Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Saturday, January 12, 2013

Gaz de schiste - si propre que çà?

New research shows leaking methane from Boston's delivery system -- up to five per cent of total carried. Yellow spikes indicate methane concentrations exceeding 2.5 parts per million. Source: New York Times. - la nouvelle recherche démontrant les fuites dans le système de distribution de Boston, les lignes jaunes indiquent des concentrations au-dessus de 2,5 ppm.


Est-ce que le gaz de schiste est aussi propre comme le prétend l'industrie? Voici une traduction libre d'un reportage, le dernier d'une série d'Andrew Nikiforuk, journaliste indépendant et écrivain, conçue lors d'une rencontre avec Anthony Ingraffea à Calgary, en Alberta, à la fin décembre 2012.

Toutes les entrevues dans leur format original peuvent être téléchargées avec ce lien: http://thetyee.ca/Series/2013/01/08/Fracking-Myths-And-Realities/

Le dernier mythe et le plus largement répandu par l'industrie et les gouvernements au sujet du gaz de schiste et que c'est une source alternative d'énergie qui est propre, et même qualifiée de "verte".

Le gouvernement de la Colombie-Britannique dit du gaz naturel que c'est le combustible fossile le plus propre du monde et est la clé vers un avenir sevré du carbone.

Mais nous devons creuser davantage à la recherche de la vérité dit l'expert en fracturation hydraulique de Cornell University Anthony Ingraffea, qui a des décennies de recherche sous la ceinture et est à la base de cette série de reportages qui se termine avec celui-ci.

Si l'on compare le gaz naturel avec le pétrole et le charbon, le gaz naturel génère en effet moins de CO2 quand il brûle.

Mais le gaz de schiste n'est pas du gaz naturel conventionnel. Il demande beaucoup plus d'énergie à extraire et produire et contient souvent de grande concentrations de CO2 ou de sulfure d'hydrogène. De plus, l'échelle d'émissions fugitives et de fuites de méthane générées par les développements de gaz de schiste mettent au défi les affirmations de l'industrie et des gouvernements à propos de sa "propreté".

Avertissements sur les relâchements catastrophiques de méthane

Plusieurs scientifiques, dont Ingraffea, se doutent maintenant que le développement rapide des formations de gaz non conventionnel comme le méthane de schiste et des formations de charbon pourraient provoquer de telles émanations de méthane qu'elles pourraient contribuer à un déclenchement de système climatique alternatif de la planète.

Le méthane n'est pas seulement le deuxième plus important gaz qui contribue aux changements climatiques mais emprisonne aussi l'énergie de la chaleur dans l'atmosphère plus efficacement que le CO2. Il est 33 fois plus puissant que le CO2 sur une période de 100 ans ou 105 fois plus puissant sur une période de 20 ans. En d'autres mots, des émanations à cour terme de méthane peuvent faire plus de tort que les émissions de CO2.

"Chaque 1% de fuite de production dans la vie d'un puits provoque à peu près le même impact climatique que de brûler le méthane 2 fois." explique Ingraffea.

L'industrie du gaz naturel est maintenant la plus importante source de fuites de méthane dans l'atmosphère après les fermes industrielles (élevages intensifs) et les sites d'enfouissement.

La majorité du problème vient des fuites. Le méthane s'échappe dans l'air libre pendant les forages ainsi que pendant le reflux des fluides de fracturations à la surface. Certaines fuites se produisent durant la compression du gaz naturel et d'autres pendant le transport par gazoducs.

Les stations de gas naturel qui filtrent le gaz des impuretés et de l'eau connaissent aussi beaucoup de fuites de méthane. L’Association canadienne des producteurs pétroliers ont déjà évalué les fuites d'une station typique de gaz (sweet gas) pourraient aller jusqu'à 188 tonnes de méthane par année et une station de gaz sulfureux (sour gas) pourrait laisser échapper jusqu'à 251 tonnes. Mais un sondage de 2004 fait par Allan Chambers, un chercheur de l'Alberta, en utilisant une caméra spéciale pour détecter le radar et les fuites de gaz a trouvé de vraies fuites de méthane à six stations gazières de l'Alberta qui avaient des fuites de 4 à 8 fois plus importantes que les estimés de l'industrie. La station de sweet gas laissait fuir 1264 tonnes tandis que la station de gaz sulfureux laissait fuir 1020 tonnes par année.

