Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Saturday, January 30, 2016

Scientists are ready to work with Couillard

Photo: Jeff Bellemare
Anticosti

«L’avenir du Québec ne repose pas sur les hydrocarbures», selon le premier ministre. Des scientifiques confirment.


Tel que publié dans Le Devoir le 30 janvier 2016

See my English translation below

L’année 2015 s’est terminée sur une note positive à la suite de l’adoption de l’accord de Paris sur le climat et de l’adoption par le Québec de la cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) la plus ambitieuse en Amérique du Nord. À ne pas en douter, l’année 2016 sera celle des choix en matière d’environnement. Nous contenterons-nous du statu quo ? Nous engagerons-nous davantage dans l’aventure pétrolière ? Ou entreprendrons-nous un virage audacieux vers une transition énergétique qui misera sur des énergies renouvelables ?

Le premier ministre Couillard a envoyé un signal très fort en affirmant lors de la conférence de Paris qu’il était plutôt froid à l’idée de mettre en péril « […] ce milieu naturel extraordinaire qu’est Anticosti […] » face à un développement pétrolier et gazier.

Bien que les conclusions de l’évaluation environnementale stratégique (EES) sur les hydrocarbures se fassent toujours attendre, les documents et études rendus disponibles font ressortir certains constats qu’il nous est difficile d’ignorer :

— la fracturation hydraulique risque de créer des impacts négatifs presque certains et potentiellement irréversibles sur le milieu aquatique et les sources d’eau d’Anticosti ;

— la rentabilité économique d’une éventuelle exploitation d’hydrocarbures à Anticosti est loin d’être démontrée ni assurée, et cela avant même de tenir compte des coûts additionnels liés au marché du carbone ;

— le projet d’exploitation des hydrocarbures à Anticosti entraînerait une augmentation considérable de nos émissions de GES. En plus d’affecter directement l’environnement, cette augmentation des GES risque de faire gonfler la facture des industries québécoises sur le marché du carbone.

Compte tenu de ces constats, il est impératif de se demander si le risque en vaut vraiment la chandelle. Alors que les risques économiques et environnementaux semblent lourds de conséquences, la précaution la plus élémentaire ne s’impose-t-elle pas ?

L’heure des choix

Anticosti est un joyau écologique situé en plein coeur du golfe du Saint-Laurent, vaste étendue d’eau bordée par cinq provinces, aux rôles et fonctions multiples. Ses écosystèmes, qui abritent une des plus importantes biodiversités du Québec, demeurent une des richesses exceptionnelles de notre territoire, et la science continue de déployer des efforts considérables afin de mieux comprendre ce milieu de vie complexe, qui constitue un pilier essentiel de notre économie régionale. Toute infrastructure pétrolière ou gazière sur et en marge d’Anticosti pourrait avoir des impacts non seulement sur l’île elle-même, mais aussi sur l’écosystème marin et côtier du golfe. C’est le cas, pour ne citer qu’un exemple, de la fragile métapopulation de saumons de l’île qui fut désignée comme « espèce en voie de disparition » par le COSEPAC, en 2010. Comment peut-on concilier notre obligation légale de protéger cette espèce emblématique (au caractère traditionnel pour les peuples autochtones) avec le développement pétrolier ?

Pour éviter un réchauffement planétaire de plus de 2 °C, et ainsi respecter nos engagements pris lors de la conférence de Paris sur le climat, la communauté scientifique internationale nous prévient que la plupart des réserves connues en hydrocarbures de la planète doivent demeurer intouchées. Aussi, compte tenu des pronostics tarifaires relativement faibles pour le marché du pétrole, est-il souhaitable pour le Québec d’engager ses fonds vers cette voie nouvelle, risquée et peu rentable, qui ne pourra que ralentir sa transformation vers une société à faibles émissions de carbone ?

L’heure est au choix pour les Québécoises et les Québécois : se lancer dans une aventure pétrolière et gazière aux retombées économiques peu probables et aux conséquences environnementales significatives, ou bien accélérer la transition énergétique déjà entamée afin de s’affranchir des hydrocarbures. Le premier ministre Couillard semble pencher pour la seconde option lorsqu’il affirme que « l’avenir du Québec ne repose pas sur les hydrocarbures ».

Nous sommes de cet avis et serons prêts à appuyer toute décision et action concrète en ce sens, y compris celle d’annuler les travaux exploratoires de fracturation prévus l’été prochain à Anticosti.

