Publié dans La Presse. Lien: http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/environnement/201407/30/01-4788077-forages-de-petrolia-en-gaspesie-des-residus-au-depotoir.php
De juillet 2012 à février 2013, la Ville de Gaspé a enfoui dans son dépotoir des résidus de forage de Pétrolia, dont certains excédaient la norme industrielle pour la concentration en baryum. Jusqu'à récemment, un certain flou entourait les règles sur l'enfouissement de ces matières. Le ministère de l'Environnement a d'ailleurs réprimandé Gaspé pour la façon dont elle a disposé des résidus.
En mai 2013, la municipalité a reçu un avis de non-conformité du Ministère pour avoir utilisé des résidus de forage comme matériel de recouvrement sans demander de certificat d'autorisation au préalable. Les résidus ne respectaient pas les normes de granulométrie, c'est-à-dire qu'ils étaient trop fins, note le Ministère dans son avis.
Les résidus provenaient des forages Bourque n° 1 et n° 2 (entre Grande-Vallée et Murdochville) et de l'amorce d'Haldimand n° 4, à Gaspé. Le dépotoir a reçu une soixantaine de voyages, pour un total de 1500 tonnes qu'elle a facturées 180 000 $ à Pétrolia. Il s'agissait de déblais secs, et non de boues, précise la Ville. La plupart des résidus ont été enfouis; une partie seulement a servi de matériel de recouvrement.
À la même époque, la Ville préparait et adoptait un règlement sur l'eau potable, notamment parce qu'elle s'inquiétait des fluides de forage utilisés.
Pourquoi avoir accepté les résidus de Pétrolia au dépotoir? « Jusqu'à l'automne 2013, on a toujours pensé qu'il fallait les assimiler à des sols contaminés et que tant qu'ils ne dépassaient pas la norme C [dite industrielle], on n'avait pas le choix de les accepter», explique Jocelyn Villeneuve, directeur par intérim des travaux publics à Gaspé.
La Ville a tout de même fini par accepter, avec la bénédiction du ministère de l'Environnement, certains résidus qui excédaient la norme industrielle pour le baryum, un ingrédient des fluides de forage.
Gaspé avait d'abord dit non, rapporte M. Villeneuve. Mais des discussions avec le Ministère et Pétrolia l'ont convaincu qu'il fallait assimiler les résidus à des déchets potentiellement dangereux, et non à des sols contaminés. Paradoxalement, cette interprétation permettait à la Ville de les enfouir dans son dépotoir.
Le problème : la Ville n'a pas fait subir aux résidus les tests applicables aux déchets potentiellement dangereux avant de les enfouir. Ces tests auraient permis de vérifier si certains contaminants peuvent s'écouler dans le lixiviat («jus de poubelle») et donc se retrouver dans la nature.
Le ministère de l'Environnement passe l'éponge : «Pour nous, le dossier est clos. [Gaspé] s'est conformée. Elle a cessé d'utiliser [les résidus de forage] comme matériel de recouvrement», indique Jules Boulanger, directeur régional du Centre de contrôle environnemental.
En décembre 2013, le Ministère a envoyé une lettre à la Ville «pour expliquer quelle était la procédure et être certain que tout est clair», ajoute M. Boulanger.
Procédure à revoir
Cet automne, Pétrolia prévoit poursuivre le forage d'Haldimand n° 4 et Junex forera un puits horizontal sur sa propriété de Galt, à 20 km de Gaspé.
Gaspé promet que les règles seront clarifiées d'ici là. «On va revoir notre procédure, s'asseoir avec le ministère de l'Environnement pour identifier des paramètres. On va vouloir quelque chose de plus précis et de plus sévère », explique M. Villeneuve.
La Ville a «une plus grande latitude» dans le cas de déchets potentiellement dangereux, explique M. Villeneuve. Elle peut décider si elle les accepte ou pas, peu importe le résultat des tests.
Les refuser irait toutefois à l'encontre du Plan de gestion des matières résiduelles de la Côte-de-Gaspé, dont «l'orientation est de gérer les matières résiduelles chez nous», précise M. Villeneuve.
Note personnelle: la rivière York, l'une des plus belles rivières à saumon en Amérique du Nord, est contaminée par le site d'enfouissement de Gaspé. Lien: http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/environnement/2014/06/22/001-york-riviere-saumons-gaspe-depotoir-municipal-lixiviat-contamination.shtml
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photo: Thierry Haroun
Waste from Petrolia drilling in Gaspésie ends up in dump
My translation of article published in Le Soleil.
Between July 2012 and February 2013, the Town of Gaspé buried in its dump waste from Petrolia's drilling, some waste reading above barium industrial level. Up to very recently, rules overseeing waste management were vague concerning drilling wastes. The Environment Minister did reprimand Gaspé for the way it got rid of the waste.
In May 2013, the municipality received a warning of non-conformity from the Ministry for having used drilling waste as covering material without asking for an authorisation certificate beforehand. The waste failed size grading standards, being too fine advised the Ministry's warning.
The waste came from the #1 and #2 Bourque drilling sites (between Grande-Vallée and Murdochville) and also the spudding of Haldimand #4 in Gaspé. About sixty truckloads were sent to the dump, totalling 1500 tons for which Petrolia was billed $180,000. It was mostly dry mining spoils, not mud, says the Town. Most of the waste has been buried; only a part of it was used as covering material.
Around the same time, the Town was preparing and passed a bylaw on drinking water, in part because it was preoccupied by the drilling fluids being used.
Why did it accept Petrolia waste in its dump? "Up to Fall 2013, we always thought that we had to assimilate it with contaminated soil and as long as the waste did not go over standard C (labelled industrial), we had no choice but to accept it", explains Jocelyn Villeneuve, acting director of Public Works in Gaspé.
The Town did finish by accepting, with the approval of the Environment Ministry, some of the waste that did not respect industrial standards for barium, one of the ingredients in drilling fluids.
At first, Gaspé had refused them, says Mr Villeneuve. But discussing with the Ministry and Petrolia convinced him that the waste had to be assimilated with potentially dangerous waste, and not contaminated soil. Paradoxically, this interpretation let the Town bury it in its dump.
The problem is the Town did not do the tests on the waste that would apply to potentially dangerous waste before burying it. These tests would have determined if some contaminants could end up in the leachate, and so end up in the environment.
The Environment Ministry will let bygones be bygones: "We consider the case closed. Gaspé complied with standards. It stopped using drilling waste as covering material", says Jules Boulanger, regional director of the environmental control center.
In December 2013, the Ministry had sent a letter to the Town "to explain the procedure and be sure everything was understood clearly", adds Mr Boulanger.
Procedures to be reviewed
This Fall, Petrolia plans to continue drilling at Haldimand #4 and Junex will drill an horizontal well on its Galt property, 20 kilometers from Gaspé.
Gaspé promises that the rules will be clarified before then. "We shall review our procedures, sit down with the Environment Ministry to identify the parameters. We will want something more precise and stricter", explains Mr Villeneuve.
The Town has a "greater latitude" in the case of waste potentially dangerous, explains Mr Villeneuve. It can decide if it accepts it or not, no matter the test results.
To refuse the waste would go against the Waste Management Plan of Côte-de-Gaspé, that "aims to manage waste locally", says Mr Villeneuve.
Personal note: the York River, one of the finest salmon rivers in North America, is already contaminated by the Gaspé dump. Link: http://www.cbc.ca/news/canada/montreal/salmon-rich-york-river-contaminated-by-gasp%C3%A9-dump-1.2684236
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