Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain
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Friday, January 20, 2012

Agriculture - projet d'assainissement du Mississippi commence au Minnesota

Photo: http://olsonpr.com

Toujours la plus grande source de pollution diffuse des rivières du sud du Québec, l'agriculture est dans la mire d'un projet assainissement du Mississippi, et le Minnesota est le premier état à agir. Voici une traduction libre d'un article trouvé dans un journal local.

Le Minnesota lance un effort pour nettoyer le Mississippi

Le Minnesota sera le centre d'essai pour un programme fédéral destiné à ralentir le ruissellement de pollution agricole qui étouffe l'un des plus importants cours d'eau de la nation, comme la Baie de Chesapeake, le Golfe du Mexique et le Mississippi.

Le gouverneur Mark Dayton annonce le rôle prédominant que jouera le Minnesota au début de janvier avec Tom Vilsack, le secrétaire fédéral de l'agriculture, ainsi qu'avec Lisa Jackson, la chef de l'EPA. Ils font la promotion du projet pilote au début d'une stratégie fédérale ambitieuse qui, à la base, donnerait aux fermiers une marque de reconnaissance officielle si ils choisissent d'accorder plus d'importance à la conservation des sols et la qualité de l'eau et moins au rendement de leurs récoltes.

Derrière la stratégie se trouve des réalités politiques et fiscales, selon les autorités: le public est de plus en plus préoccupé par l'eau propre pour boire, nager, la faune et la flore. Mais l'imposition de lois environnementales aux fermiers, la principale source de pollution non réglementée au Minnesota, fait face à des obstacles politiques insurmontables. En même temps, le financement pour les programmes de conservation agricole déjà implantés depuis longtemps prévoient voir des coupures importantes dans le prochain projet de loi agricole (farm bill), victimes à la fois de coupures du budget fédéral et la ferveur accrue contre les règlements à Washington.

"Nous ne voulons pas reculer" en conservation, disait Vilsack dans une entrevue la semaine précédente. "Nous constatons qu'il y a du progrès."

Les fermiers qui participent seraient d'accord pour adopter des pratiques de gestion des sols qui ralentissent l'érosion des terres et le ruissellement des engrais, des pesticides et des fumiers dans les cours d'eau et les eaux souterraines. En échange, ils recevraient des appuis financiers et techniques et seraient protégés de nouvelles restrictions environnementales pendant la durée de leur entente, peut-être aussi longtemps que 10 ans. Les fermiers participants seraient aussi certifiés par le nouveau programme appelé "Agricultural Water Quality Certification Program", un sceau d'approbation qui serait utilisé comme outil de marketing et éventuellement se retrouverait sur des produits de consommation.

"On espère encourager les producteurs à répondre aux demandes des consommateurs qui veulent une responsabilisation envers la qualité de l'eau." dit Deborah Swackhamer, une experte en pollution de l'eau de l'université du Minnesota et membre du comité aviseur scientifique de l'EPA.

Certains ont des doutes.

Déjà, toutefois, le plan s'attire des critiques sévères de certains défenseurs de la conservation et de qualité de l'eau. Ils disent que 40 ans d'efforts volontaires ont été insuffisants pour réduire le ruissellement agricole qui déverse des sédiments, des bactéries et d'autres polluants dans les rivières et ruisseaux du Minnesota. L'état commence seulement maintenant à rencontrer les exigences de la loi fédérale Clean Water Act des années 1970 qui demandait qu'on identifie spécifiquement les sources de pollution de l'eau dans les 81 bassins versants du Minnesota.

Les sceptiques disent que le nouveau plan exempteraient les fermiers d'exigences spécifiques pour réduire leur contribution au ruissellement dans son ensemble, ce qui infligerait un fardeau injuste aux municipalités, aux usines de traitement des égouts et aux autres propriétaires terriens qui se verront demander d'assumer une importante partie des coûts pour atteindre des normes de qualité de l'eau acceptables.

"Cela ne fait que continuer les veilles façons de faire, ce qui défie toute rationalité." dit Whitney Clark, directeur exécutif de l'organisme Friends of the Mississippi, un groupe de défense de l'environnement.

Vislack dit que le Minnesota a choisi d'être premier à tenter l'expérience pour plusieurs raisons. C'est un état très agricole: la moitié de la surface de l'état est géré par des fermiers qui ne représentent que 2% de la population (NDLR: pas mal comme à Richelieu!). C'est aussi la région qui est la source du Mississippi, un cours d'eau qui souffre tellement de pollution agricole qu'elle a créé une grande "zone morte" à son embouchure dans le Golfe du Mexique. L'administration Dayton s'empresse d'adopter ce programme, dit Vilsack, car il cadre avec l'éthique environnemental de l'état. C'est d'autant plus important de faire la preuve de son efficacité, car le Minnesota contrôle sa propre destinée en matière de qualité de l'eau. Toute l'eau qui aboutit dans ses milliers de lacs et rivières vient du ciel sous forme de pluie. Presque toute la pollution de l'eau vient de ses fermiers, ses industries et ses résidents. "C'est une occasion fantastique pour que le Minnesota soit tête de file, et pour nous d'apporter notre aide financière et technique pour améliorer la conservation." dit Vilsack. Les détails de financement viendra probablement avant le prochain "farm bill" fédéral que le Congress devrait travailler cette année, dit Vilsack. Déjà, les chefs au congrès ont été bien clairs: le programme populaire Conservation Reserve Program, grâce auquel les agriculteurs reçoivent de l'aide financière pour mettre de côté des terres environnementalement fragiles, sera réduit, peut-être de beaucoup. D'autres règlements et financements en conservation agricole pourraient aussi être coupés. "Ce sera définitivement un défi pour nous d'avoir les ressources pour répondre aux besoins de l'Amérique rurale, incluant les investissements en conservation." dit Vilsack.

Dayton prévoit annoncer la signature d'un mémorandum d'entente avec le département de l'agriculture fédéral et l'EPA.

Plan intégré?

Des groupes environnementaux et d'autres experts disent que la question qui tue sera si le programme sera incorporé avec des plans d'assainissement spécifiques. Par exemple, l'état finit tout juste de compléter une importante analyse de la pollution d'une partie du Mississippi et du lac Pepin. Des chercheurs ont découvert que la quantité de sédiments venant de la vallé de la rivière Minnesota qui brouille le Mississippi et remplit le lac Pepin a multiplié par 10 depuis le dernier siècle, surtout à cause de la culture intensive du maïs et du soya qui aurait remplacé la végétation indigène de la prairie.

Si le nouveau programme intègre les fermiers dans un plan pointu d'assainissement pour les rivières Minnesota et Mississippi, cela pourrait marcher, dit Clark. Mais si il ne fait que protéger les fermiers pour éviter de faire de vrais changements pour ralentir la perte d'eau et de sol de leurs terres, alors, cela ne fonctionnera pas.

D'autres personnes, par contre, disent que le programme de certification sera une amélioration importante. Maintenant, les fermiers sont exemptés du Clean Water Act et la plupart des autres règlements environnementaux. Ce programme, qui devrait réunir l'appui, les subventions et une certaine assurance pour l'avenir, les encouragera à en faire plus, dit Swackhamer. "C'est un grand pas dans la bonne direction pour que les fermiers s'engagent à adopter les meilleurs pratiques de gestion et constater leur efficacité." dit-elle. "On compte beaucoup là-dessus."
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"Minnesota launches Mississippi River cleanup effort

Minnesota will be the nation's first test site for a federal program designed to stem the flow of agricultural pollution strangling some of the country's great bodies of water, including Chesapeake Bay, the Gulf of Mexico and the Mississippi River.

Gov. Mark Dayton is expected to announce Minnesota's leading role in the project at the Capitol on Tuesday morning (January 17 2012), with Tom Vilsack, U.S. secretary of agriculture, and Lisa Jackson, administrator of the U.S. Environmental Protection Agency, at his side. They are promoting the pilot project as the start of an ambitious federal strategy that, in essence, would give farmers a green seal of approval if they voluntarily choose to put land conservation and water quality ahead of crop yields.

Behind the new strategy is a combination of political and fiscal realities, officials said: The public is increasingly concerned about clean water for drinking, swimming and wildlife. But imposing environmental rules on farmers -- the primary source of unregulated water pollution in Minnesota -- faces insurmountable political hurdles. At the same time, funding for longstanding farm conservation programs is facing major cutbacks in the upcoming farm bill, victim of both the federal budget crunch and the anti-regulatory fervor in Washington.

"We do not want to take a step back" in conservation, Vilsack said in an interview last week. "We are seeing progress."

Farmers who participate would agree to follow land management practices that slow soil erosion and runoff of fertilizers, pesticides and manure into streams and groundwater. In exchange, they would get financial and technical support and be protected against new environmental requirements during the life of their agreement, perhaps as long as 10 years. Participating farmers would also be certified through the new Agricultural Water Quality Certification Program, a seal of approval that could be used as a marketing tool and, eventually, on consumer products.

"The hope is that it would steer producers to meet consumer demand to be more responsible about water quality," said Deborah Swackhamer, an expert on water pollution at the University of Minnesota and a member of the EPA's scientific advisory panel.

Some voice skepticism

Already, however, the plan is generating sharp criticism from some conservation and water-quality advocates. They say 40 years of voluntary efforts have been insufficient to reduce farm runoff that dumps sediment, bacteria and other pollutants into Minnesota's rivers and streams. The state is only now starting to fulfill the requirements of the 1970s-era federal Clean Water Act in clearly identifying specific sources of water pollution across Minnesota's 81 watersheds.

Skeptics say the new plan would exempt farmers from specific requirements to reduce their contribution to overall runoff, creating an unfair burden for cities, sewage treatment plants and other landowners who will be asked to bear significant costs to achieve water-quality standards.

"It enshrines the old ways, defying all rationality," said Whitney Clark, executive director of Friends of the Mississippi, an environmental advocacy group.

Vilsack said Minnesota was chosen as the test site for a number of reasons. It's a big agricultural state -- half the state's land mass is controlled by farmers, who make up about 2 percent of the population. It's also home of the headwaters of the Mississippi, a river with so much agricultural pollution that it's created a massive "dead zone'' at its mouth in the Gulf of Mexico. The Dayton administration was eager to embrace the program, Vilsack said, and it fits with the state's strong conservation ethic. Even more important for proving its effectiveness, Minnesota controls its own water-quality destiny. All the water that winds up in its thousands of lakes and rivers comes from the sky in the form of rain. Virtually all its water pollution comes from its farmers, businesses and residents. "It's a great opportunity for Minnesota to help lead the way, and for us to use our financial and technical assistance to expand conservation," Vilsack said. Funding would most likely be determined by the next federal farm bill, which Congress is expected to take up this year, Vilsack said. Already, congressional leaders have made it clear that the popular Conservation Reserve Program, in which farmers are paid to set aside environmentally sensitive land, will be cut, perhaps drastically. Other rules and funding for farm conservation may also be cut. "We are obviously going to be challenged to have the resources to meet the needs in rural America, including investment in conservation," Vilsack said.