L'échelle des taux de fuites a surpris les chercheurs. Dans une ville comme Boston, le système de distribution local de gaz a des fuites qui sont évaluées à 5% du produit selon une nouvelle recherche de Nathan Phillips, géographe de l'université de Boston. L'étude, la première du genre, a trouvé des fuites généralisées partout dans le système de distribution qui prend de l'âge, un total de 3,300 fuites, qui endommagent les arbres et gaspille des millions de dollars.

On évalue les fuites de méthane provenant des puits de gaz conventionnel non fracturés et des stations de gaz varient de ,4% à 2%.

Mais de nouvelles études sur les nouveaux sites de forages fracturés de gaz naturel indiquent que les taux de fuites venant des puits peuvent varier de 4% à 9% de la production totale de méthane ou de gaz naturel. C'est presque le double ou le triple de ce qu'on avait évalué comme fuites.

Une étude publiée en 2013 dans la revue scientifique Nature, publication reconnue mondialement, démontrait que les puits dans les régions exploitées et fracturées pour le gaz au Colorado et au Utah laissaient échapper 9% de leur méthane dans l'air.

Plus çà fuit, plus c'est sale

Selon plusieurs scientifiques, des fuites au-dessus de 2% durant les débuts de la production du gaz naturel rendent la flamme bleue une source sale d'énergie aussi problématique que le charbon ou le bitume.

Une étude de 2011 australienne a trouvé que les gains obtenus pour combattre les changements climatiques en échangeant les centrales au charbon au gaz naturel étaient tout simplement perdus à cause des taux de fuites de méthane conventionnel qui sont de 10% par les puits et les gazoducs.

On évalue en ce moment que les émissions de méthane venant du gaz de schiste sont presque 30 fois plus élevées que le gaz conventionnel durant la durée de vie d'un puits.

Le système global du climat est si sensible aux augmentations de méthane qu'une étude récente faite par le scientifique Drew Shindell de la NASA concluait qu'à moins que les émissions de méthane et de charbon noir (un autre puissant générateur de GES) ne soient pas rapidement diminuées, la planète se réchauffera de 1,5 degrés Centigrades d'ici l'an 2030 et de 2 degrés Centigrades d'ici 2045-2050 peut importe les réductions d'émissions de CO2.

Shindell vise tout particulièrement les réductions de fuites de méthane venant de l'industrie du gaz naturel comme étant une façon importante de ralentir les changements climatiques et améliorer la santé humaine.

Cuire le climat avec du gaz

En ce moment, les niveaux de CO2 dans l'atmosphère se tiennent à 393 parties par million et augmentent de 2ppm à chaque année à cause de l'exploitation et la consommation des combustibles fossiles et la destruction du couvert forestier de la planète.

Des scientifiques sont d'accord pour dire qu'une fois l'atmosphère atteindra des concentrations de CO2 de 450 ppm d'ici 30 ans, de très très mauvais évènements se produiront, dit Ingraffea, dont des tempêtes plus dangereuses, des sécheresses qui se prolongent, des pluies torrentielles et des inondations sur les côtes.

"Nous n'avons pas cent ans pour réparer le problème, pourtant l'industrie calcule qu'il y a assez de gaz de schiste pour nous durer un autre 100 ans." explique l'ingénieur.

Alors, contrairement à ce qu'affirment l'industrie et les promoteurs gouvernementaux du gaz de schiste, le gaz naturel n'est pas un combustible fossile propre. Et ce n'est pas un "pont" vers la propreté non plus. De plus, une quantité du gaz de schiste de la Colombie-Britannique contient 12% de CO2 qui est pour la majorité ventilé dans l'atmosphère.

