Mise en contexte: L'avocat Solomon dont il est question ici est l'avocat qui a conseillé à l'agence régulatrice en énergie de l'Alberta de se défendre contre le procès de Jessica Ernst en plaidant que l'agence n'avait pas de devoir de protection envers le contribuable et était à l'abri de toute action légale qu'on pourrait entamer contre elle.
Dans ce reportage, ce même avocat Solomon est approché par le fils d'Ann Craft, une dame également aux prises avec un puits d'eau potable contaminé par des activités de fracturations hydrauliques effectuées dans des veines de houille à faible profondeur. Le fils enregistre la conversation avec son cellulaire et notre ami Will Koop en fait en partie un YouTube et la transcription. Ce qu'on y apprend est assez surprenant, et démontre un manque de professionnalisme flagrant. De plus, sans la nommer, c'est clair que Solomon parle de la poursuite de Jessica Ernst, ce qui est contre le code d'éthique de la profession.
Je prends donc encore la peine de traduire ce reportage d'Andrew Nikiforuk car il illustre bien les problèmes qu'un citoyen ordinaire peut faire face à vouloir faire respecter ses droits, voir à un approvisionnement raisonnable d'un besoin fondamental à la vie qu'est l'eau, les difficultés rencontrées à faire affaire avec les différents paliers gouvernementaux pour y arriver, et les risques encourus, car on risque beaucoup quand on met le tout dans les mains des avocats et des juges.
Le cauchemar de fracking d'Ann Craft, et les conseils surprenants d'un éminent avocat.
Un fils d'une Albertaine, cherchant des conseils légaux, enregistre une conversation avec une personne bien au fait du dossier: comment les géants pétroliers et les autorités réglementaires évitent les poursuites.
À l'automne de 2013, Brent O'Neil (pas son vrai nom pour protéger les innocents), un vétéran du métier de foreurs pétroliers et gaziers mondiaux, va à la recherche d'un avocat pour aider sa mère Ann Craft, une agente d'immobilier.
Depuis 2 ans, elle est aux prises avec une bataille avec les autorités réglementaires à cause de deux incidents séparés comme déjà rapportés dans le journal The Tyee et ma traduction dans mon blog précédemment.
En 2012, un évènement semblable à un séisme a soulevé le balcon de la maison mobile de sa mère, située au coeur de l'Alberta. Cela a endommagé sa propriété et même changé la topographie de sa terre.
O'Neil et Craft tous les deux se doutent que les forages à faible profondeur et les séries de fracturations hydrauliques de quatre puits dans des veines de houille tout près faits par la compagnie de Houston appelée Quicksilver Resources à ce moment-là expliqueraient probablement l'évènement. Quicksilver nie en être responsable.
Plus tard, les choses ont empirées. Quelques mois plus tard, une compagnie de camionnage a fait la livraison d'un voyage d'eau contaminée avec du pétrole brut sulfureux dans la citerne de Craft. Craft a pris sa douche avec l'eau toxique et souffre d'une mauvaise santé et a dû faire plusieurs visites chez le médecin depuis ce temps-là.
Au début, Alberta Environment avait promis de faire une étude hydrogéologique de la propriété de Craft mais a ensuite changé d'idée.
Alors quand Alberta Environment et Alberta Energy Regulator n'ont pas enquêté correctement ni un incident, ni l'autre, à la satisfaction de Craft, O'Neil a commencé à chercher de l'aide légale.
Craft et O'Neil voulaient spécifiquement un avocat qui pourrait avoir "de l'expérience et la confiance en soi pour entamer une poursuite contre une pétrolière" à cause de l'incident de fracking. Ils voulaient aussi quelqu'un qui pourrait avoir les ressources techniques pour prendre le cas de la livraison d'eau toxique également.
"Nous avons été obligés de poursuivre après s'être rendus compte que c'était clair qu'aucune autorité réglementaire n'aiderait ma mère," se rappelle le fils de 36 ans.
Le vétéran de l'univers pétrolier a éventuellement obtenu un rendez-vous avec Glenn Solomon, un avocat respecté de Calgary avec beaucoup d'expérience. Solomon, l'un des plus éminents avocats du Canada, est aussi un partenaire sénior dans la firme Jensen Shawa Solomon Duguid Hawkes LLP (JSS Barristers).
