Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Sunday, June 12, 2016

Des ranchers de l'Alberta victimes de la radioactivité du fracking?


Les Hawkwood sur leur propriété photo courtoisie Hans Asfeldt

Des ranchers radioactifs? Des éléments trouvés sous le vent de frackings intensifs

Ma traduction libre d'un reportage d'Andrew Nikiforuk publié en ligne:

Nielle et Howard Hawkwood maintenant veulent un moratoire sur l'industrie de l'Alberta.

Au début, Nielle et Howard Hawkwood, qui sont des ranchers aux pieds des Rocheuses depuis 40 ans, ne pouvaient pas croire leurs yeux en constatant l'industrialisation effrontée qui venait avec les forages horizontaux et le fracking sur les puits pétroliers non conventionnels autour de Cochrane, en Alberta.

Cela a commencé en 2009 quand le soit-disant boom pétrolier du Cardium s'est soudainement mis à se disperser dans le paysage avec des sites de puits, des séparateurs de pétrole, et des nouvelles voies d'accès.

Les compagnies foraient des puits latéraux, qui tournent à 90 degrés et voyagent sur des kilomètres sous terre, s'étendant sous les granges et les maisons des gens. (Le pétrole non conventionnel coûte plus cher à extraire et produit des plus petites quantités de pétrole.)

Pendant que l'industrie fracturait ces puits profonds qui s'étendent sur de longues distances avec des millions de gallons d'eau, de produits chimiques toxiques, les Hawkwood et plusieurs de leurs voisins ont commencé à se plaindre d'émissions nocives et des tremblements de terre.

Au début, certaines autorités chez le AER (Alberta Energy Regulator - un peu comme la Régie de l'Énergie au Québec) ont réagi aux plaintes générales de la région en disant que le fracking était un procédé qui avait fait ses preuves et était sécuritaire et qu'il ne pouvait pas causer des séismes: des affirmations qui se sont avérées fausses par plusieurs études scientifiques.

Prenez cette année uniquement, par exemple: des scientifiques ont rapporté que des séismes dans l'ouest canadien causés par l'industrie pétrolière et gazière "sont hautement en corrélation dans le temps et dans l'espace avec la fracturation hydraulique."

Entre-temps, les oiseaux chanteurs sont disparus de la région de Lochend, au nord de Cochrane, où vivent les Hawkwood, tandis que la composition chimique de l'eau souterraine locale a commencé à montrer des signes de changement dans leur teneur de sodium, de chlorure, de baryum, de strontium et d'uranium.

À leur propre ranch, les Hawkwood ont observé que le niveau de l'eau dans leur puits montait pendant les opérations de fracturations à haute pression pour revenir à son niveau normal une fois le fracking ait cessé.

Ensuite vint des rapports venant de presque une douzaine de résidents avoisinants mentionnant la perte de cheveux, des problèmes respiratoires, des irritations cutanées et des cancers rares. Plusieurs familles ont ensuite déménagé pour fuir la région.

"Quand j'ai vraiment commencé à perdre beaucoup de cheveux, j'ai fait des recherches sur la perte de cheveux et le fracking et j'ai réalisé que c'était un symptôme fréquent," se rappelle Nielle.

Les voisins des opérations de fracturations hydrauliques sont plus susceptibles de rapporter des problèmes de santé. Une étude faite en Pennsylvanie a trouvé que les gens avec des puits d'eau potable qui vivaient près des sites de fracking avaient deux fois plus de chance de rapporter des problèmes cutanés et respiratoires. L'étude n'a pas fait de lien de causalité.

Après avoir perdu un nombre sans précédent de têtes de bétail en 2013, les Hawkwood ont fait faire des tests de leur sol où le bétail avait uriné et ont trouvé des niveaux élevés de matériaux radioactifs. Pas même des graines ne voulaient germer dans cette terre là. Cette découverte a convaincu le couple de se faire tester eux-mêmes pour des éléments radioactifs et s'acheter un compteur Geiger.

Le test spécial, analysé au London Health Sciences Centre en Ontario, a montré que les ranchers avait des niveaux "élevés" d'uranium et de strontium au-dessus de la "plage de référence" du laboratoire dans leur urine, probablement à cause de leur exposition au sol, à l'eau et à l'air.

