Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Wednesday, November 18, 2015

Le courage des femmes ordinaires




"After the Court of Appeal decision, (Jessica) Ernst added up the costs of seven years of resistance to government negligence. She had lost two major legal battles. The most culpable party, the ERCB, had been excluded from her lawsuit. She expected Alberta Environment to be granted immunity too. Her legal fees and expenses had claimed more than $300,000 of her savings, and the pressure of keeping significant funds in a trust account for the lawyers was unnerving. She hadn't bought any new clothes, except for socks and underwear on sale; friends had thoughtfully donated clothing for court appearances. She rarely ate out and did not go to the movies. To save gas money, she visited friends infrequently. She had lived for nine years without safe well water, and still hauled water by truck for cooking and cleaning. She composted her toilet in the yard and in the winter took a sponge bath once a week. She washed her hair every ten days.

(...)

As Ernst saw it, Encana, the Alberta government, and the Canadian legal system had become her unwitting allies. Every time the ERCB or a government lawyer defamed her in a legal brief, she won another small victory for groundwater. Every time the court system upheld another falsehood, her case advanced the need for greater transparency and accountability. The many delays and interferences only proved that industry and government were guilty and that the frackers had broken the law. "My job is done," Ernst told a reporter. "The skeletons of hydraulic fracturing can't be put back in the closet." The longer her case dragged on, the more ordinary citizens would realize how corrupt the legal and regulatory systems supporting fracking had become. To her astonishment, her case had reached an audience far beyond Rosebud, Alberta. People from Argentina, Poland, Chile, the Netherlands, Sweden, Spain, Ireland, France, Germany, Canada, the United States, the U.K., Denmark, South Africa, and Australia now followed her legal battle.

No matter what happened next, Ernst decided, it would energize her resolve. She made her application to the Supreme Court and patiently waited for a reply. As the chief justice had ordered, on October 31 she tabled 2,136 documents supporting her lawsuit. Her case might cost hundreds of thousands more in legal fees and occupy the rest of her life. The artwork and everything else she owned would have to go. She didn't expect to find justice, as Klippenstein and Wanless still hoped she would. Instead, she realized that her case had become something more profound: the public exposure of the groundwater abuse and regulatory corruption funded by the world's most powerful industry.

She also knew by now that she had a power no government could ever defeat: "Men," she said, "do not understand the courage of ordinary women."


Excerpt from Andrew Nikiforuk's book Slick Water, p. 276-278

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Ma traduction libre d'un extrait du livre d'Andrew Nikiforuk intitulé Slick Water:

"Après avoir pris la décision d'aller en appel, Jessica Ernst fit le total des coûts d'avoir résisté pendant sept ans à la négligence du gouvernement. Elle avait perdu deux batailles légales importantes. Le plus grand coupable, le ERCB, avait été exclu de sa poursuite. Elle s'attendait à ce que Alberta Environment soit accordé l'immunité également. Ses frais d'avocats et dépenses avaient grugé plus de $300,000 de ses épargnes, et la pression de garder un montant considérable dans un compte de fiducie pour les avocats l'énervait. Elle ne s'était pas acheté de vêtements neufs, excepté pour des bas et des sous-vêtements en solde; des amis lui avaient gentiment donné des tenues pour ses journées à la cour. Elle mangeait rarement dans un restaurant et n'allait pas voir de films. Pour épargner sur l'essence, elle visitait ses amis que très rarement. Elle avait vécu pendant neuf années sans eau de puits potable, et transportait toujours son eau par camion pour se faire à manger et se laver. Elle compostait sa toilette dans la cour, et l'hiver ne prenait que des bains à l'éponge une fois par semaine. Elle lavait ses cheveux à tous les 10 jours.

Selon elle, Encana, le gouvernement de l'Alberta et le système légal du Canada étaient devenus involontairement ses alliés. Chaque fois que le ERCB ou un avocat du gouvernement la diffamait dans un mémoire juridique, elle gagnait une autre petite victoire pour l'eau souterraine. Chaque fois que le système légal maintenait une autre fausseté, son procès faisait la preuve d'un besoin de plus de transparence et de responsabilité envers le public. Les nombreux délais et ingérences ne faisaient que prouver que l'industrie et le gouvernement étaient coupables et que les frackers avaient enfreint à la loi. "Mon travail est accompli," Ernst avait dit à un journaliste. "Les squelettes de la fracturation hydraulique ne peuvent plus retourner dans le placard." Le plus longtemps son procès s'étirait, plus longtemps les citoyens ordinaires réaliseraient comment les systèmes légaux et régulatoires derrière le fracking étaient devenus corrompus. À sa grande surprise, son procès avait rejoint un auditoire bien au-delà de Rosebud en Alberta. Des gens de l'Argentine, de la Pologne, du Chili, des Pays-Bas, de la Suède, l'Espagne, l'Irlande, la France, l'Allemagne, au Canada, aux États-Unis, en Grande-Bretagne, au Danemark, en Afrique du Sud, et en Australie maintenant suivait sa bataille juridique.

Peut importe ce qui surviendra ensuite, décida Ernst, cela énergiera sa détermination. Elle remplit son application pour la Cour suprême et attendit patiemment pour une réponse. Après que le juge en chef lui ait demandé, le 31 octobre elle déposa 2,136 documents en appui à sa poursuite. Son procès pourrait lui coûter des centaines de milliers de plus en frais légaux et occuper le reste de ses jours. Ses oeuvres d'art et tout le reste de ses biens devront y passer. Elle ne s'attendait pas à obtenir justice, comme Klippenstein et Wanless l'espéraient toujours. À la place, elle réalisait que sa poursuite était devenu quelque chose de plus profond: l'exposition publique des abus sur l'eau souterraine et la corruption chez les régulateurs financée par l'industrie la plus puissante au monde.

Elle savait aussi maintenant qu'elle possédait un pouvoir qu'aucun gouvernement ne pouvait vaincre: "Les hommes," dit-elle, "ne comprennent pas le courage des femmes ordinaires."

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