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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Saturday, August 2, 2014

Un cas de conflit d'intérêts en Nouvelle-Écosse?

photo: Robert Devet

L'université qui fait l'évaluation publique de la fracturation hydraulique possède une compagnie qui fait la formation de travailleurs en liquéfaction de gaz naturel.

Ma traduction libre d'un reportage d'Andrew Nikiforuk publié dans le quotidien indépendant The Tyee.

Une université maritime responsable d'une révision indépendante et publique de la fracturation hydraulique en Nouvelle-Écosse possède une compagnie qui forme des travailleurs pétroliers et gaziers pour Exxon Mobil, un important promoteur de la fracturation hydraulique et l'une des plus grosses compagnies énergétiques.

Et David Wheeler, président du panel Nova Scotia Hydraulic Fracturing Review Panel, occupe également le poste de PDG de cette compagnie, sans rémunération.

LearnCorp International, une compagnie privée appartenant entièrement à la fondation Cape Breton University Foundation, a Wheeler comme président du conseil d'administration.

Le registre Nova Scotia Registry of Joint Stock Companies indique également que Wheeler est l'un des sept administrateurs en plus d'être président.

L'an passé, le ministère de l'énergie Nova Scotia Department of Energy a mandaté le Verschuren Centre for Sustainability in Energy and the Environment de l'université du Cap Breton pour qu'il fasse une révision indépendante sur les implications sociales, économiques, environnementales et sanitaires de la fracturation hydraulique.

Bien que le panel Nova Scotia Hydraulic Fracturing Review Panel décrit David Wheeler comme étant le président et vice-chancelier de l'université du Cap Breton, il ne mentionne pas ses responsabilités publiques avec LearnCorp International. Il ne révèle pas non plus que l'université est propriétaire d'une compagnie qui fait la formation d'employés pour les terminaux méthaniers.

LearnCorp, "un leader en formation pétrolière"

LearnCorp International, qui s'affiche avec la photo d'un navire méthanier sur son site Web, se qualifie de "leader mondial en formation pétrolière."

Un site Web de l'université ajoute qu'il "a rencontré les exigences d'ExxonMobil en formation technique, en développement du curriculum et en augmentation de capacité, dans plusieurs pays au travers le monde, comme aux États-Unis jusqu'en Malaisie, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée jusqu'en Russie."

Une grande part de la formation implique directement des installations de liquéfaction de gaz naturel.

L'industrie du gaz de schiste de l'Amérique du Nord, qui injecte sous pression des liquides sous terre afin de fissurer des gisements de roche-mère peu profonds ou à grande profondeur, maintenant fait la promotion de construire des terminaux méthaniers à cause des faibles prix qu'elle peut obtenir pour son gaz sur le continent.

Jusqu'à date, deux sites de terminaux méthaniers ont été proposés à la province. Le gaz viendrait soit des opérations de fracturations dans le schiste du Marcellus aux États-Unis ou éventuellement des formations de houille et de schiste en Nouvelle-Écosse.

Des producteurs de schiste font maintenant des pressions pour avoir des terminaux méthaniers parce qu'ils ont tellement submergé le marché local en gaz naturel que l'industrie a fait chuter les prix. Plusieurs compagnies ont perdu des milliards de dollars.

Wheeler, le "président non exécutif de LearnCorp"

Quand la province a nommé Wheeler pour présider la révision publique, elle avait pris note que l'académicien avait été "largement publié dans les domaines de la qualité de l'eau et la santé, dont le contrôle de la pollution de l'eau souterraine." Mais elle n'a pas tenu compte de ses liens avec LearnCorp International.

Margo MacGregor, l'administrateur de programme du panel de révision, a expliqué au Tyee que Wheeler siège comme "un Président non exécutif de LearnCorp" et que "les règlements de la Fondation assume que le Président de CBU doit être le président pour des raisons de gouvernance."

Elle décrit la compagnie comme étant "une filiale à but non lucratif de la fondation CBU Foundation qui est à son tour une créature de la province de la Nouvelle-Écosse."

MacGregor ajoute que le panel de révision "a eu une correspondance avec un groupe environnemental sur le sujet il y a quelques mois qui semblait satisfait et cela n'est certainement pas un secret."

Elle dit que l'implication de Wheeler dans LearnCorp "mérite une divulgation dans le rapport final, avec beaucoup d'autres choses qui viennent avec ses emplois précédents et ses responsabilités courantes au CBU."

On conseille au panel de Wheeler d'y aller lentement

À des réunions publiques récentes, où des citoyens avaient exprimé leur opposition intense à l'industrie envahissante, Wheeler a laissé comprendre que la Nouvelle-Écosse a besoin de plus de temps pour étudier les inconnus et les incertitudes de la fracturation hydraulique.