La firme d'avocats a des liens serrés avec les Tories au niveau fédéral et provincial. L'un des partenaires de la firme est Robert Hawkes, l'ex de l'ancienne Première Ministre de l'Alberta Alison Redford.
Le franc-parler des commentaires de Solomon a étonné O'Neil.
En des mots sans détours, Solomon a averti O'Neil que de poursuivre des compagnies pétrolières et gazières, c'est pas seulement "épeurant", mais aussi très dispendieux.
Solomon ajouta que poursuivre les autorités réglementaires qui encadraient les pétrolières et les gazières en plus des compagnies était l'équivalent de déclarer une troisième Guerre mondiale.
De plus, il avisa O'Neil que les compagnies typiquement réglaient les cas de fracturations hydrauliques hors cour pour qu'elles soient capables ensuite de fracturer encore avec le minimum de conséquences réglementaires.
"Et d'ailleurs, en faisant cela, vous (les propriétaires terriens) vous la fermez, les autorités réglementaires cessent de vous achaler, les compagnies de fracturations hydrauliques peuvent continuer de le faire juste au bout de votre rue."
Solomon a aussi dit à O'Neil que les gens qui poursuivent le gouvernement en incluant les autorités réglementaires, sont "fous."
Solomon a été reconnu comme l'un des meilleurs avocats au Canada par les publications légales Corporate Counsel Magazine (2013, 2014), The American Lawyer Magazine (2013, 2014), et American Lawyer Media (2013, 2014).
Solomon est aussi un activiste du parti Conservateur fédéral depuis longtemps.
Les conseils de l'avocat enregistrés.
O'Neil a enregistré toute la conversation avec Solomon pendant la réunion qui a duré 2 heures avec son cellulaire: "J'ai enregistré la conversation parce que je voulais que ma mère soit capable de décider par elle-même quel avocat elle serait plus à l'aise d'engager." (Craft a éventuellement engagé un avocat de Ponoka pour sa poursuite.)
O'Neil dit qu'il a trouvé cela choquant de voir que quelqu'un dans la position de Solomon "peut être si effronté à révéler comment la loi fonctionne en faveur des compagnies de pétrole en Alberta ou au Canada."
Mais il ajoute que les réponses de Solomon confirment la façon dont sa mère a été traitée par les autorités réglementaires et l'industrie: "Ses commentaires reflétaient la vérité."
Pendant la première heure de la rencontre, O'Neil décrivit le cas de sa mère, incluant l'incident lié au fracking ainsi que la livraison d'eau toxique. Craft, aux prises d'un débat législatif en Alberta, vit maintenant dans un atelier fait de métal et transporte son eau elle-même.
Quand Solomon a expliqué comment le système légal traite de tels cas. Il a aussi décrit son propre travail comme consultant pour la commission anciennement appelée Energy Resources Conservation Board (ERCB) maintenant appelée Alberta Energy Regulator.
Jessica Ernst, propriétaire terrienne et consultante indépendante du développement pétrolier, a entamé une poursuite contre le ERCB ainsi qu'Alberta Environment et Encana à cause de négligence grave il y a 7 ans de cela, suite à un cas présumé de contamination d'eau souterraine après des fracturations hydrauliques peu profondes dans des veines de houille, au centre de l'Alberta.
Durant le fameux cas de Ernst, Solomon a réussi à convaincre le juge de la cour d'appel de l'Alberta que les autorités réglementaires bénéficient d'immunité statuaire et que la poursuite devrait se poursuivre entre Ernst et Encana.
Ernst a donc maintenant fait application auprès de la cour suprême du Canada pour faire revoir la décision pendant que sa poursuite de $33 millions contre Encana et Alberta Environment progresse lentement au travers le dédale du système judiciaire. Ernst promet de ne pas régler hors cour.
"C'est Encana, et ils ont tout l'argent au monde"
"Pense-y bien," a dit Solomon à O'Neil. "Je vous l'ai dit au téléphone, je travaille pour le ERCB (maintenant appelé Alberta Energy Regulator) quand ils se font poursuivre pour ce genre de choses. Il y a seulement un autre cas en Alberta que je connaisse, où ils emploient des consultants externes, et c'est moi pour le moment. Et ce déversement pétrolier dans la région de Rosebud, qui est maintenant devenu plus une pièce de théâtre politique qu'une dispute légale."
"À cause d'un déversement pétrolier?" demande O'Neil pour bien comprendre.
"C'était un cas de fracturation hydraulique."