Dayton is expected to announce the signing of a memorandum of understanding with the U.S. Department of Agriculture and the EPA.

Integrated plan?

Environmental groups and other experts say the critical issue will be whether the program is incorporated with specific cleanup plans. For example, the state is just completing a massive analysis of pollution in the lower Mississippi River and Lake Pepin. Researchers have found that the sediment from the Minnesota River valley that is clouding the Mississippi and filling up Lake Pepin has increased tenfold in the last century -- largely as a result of heavily cultivated corn and soybeans replacing native prairie.

If the new program integrates farmers into a targeted cleanup plan for the Minnesota and Mississippi rivers, it might work, Clark said. But if it simply protects farmers from having to make real changes to slow the loss of water and soil from their land, then it won't.

Others, however, say the certification program will be a significant improvement. Now, farmers are exempt from the Clean Water Act and most other environmental regulations. This program, which would combine support, subsidies and some certainty about the future, will encourage them to do more, Swackhamer said. "It's a huge step in the right direction to get farmers engaged in the best management practices and to see how effective they are," she said. "There is a lot riding on this.""

Article written by Josephine Marcotty published here: http://www.startribune.com/local/137454108.html

Sunday, October 2, 2011

Agriculture et pollution - sur les rives du MIssissippi

Photo: goinmobyle.com

J'ai traduit cet article sur la pollution agricole dans l'état du Minnesota qui aboutit dans le fleuve Mississippi et ultimement dans le Golfe du Mexique, mais il ne faut pas se tromper: il pourrait tout aussi bien s'agir du fleuve Saint-Laurent et les rivières agricoles du Québec, ici. C'est qu'ici, au Québec, pas grand monde semble s'en soucier, ou vouloir faire quoi que ce soit, tellement est puissant le monopole syndical agricole et les pétrolières dans ma province.

C'est une randonnée de 3 heures en auto entre les collines de Douglas County au Minnesota et le musée Bell Museum of Natural History. Mais un an après la sortie du film controversé "Troubled Waters", un film de Bell sur la pollution agricole dans le bassin versant du Mississippi, qui a rendu le public familier avec les termes "zones mortes", "eutrophisation" et "engrais azoté", ce qui se passe à des endroits comme le centre-ouest du Minnesota nous donne une idée de ce que l'avenir nous réserve pour ce qui est de la santé du bassin versant au complet jusqu'au Golfe du Mexique.

"Douglas County est à la source de la Chippewa." dit Jerry Haggenmiller, employé local du Soil and Water Conservation District. "Alors l'eau ici coule en aval."

Haggenmiller dit cela durant une tournée récente cet été pour démontrer les mesures innovatrices de conservation employées dans les terres agricoles de la région. À plusieurs milles au sud d'ici, la Chippewa rejoint la rivière Minnesota qui méandre doucement au travers l'état avant de se déverser dans le Mississippi à Fort Snelling. L'un des arrêts de la tournée est un champ de maïs vallonné près de Brandon, où des bouquets de quenouilles de la grosseur d'un garage pour 2 autos sont bien établis dans les parties les plus basses. Enterré sous chaque bouquet de quenouilles se trouve un système de drainage qui consiste en gravier de la grosseur de gros pois pour filtrer les sédiments hors de l'eau avant qu'elle entreprend son long périple vers le Golfe situé à plusieurs milles milles d'ici.

Plus tard, cette journée-là, Haggenmiller et d'autres experts en conservation font la démonstration de plusieurs autres innovations en contrôle de sédimentation, d'atténuation d'engrais azotés et d'autres contaminants de la Chippewa, et éventuellement de la Minnesota et le Mississippi. En plus de systèmes de drainage alternatifs, on peut voir en démonstration des bassins de sédimentation, des cours d'eau remplis d'herbiers, les systèmes de pâturage en rotation et des restauration de bandes riveraines.

"Nous avons vu de très bon exemples de bons soins accordés aux terres." dit Jennifer Hoffman du projet de bassin versant de la rivière Chippewa. "Il y a de bonnes mesures de conservation qui vont au-delà de ce qui est obligatoire."

Mais en se promenant à l'intérieur du bassin versant de la Chippewa, on se rend à l'évidence: on cultive de plus en plus de maïs au Minnesota, aux dépens des pâturages, du foin et d'autres systèmes de plantes vivaces qui tiennent mieux le sol et les contaminants en place.

En effet, quelques jours après la tournée, la USDA (U.S. Department of Agriculture) a rapporté que les agriculteurs du Minnesota ont planté plus de 8,10 millions d'acres de maïs cette année, une augmentation de 5% sur 2010 et la deuxième en importance après l'an 2007 quand il s'était planté 8,40 millions d'acres. Quelques 90% de ce maïs a reçu des épandages d'engrais azotés à un taux de 125 livres par acre. C'est une statistique importante, puisque l'engrais azoté qui ruisselle jusqu'au Golfe du Mexique est la principale cause de la zone morte sans oxygène à cet endroit.

Quelques semaines après le rapport de la USDA, les scientifiques dans le Golfe ont rapporté que cet été, la zone morte était plus grande que l'état du Connecticut. La zone morte de cette année, à 6,765 milles carrés, est plus vaste que la moyenne de 5 ans de 6,688 milles carrés.

Finalement, l'année 2011 a été un microcosme de la lutte pour assainir le fleuve Mississippi. Quelques progrès ici: de nouvelles mesures de conservation agricoles. Quelques reculs là: davantage d'acres de maïs, toujours friand pour de l'azote. Quelques pas en avant ici: des sources pointées de pollution comme des industries et des systèmes d’égouts municipaux identifiés et mieux contrôlés. Quelques pas en arrière là: des sources diffuses de pollution comme le ruissellement agricole sont un bien plus gros problème.

Les reculs menacent de prendre le dessus sur les avancées, selon une étude publiée dans "Proceedings of the National Academy of Sciences. Tandis que de plus en plus de récoltes sont pour du maïs destiné à rencontrer la demande en éthanol (le maïs grain se vendait à $2 le boisseau il y a quelques années et pourrait se vendre jusqu'à $8 plus tard cet automne), la quantité totale d'engrais azoté qui se retrouvera dans le bassin versant ne pourra qu'augmenter, selon l'étude de Proceedings. Les scientifiques pensent que les concentrations d'azote dans le bassin versant du Mississippi devra baisser de 30% à 50% pour réussir à diminuer la zone morte dans le Golfe du Mexique. Mais la quantité de maïs requise pour produire 15 milliards de gallons d'éthanol d'ici 2022 pourrait accroître la quantité d'azote dans le Golfe par au moins 10%, lit-on dans la conclusion de l'étude de Proceedings.

Et une quantité sans cesse à la hausse d'azote vient du Minnesota et du Wisconsin, selon une étude du U.S. Geological Survey rendue publique en août. En réalité, l'azote venant de ces 2 états qui aboutit dans le Mississippi a augmenté de 76% depuis 1980, l'une des raisons les plus importantes qui ont fait que les niveaux d'azote ont augmenté de 10% dans le Golfe durant la même période.

Les bonnes nouvelles: les fermiers ont diminué l'épandage d'azote d'une façon importante au cours des années, grâce à des méthodes de culture plus précises et le coût à la hausse du nutriment, parmi d'autres raisons. En 2005, l'agriculteur moyen du Minnesota pouvait épandre jusqu'à 139 livres d'azote par acre, au moins 10 livres de plus qu'aujourd'hui. Mais même durant les années que l'épandage des engrais azotés s'était stabilisé ou même diminué, la zone atrophiée a continué à grossir. Pourquoi? En partie parce que les champs du midwest sont si saturés en azote et tellement d'eau en ruisselle grâce au drainage artificiel. Cela pourrait prendre des années avant d'en voir les effets positifs dans le Golfe, selon Dennis Kenney, l'ancien directeur du Leopold Center for Sustainable Agriculture. Des études ont démontré que des concentrations importantes d'azote sont mesurées dans les systèmes de drainage, même si l'épandage d'engrais s'est fait sur les terres qu'ils drainent date de plusieurs années.

Mais il n'y a pas de doute que remplacer les récoltes annuelles à rangées espacées comme le maïs par des vivaces comme le pâturage et le foin aiderait à réduire la contamination d'azote de beaucoup. De l'un, des systèmes de plantes vivaces ne dépendent pas d'engrais azotés pour bien pousser. De deux, ils réduisent le ruissellement de beaucoup, ce qui aide à garder les rivières en aval plus propres. Dans une étude qui a duré 6 ans qui s'est penché sur les systèmes de drainage artificiel dans le sud-ouest du Minnesota, le scientifique Gyles Randall, autrefois de l'université du Minnesota, a démontré que les pertes de nitrites-nitrates dans les systèmes continuels de maïs et de maïs-soya étaient environ 37 fois et 35 fois plus élevées que des terres plantées de foin vivace ou de systèmes d'herbacées vivaces. La période de l'étude a eu lieu quand les précipitations variaient entre 36% sous la normale jusqu'à 66% au-dessus de la normale.

Et ce sont ces quantités de précipitations au-dessus de la normale qui deviennent une plus grande part du problème. Depuis 1970, il y a eu une augmentation marquée de précipitations abondantes aux États-Unis, surtout dans la partie du mid-west, les régions des Grands Lacs et le sud-ouest, selon les données du American Meteorological Society. Cela veut dire que les méthodes de conservation et les structures comme la culture de conservation et les terrassements pourraient ne pas être capable de résister à ces évènements de précipitations intenses. "Nous avons des mesures de conservation qui sont conçues pour un climat que nous n'avons plus." dit Jerry Hatfield, le directeur du laboratoire d'agriculture et environnement pour le USDA.

Mais le recul le plus évident pour assainir le Mississippi serait peut-être l'incapacité des groupes agricoles et des environnementalistes de même s'entendre sur la science de base autour de la question. Dans une lettre récente annonçant sa démission comme coordonnateur du MPCA du bassin versant du Mississippi, Norman Senjem ne laissait aucun doute sur le gouffre immense entre les fermiers et les professionnels des ressources naturelles sur la question de nettoyer le bassin versant. Il en résulte, écrit-il, qu'il ne s'est pas fait beaucoup de nettoyage de l'eau depuis les dernières années.

"...nous faisons face avec le même jeu lassant de progrès total nul, plus que jamais, confrontant l'environnement et l'agriculture." écrit Senjem. "Si c'est en cela que nous croyons, nous ne trouverons probablement pas de points d'entente."

Mais Senjem n'a pas complètement jeté l'éponge. Il sait ce qui est possible de faire quand les fermiers et les conservationnistes locaux travaillent ensemble au niveau des bassins versants comme le bassin de la Chippewa, loin des projecteurs nationaux ou des mandats de l'état pour "nettoyer la rivière". C'est pourquoi que le 27 septembre, quand il laissera son poste au MPCA, il ira travailler pour le Zumbro Watershed Partnership.

