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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Friday, June 13, 2014

Bécancour: les citoyens disent non au gaz de schiste



(Bécancour) «Je suis persuadé que la majorité des citoyens est opposée à l'exploitation du gaz de schiste au Québec. S'il vous plaît, présentez le détail des inconvénients et des incertitudes engendrées et permettez à nos décideurs politiques d'avoir tout l'éclairage nécessaire pour prendre des décisions éclairées.»

Voilà le message qu'a lancé mardi soir un citoyen, Yves Mailhot, lors de la deuxième partie de l'audience publique sur les enjeux liés à l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste qui avait justement lieu à Bécancour.

D'abord à titre personnel, il s'est dit fermement opposé à l'implantation de cette industrie au Québec et plus particulièrement dans la vallée du Saint-Laurent.

«Les impacts négatifs multiples connus de cette exploitation qui opère depuis quelques années en Amérique du Nord seraient manifestement encore plus grands dans notre territoire fortement peuplé et agricole», a-t-il soutenu d'entrée de jeu.

Ce biologiste a abordé les risques reliés à la contamination de l'eau en citant différents documents. «Les possibilités de contamination des eaux souterraines sont réelles et la menace la plus sérieuse vient des fuites de gaz de puits», a-t-il fait savoir.

Par ailleurs, si la mise en valeur du gaz de schiste apportera des avantages économiques pour les collectivités environnantes, «elle pourrait aussi avoir des effets néfastes sur la qualité de l'eau et de l'air et sur le bien-être des collectivités».

Les doutes de la population ne sont pas dissipés par la science, les effets réels de l'exploitation sont méconnus et les coffrages de béton ne sont pas étanches: voilà d'autres énoncés auxquels il a fait référence. À cela, M. Mailhot a ajouté une longue liste d'inconvénients découlant de son voyage d'observation en Pennsylvanie.

«Nous pensons que depuis la dernière élection provinciale, il est possible que le lobby de l'industrie ait pris du galon. Les avantages économiques de l'exploitation pourraient avoir une vitrine avantageuse lorsque le temps sera venu de prendre une décision», craint-il.

Si celui-ci souhaite que Bécancour reste «une ville à la campagne», une autre citoyenne, Nicole Racine, en appelle à ses élus: «ce n'est pas ce genre de prospérité que nous voulons».

Pour sa part, Danielle Rochette pense que les intérêts économiques à court terme des municipalités ou des régions, qui espèrent toucher des redevances, n'autorisent pas à dégrader l'air et l'eau, qui sont des biens collectifs et essentiels, ni à détériorer le tissu social actuel, ni à porter atteinte à la santé des citoyens.

Trois puits de gaz de schiste sont situés à l'intérieur d'un rayon de huit kilomètres de sa résidence et au moins deux permis de forage sont déjà accordés.

Depuis qu'elle s'intéresse à la question, cette citoyenne a découvert, entre autres, les conséquences de cette exploitation chez les voisins du sud: accidents de la route, déversements accidentels ou suspects, expropriations, contaminations, éruptions, explosions, accidents mortels sur des chantiers, symptômes physiques, détresse psychologique, camionnage intensif, conflits dans les communautés et les familles, dévaluation des propriétés, prolifération des sablières, pollution de l'air, bruit, détérioration des routes et des paysages, pour ne nommer que celles-là.

«Je ne peux pas faire une liste exhaustive de tout ce que j'ai consulté depuis septembre 2010. Mais rien de ce que j'ai lu, vu et entendu ne m'a jamais rassurée. Bien au contraire. Plus j'en apprends sur ce dossier, plus j'ai du mal à comprendre qu'on puisse même penser à laisser une industrie semblable s'implanter dans notre milieu», affirme-t-elle.

Se disant peu convaincue des mesures d'atténuation qui furent avancées dans la première partie des audiences, Mme Rochette a admis aux commissaires que «le citoyen est impuissant devant une industrie qui règne».

Le trio a aussi déposé un mémoire au nom du Comité de citoyens responsables de Bécancour selon qui «il n'y a aucune urgence rationnelle à se précipiter dans cette exploitation si ce n'est l'envie de succomber au mirage du profit facile».

«Seules les données à long terme pourront permettre de quantifier la pertinence de l'exploitation du gaz de schiste. La sagesse nous dicte de laisser aboutir un cycle de quelques décennies chez nos voisins américains avant d'envisager toute forme d'exploration», conclut le groupe d'opposants au gaz de schiste.