"J'étais bouleversée," dit Nielle, une orthophoniste de 67 ans à la retraite. "C'était vraiment troublant."

Les médecins lui ont dit de ne pas s'en faire et ont ajouté, d'ailleurs, "Vous avez une fonction rénale diminuée à cause de votre âge." Elle ajoute, "Mais cela ne me semble pas vrai du tout." Nielle croit que c'est relié à son exposition à l'uranium et au strontium.

Bien que les analyses des données du laboratoire par Alberta Health Services affirment "qu'il n'y a aucun lien d'aucune façon entre l'uranium dans le sol et les fracturations hydrauliques récentes," les Hawkwoods et une littérature scientifique de plus en plus abondante sur la concentration des éléments radioactifs dans le développement du schiste et du pétrole non conventionnel contredisent ces affirmations.

Déchets radioactifs

Il y a un accord presque universel parmi les géologues que la géo-chimie de tous les bassins de schiste ou de pétrole non conventionnel est unique et contient plusieurs métaux traces, ainsi que ce que l'industrie pétrolière appelle "du matériel radioactif naturel techniquement enrichi," ou TENORM (technically enhanced naturally occurring radioactive material), à cause de la profondeur de ces formations géologiques dans la terre. Certaines formations contiennent plus de matériaux radioactifs que d'autres.

De plus, c'est bien reconnu que le procédé d'extraction peut concentrer le TENORM dans les déchets de forages et aussi amener à la surface des éléments radioactifs dans les eaux de reflux, les eaux très salées qui ressortent d'un puits avant la production d'hydrocarbures.

Selon JP Nicol, un chercheur scientifique aux É.-U., le strontium et le radium sont solubles. C'est également possible que plusieurs éléments de TENORM peuvent être mobilisés par les déchets de forages, se déplacer dans l'eau, et pénétrer dans les puits d'eau potable.

Nicol, qui travaille au Economic Bureau of Geology de l'université du Texas à Austin, dit que les niveaux de strontium et d'uranium pourraient être élevés dans les eaux locales avant le fracking, mais personne ne l'aurait remarqué parce qu'il n'y aurait pas eu d'analyses.

Mais l'analyse du Alberta Health Services sur les données d'uranium datées du 25 juin 2015 avait remarqué que plusieurs autres personnes habitant près des sites de fracking ont connu "des symptômes similaires à ceux de Mme Hawkwook et son mari... Bien qu'ils semblent tous non spécifiques, plusieurs d'entre eux avaient des problèmes avec de la perte de cheveux, des saignements de nez, des changements de poids, des malaises et des symptômes respiratoires."

Un courriel du Alberta Energy Regulator, Alberta Health Services et Alberta Health notait que le régulateur énergétique "n'a pas de données analytiques pour les matériaux radioactifs naturels (NORM - Naturally Occuring Radioactive Materials) contenus dans les eaux de reflux et les gaz de chacun des puits fracturés hydrauliquement dans la formation géologique Cardium" mais se doutait que "c'est peu probable qu'il y ait une quantité substantielle" de matériaux radioactifs présents.

Et il n'a pas d'information sur le contenu des gaz brûlés par torchère des sites de fracking.

Il ajouta que la recherche du régulateur se poursuit toujours.

Les dangers du fracking

Depuis quelques années, des études ont soulignés les dangers du développement non conventionnel du schiste pour le pétrole ou le gaz pour les gens qui vivent près des sites de puits fracturés.

Une étude de 2015 de Dartmouth College a trouvé que les réactions chimiques entre l'eau fraîche injectée et le schiste fracturé hydrauliquement lui-même pouvait laisser échapper de grandes quantités de métaux toxiques comme le baryum et potentiellement le radium également.

Une étude de 2016 publiée dans le journal scientifique Toxicology and Applied Pharmacology a trouvé des niveaux élevés de baryum et de strontium dans le reflux ou les eaux usées des puits nouvellement fracturés. Ces mêmes eaux usées on transformés des cellules en malignes et causés des tumeurs chez des souris.

