Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Sunday, March 27, 2011

Sel de voirie - pollution pour les cours d'eau



Problème bien présent partout où il neige, mais peu discuté au Québec, le sel que l'on répand dans nos rues devient un polluant grave à certains endroits. Voici l'un d'eux:

Le sel de voirie transforme les lacs des Villes Jumelles en mers mortes: une fois dans les cours d'eau, la majorité y reste, créant une soupe toxique presque sans vie.

Le balbutiement de l'eau qui s'engouffre dans les égouts pluviaux est l'un des signes du printemps attendus depuis belle lurette. Mais c'est aussi le son d'un héritage toxique qui s'accumule depuis des décennies dans les lacs et les cours d'eau autour des Twin Cities, les Villes Jumelles, nom affectueux donné aux municipalités de Minneapolis et de Saint Paul, au Minnesota. Ce produit toxique, c'est le sel que l'on épand dans les rues durant l'hiver.

Les poissons, les insectes, bref, la faune et la flore des lacs payent chèrement pour la sécurité routière hivernale lors du dégel. Cet hiver, l'agence Pollution Control Agency (PCA) a commencé un projet de 4 ans pour étudier la tenure en sel des lacs autour de ces 2 grandes villes, surtout le chlorure, l'ingrédient principal du sel de voirie, et les moyens disponibles pour assurer la santé des eaux urbaines.

Mais ce qui sera le plus difficile sera le changement de mentalités: qu'est-ce que d'être un bon citoyen dans une ville nordique? Après tout, la plupart des gens du Minnesota, qu'ils soient résidents ou autorités municipales, tous sentent un besoin pressant de garder les trottoirs et les routes nettoyés durant l'hiver, même si cela veut dire d'épandre peut-être un peu trop de sel.

"Les gens qui ont grandi au Minnesota se font une idée bien claire de leurs attentes et leurs responsabilités en cette matière." dit Kristen Nelson, un prof de sociologie à l'Université du Minnesota qui étudie le comportement environnemental. "Cela prend une couleur symbolique importante."

Le cours d'eau Shingle Creek qui coule sous les autoroutes et derrière les centres d'achat dans les banlieues à l'ouest, est un bon exemple. C'est l'un des seuls bassins versants où le sel de voirie a été mesuré. En théorie, pour le ramener à une santé acceptable, les 9 communautés le long de ses rives devraient couper leur usage de sel de voirie de 71%, selon une analyse récente menée par le Shingle Creek Watershed District.

"Ce ne sera pas possible d'atteindre cet objectif." dit Diane Spector, la gérante de qualité d'eau du district. "Quand l'alternative impacte la sécurité publique, c'est très difficile."

Mais ce n'était pas impossible pour Prior Lake. Cette municipalité qui a gagné un prix national pour avoir réussi à réduire son usage de sel de voirie, épand maintenant 60% moins de sel qu'il y quelques années seulement, économisant ainsi de $50,000 à $60,000 par année.

"C'est un équilibre du tonnerre." dit Steve Albrecht, le directeur des travaux publics de Prior Lake. "Nous pouvons faire économiser l'argent du contribuable et en même temps dorloter les lacs" sans réduire la sécurité.

L'usage des sels de voirie a augmenté sans cesse depuis plus de 20 ans. Maintenant, dans un hiver typique, plus de 350,000 tonnes de sel sont épandues sur les routes, les trottoirs et les stationnements dans la région métropolitaine des Twin Cities, selon une étude récente faite par des ingénieurs de l'Université du Minnesota. En partie, c'est parce qu'il y a plus de routes. Mais c'est aussi parce qu'il y a 20 ans, les travaux publics ont changé le mélange de sable et de sel pour du sel uniquement. Le sable bloquait les égouts pluviaux et provoquait ses propres problèmes environnementaux, et le sel tout seul était plus efficace.

"À un certain moment, tout le monde pensait que plus était mieux." dit Brooke Asleson, à la tête du projet de diminution de chlorure de PCA. "Mais il arrive un moment que même en ajoutant plus, les résultats ne changent plus. On envoyait seulement plus d'argent dans les égouts." Et plus de sel dans l'eau où il demeure.

Eric Novotny, l'un des chercheurs de l'étude de l'université sur le chlorure, découvert que 78% du sel épandu sur les chemins reste dans l'eau. Contrairement aux autres polluants, le sel de s'écoule pas dans le Mississippi puis ensuite dans le Golfe du Mexique. Plutôt, l'eau salée plus dense cale dans le fond des lacs et s'infiltre dans les eaux souterraines, s'accumulant là année après année.

Ce n'est pas dangereux pour les personnes, bien que des concentrations assez élevées donnent un mauvais goût à l'eau potable. Mais les lacs et les cours d'eau peuvent être sérieusement endommagés par des concentrations de sel élevées. Trop de sel déshydrate les insectes et la vie microscopique à la base de la chaîne alimentaire, ainsi que certains poissons. Cela impacte aussi les plantes qui vivent dans l'eau et le long des rives.