Signataires :


Philippe Archambault
Dominique Berteaux
Daniel Bourgault
Pierre Chastenay
Jérôme Dupras
Marco Festa-Bianchet
Louis Fortier
Michel Leboeuf
Pascale Lehoux
Jean Lemire
Damon Matthews
Robert Michaud
Lyne Morissette
Normand Mousseau
Éric Notebaert
Dominique Paquin
Émilien Pelletier
François Reeves
Lucie Sauvé
Sébastien Sauvé
Richard Sears
Jean-Patrick Toussaint
Louise Vandelac
Jonathan Verreault

Lien: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/461633/anticosti-l-avenir-du-quebec-ne-repose-pas-sur-les-hydrocarbures-selon-le-premier-ministre-des-scientifiques-confirment

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

My translation of above article:

Anticosti Island: "The future of Quebec is not in hydrocarbons" says PM. Scientists back him up.

Year 2015 ended with a positive note after the adoption of the Paris climate accord and Quebec's adoption of its target of reduction of greenhouse gases emissions, the most ambitious of North America. Without a doubt, 2016 will be one of choices when it comes to the environment. Will we satisfy ourselves with the status quo? Will we go ahead with the oil plans? Or will we dare shift towards an energy transition based on renewables?

Prime Minister Couillard sent a very strong message by saying at the Paris conference that he was rather cold at the idea of endangering "the extraordinary natural area that is Anticosti" because of oil and gas development.

Even though the Strategic Environmental Assessment (EES) conclusions on hydrocarbons are still not out, documents and studies that are available make some points very hard to ignore:

- hydraulic fracturing risks negative impacts that are almost certainly and potentially irreversible on aquatic life and the drinking water sources of Anticosti;

- the economic profitability of an eventual hydrocarbon exploitation on Anticosti is far from being demonstrated, nor assured, even without taking into account the additional costs tied to the carbon market;

- the hydrocarbon exploitation project on Anticosti would generate a considerable increase of our greenhouse gases emissions. On top of directly affecting the environment, this increase of greenhouse gases risks inflating the bill of Quebec industries on the carbon market.

Taking into account these facts, it is imperative to ask ourselves if the risk is really worth it. When the economic and environmental risks seem to have huge implications, should not the most basic precautions prevail?

Time to choose

Anticosti Island is an ecological jewel right in the heart of the Gulf of St. Lawrence, large expanse of water touching five provinces, with multiple roles and functions to fill. Its ecosystems, home of one of the most important biodiversities in Quebec, remain one of the exceptional treasures of our territory, and science continues to do considerable efforts to better understand this complex life environment, an essential pillar to our regional economy. Any oil or gas infrastructure on or around Anticosti could have impacts not only on the island itself, but also on the marine and littoral ecosystems of the Gulf. As, for example, the fragile metapopulation of salmon of the island that was designated as an endangered species by COSEWIC in 2010. How can we reconcile our legal obligation to protect this emblematic species (with a traditional nature for the aboriginal people) with oil development?

To avoid planetary increase in temperature of more than 2 °C, thus respecting our promises of the climate Paris conference, the international scientific community warns us that most of known reserves of hydrocarbons of the planet must remain untouched. Also, taking into account the tariff forecasts relatively low of the oil market, is it desirable for Quebec to invest funds in this new venture, risky and unprofitable, that could only slow down the transformation towards a society with low carbon emissions?

It is now time for the people of Quebec to choose: embark into an oil and gas adventure with very little probability of having economic fallout and with significant environmental consequences, or accelerate the energy transition already in progress in order to sever ourselves of hydrocarbons. Prime Minister Couillard seems to lean towards the second option when he says "the future of Quebec is not in hydrocarbons".

We are of this opinion and will be ready to back up any decision and concrete action towards this aim, including the one that would cancel all exploratory work with fracking planned for next summer on Anticosti Island.

1 comment:

  1. Comme l'a si bien expliqué Cameron Fenton dans son billet "Why the climate movement needs a reboot", ceux qui se débattent depuis des années à faire voir raison et science aux personnes au pouvoir sur le bien-fondé d'améliorer la qualité de vie des gens en se préoccupant de l'environnement doivent se donner un plan d'action maintenant qu'ils ont l'oreille et l'attention des élus. Sans diminuer notre vigilance, il faudrait maintenant délaisser une attitude de confrontation et en adopter une de reconstruction. Il faut garder l'oeil et l'esprit ouverts!

    ReplyDelete