Une étude faite en Virginie Occidentale a trouvé qu'un puits d'injection où on avait pompé dans le sol des eaux usées salées venant des opérations de fracking avaient fui et contaminé un cours d'eau avoisinant avec des éléments radioactifs et d'autres produits chimiques.

Une autre étude faite au Texas a trouvé que des activités de gaz de schiste peuvent contaminer des puits d'eau potable avoisinants avec une panoplie de métaux lourds et de produits chimiques toxiques allant de l'arsenic au strontium. De plus, l'étude constata que ces contaminants vont fluctuer avec le temps.

Une analyse de 2015 sur la gestion des eaux usées, dont les déchets radioactifs d'opérations de forages non conventionnels dans quatre juridictions nord-américaine (dont l'Alberta), a trouvé d'importantes lacunes et incohérences.

Et l'industrie et le gouvernement en savent très peu sur "le sort réservé aux eaux usées, la source de l'eau utilisée, l'injection de l'eau et la production, et les analyses des produits chimiques," lit-on dans le rapport.

Il dit aussi que c'est pas clair "quelle partie des eaux usées d'un puits est ré-utilisé, recyclé, traité, déversé à la surface ou injecté dans des puits profonds. Ce manque d'information empêche toute analyse directe des pratiques de la gestion des eaux usées des opérations de fracturations hydrauliques en se basant sur l'information disponible dans les bases de données."

Plus de 10,000 puits horizontaux ont été forés et fracturés en Alberta depuis la dernière décennie.

Le rapport du régulateur nie des problèmes sérieux

Les Hawkwood soupçonnent maintenant que leur exposition à l'uranium vient des éléments radioactifs qui s'étaient soit dissous dans l'eau souterraine ou venaient des déblais de forages qui n'ont jamais été testés et qui ont été transportés par camion des sites de puits fracturés intensément puis épandus sur des terres agricoles dans la région de Lochend comme "fertilisants".

L'an passé, l'agence provinciale Alberta Energy Regulator, qui est financée à 100% par l'industrie et qui n'a pas le mandat de protéger la santé publique, a publié un rapport ayant le titre "Recurring Human Health Complaints Technical Information Synthesis: Lochend Area" (synthèse d'information technique sur les plaintes récurrentes de problèmes de santé humaine), sans en aviser les résidents locaux.

Le rapport, qui vient avec une exclusion de responsabilité disant qu'il ne serait pas approprié "que toute autre personne s'en serve" autre que les résidents de Lochend, niait qu'il y avait de sérieux problèmes avec la fracturation hydraulique.

Le document mentionne que les plaintes des résidents de la région de Lochend "étaient de nature générale, contenant des préoccupations sur le fracking dans la province." Il ne mentionne pas les TENORM et ne contient pas d'information venant d'autres études faites en Alberta sur les dangers de brûler les gaz par torchères.

Selon Nielle Hawkwood, le rapport de l'AER était "conçu pour laisser comprendre que nos plaintes n'étaient pas légitimes." Elle qualifie le document comme étant irrespectueux et malhonnête.

Une réponse du gouvernement en réplique aux questions du Tyee à propos du document dit: "Le rapport produit par l'AER n'est pas un rapport sur la santé. Il n'évalue pas les indicateurs de santé humaine."

Le rapport avoue "qu'il y a un besoin d'obtenir davantage d'information sur les émissions aériennes venant des torchères dans les premiers stages d'un nouveau développement, surtout pendant le reflux après une fracturation." Cette étude n'est toujours pas faite à cause de l'arrêt de la plupart du fracking dans la région suite à la chute des prix du pétrole.

Mais selon une réponse du gouvernement à des questions du The Tyee, "l'étude en cours sur les émissions de reflux par le régulateur se concentrera sur la caractérisation de la composition chimique des émissions gazeuses des puits fracturés hydrauliquement dans la formation du Cardium et inclurons des analyses des NORM (Naturally Occurring Radioactive Material).

"Totalement insatisfaits"

Ce que les Hawkwood ont trouvé au sujet de l'uranium va sûrement être le sujet de conversation à la convention annuelle du nouveau parti démocratique de l'Alberta en fin de semaine à Calgary où Nielle pense introduire une résolution pour interdire le fracking dans la province "en attente d'une étude scientifique indépendante qui déterminera les effets de toutes les opérations sur la santé humaine et animale, et sur l'environnement, incluant une enquête approfondie sur les effets sur l'air, le sol et l'eau."

