Wednesday, June 2, 2010
Une soirée sur le schiste à Saint-Marc
C'est utile de savoir ce que les autres font en environnement. C'est pourquoi je lis beaucoup. C'est ce qui m'a permis d'allumer très tôt quand j'ai su que les gazières s'apprêtaient à explorer pour le gaz naturel dans la formation de schiste appelée Utica, dans la vallée du Saint-Laurent. La rumeur était que la méthode de fracturation hydraulique permettait d'extraire le gaz naturel jusque là trop difficile à atteindre, grâce à une quantité inimaginable d'eau, une recette de produits chimiques gardée secrète par l'industrie et ayant comme produit secondaire une quantité toujours aussi impressionnante d'eaux contaminées. C'est l'usage de toute cette eau qui finit par être contaminée qui a surtout retenu mon attention. C'est aussi dévastateur que les sables bitumineux de l'Alberta, selon moi.
J'ai commencé à voir des signes en 2008: pour attirer les investisseurs, les compagnies de forage de gaz naturel se vantaient d'avoir trouvé le pot aux roses dans la vallée du Saint-Laurent. Puis en 2009, çà semblait plus sérieux: il y a eu même des forages exploratoires dans la région de Chambly, à Marieville et à Saint-Édouard, et Molopo, une compagnie australienne, a pu signé un bail avec un agriculteur de Saint-Marc-sur-Richelieu avec l'intention de forer dans un proche futur. Mais c'était très difficile alors d'avoir des renseignements pour savoir de quoi il s'agissait au juste, et quels étaient les implications pour les voisins des puits. Pour avoir une idée de ce qui s'y tramait, il fallait aller voir ce qui se passait aux États-Unis. Ce que j'ai découvert était troublant, et ce qui m'agaçait le plus, c'est que les journeaux Québécois ne faisait que répéter les beaux discours de l'industrie et des politiciens. Comment prévenir les citoyens de ce qui les attendaient? J'en ai fait un billet qui a été publié dans GaïaPresse en février 2009: http://www.gaiapresse.ca/fr/analyses/index.php?id=88
On en sait un peu plus maintenant qu'alors. Mais pas grâce à nos politiciens. Pas grâce aux gazières et aux compagnies de forage qui sont plus transparentes. Pas grâce à nos fonctionnaires de la Santé Publique, ou du Ministère de l'Environnement ou surtout pas grâce au Ministère des Ressources Naturelles qui porte pratiquement le chapeau de promoteur dans le dossier!
Grâce à l'Internet et beaucoup de temps à colliger, copier-coller, et faire du sens de tous les infos épars ici et là, des citoyens dédiés et des bénévoles de regroupements environnementaux ont construit un document de 58 pages pour ceux qui veulent en savoir plus. Ce pourquoi le regroupement de citoyens de Saint-Marc ont organisé une soirée d'information pour le lancement de ce document informatif.
J'ai passé une soirée intéressante et surtout enlevante à Saint-Marc-sur-Richelieu. C'était bon de voir qu'enfin le mot se passait: si on n'encadre pas suffisamment cette industrie, nous allons nous faire passer un (gros) sapin (encore)!
J'ai aussi appris quelques faits qui m'avaient échappée bien que j'ai fait beaucoup de lecture sur le sujet. Entre autres, les bassins d'entreposage d'eaux usées de la fracturation hydraulique peuvent prendre en feu: c'est arrivé aux É.-U. Une citoyenne de Saint-Marc nous a tous donnés des frissons dans le dos quand elle nous a dit qu'il y a eu justement un feu dans un champ à Saint-Marc la semaine passée qui s'est propagé rapidement sur 6 terres avoisinantes avant que les pompiers ont pu le contrôler. Et si un puits de forage et ses étangs étaient déjà installés et dans le passage de ce feu?
Pour consulter l'excellent travail des Citoyens de Saint-Marc-sur-Richelieu "Mobilisation gaz de schiste" et de l'AQLPA, un pdf à télécharger de 58 pages bien illustré, incluant une Table des matières et un glossaire, voici le lien pris sur le site de l'AQLPA: http://www.aqlpa.com/catalogue-de-documents/doc_download/36-quebecoises-et-quebecois-dormons-nous-au-gaz-de-schiste-.html
Pour relire les entrées de mon blog qui traitent du sujet, on peut toujours cliquer sur l'onglet "fracturation hydraulique".
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Drilling companies boasted about the natural gas that could be extracted from the Utica shale in Quebec back in 2008. But little was said about how they would do it. In early 2009, the hum was a little louder, so I decided to find out more about hydraulic fracturing.
And the more I found out, the more worried I got. Not only because the people who had already experienced having drilling well and gas extraction installations in their backyard went through nightmares nobody warned them about, but nothing was said about the downside of hydro-fracking in French so that my neighbors could be forewarned. The media seemed absolutely oblivious to the environmental and social problems and only published what seemed like the company's own propaganda.
We owe more than we know to the many people who do a lot of research and information sharing, all on their own time!
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Merci pour votre compte rendu de cette soirée. J'étais furieuse de lire le compte rendu, tronqué à tout le moins, malhonnête ou inexpérimenté au pire, du Devoir (heureusement qu'il y avait votre intervention). Je mets à l'instant un lien avec votre page sur FB.
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