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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Friday, October 3, 2014

Le Canada, parent pauvre en monitorage de l'eau souterraine

Photo: frack fields in northern BC by Hayley Dunning.

Selon un expert, il se fait peu de monitorage de l'eau souterraine crédible dans les champs d'exploitation fracturés hydrauliquement.

Ma traduction libre d'un reportage d'Andrew Nikiforuk publié dans The Tyee.

Sans la science adéquate sur la technique, l'industrie perdra la confiance du public dit ce scientifique sur les contaminants.

L'un des plus importants experts sur la contamination de l'eau souterraine de l'Amérique du Nord qualifie l'industrie du gaz de schiste "un gâchis" et nous prévient qu’aucune juridiction canadienne n'a mené un monitorage adéquat pour protéger l'eau souterraine dans les régions aux activités pétrolières et gazières intenses.

John Cherry, un hydrologue sur les contaminants qui a été président dernièrement d'un comité d'experts fédéral sur les impacts du fracking au Canada, se plaignait aussi du manque de science sur la technologie.

Le professeur émérite de 72 ans de l'université de Waterloo, qui a étudié la contamination industrielle de l'eau souterraine pendant des décennies et développé des outils de monitorage efficaces, a aussi émis un avertissement brutal: si le gouvernement ne finance pas adéquatement la science sur la technique d'extraction ou répond aux craintes légitimes du public, alors l'industrie du gaz de schiste pourrait prendre le chemin du nucléaire et perdre l'acceptabilité sociale pour pouvoir opérer.

"Les deux formes d'énergie ont des problèmes pour des raisons similaires," dit Cherry, dont des problèmes de dispositions des déchets, un excès de confiance dans la technologie et la perte de confiance du public envers les agences régulatrices.

M. Cherry, qui est actuellement le directeur du University Consortium for Field-Focused Groundwater Contamination Research à l'université de Guelph, critique aussi à la fois l'industrie et les campagnes de relations publiques du gouvernement pour le développement du gaz de schiste à une conférence de grande renommée à Toronto sur la fracturation hydraulique la semaine dernière, disant qu'ils avaient érodé la confiance du public envers l'industrie.

Beaucoup de lacunes en recherche à combler

Pendant une conférence de grande envergure adressée aux investisseurs de l'industrie qui se tenait au centre Munk Centre's Program on Water Issues, l'expert en eau souterraine a décrit un nombre de lacunes en recherche de l'industrie qui appuie en ce moment les projets méthaniers de plusieurs milliards de dollars en Colombie-Britannique.

L'hydrologiste décrit le fracking comme étant un processus qui fait éclater le schiste à de grandes profondeurs grâce à une immense quantité d'énergie qui perce le sol à répétition.

(L'industrie a également fait éclater des formations de schiste à faible profondeur et des veines de houille à la fois verticalement et horizontalement partout en Amérique du Nord et directement dans les nappes aquifères par accident et également volontairement.)

Les scientifiques ont très peu de connaissances sur les connections possibles entre les zones peu profondes d'eau douce et les zones profondes où il se fait de l'extraction, ou comment le méthane pourrait profiter des passages entre les deux, dit-il.

"Les hydrologues connaissent la zone d'eau douce et les ingénieurs pétrolier connaissent les zones profondes, mais personne ne connaît la zone intermédiaire," dit-il.

En d'autres mots, la communauté scientifique en sait très peu sur ce qui se passe lors des perforations en série de la zone intermédiaire qui pourrait laisser le méthane se déplacer vers la surface ou dans l'eau souterraine.

Cherry évalue que l'intégrité d'un puits comme étant l'un des plus importants problèmes du gaz de schiste en termes de contamination de l'eau souterraine et changements climatiques.

Les fuites des trous de puits ont pollué l'eau souterraine, laissé fuir du méthane dans l'atmosphère et sont la source de dangers d'incendie pour les maisonnées et les bâtiments partout dans l'ouest du Canada.