Vu la dépendance de la province des revenus pétroliers et les politiques orageuses, elle n'a pas d'idée comment sa résolution sera reçue. Et il y a une chance qu'elle ne sera pas entendue du tout: vendredi, les autorités du NDP ont reculé la résolution, qui est appuyée par le caucus rural du parti, en dernière position sur la liste: #66.

Mais Nielle s'entête pour dire que la province devrait agir maintenant pendant que les prix du pétrole sont à la baisse et avant qu'il y ait un autre boom.

Maintenant que le fracking dans le voisinage de Nielle a cessé, le débit de l'eau souterraine et sa composition chimique se sont normalisés, les oiseaux sont revenus, et ses cheveux ont repoussé, dit-elle.

Jusqu'à date, quelques comtés, dix états des É.-U., et quelques provinces, dont la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et Terre-Neuve ont interdit le fracking à cause de préoccupations pour la santé et la contamination de l'eau.

"Tellement de membres de ma famille et de mes voisins ont soufferts à cause du fracking," dit Nielle. "Tous ceux qui vivent dans la ruralité de l'Alberta savent comment c'est dangereux et quels dommages cela a causé aux gens, au bétail, et à l'eau. Si nous ne faisons rien, nous allons perdre notre eau souterraine."

Le mari de Nielle, Howard, un gros bonhomme qui ne demande pas plus que de prendre soin de son cheptel, dit que toute l'expérience l'a découragé: "Je ne crois plus dans le gouvernement. Je suis totalement insatisfait."

Les Hawkwood ne sont pas les seuls insatisfaits dans la belle région au nord de Cochrane au pieds des Rocheuses.

Gary Tresidder, un dentiste à la retraite, dit qu'il est presque mort après avoir été envahi par les gaz bruts toxiques pleins de contaminants venant de neuf puits sur une période de 18 mois entre 2012 et 2014.

"J'étais si malade, je pouvais à peine monter les marches ou me rappeler de mon nom. C'était comme vivre dans un haut fourneau... Nous vivions en pure terreur pendant presque deux ans, c'est certain." Sa fille est tombée gravement malade, ainsi que deux chevaux, dit-il.

Tresidder dit qu'il connaît au moins deux douzaines de personnes qui ont souffert de problèmes de santé qu'ils blâment aux opérations de fracking tout près. Leurs symptômes varient de la perte de cheveux à des brûlures au troisième degré.

Tresidder a écrit des centaines de lettres à des politiciens, aux régulateurs, et aux autorités de santé publique, en vain, dit-il.

Il décrit le rapport du AER comme "de la poudre aux yeux pour tromper les gens...il n'y avait aucune référence médicale. C'était gênant à lire."

Après avoir occupé un poste pendant trois années dans le groupe de travail appelé Cochrane (Lochend) Air Quality Technical Working Group présidé par Alberta Health Services, Tresidder dit qu'il a donné sa démission l'an passé quand le groupe n'a rien fait.

"J'étais si désappointé. 'Pourquoi ignorez vous toutes les études médicales sur le fracking' je leur ai demandé. Ils m'ont dit, 'Nous allons les regarder,' mais ils ne l'ont jamais fait."

L'Alberta Health Service dit qu'il a fourni des données aux résidents locaux ainsi que de l'information pour savoir comment avoir accès à des services.

Selon Heather Kipling, une consultante sénior en communications avec AHS, les plaintes locales étaient cohérentes avec les effets sur la santé associés avec des contaminants de pollution de l'air," mais que les études "faites jusqu'à date sont peu concluantes pour pouvoir attribuer les maladies au développement pétrolier et gazier."

Le AHS a ajouté qu'il pourrait y avoir un "rôle potentiel futur pour que les évaluations d'impacts sur la santé fassent parti du processus de permis pour du développement industriel important afin de mieux identifier avec précision et évaluer le potentiel de risques pour la santé."

Dan Thomas, un ingénieur en pétrole et en gaz à la retraite qui vit également dans la région de Lochend, décrit le boom de fracking qui a envahi la communauté comme étant chaotique.

