Photo: Jean-Claude Lamarre
Article publié dans Le Devoir le 28 août 2014 |Alexandre Shields |
Alors que les scientifiques redoutent les impacts pour les bélugas de la construction d’un port pétrolier en plein coeur de leur pouponnière, il semble de plus en plus évident que l’espèce connaît de façon récurrente de sérieux problèmes de mortalité, particulièrement chez les nouveau-nés.
Il y a quelques jours, la carcasse d’un jeune béluga né cette année a été retrouvée dans le secteur de Rivière-Ouelle, dans le Bas-Saint-Laurent. Il s’agissait déjà de la troisième dépouille découverte sur les rives de l’estuaire depuis le début de la période des naissances, qui commence vers la mi-juin. Et le président du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins, Robert Michaud, souligne que la saison est loin d’être terminée.
En plus de ces mortalités de jeunes, on retrouve également des carcasses d’adultes. Des trois identifiées au cours des dernières semaines, une était « une femelle qui venait de mettre bas », précise M. Michaud. Cela signifie donc qu’au moins quatre décès sont liés à la période des naissances. « Il est clair qu’il y a un problème autour de la période de mise bas, même s’il est difficile pour le moment de bien comprendre le phénomène », ajoute-t-il.
S’il est encore tôt pour dresser un bilan complet pour l’année, il est déjà acquis que celui-ci s’aggravera. En effet, les mortalités ont connu une hausse marquée au cours des dernières années. Entre le début des années 1980 et 2007, explique M. Michaud, de zéro à trois carcasses de veaux étaient repêchées chaque année. Ce chiffre a bondi à 10 en 2008. Les chercheurs ont aussi recueilli 10 jeunes bélugas morts en 2010. En 2012, la situation a pris une tournure encore plus préoccupante, avec 17 décès constatés. Plusieurs décès de veaux ont également été recensés l’an dernier.
Quatre facteurs
Pour le moment, les chercheurs ont cerné quatre principaux facteurs pouvant expliquer la multiplication des pertes chez les jeunes. Le recul des glaces dans le golfe pourrait nuire aux femelles gestantes durant les mois qui précèdent la naissance de leurs veaux. L’accumulation de certains agents contaminants aurait aussi des effets sur la capacité de celles-ci à mettre bas. Une diminution des stocks de harengs, dont les bélugas se nourrissent, serait aussi à prendre en considération.
Enfin, les travaux de recherches semblent indiquer que les années de forte mortalité de jeunes (2010 et 2012) coïncident avec des étés de grande fréquentation de l’estuaire par les plaisanciers. « Leur présence pourrait bien déranger les animaux et entraîner des complications lors de l’accouchement », explique M. Michaud.
Ce dernier facteur, s’il s’avère déterminant, pourrait offrir une indication de l’ampleur de la menace que représente le port pétrolier que souhaite construire la pétrolière TransCanada dans le secteur de Cacouna, la zone la plus fréquentée par les femelles, qui viennent y mettre bas.
Lien: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/417036/les-deces-de-jeunes-belugas-inquietent
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Why are young Belugas dying?
My translation of article published in Le Devoir
While scientists are afraid of the impacts from the construction of an oil harbor could have on the Belugas, because it is right in the middle of their nursery, it seems it is more and more obvious that the species has a serious recurrent mortality problem, especially with newborns.
A few days ago, a carcass of a young Beluga born this year was found in the Rivière-Ouelle sector, in the Bas-Saint-Laurent. It was the third body found on the Estuary shores since the beginning of calving that starts around mid-June. And the president of the research group Groupe de recherche et d'éducation sur les mammifères marins, Robert Michaud, reminds us that the season is far from over.
Besides finding young calves carcasses, some adult ones are also found. Of the three identified for the last few weeks, one of them was "a female that had just calved", says Michaud. That means that at least 4 deaths are tied to calving time. "It is clear that there is a problem around calving time, even if it is hard to understand the phenomenon thoroughly right now", he adds.
If it is still too early to do an appraisal for the whole year, it is already understood that things will get worse. Indeed, mortality rates have been going up for the past few years. Between the beginning of the 1980s and 2007, says Michaud, between zero to 3 carcasses of calves where found every year. Those numbers shot up to 10 in 2008. Researcher have also picked up 10 dead young Belugas in 2010. In 2012, things turned for the worse: 17 dead Belugas were found. Many dead calves were also counted last year.
Four factors
For now, researchers have brought it down to 4 principal factors that could explain the increase of mortality in young Belugas. The loss of ice cover in the Gulf could harm gestating females during the months before the calving. The accumulation of contaminants could also have effect on their capacity to calve. A decrease of Herring stocks, on which Belugas feed on, should also be taken into consideration.
Also, research seems to indicate that high mortality rate years for young Belugas (2010 and 2012) coincide with summers with heavy tourist presence in the estuary. "Their presence could well bother the animals and provoke complications during calving", explains Michaud.
This last factor, if it proves to be relevant, could indicate the importance of the menace the oil harbor represents, oil harbor TransCanada wants to build in the Cacouna sector, the zone the most visited by the females that come to calve.
Friday, August 29, 2014
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Also see article in The Montreal Gazette: : http://www.montrealgazette.com/business/Quebec+environmental+groups+seek+block+drilling+that+could+threaten+belugas/10158194/story.html
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