement les entreprises sur le terrain qui s'impliquent de près ou de loin à ces activités d'extraction, mais aussi les fabricants de matériel, transporteurs, avocats, firmes d'ingénieurs et même les politiciens, selon ce manifeste.

NOTE PERSONNELLE: J'AI SIGNÉ CE "ANTI-FRACKING PLEDGE OF RESISTANCE" ET SUIS BIEN DÉCIDÉE À RESPECTER MON ENGAGEMENT.

«Il y a une possibilité réelle que les activistes canadiens se rapprochent de leurs homologues américains afin de comparer et développer leurs techniques d'action directes et de protestation», note la GRC.

Mise à part la surveillance de trois sites internet (incluant une page Facebook) de mouvements environnementalistes et autochtones de l'Ouest canadien, les documents consultés par La Presse ne donnent pas de détails sur les moyens qu'utilise la police pour surveiller les opposants au gaz de schiste.

Surprise de part et d'autre

Quoi qu'il en soit, le ton alarmiste de la GRC surprend autant les pro-gaz de schiste que ceux qui s'y opposent au Québec.

«C'est la première fois que j'entends parler de ces rapports», a affirmé Stéphane Gosselin, le directeur de l'Association pétrolière et gazière du Québec, un lobby présidé par Lucien Bouchard. Même s'il dit faire confiance au travail de la police, Stéphane Gosselin assure que jamais rien ne l'a inquiété dans ses relations avec les opposants.

Même surprise chez le coordonnateur du «Comité interrégional de vigilance sur les gaz de schiste de la vallée du Saint-Laurent», Serge Fortier. Le militant ne «comprend pas» les craintes de la GRC, car son mouvement de «sensibilisation du public» a toujours été pacifique, dit-il. «Il y a toujours des électrons libres qui veulent aller plus loin, mais nous ne les encourageons pas. Néanmoins, la résistance non violente ou la désobéissance civile ne sont pas à exclure si la discussion ne marche pas. Nous allons nous associer à un mouvement international de résistance. La force citoyenne est notre seule arme contre les lobbys».

Il ne croit pas en l'impartialité du Comité de l'évaluation environnementale stratégique (ÉES) sur le gaz de schiste mis sur pied les libéraux à la suite d'une recommandation du BAPE et qui devrait déposer son rapport en novembre.

Mais le nouveau ministre de l'Environnement, Yves-François Blanchet, semble peu favorable à cette industrie: «Rien ne milite présentement pour le gaz de shale, pas même l'économie» a-t-il écrit récemment sur son compte Twitter.

La GRC n'a pas été en mesure de commenter le dossier lorsque jointe par La Presse la semaine dernière."


Réaction de Greenpeace
Pour diffusion immédiate
La GRC se trompe de cible


Montréal, le 14 janvier 2013 – Voici la réaction de Greenpeace suite à l’article Gaz de schiste : la GRC et le SCRS sur le qui-vive paru aujourd’hui dans La Presse faisant état du rapport de la GRC de juillet 2012. Selon ce rapport, les mouvements citoyens mobilisés, les Premières Nations et tout opposant aux sables bitumineux et gaz de schiste sont des menaces pour la sécurité nationale.

« Il s’agit d’un nouvel épisode de la campagne de diffamation orchestrée par le gouvernement Harper afin de satisfaire les intérêts de l’industrie pétrolière et gazière », a résumé Nicolas Mainville, directeur de Greenpeace au Québec. « La GRC se trompe de cible en gardant à l’œil les citoyens animés par le bien commun et le pacifisme qui se lèvent pour dénoncer les menaces qui pèsent sur leur santé et leur environnement. Il n’y a actuellement d’extrême que la trop grande proximité entre le gouvernement Harper et les lobbies pétroliers et gaziers ».

Selon l’organisation, la responsabilité du gouvernement devrait être de protéger ses citoyens contre le mal-développement tel que proposé par le lobby du gaz de schistes, et non de tenter de criminaliser leur indignation.

Depuis 40 ans, Greenpeace pose des questions de société de première importance par le biais de la désobéissance civile pacifique. Plus grande organisation internationale indépendante au monde, Greenpeace n’a jamais eu recours à la violence dans aucune de ses activités.

Greenpeace rappelle que l’activisme n’est pas un crime et appel à tous les citoyens impliqués dans ces dossiers à toujours rester pacifiques et à ne pas se laisser intimider par ces tactiques.