Il avait demandé au régulateur de faire une évaluation de risque du forage horizontal intensif mais dit que le régulateur "ne pouvait même pas reconnaître ou comprendre le problème."

"L'absence du principe de précaution est affreux," dit-il. Lui aussi appuie la demande des Hawkwood pour un moratoire.

"Arrêtons tout çà jusqu'à ce qu'un processus approprié soit en place avec une vraie évaluation des risques. Le fracking est plein de problèmes de toutes sortes et nous devons évaluer les risques correctement."

Prevent Cancer Now, un ONG civil canadien qui comprend des scientifiques et des professionnels de la santé, on remarqué récemment que "le AER n'a pas de juridiction pour la santé humaine, et l'Alberta est reconnue pour son froid envers la communauté médicale qui fait des liens entre la santé et les pétrochimiques."


LES EFFETS DU FRACKING SUR LA SANTÉ

Les études sont nombreuses et alarmantes.

En 2014, une étude du fédéral des É.-U. rapportait que la pollution venant de l'extraction du gaz naturel dans des régions rurales peut augmenter le taux de malformations congénitales du coeur chez les bébés nés de mères habitant près des sites de puits.

En 2015, une autre importante étude aux É.-U. a trouvé que le fracking des formations géologiques non conventionnelles peut libérer et accélérer les fuites de radon, un gaz hautement cancérigène, dans les résidences des gens.

Ces études font parti d'un nombre croissant de littérature scientifique révisée par les pairs qui démontre que l'industrie a définitivement un impact sur la santé des populations rurales.

En 2009, le nombre d'études révisées par les pairs sur les impacts du gaz de schiste ou le développement du pétrole non conventionnel (tous utilisent la technologie du fracking) ne comptait que six études.

Mais à cause de la controverse incessante, la recherche sur les impacts des forages non conventionnels a augmenté jusqu'à près de 700 études.

Cette année, les chercheurs du PSE Healthy Energy, un institut scientifique qui appuie les politiques énergétiques basées sur des preuves, a évalué les études et a relevé celles qui se penchaient spécifiquement sur l'air, l'eau et la santé humaine.

Les chercheurs ont trouvé qu'une vaste majorité des études de cette catégorie démontraient des problèmes sérieux pour le public allant de l'exposition humaine jusqu'aux produits chimiques causant des cancers et les contaminations de l'eau.

Des 31 études qui se penchaient sur les impacts sur la santé humaine, 26 d'entre elles, donc 84%, ont trouvé des dangers importants sur la santé publique, ou des risques élevés. Des 58 études sur la qualité de l'eau, 69% d'entre elles ont trouvé de réels contaminations de l'eau ou des problèmes potentiels.

Et des 46 études sur la qualité de l'air, 87% d’entre elles ont trouvé des preuves directes de pollution de l'air élevée dans le sens du vent des sites de fracking, soit à cause des camions, des dispositifs de ventilation ou des torchères.

Les chercheurs sont arrivés à la conclusion que leur évaluation "démontrait que la majorité de la littérature scientifique indiquait qu'il y avait des dangers et des risques élevés pour la santé humaine ainsi que des répercussions possiblement néfastes pour la santé."

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Radioactive Ranchers? Elements Found Downwind of Intensive Fracking

Nielle and Howard Hawkwood now want a moratorium on Alberta industry.


By Andrew Nikiforuk, published in TheTyee.ca

At first, Nielle and Howard Hawkwood, who have ranched in Alberta's foothills for 40 years, couldn't believe the ''in-your-face industrialization'' that accompanied the horizontal drilling and fracking of tight oil wells around Cochrane, Alberta.

It began in 2009 when the so-called Cardium oil boom abruptly dotted the rolling landscape with scores of well pads, oil batteries, and new access roads.

The companies were drilling lateral wells, which turn 90 degrees and travel for kilometres underground, extending under people's barns and homes. (Tight oil costs more to extract and produces lower quantities of oil.)

As industry fracked these deep, far-reaching wells with millions of gallons of water, toxic chemicals, and sand under high pressure and then burned off unwanted raw gas, the Hawkwoods and many of their neighbours began complaining about noxious emissions and earth tremors.

