Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Monday, February 11, 2013

Agriculture - Briser le monopole de l'UPA

"Le monopole syndical de l’UPA est en fait un monopole de l’UPA sur l’agriculture du Québec.

Le ministre de l’agriculture François Gendron, interrogé sur sa future politique agricole, répète à gauche et à droite que la question du monopole syndical accordé à l’Union des producteurs agricoles (UPA) en 1972 est loin d’être le plus important problème de notre agriculture et que la future politique, pour éviter de s’enliser dans une controverse futile, entend se concentrer sur des objectifs plus susceptibles de faire consensus, comme la promotion des produits du Québec ou la lutte contre l’accaparement des terres.

Le Ministre Gendron devrait savoir que le rapport de la Commission sur l’avenir de l’agriculture (Rapport Pronovost), qui a fait consensus  à peu près partout au Québec sauf à l’UPA, a clairement démontré que le monopole syndical de l’UPA est en fait un monopole sur l’agriculture elle-même et sur les politiques agricoles, à tel point qu’il est illusoire de penser pouvoir ouvrir les structures de financement et de mise en marché actuelles, et donc répondre aux besoins du marché et des consommateurs d’aujourd’hui, sans ouvrir le monopole de représentation. Le modèle de production et de mise en marché défendu par l’UPA est conçu sur mesure pour les productions commerciales en circuit fermé. Or de plus en plus d’agriculteurs, aussi bien quelques milliers de gros producteurs regroupés dans le nouveau Conseil des Exploitants Agricoles (CEA), que les milliers de petits agriculteurs artisans, indépendants ou de proximité de plus en plus isolés,, sont étouffés par les politiques issues de ce système. Pour les mêmes raisons, alors que la demande des consommateurs pour une agriculture plus proche d’eux ne cesse d’augmenter, les produits locaux et d’appellation sont toujours difficilement accessibles.

Si le ministre Gendron ne veut pas que sa politique agricole ne s’enlise dans des vœux pieux d’achat local et de protection des terres, coiffés du terme vide de souveraineté alimentaire, il ferait mieux de s’attaquer aux vrais enjeux, et il ne pourra le faire sans s’attaquer au contrôle absolu qu’exerce l’UPA sur tout l’espace agricole, aussi bien les structures de financement, de mise en marché, de zonage agricole, de formation et de recherche que la réglementation environnementale et sanitaire. Et il ne pourra briser ce monopole agricole qu’en rétablissant le pluralisme d’accréditation et de représentation, de la façon recommandée, avec beaucoup de sagesse, par le Rapport Pronovost. Sinon, c’est le statu quo, c’est-à-dire le démembrement accéléré de notre agriculture territoriale.

Notre agriculture, tout comme nos autres ressources naturelles, est captive d’un monopole qui n’a plus sa place. La vaste consultation réalisée par la Commission Pronovost est claire à ce sujet. Ce n’est surtout pas l’UPA, qui a tout à perdre, qu’il faut consulter à ce sujet. La seule tribune ouverte qui pourrait encore confirmer au gouvernement, s’il en est encore besoin, le large consensus public autour de cette question serait une Commission parlementaire spéciale, sur invitation, mais les résultats seront sensiblement les même que ceux que la Commission a dégagé de 770 séances publiques et 720 mémoires de partout au Québec en 2008.

C’est une question de volonté et de courage politique purement et simplement. Et le présent gouvernement n’a pas démontré jusqu’ici qu’il en a beaucoup."

Signé: Roméo Bouchard
Coordonnateur de la Coalition SOS-Pronovost

Lien: http://www.pressegauche.org/spip.php?article13054


"La démocratie en agriculture n'est pas une priorité pour le ministre Gendron

L'Union paysanne n'est pas du tout surprise de cette position idéologique du gouvernement péquiste. Lorsque les péquistes ont été au pouvoir par le passé, ils ont collaboré avec l'UPA afin d'étendre son monopole et son contrôle sur les agriculteurs. Nous en payons aujourd'hui les frais.

Pourtant, lors de son dernier congrès, le Parti Québécois a été à un cheveu d'entériner une proposition demandant la fin du monopole de l'UPA. D'habiles manœuvres techniques ont empêché qu'un vote final ne se tienne sur la question. Le Parti Québécois se retrouve donc isolé parmi les autres partis politiques comme Québec Solidaire, le Parti Libéral et le Parti Vert qui ont demandé la fin du monopole de l'UPA. La CAQ, de son côté, fait attendre sa position officielle, même si la défunte ADQ, qu'elle a avalée, avait statué en faveur de la fin de ce monopole.

Dans les campagnes et ailleurs, le PQ se retrouve à être encore et toujours associé à l'UPA, ce qui lui nuit grandement lors d'élections. Le Parti Libéral avait saisi l'enjeu car il allait mettre la question du monopole sur la table peu de temps avant le déclenchement des élections.

Pour avoir depuis 10 ans travaillé avec les différents partis politiques sur la question agricole et les régions, l'Union paysanne est triste de devoir affirmer que le Parti Québécois est de loin le plus décevant d’entre tous lorsque vient le temps de saisir les enjeux sur ses questions et d'esquisser des solutions. Ils ont depuis trop longtemps remis leur réflexion entre les mains de l'UPA, ne sachant plus désormais penser par eux-mêmes.

Il est temps que le ministre Gendron réalise que la fin du monopole de l'UPA est une question centrale au renouvellement de l'agriculture du Québec. Le rapport Pronovost, le rapport Bolduc, le rapport St-Pierre, l'avaient quant à eux saisi. Il est inexplicable que ce monopole se tienne toujours en selle.

Nous invitons le ministre Gendron à consulter ses collègues députés sur la question, puisque la très grande majorité d'entre eux nous ont dit être en faveur de redonner aux agriculteurs du Québec une vraie liberté d'association."


Site pour l'Union Paysanne: http://www.unionpaysanne.com/

____________

1: http://www.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2013/02/05/007-politique-agricole-upa.shtml



Pour information:
Benoit Girouard
Président Union paysanne
450-495-1910
lamiral.bio@gmail.com


Maxime Laplante
Vice-président
maximelaplante1@yahoo.ca

Des témoignages de personnes lésées par l'UPA: http://lvaquotidien.typepad.com/lvanouvelles/2013/02/11-1.html

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