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Lien: http://www.lapresse.ca/environnement/dossiers/gaz-de-schiste/201301/13/01-4610936-gaz-de-schiste-la-grc-et-le-scrs-sur-le-qui-vive.php

Shale gas: the RCMP and CSIS on high alert

The ecologists opposed to shale gas, especially in Quebec, are in the crosshairs of the RCMP and CSIS, the newspaper La Presse has learned. Indeed, the police fear a radicalization of the movement and associations with environmental activists, or extremists of North America.

Even if shale gas extraction is controversial and politicians are not unanimously supportive of the methods in most of the concerned countries, the opponents' rallies on site, in Canada as well as in the United States, in Pennsylvania especially, do not leave the RCMP indifferent.

The main source of concern: the serious risk of seeing civil disobedience getting violent. The RCMP warns that there is a possibility that the industry, the organizations and the people involved in this industry could be identified as legitimate targets. The RCMP is calling for vigilance and report to CSIS any suspect activity, extremist criminality or threat to national security.

That's what can be read in alert bulletins sent out in 2011 and 2012 by the team of information regarding essential infrastructures of the RCMP and obtained by the newspaper La Presse thanks to the Access of Information Act, although the documents received were partially censured on reception.

Some documents that are of interest for opposition groups to the tar sands or the construction of pipelines in British Columbia and Greenpeace tactics or the menace of Islamic terrorism!

Observing that there are already a growing number of incidents, especially in Quebec and in New Brunswick, the RCMP foresees, with the expansion of shale gas in Canada, a growing number of events of conflict similar to those that already take aim at nuclear industries and working in the tar sands.

In June 2011, the Sûreté du Québec, the provincial police force, arrested a 61 year old Montrealer that had sent an anonymous letter and made menacing phone calls against the gas industry. He even recommended that workers and corporate leaders to leave Quebec. This had been considered as an isolated act.

Police seem particularly preoccupied by the emerging of extremists tied to Earth First in the United-States, or the group La Terre d'abord that claims on it's Web site that it is a decentralized movement of radical ecology.

Another worrisome source would be the American movement called Occupy Well Street, referring to the Occupy Wall Street movement, and the online petition called "Anti-Fracking Pledge of Resistance" (Note: I've signed it myself!), petition already signed by 7 radical environmental groups, can we read in the documents provided. The people who signed this pledge, some of which are from Quebec La Presse found out, accept to resist against the fracking operations and the organizations that make them possible. Considered as targets of the contestation are not only the enterprises in the field that are involved in the extraction activities, but the makers of the material, transportation facilities, lawyers, engineering firms and even the politicians, according to this manifest.

"There is a real possibility that Canadian activists get close to their American counterparts in order to compare and develop their direct action techniques and of protestation" writes the RCMP.

Besides the surveillance of 3 Websites (including one Facebook page) of environmentalists and indigenous people of Western Canada, the documents provided to La Presse do not go into details on the ways the police keep watch over the opponents of shale gas

Surprise from all sides

Anyway, the alarmist stance taken by the RCMP surprises as much the promoters of shale gas than those that oppose it in Quebec.

"It's the first time I've heard of such reports." says Stéphane Gosselin, the director of the Quebec Oil and Gas Association, a lobby group presided by Lucien Bouchard. Even if he says he trusts the work done by the police, Stéphane Gosselin assures us that nothing ever made him worry about his relations with the opponents.

The same surprise coming from the coordinator of the committee "Comité interrégional de vigilance sur les gaz de schiste de la vallée du Saint-Laurent", Serge Fortier. The militant does not understand the RCMP fears, because his group's aim is to make the public aware of the dangers of shale gas was always a peaceful one. "There has always been elements that want to do more, but we do not encourage them. In any case, non violent resistance or civil desobedience are not to be excluded if talking does not do the trick. We shall join forces with an international movement of resistance. The strength of the citizens is our only weapon against the lobbies."

He does not believe in the impartiality of the Strategic Environmental Assessment Committee on shale gas instigated by the Liberals after a provincial environmental public hearings body recommendation, of which the report should become available in November.

But the new Environment Minister, Yves-François Blanchet, does not seem very favorable to this industry: "Nothing is pushing shale gas right now, not even the economy" he wrote recently in is Twitter account.

The RCMP has not been able to comment about this when La Presse contacted them last week.

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