Une étude en Allemagne de 2012 sur la fracturation hydraulique a également identifié la stabilité à long terme des cimentations dans les trous de puits comme étant critique et un problème non résolu pour l'industrie pétrolière et gazière.

Aucun cas de monitorage "rigoureux" n'a été trouvé

Il manque aussi des études sur les impacts du méthane qui fuit des gisements de schiste ou des zones intermédiaires et leurs effets sur la qualité de l'eau souterraine.

Une étude faite par Duke University aux É.-U. a constaté que la contamination des puits d'eau potable domestiques au méthane augmente dramatiquement à un kilomètre des activités denses de l'industrie du gaz de schiste.

"Le gaz naturel pénètre dans l'eau souterraine et se fait manger par les bactéries, et cela change la qualité de l'eau souterraine, parfois pour le mieux, parfois pour le pire," dit Cherry. "Il n'y a aucun papier scientifique sur ce sujet relativement au développement du gaz de schiste."

Cherry refute également les affirmations du militant politique Ezra Levant que l'EPA des É.-U. a jamais trouvé de preuves de contamination de l'eau souterraine à cause du fracking (Levant aurait dit "exactement zéro).

L'EPA a enregistré son premier cas de contamination par le fracking en Virginie Occidentale en 1987, et le U.S. Geological Survey a rapporté une série de cas de contamination au méthane qui sont survenus au début des fracturations hydrauliques dans des veines de houille au Nouveau Mexique dans les années 1990.

L'agence Alberta Energy Regulator (celle que Jessica Ernst aurait voulu poursuivre pour son cas de contamination de puits d'eau potable) a aussi enregistré la contamination d'une nappe aquifère peu profonde par des fluides de fracturations à Grand Prairie en 2012.

Les mantras de l'industrie, du gouvernement et des médias que la fracturation hydraulique se fait sans problèmes survient grâce à une presque totale absence de bonne science et bon monitorage de l'eau souterraine partout en Amérique du Nord, dit Cherry.

"Je n'ai trouvé aucun cas où le monitorage rigoureux de l'eau souterraine a été fait autour de n'importe quel site de fracking. Exactement zéro. Pas un seul. Partout. Jamais," dit Cherry pendant sa dernière tournée de conférences à Toronto.

"Des délinquants internationaux"

Cherry a aussi dit que les commentaires condescendants fait par Rich Coleman, le ministre du développement du gaz naturel de la Colombie-Britannique, sur les préoccupations pour l'eau et la fracturation hydraulique a miné l'acceptabilité sociale de l'industrie.

L'an passé, Coleman a qualifié un éditorial dans le Vancouver Province sur les impacts du fracking du gaz de schiste sur l'eau fait par le géologue David Hughes et le journaliste Ben Parfitt comme étant "sans fondement et inexact."

Cherry dit que de tels commentaires fait pas un politicien irresponsables. "En tant qu'expert, je sais que la Colombie-Britannique a investi très peu d'argent dans le genre de recherche et de monitorage qu'elle aurait besoin pour être capable de faire de tels affirmations sur le gaz de schiste étant sécuritaire."

Un système efficace de monitorage de l'eau souterraine, comme celui conçu par l'ingénieur de Vancouver Frank Patton en 1998, ferait mettre en place des appareils de mesure dans des puits spécialement conçus qui font des prélèvements et suivent le mouvement des contaminants dans l'eau au fil du temps et à des profondeurs variées pris de lieux multiples. Pas même les sables bitumineux n'ont établi un tel système de base, dit Cherry.

Vu que l'industrie dépense des millions de dollars pour fracturer à la recherche de gisements non conventionnels et souvent des milliards dans certaines régions, c'est impératif que le gouvernement finance de la recherche de base pour protéger l'eau souterraine et l'atmosphère, dit-il.