Some officials with the Alberta Energy Regulator (AER) initially responded to general complaints in the region by saying fracking was proven and safe and that it couldn't cause earthquakes -- claims now proven false by a variety of scientific studies.

Just this year, for example, scientists reported that tremors in Western Canada caused by the oil and gas industry ''are highly correlated in time and space with hydraulic fracturing.''

Meanwhile, songbirds disappeared from the Lochend area, north of Cochrane where the Hawkwoods live, while the chemistry of local groundwater started to show changes in the amount of sodium, chloride, barium, strontium, and uranium.

At their own ranch, the Hawkwoods observed that their well water levels rose during highly pressurized fracking operations and then returned to normal once the fracking stopped.

Then came reports from nearly a dozen nearby residents about hair loss, respiratory problems, skin rashes, and rare cancers. Many families later moved from the region.

''When my own hair loss became extreme, I Googled hair loss and fracking and realized it was a frequent symptom,'' recalled Nielle.

Neighbours of fracking operations are more likely to report health issues. One Pennsylvania study found that people with water wells who live near fracking sites were twice as likely to report skin and respiratory problems. The study did not establish causation.

After losing an unprecedented number of cattle in 2013, the Hawkwoods tested soil where the cattle had urinated and found high levels of radioactive materials. Not even seeds would germinate in the soil. That discovery convinced the couple to test themselves for radioactive elements and to purchase a Geiger counter.

The special test, analyzed at the London Health Sciences Centre in Ontario, showed that the ranchers had ''high'' levels of uranium and strontium above the lab's ''reference range'' in their urine, probably due to exposure from soil, water or air.

''I was upset,'' said Nielle, a 67-year-old retired speech pathologist. ''It was really disconcerting.''

The doctors told her not to worry and that, by the way, ''You've got lower kidney function due to aging.'' She added, ''But that didn't seem true to me at all.'' Nielle believes it’s related to the uranium and strontium exposure.

Although an analysis of the lab findings by Alberta Health Services stated ''there is absolutely no way to relate the uranium in soil to any recent fracking,'' the Hawkwoods and a growing body of scientific literature on the concentration of radioactive elements in unconventional shale and oil development contradict those claims.

Radioactive waste

There is almost universal agreement among geologists that the geochemistry for every shale or tight oil basin is unique and contains many trace metals, as well as what the oil industry calls ''technically enhanced naturally occurring radioactive material,'' or TENORM, due to the depth of these formations in the earth. Some formations have more radioactive materials than others.

In addition, it is well known that the extraction process can concentrate TENORM in drilling waste and also bring the radioactive elements to the surface via flowback waters, the highly saline waters that gush from a well prior to hydrocarbon production.

According to U.S. research scientist JP Nicol, strontium and radium are soluble. It is also possible many elements of TENORM can be mobilized from drilling waste, travel in water, and enter water wells.

Nicol, who works at the Economic Bureau of Geology at the University of Texas in Austin, said that levels of strontium and uranium could have been high in local waters before fracking, but nobody noticed because no analyses were done.

But the Alberta Health Services analysis on the uranium findings, dated June 25, 2015, did note that many other people living near fracking sites had experienced ''similar symptoms to Mrs. Hawkwood and her husband... Although they all seem nonspecific, many of them had problems with hair loss, epistaxis (bleeding from the nose), weight changes, malaise, and respiratory symptoms.''

An email from the Alberta Energy Regulator, Alberta Health Services and Alberta Health noted that the energy regulator ''does not have analytical data for the Naturally Occurring Radioactive Materials (NORM) content of flowback waters and gases from each of the hydraulically fractured wells in the Cardium Formation'' but suspected that ''there is unlikely to be substantial'' radioactive materials present.

Nor does it have any information on the contents of flared gas from fracking sites.

It added the regulator's research in this area is ongoing.

Fracking hazards

In recent years many studies have underscored the dangers of unconventional shale development for oil or gas for people living nearby fracked well sites.

A 2015 Dartmouth College study found that chemical reactions between injected freshwater and hydraulically fractured shale itself could release large amounts of the toxic metal barium and potentially radium, too.