"Oh!", dit O'Neil.
"C'était une présumée contamination d'un puits d'eau potable. Il ne semble pas y avoir de préjudice corporel. Et....
"Seulement un cas de contamination d'eau souterraine?" interrompt O'Neil.
"Contamination d'eau souterraine," confirme Solomon, qui continue ainsi: "Encana est la compagnie pétrolière. Ils ont dit qu'ils affirment avoir rien fait de mal mais vous fournirons de l'eau potable pour la vie quand même, parce que nous nous en fichons et nous ne voulons pas nous battre contre vous. Vous savez, c'est Encana, et ils ont tout l'argent au monde. Et Alberta Environment et le ERCB ont été poursuivis dans ce cas-là également. Je peux vous dire que c'est un cas qui dure depuis 7 ans. Je n'ai pas encore présenté une requête de la défense parce que la poursuite est embourbée dans des applications préliminaires... parce que c'est ce qui arrive quand vous commencez à poursuivre Alberta Environment et le ERCB."
Solomon poursuit: "Nous continuons à dire aux avocats de la plaignante, regardez, si vous vous débarrassez de nous (la dispute avec les autorités réglementaires), Encana va régler çà avec vous, parce qu'ils le font tout le temps. C'est ce qu'ils font. Encana a dit, regardez, vous savez, çà nous fait plaisir de payer pour çà, sans admettre ou nier qu'ils sont responsables... On s'en fiche tout simplement. Vous savez, c'est, ceci est une quantité négligeable dans nos livres, pour l'amour du ciel. Pourriez-vous arrêter de nous achaler?"
"Mais les relations publiques et la mauvaise publicité qui vient avec çà pour tout le monde, est-ce que çà en vaut la peine?" demande O'Neil.
"Encana, le ERCB, et Alberta Environment s'en fichent de çà aussi," répond Solomon. "Ils s'en foutent de la mauvaise publicité parce que ...ce qui finit par arriver c'est que les gens qui se tournent vers les médias sont typiquement jugés comme étant des fous à lier," répond Solomon.
"Si vous y traîner les autorités réglementaires, c'est la troisième Guerre mondiale"
O'Neil a ensuite posé une question directement. "Selon votre expérience avec le fracking et ces choses-là, quel est le taux de succès?" O'Neil remarqua que Quicksilver avait déjà un cas similaire contre eux déposé par un fermier de Wetaskiwin à cause d'un incident similaire impliquant la fracturation hydraulique dans des veines de houille. "Quel est le climat canadien pour ce genre de choses? Est-ce que çà vaut la peine de se battre?"
"Je ne connais aucun cas qui s'est rendu en cour avec des dommages causés par le fracking ayant été prouvés avec succès. Mais, je vous le répète, la plupart de ces cas se règlent hors cour. D'accord, nous avons endommagé votre puits d'eau potable. Nous allons vous organiser avec de l'eau potable dans un système de citerne à jamais, parce que, vous savez, nous venons de dépenser un million de dollars pour forer ce puits qui nous fait des centaines de millions. Et cela nous coûte un trois cent milles de plus. Nous sommes OK avec çà."
Solomon a élaboré un peu plus sur l'attitude de l'industrie: "Vous savez, nous n'avons pas besoin d'aller en litige avec vous, nous n'avons même pas besoin de savoir si c'est de notre faute. Nous sommes juste contents de vous payer. Et d'ailleurs, en vous la fermant, les autorités réglementaires vous laissent tranquille, nous pouvons le refaire plus loin au bout de votre rue. C'est çà la façon de voir de la compagnie de pétrole pour ce genre de chose. Les gens typiques qui entament une poursuite rencontre beaucoup de résistance, et ont les assomment et on étire çà au maximum, où les pétrolières ne règlent pas, si vous y incluez les autorités réglementaires, je peux vous le dire par expérience personnelle... c'est la Troisième Guerre Mondiale," ajoute Solomon.
"C'est épeurant et c'est dispendieux"
"Et Encana, Alberta Environment et le ERCB, il s'avère, ont tous effectivement des ressources illimitées. Vous savez, ils ont des tours à bureaux pleines d'experts. Ils ont des comptes de banque pleins d'argent. Le coût d'avoir même une armée d'avocats, c'est quelque chose qu'ils ne remarqueraient même pas, puisqu'ils n'ont pas de comptes à rendre. Alors n'importe qui veut commencer une bataille est fou."