Des émissions fugitives et des fuites venant de la production du gaz de schiste de la Colombie-Britannique totalise maintenant entre l'équivalent de 12 à 22 millions de tonnes de CO2 par année. Cela veut dire que la croissance de la production du gaz de schiste rend impossible l'atteinte des cibles de diminutions de GES de la province.

Ressources naturelles Canada admet maintenant que le gaz de schiste vient seulement avec une augmentation moyenne de GES de 4% que le gaz conventionnel et que les taux d'émissions de la production de la région Horn River en Colombie-Britannique est 10% plus élevée. Toutefois, des rapports fédéraux révèlent aussi que les données sur les émissions du gaz de schiste laissent beaucoup à désirer et que les millions de dollars ont été investis pour extraire ces ressources sans apparemment comprendre beaucoup les impacts environnementaux.

Pourtant, en bout de ligne, le cas du gaz de schiste est bien clair selon Ingraffea: ce n'est pas une solution pour combattre les changements climatiques mais un autre problème qui y contribue. "Tout au cour de son cycle de vie, le gaz naturel non conventionnel n'est probablement pas plus propre que le charbon ou le pétrole, et le gas conventionnel est comparable aux autres combustibles fossiles." conclue Ingraffea.

De plus, le développement rapide du gaz de schiste ne fera qu'empirer les changements climatiques et pourrait devenir, si on ne l'arrête pas, un point de non retour vers un chaos climatique.

Connaissant ces faits scientifiques, Ingraffea appuie la réduction de l'usage des combustibles fossiles et un moratoire sur la production du gaz de schiste tout en investissant de façon pointilleuse dans des formes renouvelables d'énergie comme le géothermique, l'éolien et le solaire.

"Ce n'est pas sorcier, mais çà demande une volonté politique."

Photo: coalitionforahealthycounty.wordpress.com

"Shale Gas: How Clean Is It?

Fracked fuel far more dirty than industry, governments claim. Final myth in series.

By Andrew Nikiforuk, Yesterday, TheTyee.ca

The last and most prevalent myth about shale gas is that it's a clean, even green, alternative energy.

The government of British Columbia calls natural gas "the world's cleanest fossil fuel" and a path to a low carbon future.

But you have to dig much deeper for the truth, says Cornell University fracking expert Anthony Ingraffea, whose decades of research are a main basis for this series ending today.

Compared to oil and coal, natural gas does indeed produce less CO2 gas when it's burned.

But shale gas is not conventional natural gas. It's much more energy intensive and often contains high amounts of CO2 or hydrogen sulfide. Moreover the scale of fugitive emissions and methane leakage from shale gas developments squarely challenges both industry and government claims about its cleanliness.

Warnings of catastrophic methane releases

Many scientists, including Ingraffea, now suspect that the rapid development of unconventional gas deposits such as shale and coal bed methane could result in such huge methane releases that they could help tip the planet into an "alternate climate system."

Methane is not only the second most important gas contributing to global climate change but traps heat energy in the atmosphere more effectively than CO2. It is 33 times more potent than CO2 over a 100 year period or 105 times more powerful over a 20 year period. In other words, short term releases of methane can do more damage than CO2 emissions.

"Each one per cent lifetime production leakage in a well produces about the same climate impact as burning the methane twice," explains Ingraffea.

The natural gas industry is now the largest source of methane releases into the atmosphere after factory farms and landfills.

Most of the problem comes from leakage. Methane wafts into the air during drilling as well as during frack fluid flowback. Some leaks occur during the compression of natural gas and others during pipeline transport.

Natural gas plants,which scrub the gas free of impurities and water, also leak substantive amounts of methane. The Canadian Association of Petroleum Producers once estimated that a typical sweet gas plant might leak 188 tonnes of methane a year and a sour gas plant about 251 tonnes. But a 2004 survey by Alberta researcher Allan Chambers using a special radar and gas leak camera found real methane leaks at six Alberta gas plants were four to eight times higher than industry estimates. The sweet plant leaked 1264 tonnes while the sour plant leaked 1020 tonnes a year.