Visitez le site du Zumbro Watershed Partnership ici: http://www.zumbrowatershed.org/

Photo: enn.com

"Troubled Waters: One year later, more trouble ahead

A three-hour drive separates the rolling hills of Minnesota’s Douglas County from the front steps of the Bell Museum of Natural History. But a year after the controversy over Troubled Waters—the Bell’s film on farmland pollution in the Mississippi River basin—brought words like “dead zone,” hypoxia” and “nitrogen fertilizer” to the attention of the general public, what’s happening in places like west-central Minnesota provides an insight into what the future holds for the health of the entire watershed all the way to the Gulf of Mexico.

“Douglas County is at the headwaters of the Chippewa,” says local Soil and Water Conservation District staffer Jerry Haggenmiller. “So the water here flows all down hill.”

Haggenmiller is saying this while leading a recent summer tour of innovative conservation measures being used on farmland in the region. Several miles south of here the Chippewa flows into the Minnesota River, which then meanders across the state before dumping its load into the Mississippi at Fort Snelling. One of the stops on the tour is a hilly cornfield near Brandon, where a handful of cattail-growing patches—each about the size of a two-car garage—are located in low spots. Buried beneath each spot of rank vegetation is an innovative drainage system that uses pea gravel to filter eroded sediment out of the water before it begins its long journey to the Gulf, a couple thousand miles away.

Later in the day, Haggenmiller and other conservation experts show off numerous other innovations for keeping sediment, nitrogen fertilizer and other contaminants out of the Chippewa, and eventually the Minnesota and Mississippi. Besides alternative drainage systems, on display are sediment basins, grassy waterways, rotational grazing systems and shoreline restoration.

“We’ve seen a lot of good examples of taking care of the land,” says Jennifer Hoffman of the Chippewa River Watershed Project at the end of the tour. “These are good conservation measures that go above and beyond.”

But a drive around the Chippewa watershed, followed by a trip to the Twin Cities, makes one thing clear: more corn than ever is being grown in Minnesota, mostly at the cost of pasture, hay and other perennial plant systems that can hold soil and contaminants in place.

Indeed, a few days after the Douglas County conservation tour, the USDA announced that Minnesota farmers planted over 8.10 million acres of corn this year, a five percent increase from 2010 and the second largest planting behind 2007’s 8.40 million acres. Some 90 percent of that corn received applications of nitrogen fertilizer at an average rate of 125 pounds per acre. That’s an important statistic, since nitrogen fertilizer making its way to the Gulf of Mexico is a leading cause of the hypoxic “dead zone” there.

A few weeks after the USDA crops report was released, scientists in the Gulf reported that this summer the dead zone covered an area larger than the state of Connecticut. At 6,765 square miles, this year’s dead zone is larger than the five-year average of 6,688 square miles.

In a sense, 2011 has been a microcosm of the struggle to clean up the Mississippi River. A few steps forward—use of innovative farm conservation measures. A few steps back—more acres than ever covered in nitrogen-hungry corn. A few steps forward—point pollution sources such as factories and municipal sewage systems are being identified and controlled. A few steps back—nonpoint sources such as farmland runoff are far outstripping point sources as a problem.

The backward steps are threatening to outpace the forward ones, according to a study published in the Proceedings of the National Academy of Sciences. As corn acreage climbs to record levels in response to demand for ethanol (after sinking to as low as $2 a bushel a few years ago, corn could sell for as much as $8 later this fall), the overall amount of nitrogen fertilizer present in the watershed is bound to go up, according to the Proceedings study. Scientists have estimated that nitrogen levels in the Mississippi River basin will need to decrease by 30 percent to 50 percent to shrink the dead zone. But the increase in corn cultivation required to produce 15 billion gallons of ethanol by 2022 would increase the amount of nitrogen in the Gulf by at least 10 percent, concludes the Proceedings study.

And an increasing amount of that nitrogen is coming from Minnesota and Wisconsin, says a U.S. Geological Survey study released in August. In fact, nitrogen flowing into the Mississippi from those two states has increased 76 percent since 1980, a major factor in why nitrogen levels in the Gulf have jumped 10 percent during the same period.

The good news is farmers have reduced their use of nitrogen dramatically over the years, thanks to more precise cropping techniques and higher prices for the nutrient, among other things. In 2005 the average Minnesota farmer was using as much as 139 pounds of nitrogen per acre, at least 10 pounds more than they use today. But even in years when nitrogen fertilizer use has leveled off or dropped, the hypoxic zone keeps growing. Why? Part of the reason is that Midwestern fields are so saturated with nitrogen, and so much more water is running off them thanks to artificial drainage, that it could take several years to see positive effects down in the Gulf, says Dennis Kenney, former director of the Leopold Center for Sustainable Agriculture. Studies have shown that high levels of nitrogen can show up in tile lines even if it’s been years since fertilizer was added to the land they drain.

But there’s no doubt that replacing annual row crops like corn with perennials like pasture and hay could help reduce nitrogen contamination significantly. For one thing, such perennial systems aren’t reliant on nitrogen fertilizer to thrive. For another, they reduce water runoff significantly, which keeps rivers downstream cleaner. In a six-year study of southwest Minnesota tile drainage systems, recently retired U of M soil scientist Gyles Randall found that nitrate-nitrogen losses from continuous corn and corn-soybean systems were about 37 times and 35 times higher, respectively, than from land planted to perennial hay crops or in perennial grass systems. The study period took place when precipitation levels ranged from 36 percent below normal to 66 percent above normal.

And it’s those above normal precipitation levels that are becoming a bigger part of the problem. Since 1970, there has been a marked increase in heavy rainstorm events in the U.S., especially in the Midwest, Great Lakes regions and the Southwest, says the Bulletin of the American Meteorological Society. That means conservation methods and structures such as conservation tillage and terracing may not be able to handle these intense, infrequent storm events.

“We have conservation measures that were built for a climate scenario we no longer have,” says Jerry Hatfield, director of the USDA’s Laboratory for Agriculture and the Environment.

But perhaps one of the biggest steps backward in the struggle to clean up the Mississippi is the inability of farm groups and environmentalists to even agree on the basic science surrounding the issue. In a letter earlier this month announcing his resignation as the MPCA’s Mississippi River Basin coordinator, Norman Senjem made it clear there remains a huge gap between farmers and natural resource professionals on the issue of cleaning up the basin. The result, he wrote, is that not much actual cleaning up of water has been accomplished in recent years.

“…we are faced with the same dreary zero-sum-game as ever, pitting the environment against agriculture,” wrote Senjem. “If we believe that, we are unlikely to find common ground.”

But Senjem hasn’t completely given up—he’s seen what can happen when farmers and local conservationists work together on the watershed level in areas like the Chippewa basin, out of the limelight of national or statewide mandates to “clean up the river.” That’s why, when he leaves the MPCA on Sept. 27, he will go to work for the Zumbro Watershed Partnership."

Excerpts of article written by Brian DeVore for TC Daily Planet published here: http://www.tcdailyplanet.net/news/2011/09/18/troubled-waters-one-year-later-more-trouble-ahead

Wednesday, June 8, 2011

Inondations - faire de la place aux rivières

Photo: usda

La rivière Richelieu n'est pas la seule, cette année, à inonder et déranger bien du monde. Le problème, c'est que c'est le monde qui a mis un "corset" aux rivières, comme disait Louis-Gilles Francoeur dans Le Devoir.

Voici une traduction libre d'un texte qui explique une autre façon de contrôler les inondations: faire de la place pour les rivières. On parle des États-Unis, mais l'approche canadienne est bien semblable et aurait également tout intérêt à revoir ses façons de faire.

Pendant que le Midwest continue de faire face à des inondations de rivières gonflées par des quantités record de neige et de pluie, le fleuve Mississippi est en lente décrue. Les inondations de la plus longue rivière des États-Unis en avril et en mai ont impactées des communautés dans l'Illinois, au Missouri, au Kentucky, au Tennessee, en Arkansas, au Mississippi et en Louisiane, forçant des évacuations de milliers de personnes. Bien que les inondations de 1927 et de 1993 étaient dévastatrices, les inondations de la Mississippi en 2011 ont causées des dommages évalués à plusieurs milliards de dollars. Au cours des années, le U.S. Army Corps of Engineers (USACE), la firme fédérale d'ingénieurs et de construction, a dépensé plus de $123 milliards en infrastructures tentant de contrôler les inondations qui n'ont pas toujours protégé les personnes et leurs biens. Il est temps de repenser notre approche à contrôler les inondations et songer à redonner de la place à nos rivières.

Plus de 70 millions de personnes habitent dans le bassin versant du fleuve Mississippi, dont 12 millions habitent directement sur ses rives. Avant le peuplement de la région, la rivière était sauvage, faisant des méandres grâce à un réseau de passages latéraux autour de centaines d'îles, et souvent inondait les plaines inondables avoisinantes, un phénomène tout à fait naturel pour une rivière. Avec l'influx d'habitations et l'occupation du territoire, la rivière Mississippi est devenu une voie de navigation importante pour de gros navires et la USACE a construit 27 écluses et barrages entre Minneapolis et St.Louis qui ont altéré la circulation naturelle du cour d'eau.

Après la grande inondation de 1927, la demande pour un système de travaux publics était grande pour la partie en aval du Mississippi afin de protéger contre les inondations et maintenir la voie maritime. Le USACE a construit des digues et des murs de retenue de la ville de Commerce, au Montana, jusqu'à la Nouvelle-Orléans, modifiant encore plus l'aspect naturel du fleuve.

L'organisme American Rivers a déclaré que le Mississippi était l'une des rivières les plus menacées de l'Amérique cette année, à cause des inondations catastrophiques, critiquant ce qu'elle a appelé " une gérance d'inondations dépassée et trop dépendante de digues qui ont contribué aux dommages records causés par les inondations. Bien que les digues ont du sens dans les régions habitées, elles et les murets diminuent les risques de petites crues, mais augmentent les risques d'en avoir des plus grosses en rendant plus étroit les passages où peuvent s'écouler les rivières, obligeant les volumes d'eau d'aller en hauteur et augmenter la vitesse du courant.

De plus, les digues coupent les rivières de leurs plaines inondables, détruisant du même coup les milieux humides qui sont les protections naturelles contre les inondations. Dans l'amont du bassin versant du fleuve Mississippi, 35 millions d'acres de milieux humides ont été détruits. La présence de digues et la possibilité de se procurer des assurances en cas d'inondation ont donné un faux sentiment de sécurité aux gens qui sont tentés de s'établir et s'installer juste à côté de rivières sur des terres qui ont déjà été des plaines inondables.