O'Neil intervient: "Oui, c'est presque, c'est épeurant comme propriétaire terrien en Alberta, de voir ce que ma mère a vécu, et comme vous dites, ce qu'elle doit faire face, ou potentiellement doit combattre, c'est, c'est si épeurant."
"C'est en effet épeurant, et c'est dispendieux," confirme Solomon.
O'Neil est sorti de la réunion éberlué. "J'étais choqué de voir que quelqu'un dans sa position peut être si effronté de dire comment la loi fonctionne en faveur des compagnies de pétrole en Alberta ou au Canada. J'étais inquiet de penser que ma mère n'aurait pas de chance de gagner contre une compagnie pétrolière et je peinais à croire que ce serait la troisième guerre mondiale si on impliquait l'autorité réglementaire."
Une habitude de règlements confidentiels
Aussi tôt que 1987, l'EPA remarquait que les fracturations hydrauliques avaient causé des cas de contamination de l'eau, mais il a été impossible de quantifier l'amplitude du problème à cause des ententes hors cour confidentielles.
Le rapport de l'EPA ajoutait que non seulement les requêtes en dommages à cause du fracking se réglaient hors cours mais que "l'information des cas connus de dommages sont souvent scellés par des ententes entre les propriétaires terriens et les compagnies pétrolières."
Comme conséquence de l'évaluation brutale de Solomon du système légal, Ann Craft a décidé de poursuivre seulement la compagnie qui a fait la livraison de l'eau toxique à sa maison.
O'Neil dit que sa mère ne voulait pas poursuivre l'Alberta Energy Regulator ou Alberta Environment pour négligence parce que ce serait une "troisième guerre mondiale et très dispendieux."
O'Neil a aussi réalisé "qu'il y a zéro chance de gagner une poursuite au Canada pour des dommages causés par du fracking comme dit Solomon parce qu'il n'y a pas eu de cas au Canada où un propriétaire terrien a poursuit une compagnie pétrolière pour des dommages dus au fracking et a gagné."
Le foreur pétrolier et gazier ajoute que le gouvernement doit faire un meilleur travail de réglementer l'industrie controversée du fracking, qui fait éclater les formations géologiques profondes et des peu profondes avec d'immenses volumes d'eau, de sable et de produits chimiques sous pression.
"Les incidents de fracturations hydrauliques ne cesseront pas tant et aussi longtemps que nous continuons à fracturer des puits peu profonds. On ne peut pas s'en sortir. Des règlements plus sévères et des gens mieux qualifiés qui travaillent pour le gouvernement seraient un bon début."
À une conférence de 2013, des chercheurs ont documenté des incidents où le fracking a provoqué des évènements sismiques à la surface en activant des fissures jusqu'alors inconnues dans la région.
"Si ces évènements génèrent des mouvements du sol assez considérables pour se faire sentir à la surface," disent les chercheurs, "il y a un besoin d'évaluer les dangers sismiques sur le terrain pour répondre aux questions à savoir si les mouvements pourraient être plus intenses et selon quels normes l'équipement doit être construit pour subir de tels mouvements."
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Ann Craft's Fracking Nightmare: A Top Lawyer's Startling Counsel
Albertan's son, seeking legal help, records an insider's blunt advice on how petro giants and regulators fend off lawsuits.
By Andrew Nikiforuk, Yesterday, TheTyee.ca
In fall 2013 Brent O'Neil*, a veteran global oil and gas driller, went in search of a lawyer to help his mother, realtor Ann Craft.
For the last two years she's been embroiled with a fight with the province's regulators over two separate incidents as exclusively reported by The Tyee yesterday.
In 2012, a seismic-like event lifted up the deck of his mother's mobile home in central Alberta. It damaged her property and even changed the topography of her land.
Both O'Neil and Craft suspect that the shallow gas drilling and fracking program for four nearby coal seam wells by Houston-based Quicksilver Resources at the time probably accounted for the seismic event. Quicksilver denies any role.
Then things got worse. Months later, a trucking company delivered a batch of contaminated water containing sour crude oil to Craft's cistern. Craft showered in the toxic water and has suffered ill health and repeated trips to doctors ever since.
Alberta Environment initially promised a hydrogeological study of Craft's property but then changed its mind.
So, when Alberta Environment and the Alberta Energy Regulator failed to investigate either incident to Craft's satisfaction, O'Neil started to shop for legal assistance.