Brownie Lake, un petit mais très profond lac dans Minneapolis près des autoroutes Cedar Lake Parkway et l'Interstate 394, contient tellement de chlorures que ses couches d'eau au fond du lac et à la surface ne se mélangent plus, un phénomène naturel essentiel pour un lac en santé. L'une des raisons que l'eau ne circule pas est que le lac est très profond en relation avec sa surface, et les polluants de toutes sortes ruissellent le long de ses rives à pic. Mais le sel s'y ramasse dans le fond depuis des années. À 2 mètres sous la surface, l'eau dans le lac Brownie ne contient presque plus d'oxygène selon Rachael Crabb, une experte en qualité de l'eau du Minneapolis Parks Department, ce qui veut dire qu'il n'y a presque pas de vie au fond. "Tout le chlorure dans le lac Brownie qui vient de l'autoroute 394 est encore là, et y restera." dit-elle.

La municipalité de Prior Lake voulait éviter de subir le même sort pour les 14 lacs dans son territoire, dit Albrecht. Depuis l'an 2000, les niveaux de concentrations de chlorures dans ses lacs a doublé. "Si nous faisions rien, éventuellement nous aurions atteint un niveau critique." dit-il. "Et il n'y a pas moyen de revenir en arrière." Depuis quelques années, la ville a acheté de tous nouveaux camions avec la dernière technologie pour épandre le sel, et a commencé à faire sa propre saumure pour épandre sur ses routes avant une tempête de neige. Elle utilise aussi des GPS pour mesurer très exactement les quantités de sels épandues par ses camions dans un endroit donné. Depuis l'an 2007, la quantité de sel épandue par mille par tempête de neige a été diminuée de moitié, selon Albrecht. Cela a pris du temps pour éduquer les citoyens de Prior Lake et les informer du projet, mais surtout de les convaincre que leurs routes étaient encore sécuritaires, même si ce n'était pas toujours de l'asphalte sèche. Cela a marché, selon lui: "Notre communauté nous appuie entièrement."

Prior Lake n'est pas la seule à faire des efforts dans ce sens. Le Minnesota Department of Transportation est le plus grand consommateur de sel de l'état, et emploie les mêmes technologies. Il donne une formation de 3 semaines à tous les ans à ses employés qui déneigent où les chauffeurs de camions qui déneigent apprennent la science d'épandre le sel.

"Notre usage du sel s'est stabilisé ou a baissé" selon Steven Lund, un ingénieur d'entretien pour le ministère dans la région.

Mais plusieurs villes hésitent à investir dans de l'équipement nouveau mais aussi très dispendieux ainsi que sur de la formation, à moins qu'elles réalisent les effets polluants du chlorure dans leur eau et que ces investissements en vaudront la peine dans 10 ou 20 ans.

C'est pourquoi la PCA a déclenché son projet Twin Cities Metropolitan Area Chloride il y a 2 ans, qui est maintenant dans sa deuxième et très importante phase. Dans les prochaines 4 années, les efforts iront à l'éducation et à la formation des opérateurs de déneigement privés et publics, en plus d'études pour identifier les principaux lacs à risque et les meilleurs moyens pour les garder en santé. Jusqu'à date, selon Asleson, le PCA a trouvé 16 lacs dans l'état qui contiennent déjà des chlorures à des niveaux nocifs, et 12 d'entre eux sont dans la région métropolitaine. Dix ont été identifiés comme tels en 2010.

Après que chaque district ait réalisé l'étendue et la sévérité du problème viendra la tâche de persuader les gens que quand il s'agit de sels de voirie, la sécurité publique n'est pas la seule responsabilité à regarder, selon Nelson de l'université. "Si nous apprécions les paysages naturels, nous devons prendre nos responsabilités pour protéger ces endroits publics." dit-elle.
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"Road salt turning Twin Cities lakes into dead seas - Once it gets into our waters, most never leaves, creating toxic soup in which little may live.

The sound of water gurgling through storm sewers is the promise of a spring that's been a long time coming. But it's also the sound of a toxic legacy that for decades has been quietly building in lakes and streams around the Twin Cities -- road salt.

The fish, bugs and other wildlife that live in the lakes pay a price for winter traffic safety when the snow melts. This winter, the Pollution Control Agency (PCA) started a four-year project to figure out which Twin Cities' lakes hold too much chloride, a primary ingredient in salt, and what it will take to keep urban waters healthy.

But the far more difficult task will be changing long-held beliefs about what it means to be a good citizen in a northern city. After all, most people in Minnesota, from homeowners to city officials, feel pretty strongly about keeping the sidewalks and roads clear and safe in the winter -- even if it means putting down a lot more salt than is necessary.