C'est aussi évident que les changements climatiques avec les humeurs imprévisibles et extrêmes de la météo augmentent les dangers d'inondations et les conditions n'iront qu'en empirant dans le futur. Selon le tout récent rapport Weathering Change d'America's Rivers, jusqu'à date, le USACE n'a pas été obligé d'inclure les changements climatiques dans la planification de ses projets. Mais avec les budgets en décroissance et les défis de gestion d'eau de plus en plus importants, nous ne pouvons pas se permettre de gaspiller de l'argent sur des infrastructures qui ne fonctionneront pas dit Andrew Fahlund, le vice-président sénior d'American Rivers section Conservation.

Les organismes comme American Rivers font plutôt la promotion d'une approche plus naturelle pour gérer les inondations, une qui laisserait les rivières suivre les méandres naturels et les laisser s'étendre dans les plaines inondables, protégeant et réhabilitant ainsi les milieux humides. Un acre de milieux humides, saturé d'eau sur une profondeur d'un pied, peut contenir 330,000 gallons d'eau, l'équivalent de la quantité qui inonderait 13 maisons jusqu'aux cuisses. Les milieux humides filtrent et purifient également l'eau, tout en étant un habitat pour la faune et la flore. Dans les villes, les infrastructures vertes comme les toits verts, les pavages poreux et les plantations peuvent aider aussi à réduire les inondations tout en diminuant le ruissellement.

Les Hollandais avaient commencé à construire des digues et des barrages pour contrôler les inondations il y a de cela 800 ans, parce que 25% des Pays-Bas sont sous le niveau de la mer et 25% de surface de plus est sujet aux inondations. Mais pour les inondations de 1993 et 1995 qui ont coûté $300 millions en dommages et forcé l'évacuation de 250,000 personnes, les ont forcé à réévaluer leurs stratégies pour gérer les inondations. Bien que dans le passé, les Hollandais auraient réagit aux inondations en construisant d'autres digues plus élevées, vers la fin des années 1990, ils ont réalisé que les risques d'inondation n'étaient que pour s'intensifier avec les changements climatiques. En 2007, le gouvernement hollandais a adopté une stratégie de $3,3 milliards pour contrer les inondations et l'ont appelé "Room for the River", de la place pour la rivière.

Room for the River réduira les niveaux de crues du Rhin, de la Meuse, du Waal et de la rivière Ijssel. D'ici 2015, ces rivières auront acquis du terrain à 39 places grâce à différentes méthodes. Elles sont: relocaliser les digues plus loin à l'intérieur des terres pour élargir les plaines inondables, modifier les digues à certains endroits pour les laisser inonder, abaisser les plaines inondables parce que les sédiments accumulés les ont rendues plus étroites, réduire la hauteur de certaines structures dans les rivières pour ralentir le courant pour permettre à l'eau de s'écouler plus facilement, créer des cours d'eau parallèles comme lieux d'écoulement alternatifs en cas de crue, creuser le fond des rivières, enlever les obstacles dans la rivière qui nuisent à l'écoulement de l'eau, et créer des sites de storage temporaires d'eau en surplus. Dans les endroits où ce n'est pas possible de faire de la place pour la rivière, les digues peuvent être surélevées et renforcies, bien que les incidents d'écroulement de digues et d'érosion vont probablement augmenter si les digues sont faites plus hautes et donc plus lourdes.

En ce moment, le Rhin peut transporter 15,000 mètres cubes d'eau à la seconde sans inonder. D'ici 2015, il sera capable d'accepter 16,000 mètres cubes par seconde. Si Room for the River fait la preuve d'être avantageux économiquement, des mesures supplémentaires pourraient être projetées pour augmenter la capacité de la rivière à 18,000 mètres cubes à la seconde d'ici 2050.

Room for the River améliorera aussi la qualité environnementale des régions riveraines tout en éliminant 3,163 acres agricoles et en augmentant les régions naturelles de 4,576 acres. L'ambassadeur hollandais pour les É.-U. Renee Jones-Bos explique que 2 politiques complémentaires vont améliorer Room for the River. "Retain, Store, Drain" retenir, emmagasiner et drainer encouragera les communautés à accumuler et conserver l'eau dans des citernes, des toits verts et des parcs inondables, et "Living With Water" vivre avec l'eau, fera la promotion de la valorisation et l'adaptation à l'eau auprès des communautés plutôt que de la craindre.

Le changement s'en vient aux É.-U. aussi. Le sénateur de la Louisiane Mary Landrieu a emmené un groupe de leaders du gouvernement et des éducateurs aux Pays-Bas dernièrement afin d'en savoir plus sur les pratiques de la Hollande pour gérer l'eau.

De plus, le Congress, qui autorise les projets de l'USACE, a demandé une refonte des principes et recommandations de tous les projets fédéraux en ce qui regarde l'eau. Les nouvelles normes doivent protéger l'environnement en mettant l'accent sur le développement économique durable et éviter l'usage abusif des plaines inondables, tout en protégeant et réhabilitant les fonctions des systèmes naturels et incorporant des stratégies sans structures. On espère qu'ils penseront aux changements climatiques.

Entre-temps, certaines communautés des É.-U. ont déjà implanté leurs propres stratégies Room for the River pour se préparer aux inondations. Le Iowa River Corridor Project commencé après une grave inondation en 1993, compense les fermiers qui arrêtent définitivement de cultiver leurs champs dans les plaines inondables. La majorité des 50,000 acres de ce projet sont retournés à l'état naturel: milieux humides, herbiers et forêts, tout en servant d'habitat pour la vie sauvage.

La rivière Napa en Californie inonde souvent entre novembre et avril. Le projet de $400 millions appelé Napa River/Napa Creek Flood Control Project abaisse les digues, restaure les plaines inondables, des routes de détournement, déplace des ponts et réhabilite 900 acres de milieux humides selon les principes de "living river", rivière vivante. Des projets de rétablissement de plaines inondables et de milieux humides sont en marche en Illinois, au Massachusetts, au Missouri, au North Dakota, en Oklahoma et au Wisconsin.

Jusqu'à date, les digues ont bien tenu durant les inondations de 2011, et l'idée du USACE de faire sauter les digues qui protègent le Birds Point-New Madrid pour sauver Cairo, en Illinois, tout en ouvrant les sas du Morganza Spillway pour sauver Baton Rouge et la Nouvelle-Orléans a fontionné. Mais des stratégies alternatives pourraient empêcher les eaux de monter si haut à l'avenir, peut-être? "Nous avons besoin de prendre une approche plus souple dans notre façon de gérer les inondations" dit Andrew Fahlund d'American Rivers. "En ce moment, nous nous laissons très peu de souplesse et quand çà casse, les conséquences sont graves." Photo: USACE

"Making Room for Rivers: A Different Approach to Flood Control

As the Midwest continues to brace for the flooding of rivers swollen by record amounts of snow and rain, Mississippi River floodwaters are slowly receding. The April and May floods along the Mississippi, America’s longest river, affected communities in Illinois, Missouri, Kentucky, Tennessee, Arkansas, Mississippi, and Louisiana, forcing the evacuation of thousands of homes. As destructive as the historic floods of 1927 and 1993, the 2011 Mississippi River floods, could result in damages worth billions of dollars. Over time, the U.S. Army Corps of Engineers (USACE), the federal engineering and construction agency, has spent more than $123 billion on flood control infrastructure that hasn’t always adequately protected us. Now some are calling for a new approach to flood control that makes room for our rivers.

Over 70 million people reside in the Mississippi River Basin, with 12 million people making their home along the river itself. Before the area was settled, the Mississippi ran wild, flowing through side channels and around hundreds of islands, and often flooding nearby lowlands or floodplains (level land near rivers that are periodically submerged by floodwaters). As more people moved west and the Mississippi became an important navigation channel for larger boats, the USACE built 27 locks and dams between Minneapolis and St. Louis that altered the river’s natural flow.

After the great flood of 1927, there was a call for a comprehensive system of public works along the Lower Mississippi that would provide flood protection and maintain the navigation channel. The USACE constructed levees and floodwalls from Commerce, MO to New Orleans that further changed the river’s flow.

American Rivers recently named the Mississippi one of America’s Most Endangered Rivers for 2011 because of the catastrophic flooding, criticizing what it called “outdated flood management strategies and over-reliance on levees that have contributed to the record flood damage.” While they make sense in populated areas, levees and floodwalls decrease the risk of small floods, but increase the risks of big ones by narrowing the channels of rivers, forcing the water to rise higher and flow faster.

In addition, levees cut rivers off from their floodplains, destroying wetlands that provide natural protection from floods. In the Upper Mississippi Basin, 35 million acres of wetlands, equivalent to the size of Illinois, have been destroyed. The presence of levees and the availability of flood insurance have also given people a dangerously false sense of security, allowing them to settle and develop right next to rivers on lands that were once floodplains.

It’s also clear that climate change, with its extreme and unpredictable precipitation events, is already exacerbating flood risk, and conditions will only worsen in the future. According to America’s Rivers’ new Weathering Change report, until now the USACE has not been required to consider climate change in the siting or planning of its projects. But “With shrinking budgets and growing water challenges, we can’t afford to waste money on infrastructure that won’t work,” said Andrew Fahlund, American Rivers’ Senior Vice President for Conservation.

Organizations like American Rivers are advocating for a more natural flood control approach that would let rivers follow their natural channels and periodically spread into floodplains, and protect and restore wetlands. An acre of wetland, saturated with water 1-foot deep, can hold 330,000 gallons of water, equivalent to the amount that would flood 13 homes thigh-high. Wetlands also filter and purify water, and provide habitat for wildlife. In cities, green infrastructure like green roofs, porous pavement, and plantings can help stem flooding as well by reducing runoff.

The Dutch began building dikes and levees to control flooding 800 years ago, because 25% of The Netherlands is below sea level and 25% more is subject to flooding. But the 1993 and 1995 floods, which resulted in $300 million worth of damage and the evacuation of 250,000 people, spurred a reassessment of flood control strategies. Whereas the Dutch would once have responded to flooding by building their dikes higher, in the late 1990s they realized that flood risks were only going to intensify with climate change. In 2007 the Dutch government approved a new $3.3 billion strategy for dealing with flood threats called Room for the River.

Room for the River will reduce high water levels in the Rhine, Meuse, Waal and Ijssel Rivers. By 2015, these rivers will be given more room at 39 locations, using a variety of strategies clearly illustrated in this promo video.

The strategies are: relocating dikes further inland to widen floodplains, modifying dikes in certain areas to allow for flooding, lowering floodplains because accumulated sediments have made them shallower, reducing the height of groynes (rigid structures placed in rivers to slow the water flow) to allow water to flow more quickly, creating side channels as alternate routes for high water, deepening the river bed, removing obstacles from the river that obstruct flow, and creating temporary water storage areas. In places where it’s not possible to create room for the river, dikes may be heightened and strengthened, though incidences of dike slumping and land subsidence will likely increase if dikes are made taller and thus heavier.

