Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Tuesday, February 16, 2010

La rencontre porcine à McMasterville le 12 septembre 2006


Le 25 août 2006, les députés de Verchères et de Borduas lancent une invitation pour une rencontre d'échanges et d'information concernant la production porcine dans le bassin versant de la rivière Richelieu qui s'est tenue le 12 septembre 2006 à McMasterville. Des représentants des Ministères de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, de l'Environnement, de la Santé et des Services sociaux et des Affaires Municipales sont là et qui prendront la parole. L'intention est d'avoir ensuite une période d'échanges entre les personnes ressources et les participants.

Comme la lettre d'invitation l'indique, et je cite: "Cette invitation fait suite à une démarche initiée...par des citoyens...". La rencontre commence à 9 heures et devrait se terminer à 11:30 heures. Mais le représentant du MDDEP, monsieur Jacques Roy, arrive en retard. On s'empresse de lui donner la parole à 11:11 heures. Il termine à 11:29 heures. Il a parlé pendant 18 minutes et la salle n'a pas eu la chance "d'échanger" encore!

Pas besoin de vous dire que ceux qui osaient encore parler sentait la pression de le faire le plus rapidement que possible. Tout le monde avait faim. Ce devait être l'occasion pour les citoyens d'en savoir un peu plus long. Commode, n'est-ce pas, de ne pas leur laisser le temps de poser des questions? Le plus insultant dans tout cela, c'est l'intervention de Marcel Comiré, là pour représenter la "table de concertation" COVABAR, qui doute que "...les gens sont renseignés comme il faut...".

J'ai fait un enregistrement de la rencontre, bien sûr, et j'ai pris des notes. Sur l'enregistrement, c'est ma voix que l'on entend le mieux, puisque je porte l'appareil. Je fait des gros efforts pour ne pas me fâcher. Je me force de parler calmement d'un sujet qui m'enrage, et j'insiste pour qu'on m'entende jusqu'au bout. Voici un résumé de ce que j'ai dit:

Je me présente comme représentante du CRMQV, le comité de citoyens de 600 membres payés qui regroupe des gens de Richelieu et des villes avoisinantes, même de Montréal. Je commence à éclaircir de ce dont quoi on s'objecte: l'industrie porcine, parce que j'avais entendu dire qu'on était contre les agriculteurs, et on affirmait que l'on faisait de l'exagération quand on appelait çà des méga-porcheries, plaidant notre petitesse comparé aux porcheries des USA. Je dit que l'ultime insulte était de ne pas avoir eu un mot à dire, le CA était déjà donné, on nous informe du projet. J'insiste sur ce point car dans le manuel d'instruction de la FPPQ, le premier conseil donné au producteur de porc est d'aller en parler à ses voisins.

Je dis que j'ai beaucoup de commentaires à faire sur ce qui c'est dit à cette rencontre à McMasterville. Je commence à expliquer qu'une des différences à Richelieu (on s'étonnait encore que la révolte à Richelieu était beaucoup plus grande qu'ailleur au Québec, ce qui n'est pas vrai. Nous avons peut-être eu plus de couverture médiatique, mais çà brassé ailleurs aussi, bien avant nous!) c'est l'assiette fiscale: les revenus de la ville sont 73% de sources résidentielles. Il y a peut-être 5 fermes à Richelieu, et 2 promoteurs ont décidé d'avoir une industrie porcine sans que personne n'ait eu un mot à dire. Pire, nous venions d'avoir une augmentation de taxes de 20%! (sachant que les agriculteurs se font rembourser une partie de leurs taxes municipales, c'est insultant). On était au courant, on s'est informé. "C'est pas parce qu'on était pas au courant qu'on était émotifs": entre le 6 septembre, la date qu'on a appris qu'on aurait une porcherie, et le 18 octobre, la date de la consultation publique-bidon, on a lu le rapport 179 du BAPE sur la production porcine sorti en septembre 2003, et je recommande à tous ceux présents de le lire (car je sais que plusieurs y étaient en personne, mais se gardent bien de l'avouer). Le rapport a des recommandations qui ne sont pas mis en application; on en a gardé les beaux mots, comme consultation publique, mais en pratique, c'est une soirée d'information. "On s'est fait passé un sapin à Richelieu, un pas drôle, en plus." Je mentionne que les liens de confiance entre les gens de Richelieu et les élus de tous les niveaux et certains fonctionnaires se sont brisés. "On s'est rendu compte qu'on parle dans le vide! C'est la langue de bois partout!"