"Folks who grow up in Minnesota have a clear idea of that expectation and responsibility," said Kristen Nelson, a sociology professor at the University of Minnesota who studies environmental behavior. "It takes on important symbolic connotations."

Shingle Creek, which flows under highways and behind shopping malls in the western suburbs, is a case in point. It's in one of the few watersheds where the salt load has been calculated. In theory, to get it back to healthy levels, the nine communities along its banks would have to cut salt use by a whopping 71 percent, according to a recent analysis by the Shingle Creek Watershed District.

"It won't be possible to reach that," said Diane Spector, water quality manager for the watershed district. "When your tradeoff is public safety, it's very difficult."

But it wasn't impossible for Prior Lake. That city, which has won national recognition for its success in reducing road salt use, puts down 60 percent less than it did just a few years ago, saving $50,000 to $60,000 per year.

"This has been a great balance," said Steve Albrecht, public works director for Prior Lake. "We can save taxpayer dollars and take care of the lakes" without reducing safety.

Road salt use has been rising steadily for more than 20 years. Now, in an average winter, some 350,000 tons of salt are dropped on roads, sidewalks and parking lots in the Twin Cities metropolitan area, according to a recent study by engineers at the University of Minnesota. In part, that's because there are more roads. But it's also because 20 years ago, public works departments switched from a sand and salt mixture to pure salt. Sand clogged storm drains and caused its own pollution problems, while salt alone was more effective.

"We hit a stage where everyone thought more was better," said Brooke Asleson, head of the PCA's Twin Cities chloride-reduction project. "But you reach a point where you can keep adding more, but are not getting more. You are just throwing money down the storm drains."

And into the water. Where, surprisingly, it just stays.

Eric Novotny, one of the researchers on the university chloride study, found that 78 percent of the salt applied to roads stays in the water. Unlike some other pollutants, it does not flow to the Mississippi and down to the Gulf of Mexico. Instead, the denser, salty water sinks to the bottom of lakes and into groundwater, accumulating year after year.

It's not harmful to people, though in high enough concentrations it can make water taste bad. But lakes and streams can be severely damaged by high levels. Too much salt in the water dehydrates insects and other microscopic life at the bottom of the food chain, and some species of fish. It also affects plants that live in and alongside the water.

Brownie Lake, a small, deep lake in Minneapolis near Cedar Lake Parkway and Interstate 394, contains so much chloride that its top and bottom layers no longer mix, which is vital to a healthy lake. In part, it doesn't turn over because the lake is so deep relative to its surface area, and pollutants of all kinds flow down its steep banks. But salt has been collecting in its depths for years. Two meters below the surface, the water in Brownie contains virtually no oxygen, said Rachael Crabb, a water quality expert for the Minneapolis Parks Department, indicating there's not much life at the bottom. "Whatever chloride has come into Brownie from 394 is still there, and it's going to say there," she said.

Prior Lake wanted to avoid that fate for the 14 lakes in the city, said Albrecht. Since 2000 the chloride levels in its lakes has doubled. "If we didn't do something, eventually, we would get to a critical level," he said. "And there is no way to turn back." In recent years, the city bought new, high-tech salt trucks, and began making its own brine to apply to roads before a snowstorm. It also uses GPS units to precisely regulate exactly how much salt the trucks put down in any location. Since 2007, the amount of salt used per mile per snowstorm has been cut in half, Albrecht said. It took awhile to educate Prior Lake citizens about the project, and to convince them that roads were still safe, even if they were not cleared down to bare pavement. It worked, he said. "Our community is completely behind us," he said.

Prior Lake is not alone. The Minnesota Department of Transportation, by far the state's largest user of road salt, uses similar technologies. It also runs a three-week boot camp every year for its staff of "snow fighters" at Camp Ripley in Little Falls, where snow truck drivers learn the science of salt application.

"Our salt use has stayed steady or gone down," said Steven Lund, maintenance engineer for MnDOT's Twin Cities' region.

But the PCA's Asleson said many cities are hesitant to invest in expensive new equipment and training unless they know how much chloride is polluting their water, and whether the investments will pay off 10 or 20 years down the road.

That's why the PCA launched its Twin Cities Metropolitan Area Chloride Project two years ago, which is now reaching the second, critical phase. In the next four years the effort will include both education and training for public and private snow plow operators, plus studies to identify lakes at risk and what it will take to keep them healthy. So far, Asleson said, the PCA has found 16 lakes in the state with chloride above healthy levels -- and 12 of them are in the metropolitan area. Ten were identified in 2010.

After each watershed district figures out the scope of the problem, then comes the daunting task of persuading people that when it comes to road salt, public safety is not the only responsibility, said the university's Nelson. "If we have the benefit of a natural landscape, we have to think about our responsibility for protecting that public space," she said."

Excerpts from article written by Josephine Marcotty of the Star Tribune published here: http://www.startribune.com/local/118547564.html

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