One 2016 study published in the journal Toxicology and Applied Pharmacology found elevated levels of barium and strontium in flowback or wastewaters from wells that were recently fracked. This same wastewater malignantly transformed cells and formed tumors in mice.

A study in West Virginia found that an injection well pumping salty wastewater from fracking operations into the ground had leaked and contaminated a local stream with radioactive elements and other chemicals.

Another Texas study found that shale gas activity can contaminate nearby water wells with a variety of heavy metals and toxic chemicals ranging from arsenic to strontium. Moreover, it found these contaminants will fluctuate over time.

A 2015 analysis of the management of wastewater, including radioactive wastes at unconventional drilling operations in four North American jurisdictions (including Alberta), found huge gaps and inconsistencies.

Both industry and government knew little about ''the fate of wastewater, the source of water used, water injection and production, and chemical analysis,'' said the report.

It added that it was also unclear ''what portion of a well's wastewater is reused/recycled, treated, surface discharged, or deep-well injected. This lack of information prohibits any direct analysis of wastewater management practices for the hydraulic fracturing operations based on the available information in databases.''

More than 10,000 horizontal wells have been drilled and fracked in Alberta in the last decade.

Regulator report denies serious problems

The Hawkwoods now suspect their uranium exposure came from radioactive elements that either dissolved in groundwater or came from untested drill cuttings that were trucked from heavily fracked well sites and applied to farmland in the Lochend area as ''fertilizer.''

Last year the Alberta Energy Regulator, which is 100 per cent funded by industry and has no mandate to protect public health, released a report titled ''Recurring Human Health Complaints Technical Information Synthesis: Lochend Area,'' without notifying local residents.

The report, which came with a disclaimer that it would not be suitable ''for use by any other person'' than Lochend residents, denied there were any serious problems with hydraulic fracturing.

The document said that complaints from Lochend area residents ''were general in nature, containing concerns over fracturing in the province.'' It made no mention of TENORM and did not contain any information from previous Alberta studies on the hazards of flaring waste gas.

In Nielle Hawkwood's view, the AER report was ''put together to make it look like there was no basis to our complaints.'' She characterized the document as disrespectful and dishonest.

A government reply to Tyee questions on the document said: ''The report produced by AER is not a health report. It does not assess indicators of human health.''

The report acknowledged ''a need for more information about air emissions from flaring in the initial stages of new development, specifically during fracturing flowback.'' That study has yet to happen due to the cessation of most fracking in the area following the drop in oil prices.

But according to a government response to questions from The Tyee, the ''flowback emissions study underway within the [regulator] will focus on characterizing the chemical composition of gaseous emissions from hydraulically fractured wells in the Cardium formation and will include NORM analysis.''

'Totally disgruntled'

The Hawkwoods' uranium findings will likely be a topic of conversation at the annual convention of Alberta's New Democratic Party this weekend in Calgary, where Nielle plans to introduce a resolution to ban fracking in a province ''pending independent scientific study to determine the effects of all operations on human and animal health, and on the environment, including thorough investigation of effects on air, land and water.''

Given the province's dependence on oil revenues and fractious politics, she has no idea how her resolution will be received. And there's a chance it won't be heard at all: on Friday, NDP officials pushed the resolution, which is supported by the party's rural caucus, to last position on the list: number 66.

But Nielle argued that the province should act now while oil prices are low and before there is another boom.

Now that most fracking in Nielle's neighborhood has ceased, groundwater flow and chemistry has normalized, the birds have returned, and her hair has grown back, she said.

To date, several countries, six U.S. states, and several provinces including Nova Scotia, New Brunswick, and Newfoundland have banned fracking because of health and water contamination concerns.

''So many members of my family and neighbors have suffered from fracking,'' said Nielle. ''Anyone who lives in rural Alberta knows how dangerous it is and what damage it has done to people, livestock, and water. If we don't do something, we will lose our groundwater.''

Nielle's husband, Howard, a large man who loves nothing more than tending to his cattle, said the whole experience has disheartened him: ''I have no faith in government. I'm totally disgruntled.''

The Hawkwoods aren't the only disgruntled ones in the province's iconic foothills north of Cochrane.