Je dénonce que l'on parle seulement de pollution par le phosphore: que si il n'y avait pas d'érosion des sols, il n'y aurait pas de pollution par le phosphore. On ne mentionne pas qu'on a trop de purin, qu'il faut s'en débarasser, qu'il contient aussi des antibiotiques, des pesticides, des produits qui agissent comme imitateurs d'hormones endocriniens. On en parle pas de l'utilisation de sous-dosages d'antibiotiques dans la moulée de l'industrie porcine qui génère des pathogènes résistants aux antibiotiques qui marchent plus dans nos hôpitaux. Je pose la question: pourquoi est-ce que les antibiotiques ne fonctionnent plus dans les hôpitaux?

Dans la réunion, on mentionne que c'est notre MRC qui décide où vont les porcheries. Je dis qu'on devrait fonctionner par bassin versant. J'explique que la rivière Richelieu reçoit son eau du Lac Champlain, relativement propre, et que ce sont ses effluents qui draînent les terres agricoles qui la pollue. Avant d'ajouter des porcheries, il faut regarder où cela va aboutir dans le bassin versant et c'est à ce niveau que les décisions devraient se prendre.

Un représentant du MDDEP avait dit qu'on regarde les impacts sur l'eau et le sol avant d'accorder un permis pour une porcherie. Je dis carrément que je ne suis pas d'accord: la firme d'ingénieurs Dessau-Soprin a confirmé à la S.E.C.T.'eau (qui fournit l'eau potable à 3 villes) qu'ils devraient demander une étude en impact de la porcherie à Richelieu. Cela n'a pas été fait. Depuis qu'il se fait de l'épandage de purin importé à Richelieu, des puits privés potables il y a 3 ans sont maintenant contaminés. Tout ce que la Santé Publique trouve à dire sur le sujet est: c'est la responsibilité du propriétaire du puits de tester son eau, aux frais du propriétaire.

La présence du Refuge faunique Pierre-Étienne-Fortin qui veut protéger une espèce menacée n'a pas été prise en considération. Mon commentaire écrit soumis à la Consultation Publique en parlait: pourtant le rapport de la consultation publique ne mentionne même pas le Chevalier cuivré.

En parlant de senteurs, on mentionne ici l'épandage. Mais on oublie que les bâtisses et les fosses sont sources d'odeur: notre comité a mandaté la firme NOVE Environnement pour regarder la dispersion des odeurs: c'est pas des mètres comme notre gouvernement exige en distances séparatrices, ce sont des kilomètres qu'on a besoin. Le MDDEP a dit que c'est une étude valable: nous demandons que le MDDEP et Ministre fassent quelque chose avec, parce que ce sont les gens de Saint-Jean-sur-Richelieu et Chambly qui seront incommodés, et cela à des kilomètres à la ronde. Et on parle ici des bâtisses et des fosses, même pas d'épandage!

Ici, on me demande de terminer. "Je regrette! Monsieur Roy a eu 18 minutes! Il me semble je j'ai le droit de prendre mon temps pour dire ce qui doit être dit ici. Je vais faire çà le plus vite que je possible, okay?" Dans l'enregistrement, on entend ici une femme étouffer un rire.

En parlant des grosses pluies: on a constaté qu'à Richelieu on fait l'épandage avant les grosse pluies. Avant l'hiver, on se dépêche d'épandre le purin avant les pluies pour qu'il soit délavé dans les ruisseaux pour être capable d'en épandre encore. Je mentionne que l'année précédente, en octobre ou novembre, à la veille d'une veille météo de pluie abondante annoncée par Environnement Canada, il y a eu de l'épandage à Richelieu.

On a parlé (encore) des suicides et du stress chez les producteurs de porcs et je pose la question: est-ce que ce ne serait pas l'endoctrinement de l'UPA et les pressions pour s'endetter venant des intégrateurs qui rendent les agriculteurs si mal à l'aise.

En parlant des menaces: UPA mentionne qu'elle reçoit des menaces. Mais c'est l'UPA qui est venu à l'hôtel de ville pour dire: "On est capable de fermer des rues: on l'a déjà fait"! C'est l'UPA qui a été voir des agriculteurs à Richelieu pour leur dire d'arrêter de s'associer avec le CRMQV. Un agriculteur a même payé une annonce dans le Journal de Chambly pour dire que ce n'est pas l'UPA qui l'oblige à annoncer qu'il cesse de s'associer avec le CRMQV. J'ajoute que je connais d'autres personnes qui ont reçues des lettres d'intimidation de l'UPA et de la FPPQ. "C'est qui qui fait de l'intimidation. Ce n'est pas le monde de Richelieu: on essaie de se défendre!"

On ne cesse pas de dire qu'avoir une porcherie n'affectera pas la valeur des maisons: pourtant la plupart des agents d'immeubles vont vous dire que c'est plus difficile ou plus long à vendre une maison qui est ou qui sera voisine d'une porcherie.