Currently, the Rhine River can cope with 15,000 cubic meters of water per second without flooding. By 2015, it will be able to cope with 16,000 cubic meters per second. If Room for the River proves cost effective, additional measures may be planned to raise the river’s carrying capacity to 18,000 cubic meters per second by 2050.

Room for the River, which will also improve the environmental quality of river areas, will eliminate 3163 acres of agricultural land and increase natural land by 4576 acres. Dutch ambassador to the U.S. Renee Jones-Bos, explained that two corollary policies will complement Room for the River. “Retain, Store, Drain” will encourage communities to harvest and store water with cisterns, green roofs and floodable parks; and “Living With Water” will promote communities that value and adapt to water instead of fearing it.

In the U.S., change is coming too. Louisiana’s Senator Mary Landrieu recently took a group of government leaders and educators to The Netherlands to learn about Dutch water management practices.

And more importantly, Congress, which authorizes the USACE’s public works projects through periodic passage of Water Resources Development Act legislation called for new Principles and Guidelines (P&G) for all federal water resource projects, which the Obama administration is currently crafting. The new standards must protect the environment by maximizing sustainable economic development, avoiding the unwise use of flood plains, protecting and restoring the functions of natural systems, and also incorporating nonstructural strategies. Hopefully, they will also be required to take climate change into consideration. The new P&G, which haven’t been updated since 1983, are due out this year.

In the meantime, some U.S. communities have already implemented their own Room for the River strategies to deal with flooding. The Iowa River Corridor Project, begun after a severe flood in 1993, compensates farmers who permanently stop farming fields in floodplains. Much of the 50,000 acres involved have reverted back into natural wetlands, grassland and bottomland forest, and provide habitat for wildlife.

The Napa River in California often floods between November and April. The $400 million Napa River/Napa Creek Flood Control Project is lowering dikes, creating floodplains and a bypass, relocating bridges and restoring 900 acres of wetlands according to “living river” principles. Floodplain and wetlands restoration projects are also ongoing in Illinois, Massachusetts, Missouri, North Dakota, Minnesota, Oklahoma, and Wisconsin.

So far, the levees have held up quite well in the face of the 2011 floods, and the USACE’s tactics of blowing up the levee protecting the Birds Point-New Madrid floodway to save Cairo, IL and opening the floodgates of the Morganza Spillway to save Baton Rouge and New Orleans worked. But what alternative strategies might prevent waters from rising so high in the future? “We need a bend but don’t break approach to flood management,” said American Rivers’ Andrew Fahlund. “Right now, there’s very little bending and the breaking has catastrophic consequences.”"

Excerpts from article written by Renee Cho published in a blog from the Earth Institute (Columbia University) here:
http://blogs.ei.columbia.edu/2011/06/07/making-room-for-rivers-a-different-approach-to-flood-control/

Tuesday, May 24, 2011

Innondation - pollution, engrais et égouts

Photo: pixdaus.com

ABC News décide de faire ses propres tests sur les eaux de crue de la rivière Mississippi. Les résultats ne sont pas brillants. Je ne peux pas m'empêcher de penser aux odeurs d'urine et d'excréments que l'on peut sentir le long de la rivière Richelieu également en crue. Voici une traduction libre d'un article d'ABC:

Les inondations du fleuve Mississippi de 2011 autour de Memphis charrient des engrais, des huiles, des pesticides, des déchets et du ruissellement agricole, et les eaux se dirigent vers le Golfe du Mexique, selon les autorités sanitaires publiques. Certains de ces polluants sont très dangereux, et les gens devraient prendre des précautions. Les autorités conseillent de ne pas toucher à l'eau à moins de porter des bottes et des gants, et se laver sérieusement si l'on s'y mouille par mégarde.

"Il pourrait y avoir beaucoup d'eaux d'égouts non traitées venant de l'amont." dit Wilma Subra, une scientifique environnemental et activiste de la Louisiane qui en a vu d'autres avec les compagnies pétrolières et chimiques. "Les gens doivent être en alerte."

ABC News a fait des tests indépendants, prenant des spécimens d'eau de 2 endroits le long de la rivière et les a envoyé chez un laboratoire près de Memphis. L'E. coli et les coliformes qui se trouvent habituellement dans les eaux usées brutes sont à des concentrations 2,000 fois la norme acceptable. Le laboratoire n'a pas trouvé d'essence, d'huiles ou des chimiques toxiques. Il y avait des traces de métaux lourds, mais pas plus que la normale selon le rapport du labo.

Subra dit qu'elle serait inquiète si les digues de Morganza Spillway était pour être défoncées en amont de la Nouvelle Orléans et Baton Rouge. Cela protégerait les villes mais inonderait les milieux humides du sud de la Louisiane. Et cela deviendrait un problème sanitaire pour les gens qui reviendraient dans leurs maisons pour les nettoyer.

"Si vous douter, jeter-le" est le conseil donné par le Tennessee Department of Health dans un communiqué adressé aux gens qui essayent de nettoyer leur maison une fois le niveau de l'eau est à la baisse. "Les eaux d'inondations ramassent plusieurs contaminants venant des routes, des fermes, des usines et des entrepôts, dont des égouts et des chimiques."

L'état prévient aussi que les eaux stagnantes fournissent un endroit de propagation idéal pour les maringouins. "C'est très important d'employer des anti-moustiques et de prendre des mesures pour protéger sa santé" dit Abelardo Moncayo, directeur du département de la santé du programme des maladies transmissives.

L'impact le plus important sera probablement le déversement de nutriments dans le Golfe du Mexique: il créera une zone morte très vaste sur les côtes du Texas et de la Louisiane où les poissons et autres créatures aquatiques manquent d'oxygène et ne peuvent pas survivre. Une zone morte s'y forme à presque tous les mois de juillet et août, mais les scientifiques disent qu'elle sera probablement plus vaste cette année à cause des algues qui se nourriront des excès d'engrais et se multiplieront pour ensuite mourir, épuisant ainsi la réserve d'oxygène dans l'eau.

"Nous savons qu'à chaque fois que nous avons beaucoup de pluie ici, c'est le moment que la zone morte se forme." dit Mark David, un professeur de sciences environnementales à l'université de l'Illinois.

C'est une mauvaise nouvelle pour les familles qui dépendent de la pêche et qui se remettent encore du déversement de BP de l'an dernier et auront encore moins de poissons pour compenser de leurs pertes.

Les villes et municipalités de 31 états prélève l'eau du bassin versant du fleuve Mississippi, et la plupart relâche des eaux usées traitées dans les effluents du Mississippi. Les ingénieurs se préoccupe du fait que les usines de traitement d'eaux usées pourraient être débordées par les eaux de crue.

David dit qu'il ne s'en fait pas trop jusqu'à date: "Nous nous protégeons pas mal bien le long du Mississippi parce que nous savons qu'il déborde."

Plusieurs scientifiques conseillent de faire la part des choses. Les grandes quantités d'eau qui s'écoule diluent naturellement les polluants qu'elles charrient. "Je pense que les dommages économiques sont plus important." dit Nancy Rabalais du Louisiana Universities Marine Consortium. "D'abord que les gens sont vigilants, ce ne sera pas un problème de personnes vivant dans l'eau."Photo: Getty Images

"Mississippi River Flooding: Pollution, Fertilizers, Sewage in the Flood Waters; ABC News Does its Own Testing

The great Mississippi River flood of 2011, cresting south of Memphis today (May 11 2011), carries a mix of fertilizer, oil, pesticides, trash and farm runoff as it flows toward the Gulf of Mexico, say public health officials. Some of it is nasty stuff, and officials say people are wise to be careful. They urge people not to touch the water unless they're wearing rubber boots and gloves, and wash thoroughly if they get wet.

"There could be a lot of untreated sewage coming downstream," said Wilma Subra, an environmental scientist and activist in Louisiana who has tangled with oil and chemical companies. "People need to be aware."

ABC News arranged some testing of its own, taking water samples from two places along the river to a laboratory near Memphis. E. coli and coliform -- commonly found in untreated waste water -- were 2,000 times acceptable limits. The lab did not find gasoline, oil or chemical toxins. There were trace levels of heavy metals, but no more than would be found ordinarily, the lab reported.

Subra said she would be concerned if the giant Morganza Spillway were opened upriver from New Orleans and Baton Rouge. It would protect the cities, but flood the wetlands of southern Louisiana. And it could be a health issue as people return to flooded homes to clean up.

"When in doubt, throw it out," said the Tennessee Department of Health in an advisory to people trying to clear out their homes when the water goes down. "Flood water picks up numerous contaminants from roads, farms, factories and storage buildings, including sewage and chemicals." The state also warned that standing water provides a perfect breeding ground for mosquitoes. "It's very important that mosquito repellents be used and other precautions be taken to protect individual health," said Abelardo Moncayo, who directs the health department's vector-borne diseases program.

Dead Zone

Perhaps the largest effect: the overflow of nutrients into the Gulf of Mexico is likely to create an unusually large "dead zone" -- a giant patch of water off the Texas-Louisiana coast where fish and other marine creatures lack enough oxygen to survive. A dead zone forms there almost every July and August, but scientists said it will be bigger this year because algae, feeding on the excess fertilizer, will bloom and then die, choking off the oxygen supply.

"We know that any time we have a lot of rain up here, that's when we have a large dead zone," said Mark David, a professor of environmental science at the University of Illinois. It is bad news for fishing families, still trying to recover from the effects of last year's BP oil spill, who will have less to catch to make up for their losses. Cities and towns in 31 states use water that flows into the Mississippi River Basin, many of them releasing treated wastewater into tributaries of the Mississippi. Engineers worried that sewage treatment plants could be overwhelmed by floodwaters. David said he was not very concerned: "We protect things pretty well along the Mississippi because we know it floods."

Several scientists said to keep the pollution issue in perspective. With large volumes of water rushing downriver, they naturally dilute any pollutants they carry. "I think it's the economic damage that's the biggest issue," said Nancy Rabalais of the Louisiana Universities Marine Consortium. "As long as people are vigilant, it won't be a people-living-in-the-water issue." "

Excerpts of article written by Ned Potter for ABC News published here: http://abcnews.go.com/Technology/mississippi-river-flooding-2011-pollution-waste-water-flood/story?id=13571053Photo: 2011flood.com

Monday, April 4, 2011

Marée noire - des bénévoles aident à restaurer les côtes de la Louisiane

Photo: Kari Dequine, Times Picayune NOLA.com

Sur une jetée de sédiments qui semble être au bout du monde, mais qui fait en réalité partie du delta de la rivière Mississippi, une petite armée de 20 bénévoles plantent des rangées d'herbes des marais et des jeunes arbres de mangrove dans l'espoir de réduire l'érosion et réparer les dommages fait par la marée noire de BP.

