Photo: Frank Finan, le père de l'auteure
Hier, je me suis baignée dans l'étang. On était le 9 novembre.
Cela a commencé par une course. Je ne cours pas souvent, mais durant la saison de la chasse, ce n'est pas prudent de prendre des marches dans le bois, et j'avais besoin d'être dehors. J'ai enfilé ma veste orangée et je me suis engagée sur la même colline où je cours ou je marche depuis 25 ans.
Cette fois-ci, j'ai passé à côté de deux sites de forages gaziers. L'un d'eux est là depuis quelques années, mais la toute dernière tour de forage vient de se faire démanteler il y a quelques jours. Dans ses meilleurs jours, ce n'était qu'une ferme laitière et une résidence pour mon chauffeur d'autobus et mon commissaire de district. Maintenant, à intervalles réguliers, des évents de méthane brisent le silence comme des moteurs de jet, me forçant à aller courir dans l'autre direction. Un coyote s'est enfui de l'autre côté de la route pour la même raison.
L'autre a commencé par être une route d'accès pour la foresterie. Il y a plusieurs mois de çà, je me tenais juste à l'entrée, sur le bord de notre propriété, retenant mon souffle jusqu'à ce qu'un camion de pitoune sorte de là de peine et de misère. Mon voisin n'avait jamais dit qu'il avait signé un bail pour la surface, mais une tour de forage est venue quand même. On a fini de forer il y a une semaine.
Maintenant, j'attends, durant l'intervalle entre le forage et les fracturations hydrauliques; l'espace entre la vie et la mort de notre petit endroit dans ce monde. Cette terre a été l'oeuvre d'amour de mes parents qui ont ramassés eux-mêmes les pierres des champs qu'ils ont utilisés pour construire notre maison, une pierre à la fois. Trois de nos chiens bien-aimés ont été enterrés près de l'étang, et l'esprit de ma mère hante encore le jardin.
La semaine dernière, un journaliste m'a demandé ce qui m'a motivé de revenir à la maison. De la même manière que je m’assoirais au chevet d'un être aimé mourant, je choisis de m'asseoir à côté de ma terre. Si je ne peux pas l'arrêter, je veux être témoin de la triste réalité. Pour en faire mon deuil.
Hier, j'ai erré jusqu'à l'étang, comme je le fais souvent après mon jogging. Bien que je déteste l'eau froide, j'ai réalisé que ceci pourrait être ma dernière chance de m'y baigner. J'ai entré dans l'eau en courant.
Aujourd'hui, les camions de fracturations hydrauliques sont arrivés.
Kelly Finan
Pennsylvanie
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Goodbye
November 10, 2014 at 12:29pm
Yesterday, I swam in the pond. It was November 9.
It started with a run. I’m not much of a runner, but in deer season there isn’t much woods walking to be done, and I needed to get outside. I donned my orange vest and started up the same hill that I have been running or walking for 25 years.
This time, I passed two gas pads. One has been there for a few years, but the most recent rig was towed away in pieces a few days ago. In better days it was a just a dairy farm and home to my bus driver and township commissioner. Now, periodic methane releases break the silence like a jet engine, sending me running the other way. A coyote darted across the road with the same idea.
The other started as a logging road. Months ago, I stood at the entrance on the edge of our property, holding my breath until a dirty logging truck limped out. My neighbor had never mentioned a surface lease, but the rig came anyway. The drilling was finished about a week ago.
Now I wait, in the space between drilling and fracking; the space between the life and death of our little place in the world. This land was a labor of love for my parents, who personally collected the fieldstones that they used to build our house, stone by stone. Three of our beloved dogs are buried by the pond, and my mother’s spirit still lingers in the garden.
Last week, a reporter asked me what brought me home. In the same way that I would sit at the bedside of a dying loved one, I choose to sit beside my land. If I can't stop it, I want to witness the sad reality. To have closure.
Yesterday, I wandered to the pond, as I often do after a jog. Even though I hate cold water, I realized this might be my last chance to swim here. I ran straight in.
Today, the frack trucks came.
Link: https://www.facebook.com/notes/kelly-finan/goodbye/10154783024915244
Thursday, November 13, 2014
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