Quand on lui demande pourquoi le gouvernement est réticent à faire le monitorage d'une ressource publique aussi précieuse que l'eau, l'hydrologue répond que cela coûte de l'argent pour faire le monitorage des erreurs du passé. "La pollution de l'eau souterraine progresse lentement pendant des années et des décennies. Si il y a quelque chose que le gouvernement peut remettre à demain, c'est l'eau souterraine."

Encadré:

LE RAPPORT SUR LE FRACKING MODIFIÉ DIT CHERRY

Pendant sa présentation à Toronto, John Cherry faisait la remarque que la conclusion d'un rapport récent d'un comité de travail fédéral qui avait trouvé que la croissance de l'usage de la fracturation hydraulique dépassait la recherche scientifique sur l'industrie au Canada avait été changée de façon significative.

La dernière phrase se lit comme suit: "À savoir si oui ou non le développement du gaz de schiste s'avérera sur le long terme d'être une influence positive ou négative sur le bien-être global dépendra de la façon que l'humanité comprendra cette technologie et comment le gouvernement la gérera."

Le Conseil des Académies canadiennes, le groupe financé par le fédéral qui a réuni un groupe sur la question et publié le rapport pour Environnement Canada, a reformulé la dernière phrase. Il a retiré la partie qui soulignait l'importance critique de la gérance du gouvernement.

"Cette phrase avait une grande importance pour moi. Il n'y a pas eu d'excuses ou de correction publiés sur le site Web," dit Cherry, qui a été le président du comité d'expert impliqué dans ce rapport.

Il dit que l'écriture du rapport, qui demande pour plus de science rigoureuse et une approche d'allons-y doucement envers la fracturation hydraulique, a souvent été problématique et sera le sujet d'une plainte formelle qu'il est à rédiger pour envoyer au CAC.

Un porte-parole du CAC dit que la dernière phrase a été "corrigée" par le personnel pour des raisons de cohérence.

photo: John Cherry

Canadian Fracking Lacks Credible Groundwater Monitoring: Expert

Without proper science on the technique, industry will lose the public's faith, contaminant scientist says.

By Andrew Nikiforuk, 4 Jun 2014, TheTyee.ca

One of North America's leading experts on groundwater contamination has called the shale gas industry "a mess" and warned that no Canadian jurisdiction has set up proper monitoring to protect groundwater in areas of intense oil and gas activity.

John Cherry, a contaminant hydrologist who recently chaired an expert federal panel on the impact of fracking in Canada, also lamented the lack of science on the technology.

The 72-year-old professor emeritus at Waterloo University, who has studied industrial contamination of groundwater for decades and developed effective monitoring tools, also issued a blunt warning: if government fails to fund adequate science on the mining technique or address legitimate public fears, then the shale gas industry could follow nuclear power and lose its social license to operate.

"Both (forms of energy) are in trouble for similar reasons," Cherry said, including waste disposal liabilities, technical overconfidence and the public's loss of faith in regulatory agencies.

Cherry, who currently serves as the director of the University Consortium for Field-Focused Groundwater Contamination Research at Guelph University, also criticized both industry and government public relations campaigns on shale gas development at a high-profile Toronto conference on hydraulic fracturing last week, saying they have eroded public confidence in the industry.

Many research gaps to be filled

During a wide-ranging talk to industry investors at the Munk Centre's Program on Water Issues, the groundwater expert outlined a number of research gaps for the industry that now underpins British Columbia's multi-billion-dollar liquified natural gas plans.

The hydrologist described fracking as a process of shattering shale rock at great depths with an immense amount of energy that repeatedly punctures the earth.

(Industry has also shattered shallow shale formations and coal seams both vertically and horizontally across North America and directly into aquifers both by accident and design.)

Scientists have little understanding about possible connections between shallow freshwater zones and the deep zones where mining occurs, or how methane might take advantage of pathways between them, he said.

"Hydrologists understand the freshwater zone and petroleum engineers understand the deep zone, but nobody understands the intermediate zone," he said.

In other words, the scientific community knows little about how the repeated puncturing of the middle zone might allow methane to creep to surface or into groundwater.