Craft and O'Neil specifically wanted a lawyer who might have "the experience and confidence to sue an oil company" for the fracking incident. They also wanted somebody who might have the technical resources for tackling the toxic water delivery case too.
"We were forced to sue after it was clear that no regulatory bodies were going to help my mom," recalls 36-year-old O'Neil.
The oil patch veteran eventually made an appointment with Glenn Solomon, a seasoned and respected Calgary lawyer. Solomon, one of Canada's top rated lawyers, is also a senior partner in Jensen Shawa Solomon Duguid Hawkes LLP (JSS Barristers).
The firm has close ties to both federal and provincial Tories. One of the firm's partners is Robert Hawkes, the ex-husband of former Alberta premier Alison Redford.
The bluntness of Solomon's comments stunned O'Neil.
In no uncertain terms, Solomon warned O'Neil that suing oil and gas companies was not only "scary" but expensive.
Solomon added that suing oil and gas regulators in addition to companies was tantamount to declaring World War Three.
Moreover, he advised O'Neil that companies typically settled fracking incidents out of court so they could frack again with limited regulatory consequences.
"And by the way by doing that you (the landowners) shut up, the regulators stay off our back, (fracking companies) get to do it again down the street."
Solomon also told O'Neil that people who sued the government, including the regulator, were "crazy."
Solomon has been recognized as a "Top Rated Lawyer in Canada" by Corporate Counsel Magazine (2013, 2014), The American Lawyer Magazine (2013, 2014), and American Lawyer Media (2013, 2014).
Solomon is also a long-time federal Conservative party activist.
Lawyer's advice recorded
O'Neil recorded the entire two-hour-long meeting with Solomon on his cell phone: "I recorded the conversation as I wanted my mother to be able to decide which lawyer she felt comfortable with." (Craft eventually hired a lawyer in Ponoka for her case.)
O'Neil says that he found it shocking that someone in Solomon's position "would be so bold about how the law works in favour of oil companies in Alberta or Canada."
But he adds that Solomon's responses accurately reflected the way his mother had been treated by both regulators and industry: "His comments were true."
For the first hour of the meeting O'Neil outlined his mother's case, including the fracking-related incident as well as the delivery of toxic water. Craft, the subject of legislative debate in Alberta, now lives in a metal-clad shop and hauls her own water.
Then Solomon explained how the legal system treated such cases. He also outlined his current work as counsel for the former Energy Resources Conservation Board (now Alberta Energy Regulator).
Landowner and oil patch consultant Jessica Ernst sued the Energy Resources Conservation Board along with Alberta Environment and Encana for gross negligence seven years ago over an alleged case of groundwater contamination following the shallow fracking of coal seams in central Alberta.
During the celebrated Ernst case, Solomon successfully argued before the Alberta Court of Appeal that the regulator had statutory immunity and that the lawsuit was solely a matter for Ernst and Encana to resolve. The court of appeal agreed.
Ernst has now applied to the Supreme Court of Canada to appeal that decision while her $33-million lawsuit against Encana and Alberta Environment slowly proceeds through the courts. Ernst vows not to settle out of court.
'It's Encana, and they have all the money in the world'
"Take a step back," Solomon told O'Neil. "I told you on the phone, I act for ERCB (now named the Alberta Energy Regulator) when they're sued on these types of things. There's only one such case in Alberta that I'm aware of, where they're using outside counsel, which is me at the moment. And that's an oil spill out in Rosebud area, which has become more of a political grandstanding issue than a legal dispute."
"Over an oil spill?" asked O'Neil for clarification.
"This was a fracking case."
"Oh," said O'Neil.
"It was alleged contamination of a water well. Doesn't appear to be any personal injuries. And...
"Just groundwater contamination?" interjected O'Neil.
"Groundwater contamination," confirmed Solomon, who continued: "Encana is the oil company. They've said we deny that we've done anything but we'll give you a lifetime supply of potable water anyway, because we just don't care and we don't want to fight with you. You know, it's Encana, and they have all the money in the world. And Alberta Environment and ERCB have been sued in that one as well. I can tell you it's a case that is seven years old. I haven't yet filed a statement of defense because it's been tied up in preliminary applications …because that's what happens when you start suing Alberta Environment and ERCB."