Je conclue: "Si je prends mon temps et je parle de même, c'est parce qu'on est en beau tabarnouche à Richelieu, okay!?"
After the scandal of the pig farm in Richelieu in the fall of 2005, the people downriver decided they needed a meeting with elected officials, representatives of the different ministries involved and have some information made available. It is meant to be the ultimate meeting where citizens could have their concerns addressed regarding the pork industry within our mists. The meeting is to start at 9AM and end at 11:30. My favorite civil servant shows up VERY late and is given the mike at 11:11. He stops talking at 11:29. If he thought that meant us "regular folks" would go home in peace, he was WRONG!

With a strained voice, I tried to go point by point the things that had been said that I did not agree with. Richelieu is famous for its noisy public consultation on the pig farm. I've heard many say its the most objection they ever saw to a pig farm. It is not true. Maybe we had the most media coverage, but for years now people have been in revolt against the ever increasing pig production in the province. The farmer's union and the pig production federation like to split hairs, saying we have small pig farms compared to the US and we should not call them mega-porcheries. I then clarify the subject by saying we call it the pork industry, not farming. Another key phrase that keeps creeping up is that we had an emotional reaction to the pig farm, and that if we were more informed of the facts, we would accept the pig production within our mists. I object to that by saying we had plenty of time to read the BAPE report on the pig production that traveled all through the province, and citizens are revolted to observe that most recommendations of the BAPE have not been put in application. THAT is why we are so emotional about the subject, not because we don't know anything about it.

The first recommendation from the pork federation to farmers who want to build a piggery is to go talk to the neighbors. Nobody in Richelieu knew about the pig farm till much after the permit was given out by the government to go ahead and produce (except the booted-out mayor). The so called "public consultation" meeting is nothing but an information session: the permit is already given and the paying taxpayers have nothing to say about it. In Richelieu, 73% of taxpayers' money come from residential sources, and we had just been subjected to a 20% increase: how many know that farmers get refunded part of their municipal taxes?

Public confidence in our elected officials of all levels is broken: all our objections to the pig farm were answered by empty political gibberish. A lot of our public servants have also given us empty answers that just monopolize public meetings. When they talk about pollution, only phosphorus is mentioned, while everybody knows pig slurry also spreads pesticides, hormones, antibiotics and superbugs. Great emphasis is given to the fact that MRCs decide where pig production and spreading can be done: I mention the fact that nobody looks downriver, and pollution within a given watershed should be taken into account before any permits are given. A public servant says soil and water conditions are taken into account before a permit for a pig farm is given: I say it is a lie. Our public water system was told that an environmental impact study should be done before the pig farm be built, otherwise it is very possible that upgrades will have to be done to our water filtering plant to insure drinking water quality. I add that a lot of private wells were fine till imported liquid manure spreading started in Richelieu and all Public Health has to say about this is that private water wells should be tested twice a year by the owner, at his own expense.

I add that the provincial fauna refuge was never taken into account before the piggery was approved: I had submitted a written commentary at the public consultation, but the consultation's report does not even mention the Copper redhorse. I add that our citizens' group paid a firm to do a scientific evaluation of odor dispersion coming from the barns and manure pits and that the meters recommended by our government for distances between piggeries and people should be in kilometers, not meters. I added that it is good that our government recognized the validity of our study, but it should also be incorporated into the laws.

At this point, the moderator wants me to hurry up and conclude. I point out that the late Jacques Roy had 18 minutes to talk, and that I also had the right to take the time to say the things I had to say and agreed to do so as quickly as possible.(Here, we can hear a woman giggle in the background).

Someone during the meeting noted that a lot of unusually heavy rainfall was observed recently. I added here that indeed, people in Richelieu could see that before fore-casted rain, it was usual procedure to spread the slurry. I recalled that in October or November last year, just before a heavy rainfall warning from Environment Canada, slurry spreading was done in Richelieu. And as usual, when the agriculture sector is present, emphasis is given to the suicide rate and depression in the farming community. I observed that perhaps it was the farmers' union indoctrination that was the cause, or the pressure from integrators to get deeper in dept that was the cause. The farmer's union UPA even complained of intimidation and threats. Well I mentioned that our City Hall received their visit and the UPA made a point in saying that they can block roads and have already done so in the past. I asked why a farmer had to pay an ad in the local newspaper to specify that he would no longer work with the CRMQV and that he is saying so not because he received instructions from the UPA to do it! "Who is doing the intimidation here?, I asked. We are just trying to defend ourselves!" I added.

Another argument from the pro-pork side is that the value of houses is not affected. I said that any real estate agent would agree that a house near a pig farm or that will be near a pig farm takes longer to sell, and it would be foolish not to agree with that.

I finish by saying that my tight voice and slow enunciation is due to the fact that we are very mad in Richelieu.

1 comment:

  1. C'est avec grand plaisir que nous avons appris entre les branches que l'ingénieur en béton Jacques Roy travaille maintenant pour le privé. Mais malheureusement les changements au REA qu'il se vante d'avoir instigué ont déjà et continuent de faire leurs dommages!

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