Photo: Associated Press
Voir la province de Québec se faire envahir par l'industrie gazière me fait redouter les réactions draconiennes et les influences indues venant des industries des combustibles fossiles. On n'a qu'à regarder la façon que l'on traite les scientifiques indépendants qui tentent d'évaluer les impacts de la marée noire dans le Golfe du Mexique.
Un professeur de l'université de l'état de la Louisiane se plaint que les spécimens et échantillons amassés par ses étudiants se sont fait saisir par un policier de la US Fish and Wildlife (équivalent d'un agent de conservation de la faune au Québec) dans un parc de l'état (Wildlife Management Area). Pourquoi? Parce que leur projet n'avait pas été approuvé par Incident Command.
Qu'est-ce que Incident Command? Çà s'appelle aussi le Deepwater Horizon Response Unified Command, un programme dont les membres sont des agents fédéraux comme la Garde Côtière (Coast Guards) et BP (propriétaire du puits en haute mer qui a brûlé).
Elle raconte aussi que durant un voyage de recherche scientifique, après avoir conduit 150 milles vers un site de recherche en Louisiane, la route lui a été bloquée par un shériff-adjoint qui affirmait qu'il pouvait laisser passer seulement des gens de BP ou du NRDA (National Resource Damage Assessment - un regroupement d'agences de l'état, du fédéral partiellement financé par BP).
Faire sa job comme chercheur indépendant dans et autour du Golfe du Mexique n'est pas chose facile ces jours-ci. Linda Hooper-Bui, ce professeur au Louisiana State University au département d'entomologie, dit qu'elle étudie les populations d'insectes et la flore près des rives du Golfe, et son travail s'est compliqué après le désastre du puits pétrolier Deepwater Horizon. Le problème n'est pas causé par le pétrole ou les dispersants, mais les ententes de confidentialité qui viennent avec la participation aux projets de recherche approuvés par les gouvernements et BP. Si un scientifique refuse de signer l'entente, il se voit refuser l'accès aux régions affectées, ou s'il signe, il coopère à la loi du silence qui limite les données divulguées au grand public.
Certains scientifiques qui étudient le Golfe du Mexique ont déjà été monopolisé par les compagnies de consultants de l'industrie qui offre un salaire de $250 de l'heure. D'autres savants sont harcelés par les agences gouvernementales pour obtenir leurs données. Certains scientifiques, par contre, aiment bien travailler sans avocats, sans autorités gouvernementales ou corporatives qui surveillent leurs moindres gestes. En bout de route, ce seront peut-être les chercheurs indépendants non biaisés qui pourront soumettre des résultats scientifiques crédibles qui répondent à la nécessité d'évaluer les dommages causés par ce désastre, si leur carrière peut passer au travers!
Grâce au NSF (National Science Foundation), certains d'entre eux pourront continuer. Ils ne travaillent pas pour BP ou pour l'opération du NRDA. Ils sont des scientifiques indépendants qui veulent examiner d'une façon honnête et indépendante les effets du déversement de pétrole. C'est pourquoi sa recherche est importante pour nous donner une idée de l'état de santé des écosystèmes du Golf et ce que nous pouvons faire pour éviter un effondrement écologique. Mais elle peut difficilement continuer sa recherche sans signer des ententes de confidentialités ou se plier à d'autres conditions qui veulent contrôler la façon dont elle peut soumettre ses données scientifiques d'une façon rigide et vraie.
Elle veut continuer à prélever des données pour répondre à des questions scientifiques qui n'ont rien à voir avec un agenda corporatif ou gouvernemental. Elle refuse de colliger des données spécifiquement pour appuyer un procès enclancher contre BP par le gouvernement, ni pour colliger des données qui serviront seulement à la défense juridique de BP. Bien qu'elle pense qu'évaluer les dommages est important, son travail doit demeurer indépendant pour être exact et non biaisé. Mais parce qu'elle refuse de travailler pour les consultants de BP ou pour le NRDA, son travail est rendu plus difficile et son accès aux sites sous étude est limité.
Au mois de mai 2010 en Alabama, ses étudiants se sont fait enlevé leurs spécimens par un agent du US Fish and Wildlife dans un site publique du Wildlife Management Area. Elle a vécu une expérience semblable en Louisiane, où le Wisner Trust, un propriétaire terrien de milieux humides, a refusé l'accès à ses étudiants, bien qu'elle a pu accéder à ces terres dans le passé, sous prétexte qu'il y avait déjà 700 personnes de BP et du NRDA sur les lieux et ne pouvait pas en accepter d'autres.
Elle a été harcelée par le NRDA pour obtenir ses données amassées par elle-même et son équipe. Trois personnes du Louisiana Department of Natural Resources (LDNR) ont exprimé leur intérêt dans ses données plusieurs fois. Elle avait justement une rencontre avec eux le 12 août pour discuter de son travail. Si elle accepte de leur remettre ses données, elle accepte de participer avec NRDA et devra signer une entente de confidentialité qui ne porte pas de date d'échéance. La date de parution de son travail avec ses étudiants serait décidée par le département de la justice (DOJ), ce qui en ferait une décision basée sur le procès au civil contre BP. Si elle accepte des fonds de recherche directement de BP ou l'un de ses contracteurs, elle devra signer un contrat qui porte une clause de non publication de 3 ans. Si elle signe pour travailler avec le NRDA ou travailler sous BP ou l'un de ses contracteurs, elle aurait un accès quasi illimité des sites d'études et plus de fonds pour la recherche.