Les marais autour de Pass à L'outre près de la paroisse de Plaquemines est la région côtière la plus près du Deepwater Horizon qui a explosé il y a presqu'un an déjà, tuant 11 personnes et déversant 172 millions de gallons de pétrole brut dans le Golfe du Mexique. C'est là que les bénévoles concentrent leurs efforts d'assainissement et de restauration.

La plantation de végétation, rendue possible grâce à la collaboration de personnes qui se dévouent à la restauration côtière, était la deuxième sortie d'un effort de bénévoles pour réparer les milieux humides directement impactés par le déluge de pétrole brut. Au lieu de planter des herbes directement dans la boue contaminée, des sacs de jutes remplis d'un mélange de nutriments et de microbes qui digèrent les produits pétroliers donnent à chacun des jeunes plants un "kit de stabilisation", un point de départ pour croître et prendre racine, du moins au début, dans un habitat pleins de défis: des assauts des tempêtes, l'eau salée, l'érosion accélérée, sans oublier les sols saturés de pétrole. "Les sacs sont vraiment très efficaces pour la revégétation dans les endroits où les conditions ne sont pas favorables, et surtout dans des régions très endommagées." dit Leslie Carrere, fondatrice de Gulf Savers, un OBNL qui mène le projet. Son affirmation a été confirmée après avoir examiné les plants mis en terre en décembre qui sont maintenant des belles touffes d'herbes bien vertes qui poussent çà et là dans l'eau peu profonde.

Mlle Carrere et P.J. Marshall sont co-fondateurs de l'organisme qui a pris naissance devant le désastre de BP, ont fait des levées de fonds pour la plantation de 800 sacs cette journée-là. 400 sacs contenaient chacun 3 touffes d'herbes, et les autres avaient chacun un arbrisseau de mangrove. Carrere a déclaré la journée de travail un grand succès et s'est réalisé grâce à une collaboration extraordinaire.

L'organisme Common Ground Relief Organisation a fourni les bénévoles tandis que le Louisiana Department of Wildlife and Fisheries a aider avec le transport et la logistique. D'autres partenaires sont For the Bayou, The Ittleson Founation, Bayou Rebirth et Sustainable Ecosystem Restoration LLC.

Bien qu'on pouvait trouver des résidus de pétrole sur la plage en creusant simplement le talon de sa botte un pouce dans le sable, un mélange foncé de sédiments et de pétrole faisait surface avec une faible odeur d'hydrocarbures, des vestiges du désastre de BP bien pire que cela se trouvaient tout près, plus profondément dans le marécage. Des canons à air bruyants tonnaient à toutes les minutes pour tenter d'effrayer les oiseaux et les empêcher de s'arrêter dans le marécage huileux. Cet endroit est un habitat très important pour les oiseaux en migration, selon Carrere.

En marchant sur des planches par dessus le sol spongieux, Todd Credeur, qui fait du monitorage des efforts de nettoyage du désastre de BP dans la région pour le Department of Wildlife and Fisheries, nous indique des endroits d'herbes aquatiques très saturés et nous décrit les efforts pour les assainir. Les tiges recouvertes de pétrole brut épais, Credeur dit qu'il a danger que quand le niveau d'eau de la rivière montera et les températures se réchaufferont, le pétrole brut puisse fondre, couler des herbes et retourne dans l'eau et les écosystèmes.

C'est un équilibre délicat et un problème perdant-perdant, dit Don Blancher, un scientifique côtier. Si les équipes de nettoyage creusent trop profondément, elles risquent de tuer la structure des racines tout en créant des trous qui se rempliront d'eau, deux actions qui pourraient accélérer l'érosion et détruire la structure du sol qui est déjà fragile et sujet à érosion. Le travail de Credeur doit s'assurer que les équipes de BP ne font pas plus de mal que de bien.

Carrere creuse dans les sédiments spongieux avec une main gantée. Juste sous la surface brune, une matière épaisse noire surgit immédiatement, et avec chaque poignée de terre, la senteur particulière aux matières pétrolières devient de plus en plus forte.

Credeur insiste pour dire que le tampon autour du marais doit être entretenu à tous les jours pour empêcher le pétrole de se répandre davantage. "C'est évident que ce n'est pas terminé."

Carrere dit qu'elle s'inquiète que le reste du pays soit convaincu que tout va bien et que le pétrole ne cause plus de dommages. "En se fiant à ce que nous voyons aujourd'hui, c'est évident qu'il y a toujours un problème." dit-elle. "Et cela demandera des travaux pour encore bien des années."

Laisser un peu de pétrole brut sur place pourrait être le moindre mal, selon Blancher. Toutefois, tant qu'il y aura du pétrole enterré, il y restera pour encore longtemps. Il faut juste s'assurer qu'il de se déplacera pas et impacter le reste de l'estuaire. Çà pourrait être un compromis acceptable.

La grande région marécageuse et boueuse à l'embouchure de la rivière n'est pas seulement un habitat vital pour la faune et la flore, mais elle procure une protection importante contre les tempêtes, agissant comme une ligne de défense contre le Golfe qui gruge les côtes.

D'où l'urgence, selon Carrere: "Nous perdons l'équivalent d'un terrain de football en milieux humides toutes les 30 minutes, même avant la marée noire de BP. Nous devons commencer en quelque part et nous devons commencer maintenant."Photo: Kari Dequine, Times Picayune NOLA.com

"Volunteers work to repair wetlands damaged by Gulf oil spill

On a stretch of silt that feels like the end of the world but actually is the mouth of the Mississippi River, a small army of 20 volunteers planted rows of marsh grass and mangrove trees last week (March 2011) in hopes of reducing erosion and mitigating oil damage.

The marshland around Pass a Loutre near Plaquemines Parish where volunteers worked Thursday (March 24 2011) is the closest land to the Deepwater Horizon oil rig that exploded nearly a year ago, killing 11 men and dumping 172 million gallons of oil into the Gulf of Mexico.

The plantings, made possible by a collaboration of coastal restoration enthusiasts, was the second deployment in a volunteer-driven effort to repair wetlands directly damaged by the deluge of crude. As opposed to planting cords of grass directly into the mud, burlap bags filled with a custom-mix of nutrients and oil-eating microbes give each Spartina sprig and black mangrove sapling its own "stability kit" -- a platform on which to grow, and a head start in a life faced with the challenges of storm surge, saltwater and rapid erosion, not to mention potential oil saturation. "The bags are really effective for revegetation in places where conditions are unfavorable, and particularly in areas heavily damaged," said Leslie Carrere, founder of Gulf Savers, a nonprofit initiative in charge of the project. Her assertion was confirmed after examining December plantings that were now clumps of bright green grass shooting out of the shallow water.

Carrere and P.J. Marshall, who together founded the oil-spill inspired Gulf Savers initiative, raised funds for the deployment of 800 bags on Thursday. Four hundred bags each held three plugs of grass, and the rest held the young mangrove trees.
Carrere called Thursday's work a success and the result of "fantastic partnerships."

Common Ground Relief Organization provided volunteers while the Louisiana Department of Wildlife and Fisheries helped with transportation and logistics. Other contributing partners included For the Bayou, The Ittleson Foundation, Bayou Rebirth, and Sustainable Ecosystem Restoration, LLC.

While evidence of residual oil could be found on the beach by simply digging the heel of a boot an inch into the sand, revealing a weathered dark mix of silt and oil with a faint petroleum smell, much worse vestiges of the spill were just around the bend, deeper into the marsh. Loud air cannons boomed every minute or so in an effort to keep birds from landing in the oiled marsh. The area, said Carrere, is an extremely important wildlife habitat and landing spot for migratory birds.

Walking on boards on top of the sponge-like ground, Todd Credeur, who monitors the BP cleanup efforts in the area for the Department of Wildlife and Fisheries, pointed out areas of heavily saturated marsh grass and described the efforts to remove it. With stems coated in sticky black oil, Credeur said there is a danger that as the river level rises and the temperature heats up, the oil will melt off the grass and get back into the water, and back into the ecosystem.

But it is a delicate balance, and a lose-lose situation, said Don Blancher, a coastal scientist. If cleanup crews dig too deeply, they risk killing the root structure as well as create pools of water -- both actions which would accelerate erosion and destroy the already fragile and quickly disappearing land. Part of Credeur's job is to make sure the BP crews are not doing more harm than good.

Carrere dug into the spongy sediment with a gloved hand. Just below the soft brown surface, thick black oily goo immediately appeared, and with each handful she dug up, the distinct smell that can only come from oil grew stronger.

Credeur stressed that the boom surrounding the marsh must be maintained on a daily basis to keep oil from spreading. 'It's obviously not fine'

Carrere said she worried that the rest of the country was convinced everything was fine and that the oil was no longer causing harm. "Based on what we're seeing today, it's obviously not fine," she said. "And it will require attention for many years."

Leaving some of the oil may be the "lesser of two evils," Blancher said. However, "as long as we have buried oil it will remain for a long period of time, and if we make sure it doesn't mobilize and affect the rest of the estuary, it might be an acceptable tradeoff."

The marshy, muddy expanse of land at the mouth of the river is not only a vital wildlife habitat but also provides crucial storm protection, acting as a crucial line of defense from the encroaching Gulf.

Thus the sense of urgency cannot be overstated either, Carrere said. "We are losing a football field of wetlands every 30 minutes. And that was before the oil. We've got to start somewhere and we've got to start now.""

Excerpts from article written by Kari Dequine, Times Picayune The Times-Picayune published here: http://www.nola.com/news/gulf-oil-spill/index.ssf/2011/03/volunteers_work_to_repair_wetl.html

Am I the only one to see the irony of this situation? How to compare the blatant spending of money to extract crude oil and the dammage done, compared to the very limited resources of the people who are trying to mend whatever they can?

Sunday, March 27, 2011

Sel de voirie - pollution pour les cours d'eau



Problème bien présent partout où il neige, mais peu discuté au Québec, le sel que l'on répand dans nos rues devient un polluant grave à certains endroits. Voici l'un d'eux:

Le sel de voirie transforme les lacs des Villes Jumelles en mers mortes: une fois dans les cours d'eau, la majorité y reste, créant une soupe toxique presque sans vie.

Le balbutiement de l'eau qui s'engouffre dans les égouts pluviaux est l'un des signes du printemps attendus depuis belle lurette. Mais c'est aussi le son d'un héritage toxique qui s'accumule depuis des décennies dans les lacs et les cours d'eau autour des Twin Cities, les Villes Jumelles, nom affectueux donné aux municipalités de Minneapolis et de Saint Paul, au Minnesota. Ce produit toxique, c'est le sel que l'on épand dans les rues durant l'hiver.

Les poissons, les insectes, bref, la faune et la flore des lacs payent chèrement pour la sécurité routière hivernale lors du dégel. Cet hiver, l'agence Pollution Control Agency (PCA) a commencé un projet de 4 ans pour étudier la tenure en sel des lacs autour de ces 2 grandes villes, surtout le chlorure, l'ingrédient principal du sel de voirie, et les moyens disponibles pour assurer la santé des eaux urbaines.