Il n'est donc pas question pour eux d'accueillir cette industrie en raison de ses impacts sur la santé, la qualité de vie et le milieu de vie.

«Même si les meilleures pratiques proposées par les présentes études étaient appliquées, l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent demeureraient des activités risquées pour l'environnement, à court et à long terme, ne serait-ce que parce que la fracturation est un procédé dont toutes les étapes et les conséquences ne peuvent être contrôlées», prétendent-ils.

Les travaux se poursuivent aujourd'hui avec, entre autres, la présentation des mémoires des MRC de Nicolet-Yamaska et Bécancour qui, dans ce dernier cas, réclame la création d'une société d'État.

Lien: http://www.lapresse.ca/le-nouvelliste/actualites/201406/11/01-4774719-becancour-les-citoyens-disent-non-au-gaz-de-schiste.php

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Here is my translation of above article:

In Bécancour, citizens say no to shale gas

"I'm sure that the majority of the citizens is opposed to shale gas exploitation in Quebec. Please, talk about the inconveniences and the uncertainties that come with it and let the politicians get all the information necessary to make informed decisions."

That is the message from Yves Mailhot, Tuesday night, during the second part of the public hearings on shale gas exploration and exploitation going on in Bécancour.

As a personal capacity, he said that he was decidedly against this industry coming in Quebec, and especially in the St. Lawrence Valley.

"The multiple known negative impacts of this exploitation that is already going on for the past few years in North America would be even worse here because of the high population density and farmland", he said right off.

The biologist talked about the risks for water contamination by quoting a few documents. "The contamination possibilities for groundwater are real and the menace is serious because of gas leaks of the wells", he said.

Also, if shale gas production has economical advantages for surrounding communities, "it also could have negative effects on the quality of the water and air, and the well-being of these communities".

The doubts of the population are not dissipated by science, the real effects of exploitation are not well known and cement casings are not watertight: these are some of the quotes he referred to. To this, Mr Mailhot added a long list of inconveniences he observed during his trip to Pennsylvania.

"We think that since the latest provincial election, it is possible that the industry lobby has the government's ears. The economic advantages of exploitation could become a selling point when comes the time to make some decisions," he fears.

While he wishes that Bécancour stays a "town within the countryside", another citizen, Nicole Racine, pleads with elected officials: "that is not the kind of prosperity we want".

As for Danielle Rochette, she thinks that short term economic interests for municipalities and surrounding regions would hope to receive loyalties, but would not permit degradation of air and water because they are essential and collective resources, nor would they want to harm the social fabric, or citizens' health.

Three shale gas wells are within a 8 kilometer radius of her home and at least 2 permits to drill have already been given.

Ever since she took interest in this problem, this citizen has found out, among other things, about the consequences of this exploitation in the U.S.: traffic accidents, accidental or suspicious spills, expropriations, contamination, eruptions, explosions, lethal accidents on work sites, physical symptoms, psychological distress, heavy truck circulation, conflicts within communities and families, property devaluation, multiplication of sand mines, air pollution, noise, road and landscape deterioration, to name just a few.

"I cannot make a complete list of everything I looked up since September 2010. But nothing I read, nothing I saw and nothing I heard ever reassured me. On the contrary. The more I learn about this question, the harder it is for me to understand that we can even only think about letting such an industry come in our midst", she says.

Adding that she is not much reassured by the mitigation measures suggested in the first part of the hearings, Mrs Rochette recognizes in front of the commissioners that "the citizen is powerless against such a dominant industry".

The trio has also presented a paper in the name of the Citizens Committee Responsible in Becancour who says "there is no rational urgency to forge ahead with exploitation, if only to want to succumb to an easy profits mirage".

"Only long term data will able us to quantify the relevance of exploiting shale gas. Wisdom says to let a full cycle of many decades with our American neighbors before thinking about any kind of exploration", say in conclusion the opposition group to shale gas.

So there is no way for them to welcome this industry because of its impacts on health, our quality of life and our living environment.

"Even if the best practices proposed by current studies were adopted, the exploration and exploitation of shale gas in the St. Lawrence Valley would still remain a risky activity for the environment, on a short term and long term basis, if only because fracking is a dangerous process during all stages, and the consequences cannot be controlled", they add.

The proceedings go on today, along with the deposition of papers of the Nicolet-Yamaska and Becancour MRCs, the last one asking for the creation of a Crown Corporation.

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