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"Florida Oil Spill Law: Feds CONFISCATE independent LSU scientists’ samples because project not approved by BP, others
Linda Hooper-Bui, Louisiana State University Department of Entomology Associate Professor, writes in The Scientist, “My PhD student’s ant samples were taken away by a US Fish and Wildlife officer at a publicly accessible state Wildlife Management Area because our project hadn’t been approved by Incident Command.”
What is the Incident Command? Hooper-Bui continues, “[It's] also called the Deepwater Horizon Response Unified Command – which is a joint program of BP and federal agencies, such as the Coast Guards”
She shares another similar experience, “Where our research trip was halted after driving more than 150 miles to a study site. On the way to our sampling sites in Grand Isle, LA, [we] were turned away by a sheriff’s deputy blocking the road who said that he was told to allow no one who wasn’t associated with BP or NRDA.” The NRDA (National Resource Damage Assessment) process “is overseen by state, tribal and federal science agencies and is partially funded by BP.”
Functioning as an independent researcher in and around the Gulf of Mexico these days is no simple task. I study insect and plant communities in near-shore habitats fringing the Gulf, and my work has gotten measurably harder in the wake of the Deepwater Horizon disaster. It’s not hazardous conditions associated with oil and dispersants that are hampering our scientific efforts. Rather, it’s the confidentiality agreements that come with signing up to work on large research projects shepherded by government entities and BP and the limited access to coastal areas if you’re not part of those projects that are stifling the public dissemination of data detailing the environmental impact of the catastrophe.
Some Gulf scientists have already been snatched up by corporate consulting companies with offers of $250/hour. Others are badgered for their data by governmental agencies. Some of us desire to conduct our work without lawyers, government officials, or corporate officers peering over our shoulders. In the end, it may be the independent, non-biased researchers who can deliver credible scientific results that perform the crucial function of assessing the damage wrought by this disaster…if we survive professionally.
Thanks to the National Science Foundation (NSF), some of us might. We don’t work for BP or the government’s National Resource Damage Assessment (NRDA) process, which is overseen by state, tribal and federal science agencies and is partially funded by BP. We are independent scientists who want to honestly and independently examine the effects of the oil spill.
This is why my continued research is important: to give us an idea of just how badly the health of the Gulf Coast ecosystems has been damaged and what, if anything, we can do to stave off a full-blown ecological collapse. But I am having trouble conducting my research without signing confidentiality agreements or agreeing to other conditions that restrict my ability to tell a robust and truthful scientific story.
I want to collect data to answer scientific questions absent a corporate or governmental agenda. I won’t collect data specifically to support the government’s lawsuit against BP nor will I collect data only to be used in BP’s defense. Whereas I think damage assessment is important, it’s my job to be independent — to tell an accurate, unbiased story. But because I choose not to work for BP’s consultants or NRDA, my job is difficult and access to study sites is limited.
In southern Alabama back in late May, my PhD student’s ant samples were taken away by a US Fish and Wildlife officer at a publicly accessible state Wildlife Management Area because our project hadn’t been approved by Incident Command (also called the Deepwater Horizon Response Unified Command — which is a joint program of BP and federal agencies, such as the Coast Guard, the Department of the Interior, and the Bureau of Ocean Energy Management, assembled to respond to problems related to the April 20 blowout).
We’ve had similar experiences in south Louisiana, where our research trip was halted after driving more than 150 miles to a study site. On the way to our sampling sites in Grand Isle, LA, were turned away by a sheriff’s deputy blocking the road who said that he was told to allow no one who wasn’t associated with BP or NRDA to pass that point. We’ve also been blocked by the Wisner Trust, one of the largest private land owners of marsh habitat in Louisiana, who in the past allowed LSU researchers access to their property. The lawyer representing the trust indicated that they are coordinating over 700 different people associated with BP and NRDA and that they simply cannot approve access for anyone else.
I’ve been doggedly pursued by NRDA for data our team has and will be collecting. Three different people from the Louisiana Department of Natural Resources (LDNR) indicated interest in our data in repeated requests. In fact, I’ll be going to a meeting with LDNR next Thursday (August 12) to further discuss my data. If I were to agree to submit my data, thus officially participating in NRDA, I would be required to sign a confidentiality agreement that lacks an officially specified end date. Exactly when my students or I would be able to publish any results from this research would be determined by the Department of Justice (DOJ), which would make that decision based on the status of a civil suit brought against BP. Were I to accept research funding directly from BP or from one of their contractors, I’d have to sign a contract that includes a three-year no publication clause. If I signed either a contract to work with NRDA or to work under BP or one of their contractors, I would have virtually unlimited access to study sites and more research support."
Excerpts of article published here: http://www.reefrelieffounders.com/drilling/2010/08/15/florida-oil-spill-law-feds-confiscate-independent-lsu-scientists-samples-because-project-not-approved-by-bp-others/
Is this how the gas companies and drillers will work in Quebec when natgas pads dot our countryside and an "accident" occurs? How can we trust these people when they won't let independent scientists do their job?
Tuesday, September 7, 2010
Mainmise sur la science par les gouvernements et les pétrolières
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