Gary Tresidder, a retired dentist, said he nearly died after being overwhelmed from the burning of toxic raw gas full of contaminants from nine wells over a period of 18 months between 2012 and 2014.

''I was so sick, I could barely walk up the stairs or remember my name. It was like living in a blast furnace… We lived in terror for nearly two years, that's for sure.'' His daughter got severely ill and so, too, did two horses, he said.

Tresidder said that he knows at least two dozen people who suffered health problems they attribute to nearby fracking operations. Their symptoms ranged from hair loss to third-degree skin burns.

Tresidder wrote hundreds of letters to politicians, regulators, and public health authorities but to no avail, he said.

He described the AER report as a ''childish brush-over to fool people… there were no medical citations. It was embarrassing to read.''

After sitting for three years on the Cochrane (Lochend) Air Quality Technical Working Group chaired by Alberta Health Services, Tresidder said he resigned last year when the group failed to do anything.

''I was so disappointed. 'Why are you ignoring all of the medical studies on fracking?' I asked them. They said, 'We'll look into them,' but they never did.''

The Alberta Health Service said it provided data to local residents as well as information on how to access services.

According to Heather Kipling, a senior communications advisor with AHS, local complaints were ''consistent with the health effects associated with air pollution contaminants,'' but that studies ''conducted thus far are inconclusive to be able to attribute the illnesses to oil and gas development.''

The AHS added that there might be a ''potential future role for Health Impact Assessments as part of the approval process for significant industrial development to more accurately identify and assess potential health risks.''

Dan Thomas, a retired oil and gas engineer who also lives in the Lochend area, described the fracking boom that overwhelmed the community as ''chaos.''

He asked the regulator to do a risk assessment on high-volume horizontal drilling but said the regulator ''couldn't even acknowledge or understand the problem.''

''The absence of a precautionary principle is atrocious,'' he said. He, too, supports the Hawkwoods' call for a moratorium.

''Let's stop this until we can put an appropriate process in place with a real risk assessment. Fracking is fraught with all kinds of issues and we have to assess the risk properly.''

Prevent Cancer Now, a Canadian civil society organization comprised of scientists and health professionals, recently noted that ''the AER has no jurisdiction for human health, and Alberta is famed for a chill against the medical community linking ill health to petrochemicals.'' [Tyee]



HEALTH EFFECTS OF FRACKING

The studies are voluminous and alarming.

In 2014, a U.S. federal study reported that pollution from the mining of natural gas in rural areas can increase the incidence of congenital heart defects among babies born to mothers living close to well sites.

In 2015, another major U.S. study found that the fracking of unconventional rock formations can liberate and accelerate the release of radon, a highly carcinogenic gas into people's homes.

The studies are all part of a growing body of new peer-reviewed scientific literature that shows the industry is having a definitive health impact on rural populations.

In 2009, the number of peer-reviewed studies on the impact of shale gas or tight oil development (all use the technology of fracking) numbered but six papers.

But due to unrelenting controversy, the research on the impact of unconventional drilling has grown to encompass nearly 700 studies.

This year, researchers with PSE Healthy Energy, a scientific institute that supports energy policies based on evidence, assessed the studies and separated out those specifically dealing with air, water, and human health.

The researchers found that vast majority of studies that fell into those categories showed serious public health problems ranging from human exposure to cancer-causing chemicals to water contamination.

Of 31 studies that looked at human health impacts, 26 of them -- 84 per cent -- found significant public health hazards or elevated risks. Of 58 studies on water quality, 69 per cent found actual water contamination or potential problems.

And out of 46 studies on air quality, 87 per cent found direct evidence of elevated air pollution downwind from fracking sites either from trucks, venting or flaring.

Researchers concluded that their assessment ''demonstrates that the weight of the scientific literature indicates that there are hazards and elevated risks to human health as well as possible adverse health outcomes.'' -- Andrew Nikiforuk

Link: http://thetyee.ca/News/2016/06/11/Radioactive-Elements-Downwind-Fracking/

1 comment:

  1. Update: the NDP refused to debate the Hawkwood's resolution. See: http://canadians.org/blog/alberta-ndp-refuses-debate-fracking-resolutions

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