Cherry rated well integrity as one of the most important shale gas issues in terms of groundwater contamination and climate change.

Wellbore leakage has polluted groundwater, released methane into the atmosphere and created flammable hazards for households and buildings across western Canada.

A 2012 German study on hydraulic fracturing also identified the long-term stability of cement jobs on wellbores as a critical and unresolved issue for the oil and gas industry.

No cases of 'rigorous' monitoring found

Studies on the impacts of leaking methane from shale deposits or intermediate zones and its effects on groundwater quality are also lacking.

One study by Duke University in the U.S. found that methane contamination of domestic water wells increased dramatically one kilometre away from dense shale gas activity.

"The natural gas goes into groundwater and is eaten by bacteria, and that changes the quality of the groundwater for better or worse," said Cherry. "There isn't a single scientific paper on this topic related to shale gas development."

Cherry also rebutted claims by conservative political activist Ezra Levant that the U.S. Environmental Protection Agency has never found evidence of groundwater contamination from fracking (or "exactly zero," Levant said).

The EPA recorded its first fracking contamination case in West Virginia in 1987, and the U.S. Geological Survey has reported a variety of methane contamination cases beginning with the fracking of coal seams in New Mexico in the 1990s.

The Alberta Energy Regulator has also reported the contamination of a shallow aquifer by fracking fluids in Grand Prairie in 2012.

Industry, government and media "mantras" of fracking as problem-free industry stem from a near total absence of good science and proper groundwater monitoring across North America, Cherry said.

"I found no cases where rigorous groundwater monitoring has been done at any fracking pad. Exactly zero, not a single one. Anywhere, ever," Cherry said during his recent Toronto talk.

'International delinquents'

Cherry also said that dismissive comments by Rich Coleman, British Columbia's minister of Natural Gas Development, about water concerns and fracking weakened the industry's social licence.

Last year, Coleman called a Vancouver Province editorial on the water impacts of shale gas fracking by geologist David Hughes and journalist Ben Parfitt as "unfounded and inaccurate."

Cherry called such comments by a politician irresponsible. "As an expert, I know that British Columbia has invested very little money in the type of research and monitoring that it would need to make statements about shale gas being safe."

An effective groundwater monitoring system, as first set out by Vancouver engineer Frank Patton in 1998, places measuring devices into specifically-designed wells that sample and track the movement of water contaminants over time and at various depths from a variety of locations. Not even the oilsands has set up such a basic system, said Cherry.

Given that industry spends millions of dollars on the fracking of unconventional deposits and often billions in certain regions, it is imperative that government funds basic research to protect groundwater and the atmosphere, he said.

Asked why government was reluctant to monitor a public resource as valuable as groundwater, the hydrologist replied that it costs money to monitor past societal mistakes. "Groundwater pollution develops slowly over years and decades. If there is anything that government can shrug off to the future, it's groundwater." [Tyee]

Insert:

FRACKING REPORT ALTERED: CHERRY

During his Toronto talk, John Cherry noted the conclusion of a recent federal panel report that found fracking's growth was outpacing scientific research on the industry in Canada had been significantly changed.

The final sentence read: "Whether or not shale gas development will turn out in the long term to have been a positive or negative influence on global well being will depend on how society understands this technology and how government manages it."

The Council of Canadian Academies, the federally-funded body that assembled a panel on the issue and published the report for Environment Canada, edited the final sentence. It took out the part emphasizing the critical importance of government management.

"That sentence was dear to my heart. There was no apology and no correction published on the website," said Cherry, who chaired the expert panel involved with the report.

He said the writing of the report, which calls for more rigorous science and a go-slow approach to fracking, was often a problematic exercise that will be the subject of a formal complaint that he is drafting to the CCA.

A spokesperson for the CCA said the last sentence was "tweaked" by staff in the interests of consistency. -- Andrew Nikiforuk

Link: http://thetyee.ca/News/2014/06/04/Fracking-Lacks-Groundwater-Monitoring/

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