Mais ce qui sera le plus difficile sera le changement de mentalités: qu'est-ce que d'être un bon citoyen dans une ville nordique? Après tout, la plupart des gens du Minnesota, qu'ils soient résidents ou autorités municipales, tous sentent un besoin pressant de garder les trottoirs et les routes nettoyés durant l'hiver, même si cela veut dire d'épandre peut-être un peu trop de sel.

"Les gens qui ont grandi au Minnesota se font une idée bien claire de leurs attentes et leurs responsabilités en cette matière." dit Kristen Nelson, un prof de sociologie à l'Université du Minnesota qui étudie le comportement environnemental. "Cela prend une couleur symbolique importante."

Le cours d'eau Shingle Creek qui coule sous les autoroutes et derrière les centres d'achat dans les banlieues à l'ouest, est un bon exemple. C'est l'un des seuls bassins versants où le sel de voirie a été mesuré. En théorie, pour le ramener à une santé acceptable, les 9 communautés le long de ses rives devraient couper leur usage de sel de voirie de 71%, selon une analyse récente menée par le Shingle Creek Watershed District.

"Ce ne sera pas possible d'atteindre cet objectif." dit Diane Spector, la gérante de qualité d'eau du district. "Quand l'alternative impacte la sécurité publique, c'est très difficile."

Mais ce n'était pas impossible pour Prior Lake. Cette municipalité qui a gagné un prix national pour avoir réussi à réduire son usage de sel de voirie, épand maintenant 60% moins de sel qu'il y quelques années seulement, économisant ainsi de $50,000 à $60,000 par année.

"C'est un équilibre du tonnerre." dit Steve Albrecht, le directeur des travaux publics de Prior Lake. "Nous pouvons faire économiser l'argent du contribuable et en même temps dorloter les lacs" sans réduire la sécurité.

L'usage des sels de voirie a augmenté sans cesse depuis plus de 20 ans. Maintenant, dans un hiver typique, plus de 350,000 tonnes de sel sont épandues sur les routes, les trottoirs et les stationnements dans la région métropolitaine des Twin Cities, selon une étude récente faite par des ingénieurs de l'Université du Minnesota. En partie, c'est parce qu'il y a plus de routes. Mais c'est aussi parce qu'il y a 20 ans, les travaux publics ont changé le mélange de sable et de sel pour du sel uniquement. Le sable bloquait les égouts pluviaux et provoquait ses propres problèmes environnementaux, et le sel tout seul était plus efficace.

"À un certain moment, tout le monde pensait que plus était mieux." dit Brooke Asleson, à la tête du projet de diminution de chlorure de PCA. "Mais il arrive un moment que même en ajoutant plus, les résultats ne changent plus. On envoyait seulement plus d'argent dans les égouts." Et plus de sel dans l'eau où il demeure.

Eric Novotny, l'un des chercheurs de l'étude de l'université sur le chlorure, découvert que 78% du sel épandu sur les chemins reste dans l'eau. Contrairement aux autres polluants, le sel de s'écoule pas dans le Mississippi puis ensuite dans le Golfe du Mexique. Plutôt, l'eau salée plus dense cale dans le fond des lacs et s'infiltre dans les eaux souterraines, s'accumulant là année après année.

Ce n'est pas dangereux pour les personnes, bien que des concentrations assez élevées donnent un mauvais goût à l'eau potable. Mais les lacs et les cours d'eau peuvent être sérieusement endommagés par des concentrations de sel élevées. Trop de sel déshydrate les insectes et la vie microscopique à la base de la chaîne alimentaire, ainsi que certains poissons. Cela impacte aussi les plantes qui vivent dans l'eau et le long des rives.

Brownie Lake, un petit mais très profond lac dans Minneapolis près des autoroutes Cedar Lake Parkway et l'Interstate 394, contient tellement de chlorures que ses couches d'eau au fond du lac et à la surface ne se mélangent plus, un phénomène naturel essentiel pour un lac en santé. L'une des raisons que l'eau ne circule pas est que le lac est très profond en relation avec sa surface, et les polluants de toutes sortes ruissellent le long de ses rives à pic. Mais le sel s'y ramasse dans le fond depuis des années. À 2 mètres sous la surface, l'eau dans le lac Brownie ne contient presque plus d'oxygène selon Rachael Crabb, une experte en qualité de l'eau du Minneapolis Parks Department, ce qui veut dire qu'il n'y a presque pas de vie au fond. "Tout le chlorure dans le lac Brownie qui vient de l'autoroute 394 est encore là, et y restera." dit-elle.

La municipalité de Prior Lake voulait éviter de subir le même sort pour les 14 lacs dans son territoire, dit Albrecht. Depuis l'an 2000, les niveaux de concentrations de chlorures dans ses lacs a doublé. "Si nous faisions rien, éventuellement nous aurions atteint un niveau critique." dit-il. "Et il n'y a pas moyen de revenir en arrière." Depuis quelques années, la ville a acheté de tous nouveaux camions avec la dernière technologie pour épandre le sel, et a commencé à faire sa propre saumure pour épandre sur ses routes avant une tempête de neige. Elle utilise aussi des GPS pour mesurer très exactement les quantités de sels épandues par ses camions dans un endroit donné. Depuis l'an 2007, la quantité de sel épandue par mille par tempête de neige a été diminuée de moitié, selon Albrecht. Cela a pris du temps pour éduquer les citoyens de Prior Lake et les informer du projet, mais surtout de les convaincre que leurs routes étaient encore sécuritaires, même si ce n'était pas toujours de l'asphalte sèche. Cela a marché, selon lui: "Notre communauté nous appuie entièrement."

Prior Lake n'est pas la seule à faire des efforts dans ce sens. Le Minnesota Department of Transportation est le plus grand consommateur de sel de l'état, et emploie les mêmes technologies. Il donne une formation de 3 semaines à tous les ans à ses employés qui déneigent où les chauffeurs de camions qui déneigent apprennent la science d'épandre le sel.

"Notre usage du sel s'est stabilisé ou a baissé" selon Steven Lund, un ingénieur d'entretien pour le ministère dans la région.

Mais plusieurs villes hésitent à investir dans de l'équipement nouveau mais aussi très dispendieux ainsi que sur de la formation, à moins qu'elles réalisent les effets polluants du chlorure dans leur eau et que ces investissements en vaudront la peine dans 10 ou 20 ans.

C'est pourquoi la PCA a déclenché son projet Twin Cities Metropolitan Area Chloride il y a 2 ans, qui est maintenant dans sa deuxième et très importante phase. Dans les prochaines 4 années, les efforts iront à l'éducation et à la formation des opérateurs de déneigement privés et publics, en plus d'études pour identifier les principaux lacs à risque et les meilleurs moyens pour les garder en santé. Jusqu'à date, selon Asleson, le PCA a trouvé 16 lacs dans l'état qui contiennent déjà des chlorures à des niveaux nocifs, et 12 d'entre eux sont dans la région métropolitaine. Dix ont été identifiés comme tels en 2010.

Après que chaque district ait réalisé l'étendue et la sévérité du problème viendra la tâche de persuader les gens que quand il s'agit de sels de voirie, la sécurité publique n'est pas la seule responsabilité à regarder, selon Nelson de l'université. "Si nous apprécions les paysages naturels, nous devons prendre nos responsabilités pour protéger ces endroits publics." dit-elle.
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"Road salt turning Twin Cities lakes into dead seas - Once it gets into our waters, most never leaves, creating toxic soup in which little may live.

The sound of water gurgling through storm sewers is the promise of a spring that's been a long time coming. But it's also the sound of a toxic legacy that for decades has been quietly building in lakes and streams around the Twin Cities -- road salt.

The fish, bugs and other wildlife that live in the lakes pay a price for winter traffic safety when the snow melts. This winter, the Pollution Control Agency (PCA) started a four-year project to figure out which Twin Cities' lakes hold too much chloride, a primary ingredient in salt, and what it will take to keep urban waters healthy.

But the far more difficult task will be changing long-held beliefs about what it means to be a good citizen in a northern city. After all, most people in Minnesota, from homeowners to city officials, feel pretty strongly about keeping the sidewalks and roads clear and safe in the winter -- even if it means putting down a lot more salt than is necessary.

"Folks who grow up in Minnesota have a clear idea of that expectation and responsibility," said Kristen Nelson, a sociology professor at the University of Minnesota who studies environmental behavior. "It takes on important symbolic connotations."

Shingle Creek, which flows under highways and behind shopping malls in the western suburbs, is a case in point. It's in one of the few watersheds where the salt load has been calculated. In theory, to get it back to healthy levels, the nine communities along its banks would have to cut salt use by a whopping 71 percent, according to a recent analysis by the Shingle Creek Watershed District.

"It won't be possible to reach that," said Diane Spector, water quality manager for the watershed district. "When your tradeoff is public safety, it's very difficult."

But it wasn't impossible for Prior Lake. That city, which has won national recognition for its success in reducing road salt use, puts down 60 percent less than it did just a few years ago, saving $50,000 to $60,000 per year.

"This has been a great balance," said Steve Albrecht, public works director for Prior Lake. "We can save taxpayer dollars and take care of the lakes" without reducing safety.

Road salt use has been rising steadily for more than 20 years. Now, in an average winter, some 350,000 tons of salt are dropped on roads, sidewalks and parking lots in the Twin Cities metropolitan area, according to a recent study by engineers at the University of Minnesota. In part, that's because there are more roads. But it's also because 20 years ago, public works departments switched from a sand and salt mixture to pure salt. Sand clogged storm drains and caused its own pollution problems, while salt alone was more effective.

"We hit a stage where everyone thought more was better," said Brooke Asleson, head of the PCA's Twin Cities chloride-reduction project. "But you reach a point where you can keep adding more, but are not getting more. You are just throwing money down the storm drains."

And into the water. Where, surprisingly, it just stays.

Eric Novotny, one of the researchers on the university chloride study, found that 78 percent of the salt applied to roads stays in the water. Unlike some other pollutants, it does not flow to the Mississippi and down to the Gulf of Mexico. Instead, the denser, salty water sinks to the bottom of lakes and into groundwater, accumulating year after year.

It's not harmful to people, though in high enough concentrations it can make water taste bad. But lakes and streams can be severely damaged by high levels. Too much salt in the water dehydrates insects and other microscopic life at the bottom of the food chain, and some species of fish. It also affects plants that live in and alongside the water.

Brownie Lake, a small, deep lake in Minneapolis near Cedar Lake Parkway and Interstate 394, contains so much chloride that its top and bottom layers no longer mix, which is vital to a healthy lake. In part, it doesn't turn over because the lake is so deep relative to its surface area, and pollutants of all kinds flow down its steep banks. But salt has been collecting in its depths for years. Two meters below the surface, the water in Brownie contains virtually no oxygen, said Rachael Crabb, a water quality expert for the Minneapolis Parks Department, indicating there's not much life at the bottom. "Whatever chloride has come into Brownie from 394 is still there, and it's going to say there," she said.