"Comme panel, nous ne disons pas, en se basant sur nos délibérations jusqu'à date, que cette activité devrait se faire maintenant, ou qu'elle devrait se produire dans le futur. Nous ne disons pas que nous éliminons la possibilité, mais il devra se faire des tests importants. Nous disons qu'avant quoi que ce soit se fasse, il devra y avoir une période importante d'apprentissage et de dialogue sur ce sujet," disait Wheeler cette semaine.

Partout en Amérique du Nord, l'industrie a soulevé la controverse à cause de contamination extensive de l'eau souterraine, de fuites de méthane, de pollution de l'air, de la fragmentation des terres, de la dévaluation des propriétés, des constructions de routes, de séismes, de problèmes de santé publique et à cause de la négligence persistante de la part des régulateurs. De plus, peu de science stricte existe sur cette nouvelle industrie et ses impacts complexes sur la géologie et l'eau souterraine.

Jusqu'à date, les régulateurs énergétiques du Canada ont tous échoué à faire du monitorage adéquat de l'eau souterraine, encore moins faire les empreintes isotopiques des gaz produits par l'industrie pour suivre la trace de la contamination à long terme causée par la fracturation hydraulique. Aucun n'ont fait des révisions des impacts cumulatifs des développements qui crèvent les paysages avec des milliers de puits.

Plus de questionnements sur des conflits

Le quotidien The Tyee a récemment révélé qu'un autre membre du panel de révision de la N.-É., Maurice Dusseault, détient un brevet sur la fracturation hydraulique et donc risque de tirer des avantages financiers de l'industrie.

Sur un sujet parallèle, Craig Leonard, le Ministre de l'Énergie du Nouveau-Brunswick s'est porté à la défense de la nomination de Dusseault à l'institut de l'énergie de cette province, disant que le célèbre ingénieur pétrolier avait une vaste expérience sur les mécanismes du fracking.

"C'est un endroit clé d'où vient cette expertise, ils ont été sur le terrain, ils comprennent ce qui s'y déroule et alor je pense que c'est critique d'avoir cette expertise là et c'est pourquoi il est sur le comité aviseur," Leonard a dit à la CBC.

Toutefois, les critiques avancent qu'il y a une grosse différence entre un académicien plein de connaissances sur un certain sujet et une personne qui détient des brevets sur le processus qui se fait évaluer, ou présider une compagnie qui tire des bénéfices directement des activités pétrolières et gazières durant une période qui voit des préoccupations grandissantes sur les changements climatiques déstabilisantes.

Ils avancent que la question n'est pas celle de malfaisance mais une simple divulgation publique au moment opportun de conflits possibles.

Manque de transparence dit un professionnel en éthique

"Le concept de conflit d'intérêts semble échapper à plusieurs autorités publiques ici aux Maritimes," dit Donald Bowser, le président d'une compagnie d'Halifax qui fait la promotion de la transparence et l'intégrité dans la gouvernance chez l'industrie partout sur le globe.

"N'importe quel autorité public devrait se récuser de discrétion sur des sujets où ils ont des intérêts privés, eux-mêmes ou ceux qui les entourent (leur famille, leurs amis, leurs partenaires en affaires), quand ils ont des intérêts privés," ajoute Bowser.

La loi de la N.-É. Conflict of Interest Act, par exemple, dit: "Des conflits d'intérêts existent quand les devoirs et les responsabilités d'un employé sont, ou pourraient potentiellement, compromis par ses intérêts personnels et privés. Un conflit d'intérêts peut être réel, apparent ou perçu."

Bowser dit que le Docteur Wheeler aurait dû déclarer publiquement et clarifié son poste non rémunéré comme PDG chez LearnCorp International avant le début du processus de révision de la fracturation hydraulique.



University Handling Public Fracking Review Owns Firm Training LNG Workers

Questions about conflict of interest in Nova Scotia.


By Andrew Nikiforuk published in TheTyee.ca

A Maritime university charged with conducting an independent and public review of hydraulic fracturing in Nova Scotia owns a company that trains oil and gas workers for Exxon Mobil, a key promoter of hydraulic fracturing and one of the world's largest energy companies.

And David Wheeler, chair of Nova Scotia Hydraulic Fracturing Review Panel, also serves as the unpaid director and chair of that company.

LearnCorp International, a private firm wholly owned by the Cape Breton University Foundation, lists Wheeler as chair of the Board of Directors.

The Nova Scotia Registry of Joint Stock Companies also identifies Wheeler as one of seven directors as well as chairman.

Last year the Nova Scotia Department of Energy commissioned the Verschuren Centre for Sustainability in Energy and the Environment at Cape Breton University to hold an independent review on the social, economic, environmental, and health implications of hydraulic fracturing.