The scale of leakage rates has stunned researchers. In a city like Boston the local gas delivery system leaks as much as five per cent of the product according to new research from Boston University geographer Nathan Phillips. The study, the first of its kind, found pervasive methane leaks throughout an aging delivery system (some 3,300 leaks) that damaged trees and wasted millions of dollars.

Estimates on methane leakage from non-fracked, conventional gas wells and gas plants range from .4 per cent to two per cent.

But new studies on heavily fracked natural gas fields indicate leakage rates from wells can range anywhere from four to nine per cent of total methane or natural gas production. That's nearly double or triple of previous estimates of leakage.

A 2013 study in Nature, one of the world's leading scientific journals, found that well–fractured gas fields in Colorado and Utah were leaking nine per cent of their methane into the air.

The leakier the dirtier

According to many scientists any leakage above two per cent in upstream natural gas production makes the blue flame a dirty source of energy as problematic as coal or bitumen.

One 2011 Australian study found that any climate gains made in converting coal-fired power stations to natural gas were simply lost by conventional methane leakage rates of 10 percent from wells and pipelines.

It is now estimated that methane emissions from shale gas are nearly 30 times more than those of conventional gas over the lifetime of a well.

The global climate system is so responsive to increases in methane that a recent study by NASA scientist Drew Shindell concluded that that unless emissions of methane and black carbon (another potent heat trapper) are quickly curtailed, the Earth will warm to 1.5 degrees Centigrade by 2030 and to two degrees Centigrade by 2045 to 2050 regardless of CO2 reductions.

Shindell specifically targeted reductions in methane leaks from the natural gas industry as an important way to slow down climate change and improve human health.

Cooking the climate with gas

Right now CO2 levels in the atmosphere stand at 393 parts per million and are increasing 2 ppm every year due to the exploitation and burning of fossil fuels and the destruction of global forest cover.

Scientists agree that once the atmosphere hits CO2 concentrations of 450 ppm within 30 years "really bad things will start to happen," says Ingraffea, including more dangerous storms, prolonged droughts, torrential rains and coastal flooding.

"We haven't got a hundred years to fix the problem yet industry calculates there is enough shale gas to last hundred years," explains the engineer.

So, contrary to the claims of industry and government shale gas promoters, natural gas is not a "clean fossil fuel." Nor is it a bridge to cleanliness. In addition some of British Columbia's shale gas comes with a 12 per cent CO2 content, which is mostly vented into the atmosphere.

Fugitive emissions and leaks from BC's shale gas production now total between 12 and 22 million tonnes of CO2 equivalent a year. That means any expansion of shale gas production makes it impossible for the province to meet any of its climate change goals.

Natural Resources Canada now admits that shale gas comes with only a four per cent higher GHG emissions on average than conventional gas and that B.C.'s Horn River emission rate is 10 per cent higher. However, federal reports also reveal that data on shale gas emissions is extremely poor and that "millions of dollars has been invested in these resources with apparently little understanding of some of the environmental impacts."

Still, the bottom line on shale gas, says Ingraffea, is clear: it is not a climate change solution but another problem. "Over its life cycle, unconventional natural gas is likely no cleaner than coal or petroleum, and conventional gas comparable to other fossil fuels," concludes Ingraffea.

Moreover rapid shale gas development will exacerbate global climate change and could become, if not curtailed, a major tipping point into climate chaos.

Given these scientific facts Ingraffea supports a reduction in fossil fuel usage and a moratorium on shale gas production combined with focused investments in renewable forms of energy including, geothermal, wind, and solar.

"That's not rocket science but it does take political will." "

Link: http://thetyee.ca/News/2013/01/10/How-Clean-Is-Shale-Gas/
Photo: powderriverbasin.org

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