Prior Lake wanted to avoid that fate for the 14 lakes in the city, said Albrecht. Since 2000 the chloride levels in its lakes has doubled. "If we didn't do something, eventually, we would get to a critical level," he said. "And there is no way to turn back." In recent years, the city bought new, high-tech salt trucks, and began making its own brine to apply to roads before a snowstorm. It also uses GPS units to precisely regulate exactly how much salt the trucks put down in any location. Since 2007, the amount of salt used per mile per snowstorm has been cut in half, Albrecht said. It took awhile to educate Prior Lake citizens about the project, and to convince them that roads were still safe, even if they were not cleared down to bare pavement. It worked, he said. "Our community is completely behind us," he said.

Prior Lake is not alone. The Minnesota Department of Transportation, by far the state's largest user of road salt, uses similar technologies. It also runs a three-week boot camp every year for its staff of "snow fighters" at Camp Ripley in Little Falls, where snow truck drivers learn the science of salt application.

"Our salt use has stayed steady or gone down," said Steven Lund, maintenance engineer for MnDOT's Twin Cities' region.

But the PCA's Asleson said many cities are hesitant to invest in expensive new equipment and training unless they know how much chloride is polluting their water, and whether the investments will pay off 10 or 20 years down the road.

That's why the PCA launched its Twin Cities Metropolitan Area Chloride Project two years ago, which is now reaching the second, critical phase. In the next four years the effort will include both education and training for public and private snow plow operators, plus studies to identify lakes at risk and what it will take to keep them healthy. So far, Asleson said, the PCA has found 16 lakes in the state with chloride above healthy levels -- and 12 of them are in the metropolitan area. Ten were identified in 2010.

After each watershed district figures out the scope of the problem, then comes the daunting task of persuading people that when it comes to road salt, public safety is not the only responsibility, said the university's Nelson. "If we have the benefit of a natural landscape, we have to think about our responsibility for protecting that public space," she said."

Excerpts from article written by Josephine Marcotty of the Star Tribune published here: http://www.startribune.com/local/118547564.html

Wednesday, March 23, 2011

Mise en demeure pour forcer la protection de la rivière Chicago

Photo: byteful.com

Le dossier de l'invasion de la carpe asiatique qui infeste le bassin versant de la rivière Mississippi et les efforts pour éviter que l'invasion se propage dans le Lac Michigan continue de plus belle.

Une coalition de groupes environnementaux ont annoncé durant la première semaine de mars 2011 qu'ils veulent forcer le département de traitement des eaux de Chicago à agir comme si la rivière Chicago est une rivière, moins comme un égout.

Entre-temps, un groupe bi-partisan de législateurs fédéraux ont présenté des règlements jeudi qui forceraient le U.S. Army Corps of Engineers d'accélérer l'étude courante sur la façon de réaménager la Chicago River pour qu'elle ne fasse pas de connexion artificielle entre le Lac Michigan et le bassin versant de la rivière Mississippi infestée de carpes asiatiques.

Les groupes de conservation ont présenté leur avis obligatoire de 60 jours pour la mise en demeure au Metropolitan Water Reclamation District of Greater Chicago pour les forcer de réduire les débordements d'égouts si nombreuses dans la région de Chicago, ainsi que les quantités de polluants qui sont régulièrement déversées des 3 principales usines de traitement d'eaux usées de Chicago.

L'annonce vient en même temps que l'Illinois Pollution Control Board pense à rendre plus sévère ses règlements sur les déversements. La ville de Chicago est reconnue comme étant l'une des plus importantes villes du pays qui ne désinfecte pas ses eaux traitées dans ses usines de traitement primaire.

Il en résulte que les déversements sont habituellement peuvent dépasser par 100 fois ce qui est permis à Milwaukee. Malgré cela, la rivière est devenue une région récréative populaire pour faire du canot et du kayak.

On justifie les déversements insalubres en disant que la rivière Chicago et les canaux de la région ne sont pas des cours d'eau naturels et ne sont donc pas normalement protégés par le Clean Water Act du fédéral. L'EPA des É.-U. qui a délégué les implantations du Clean Water Act à l'état de l'Illinois, a déjà déclaré durant des audiences qu'elle aimerait voir la Chicago River nettoyée pour que les gens puissent s'y baigner. Mais les environnementalistes qui intentent le procès veulent forcer des changements à un district qui déverse plus de 1 milliards de gallons par jour.

"Notre procès cherche un remède qui ira au-delà du règlement..." dit Ann Alexander, l'avocate pour Natural Resources Defense Council, qui entame le procès avec le Sierra Club et Prairie Rivers Network.

Plus précisément, Alexander dit que les groupes cherchent à réduire les déversements de phosphore qui provoquent des floraisons d'algues en aval que l'on croit être une source importante des problèmes de pollution qui s'étendent jusqu'au Golfe du Mexique. Les groupes veulent aussi une réduction des quantités de débordements d'égouts provoqués par les gros orages.

La municipalité de Chicago a renversé le cour de leur rivière il y a de cela plus d'un siècle: la rivière se déversait dans le Lac Michigan auparavant, entraînant avec elle les égouts de la ville dans le lac qui était aussi sa source d'eau potable. Depuis le renversement de son cour, la rivière et les eaux d'égouts se déversent dans le bassin versant de la Mississippi jusqu'au Golfe du Mexique.

Le renversement du cour de la rivière est devenue une question chaudement débattue dans la région depuis un an à cause de la connexion artificielle qui en résulté entre le Lac Michigan et la rivière Mississippi qui pourrait devenir le passage principal de la carpe asiatique qui pourrait ensuite envahir les Grands Lacs.

Recevant des pressions bipartisanes des législateurs des états riverains des Grands Lacs, le U.S. Army Corps of Engineeres a commencé une étude de 5 anas pour évaluer les moyens possibles pour empêcher les espèces envahissantes de pénétrer les Grands Lacs par le bassin de la Mississippi. Refaire la barrière naturelle est l'une des options envisagées.

Le Army Corps dit que son étude ne sera pas complétée avant 2015, mais les législateurs veulent forcer le Corps à compléter l'étude d'ici 18 mois.

"Des centaines de personnes dans les industries du tourisme et des pêches dépendent d'un écosystème des Grands Lacs en santé pour leur gagne-pain. La carpe asiatique est la plus grande menace à leur qualité de vie." dit Durbin dans un communiqué de presse. "Vu l'importance des impacts, nous devons faire tout ce que nous pouvons pour arrêter cette espèce envahissante. Notre projet de loi permet une étude accélérée sur la possibilité d'une séparation permanente des cours d'eau."

Durbin ajoute que la séparation exigerait un exploit complexe en ingénierie, mais "nous avons besoin d'évaluer les coûts et les avantages et savoir si cette méthode serait la meilleure solution à long terme pour contrôler non seulement la carpe mais les autres espèces envahissantes également." Photo: traveldudes.org

"Conservation groups to file suit against Chicago water district

A coalition of conservation groups announced this week (first week of March 2011) they intend to take the Chicago water reclamation district to court to force it to begin treating the Chicago River system more like a river and less like a sewer.

Meanwhile, a bipartisan group of federal lawmakers introduced legislation Thursday that would force the U.S. Army Corps of Engineers to speed up an ongoing study on how to re-engineer the Chicago River so it no longer provides an artificial connection between Lake Michigan and the Asian carp-infested Mississippi River basin.

The conservation groups have filed the required 60-day notice that they intend to sue the Metropolitan Water Reclamation District of Greater Chicago to curb the sewer overflows that plague the Chicago region, as well as throttle the amount of pollutants regularly discharged from Chicago's three main wastewater treatment plants.

The announcement comes even as the Illinois Pollution Control Board is pondering stiffer discharge regulations for the reclamation district. Chicago has a rare distinction among major American cities in that it does not disinfect the sewage processed at its primary treatment plants.

The result is that the reclamation district's routine bacterial discharges can be more than 100 times higher than what Milwaukee is allowed. Even so, the river has become a popular recreation area for canoeists, kayakers and high school crew teams.

The reclamation district's justification for the dirtier discharges is that the Chicago River and area canals are not natural water bodies, and therefore they do not deserve normal protections under the federal Clean Water Act.

The U.S. Environmental Protection Agency, which has delegated Clean Water Act enforcement to the state of Illinois, has already gone on record during the pollution control board hearings that it would like to see the Chicago River cleaned up to the point that people could swim in it. But the conservationists who intend to sue want to force more changes for a district that discharges more than one billion gallons of effluent per day.

"Our suit seeks a remedy that extends far beyond . . . the rule that is the subject of the (pollution) board proceeding," said Ann Alexander, attorney for the Natural Resources Defense Council, plaintiff in the planned suit, along with the Sierra Club and Prairie Rivers Network.

Specifically, Alexander said the groups are looking to reduce phosphorous discharges that are causing downstream algae blooms and are believed to be a big contributor to pollution problems as far away as the Gulf of Mexico. The groups also want a reduction in the amount of sewer overflow triggered by big storms.

Efforts to reach the reclamation district for comment Thursday were unsuccessful.

Chicagoans reversed the flow of their namesake river over a century ago so it flowed out of Lake Michigan instead of into it. Before the reversal, the river carried the city's waste into Lake Michigan, also the city's drinking water source. Since the reversal, the river - and the city's wastewater - flows into the Mississippi basin and down to the Gulf of Mexico.
Carp study

The river reversal has become a hot regional issue in the past year because the unnatural connection Chicagoans created between Lake Michigan and the Mississippi River has been identified as the prime pathway for Asian carp to colonize the Great Lakes.

Prodded by a bipartisan push by lawmakers from Great Lakes states, the U.S. Army Corps of Engineers has undertaken a five-year study to evaluate how to keep invasive species from spilling between the Great Lakes and Mississippi basins. Re-establishing the natural barrier is something the agency will be looking at.

The Army Corps says its study won't be completed until 2015 at the earliest, but lawmakers, including Illinois Sen. Dick Durbin, a Democrat, and Michigan Rep. Dave Camp, a Republican, introduced legislation Thursday that would compel the Army Corps to complete the study within 18 months.

"Thousands of people in the tourism and fishing industries rely on a healthy Great Lakes ecosystem for their livelihood. Asian carp is the number one threat to their way of life," Durbin said in a news release. "With so much at stake, we need to do everything we can to stop this invasive species. Our bill creates an expedited study of how permanent separation of the waterways can be achieved."

Durbin added that a separation would require a complex feat of engineering, but "we need to understand the costs and benefits and whether this method offers the best hope for a long-term solution for containing not only the carp, but other invasive species.""

Excerpts from article written by Dan Egan of the Journal Sentinel published here: http://www.jsonline.com/news/wisconsin/117356383.htmlPhoto: chicagokayak.org