Although the Nova Scotia Hydraulic Fracturing Review Panel describes David Wheeler as the president and vice-chancellor of Cape Breton University, it makes no mention of his public responsibilities with LearnCorp International. Nor does it disclose that the university owns a firm training workers for Liquified Natural Gas (LNG) terminals.

LearnCorp 'a global leader in petro-training'

LearnCorp International, which displays the photograph of an LNG tanker on its website, calls itself "a global leader in petroleum training."

A university website adds that it "has been meeting the demands of ExxonMobil for technical training, curriculum development and capacity building, in numerous countries throughout the world from the United States to Malaysia, from Papua New Guinea to Russia."

Much of the training has directly involved Liquified Natural Gas (LNG) facilities.

North America's shale gas industry, which pressure injects liquids underground to crack open shallow and deep rock formations, is now advocating for the construction of LNG terminals due to low natural gas prices on the continent.

To date two LNG terminal sites have been proposed for the province. The gas would either come from fracking operations in the Marcellus Shale in the United States or eventually from coal and shale formations in Nova Scotia.

Shale producers are now pushing LNG terminals because they poured so much natural gas onto the domestic market that the industry collapsed the price. Many firms lost billions of dollars.

Wheeler the 'non-executive chair of LearnCorp'

When the province appointed Wheeler as head of the public review, it noted that the academic had "been widely published in the field of water quality and health, including groundwater pollution control." But it omitted his ties to LearnCorp International.

Margo MacGregor, program administrator for the review panel, explained to The Tyee that Wheeler sits as "the non-executive Chair of LearnCorp" and that "the rules of the Foundation imply that the President of CBU has to be the Chair for governance reasons."

She described the company as a "non-profit subsidiary of the CBU Foundation which in turn is a creature of the Province of Nova Scotia."

MacGregor added that the review panel "corresponded on the topic with an environmental organization several months ago to their apparent satisfaction and it is certainly not a secret."

She said Wheeler's involvement with LearnCorp is "worthy of disclosure in the final report, along with many other things that result from his previous jobs and current responsibilities at CBU."

Wheeler's panel advised go slow

At recent public meetings, where citizens have voiced intense opposition to the intrusive industry, Wheeler has indicated that Nova Scotia needs more time to study unknowns and uncertainties about hydraulic fracturing.

"As a panel we are not saying, based on our deliberations so far that this activity should happen now or that it should occur in the future. We are not saying that we are eliminating the possibility but there will have to be some significant tests. We are saying that before anything happens there should be a significant period of learning and dialogue around this topic," said Wheeler this week.

Throughout North America the industry has created controversy due to extensive groundwater contamination, methane seepage, air pollution, land fragmentation, property devaluation, road destruction, earthquakes, public health issues and persistent regulatory neglect. In addition little comprehensive science exists on the novel industry and its complex impact on geology and groundwater.

To date Canadian energy regulators have uniformly failed to do proper groundwater monitoring let alone isotopic fingering of gases produced by the industry to track long-term contamination from hydraulic fracturing. None do cumulative impact reviews on developments that puncture landscapes with thousands of wells.

More questions of conflict

The Tyee recently revealed that another member of Nova Scotia's review panel, Maurice Dusseault, holds a patent on hydraulic fracturing and therefore stands to benefit financially by the industry.

In a related matter New Brunswick Energy Minister Craig Leonard recently defended Dusseault's appointment to that province's Energy Institute saying the well-known petroleum engineer had widespread experience on the mechanics of fracking.

"That's a key part of where their expertise comes from, they have been in the field, they understand what is taking place and so I think it's critical to have that expertise there and that's why he is on the advisory committee," Leonard told the CBC.

Critics, however, contend that there is a huge difference between being a knowledgeable academic on a subject versus holding patents on the process being assessed, or chairing a company that directly benefits from oil and gas activity in an era of rising concerns about destabilizing climate change.

They argue that the issue is not malfeasance but simple and timely public disclosure of possible conflicts.

Transparency lacking: ethics pro

"The concept of conflicts of interest seem to be lost on many public officials here in the Maritimes," said Donald Bowser, the president of a Halifax company that promotes transparency and integrity in government industry around the world.

"Any public official should recuse themselves from exercising discretion on matters where they have a private interests or those around them (family, friends, business partners) have private interests," added Bowser.

The NS Conflict of Interest Act, for example, states: "Conflict of interest exists when the duties and responsibilities of an employee are/or potentially could be compromised by his or her personal and private interests. A conflict of interest may be real, apparent or perceived."

Bowser says that Dr. Wheeler's should have publicly declared and clarified his unpaid position as chair and director with LearnCorp International before the hydraulic fracking review process began. [Tyee]

Link: http://thetyee.ca/News/2014/08/01/Public-Fracking-Review/

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