Solomon went on: "We keep on telling the plaintiff's lawyers, look, if you get rid of us (the dispute with the regulators), Encana is going to resolve this with you, cause they always do. That's what they do. Encana has said, look, you know, we're happy to pay for this, without admitting or denying liability... We just don't care. You know, it's, this is a rounding error on our balance sheet for God's sakes. Would you stop being a nuisance?"
"But the PR and the bad publicity that comes from it for everybody, is that even worth it?" asked O'Neil.
"Encana, ERCB, and Alberta Environment just don't care about that either," responded Solomon. "They just don't care about bad publicity because …What tends to happen is that the people who go yapping to the media are typically seen as nutcases," answered Solomon.
'If you drag in the regulators, it's World War Three'
O'Neil then asked a direct question. "On your experience with fracking and stuff, where, what's the success rate?" O'Neil noted that Quicksilver's already had a similar claim against them filed by a Wetaskiwin farmer for a similar incident involving the fracking of coal seams. "What's the Canadian climate for that kind of stuff? Is it worth a fight?"
"I'm not aware of any cases that have gone to trial where fracking damage has been successfully proved. But, again, most of these cases resolve. Okay, we damaged your water well. We'll just set you up with potable water through a tank system forever, because, you know, we just spent a million dollars drilling this well that we made a hundred million on. And it's costing us an extra three hundred thousand. We're okay."
Solomon explained more about the industry's attitude: "You know, we don't need to litigate with you, we don't even need to know that it was our fault. We're just happy to pay you. And by the way by doing that you shut up, the regulators stay off our back, we get to do it again down the street. And so that's the oil company approach on these (things). The people who typically are suing are getting a lot of resistance, and it's a knock 'em down drag 'em out brawl, where the oil companies are not resolving it, if you drag in the regulators, I can tell you from experience…it's World War Three," added Solomon.
'It's scary and it's expensive'
"And Encana, Alberta Environment and the ERCB as it turns out, all have effectively unlimited resources. You know they have office towers full of experts. They have bank accounts full of cash. The cost of having even an army of lawyers, is something that they wouldn't even notice, and they don't have to answer for it. So anyone who wants to pick that fight literally is crazy."
O'Neil then interjected. "Yeah, it's almost, it is, it's terrifying as a land owner in Alberta, like, to see what my mom's gone through, and as you say, what she has to fight, or potentially look forward to fighting, it's, it's so scary, like."
"It is scary, and it's expensive," confirmed Solomon.
O'Neil left the meeting bewildered. "I was shocked that someone in his position would be so bold about how the law works in favour of oil companies in Alberta or Canada. I was worried that my mom wouldn't have a chance to win against the oil company and I was in disbelief when he said it's World War Three when you involve the regulator."
A pattern of confidential settlements
As early as 1987 the U.S. Environment Protection Agency noted that hydraulic fracking had caused cases of water contamination, but it was impossible to quantify the scale of the problem due to confidential out of court settlements.
The EPA report added that not only were damage claims from fracking settled out of court but "information on known damage cases has often been sealed through agreements between landowners and oil companies."
As a consequence of Solomon's blunt assessment of the legal system, Ann Craft decided only to sue the company that delivered the toxic water to her home.
O'Neil says that his mom did not want to sue the Alberta Energy Regulator or Alberta Environment for negligence because it would be "World War Three and very expensive."
O'Neil also realized "that there is zero chance of winning a lawsuit in Canada for fracking damage as Solomon said because there hasn't been a case in Canada where a land owner sued an oil company for frack damages and won."
The oil and gas driller adds that government must do a better job of regulating the controversial fracking industry, which blasts both shallow and deep formations with highly pressurized volumes of water, sand and chemicals.
"Fracking incidents will not stop as long as we continue to frack shallow wells. There is no way around it. Tighter regulations and better qualified people working for government are the first step."
At a 2013 conference researchers documented incidents where fracking caused seismic events on the surface by activating unknown faults in the area.
"If these events are generating ground motions large enough to be felt on surface," said the researchers, "there needs to be an assessment of seismic hazard on site to answer questions about where shaking may be most intense and to what standards equipment needs to be built to withstand such motion."
*Ann Craft's son requested use of an alias last name, O'Neil, in order to protect family relatives working in Alberta.
Link: http://thetyee.ca/News/2014/12/05/Ann-Craft-Fracking-Nightmare/
Link to YouTube done by Will Koop with part of the discussion between O'Neil and Solomon: https://www.youtube.com/watch?v=LKuCR3hHmf4
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