Photo: Piulet
Nous ne tuerons pas la planète, seulement notre monde
Demandez aux gens ce qu'ils pensent de l'Heure de la Terre, et vous serez surpris de recevoir des réponses très tièdes. "Comment est-ce que d'éteindre nos lumières pendant une heure pourrait y changer quelque chose?" C'est vrai que ce n'est pas beaucoup, et savoir qu'il y a un problème nous mènera pas très loin, mais cela veut seulement dire que nous devons en faire plus, pas moins!
Pourquoi est-ce que nous pensons que cela n'a rien à voir avec nous et que peu importe ce que nous faisons, çà ne changera pas grand chose? Il y a la base 2 questions importantes: parler de la planète au lieu de notre monde, et être des consommateurs au lieu d'être des citoyens.
"Sauvez la planète" entendons-nous sans cesse. Mais une planète n'est qu'un caillou en orbite autour d'une étoile. C'est un système qui s'auto-corrige et existera encore pour bien longtemps, même après la disparition de l'humanité. Notre monde, par contre, est une inter-connexion de communautés composées de personnes, l'environnement et des millions d'espèces de plantes et d'animaux. La planète n'a pas besoin qu'on la sauve. Mais notre monde a certainement besoin d'aide.
Ce n'est pas une différence artificiellement académique: c'est une distinction clé dans l'argumentation des changements climatiques. C'est essentiel dans notre façon de réagir aux désastres, de régler les problèmes, et dans notre façon de concevoir notre rôle sur la terre.
L'opinion anti changements climatiques reçoit beaucoup d'appui spontané en mêlant les mots et les notions de planète et de monde. La planète a 4,6 milliards d'années. L'âge industriel a commencé il y a 200 ans. "Deux cents ans versus 4,6 milliards d'années et nous osons penser que nous sommes menacés" ironise le comédien George Carlin. Il a raison: nos émissions de carbone ne tueront pas la planète. Mais les changements climatiques provoqués par l'intervention humaine changera le monde dans lequel nous habitons et duquel nous dépendons pour survivre. (Il faut quand même se rappeler que la controverse des changements climatiques se déroule dans les médias, pas dans les publications académiques.)
Du côté opposé, un mode de vie soutenable est décrit comme un devoir "qui est bon pour la planète". Non, la planète se porte bien. Vivre d'une façon soutenable doit se faire pour nous. Ce n'est pas une question de moralité, mais de survie, et c'est cela qui devrait nous motiver.
La menace à laquelle nous faisons face est bien réelle. Comme le Docteur Pachauri, le président du IPCC a écrit dans The Age le 30 mars 2010, "Les fréquences altérées et les intensités de températures extrêmes auront probablement des effets négatifs surtout sur les systèmes naturels et humains." Quand nous pensons à notre monnde plutôt qu'à la planète, nous pouvons y faire face. On cesse alors à vouloir faire une distinction entre ce qui est provoqué par l'action humaine et ce qui est naturel. Notre attention et nos efforts se concentrent alors sur le plus grand danger qui menace l'humanité et la biodiversité de notre monde, peut importe si ce sont les inondations de 2010 au Pakistan, les inondations à Queensland en 2011, les incendies en Russie, les glissements de terrains en Chine ou les tremblements de terre à Christchurch et au Japon: peut importe si c'est causé sans aucun doute, peut-être ou pas du tous par les changements climatiques.
Çà nous fait voir la question dans son ensemble: "Sauver la planète" est une question verte, mais sauver notre monde veut dire se pencher sur les questions sociales, environnementales, économiques et culturelles: la viabilité dans son ensemble.
Finalement, parler de notre monde plutôt que de la planète change notre façon de percevoir notre rôle sur la terre. Dans "sauvons la planète", l'humanité se donne le rôle de gardien. Cela suggère que la planète existe pour notre usage. C'est exactement la façon de voir qui nous a mené vers le cul de sac dans lequel nous nous trouvons.
Si nous voulons sauver notre monde, alors il faut se rappeler que notre monde se compose de plusieurs communautés, pas seulement d'êtres humains, mais de plantes et d'animaux (des écosystèmes). Au lieu d'agir en tant que citoyens, nous avons agi comme consommateurs. Même nos projets pour changer nos comportements nous considèrent comme des consommateurs.
Cela n'est pas surprenant, puisque nous avons reconstruit le concept de citoyenneté comme une relation commerciale. Il y a une différence importante entre être un payeur de taxes (un consommateur) et un citoyen, un membre de la société, un contributeur. Les gouvernements qui parlent de ses citoyens comme des "clients" est également une erreur: un gouvernement n'est pas un fournisseur de services dans ce sens-là. Cette approche de consommateur envers la démocratie encourage la citoyenneté passive.
Le même langage survient dans les initiatives vertes. Se préoccuper de sacs de plastiques et de cannettes ne solutionnera pas le problème, car l'idée que les humains sont des consommateurs reste intouchée. Mettre un prix au carbone, que ce soit bon ou mauvais, renforce encore l'idée d'une transaction commerciale. Cela nous laisse comme des consommateurs de l'univers, et nous avons besoin de s'implique davantage comme citoyens dans les décisions que devra prendre la direction de l'avenir, dès maintenant.
Être des citoyens veut dire que nous ne laissons pas faire nos gouvernements, mais nous le ferons pas sans aide non plus: nous travaillons comme membres d'une société. Bien que des milliers d'individus et des OGNL travaillent globalement, ils n'y parviendront pas tout seul, surtout quand il s'agit de gouvernance et de politiques. Nous devons reprendre contrôle de nos pouvoirs comme citoyens pour travailler avec nos gouvernements et entre nous pour nous prendre en main.
En ce moment, en Australie, nous y travaillons dans des débats, mais les débats sont surtout sur les moyens: comment pouvons-nous vivre pour consommer? De plus, les débats sont dominés par des groupes d'intérêts très puissants. Par exemple, comme Peter Martin a écrit dans The Age, le 9 mars 2010, plusieurs personnes expertes dans la question du carbone sont tenues à part par le gouvernement. La représentation va bien au-delà des tables-rondes d'élites du monde des affaires.
Le dialogue et la délibération s'avèrent beaucoup plus efficaces que les débats. Les gouvernements australiens ne sont pas confortables avec cette idée, ayant peur de perdre le contrôle. Ils doivent faire confiance au procédé, et faire confiance à leur public si on leur donne la chance. C'est la seule façon d'engager un programme d'engagements qui considère tous les aspects de notre monde: l'environnement et les affarires, mais aussi les besoins de la société. les communautés et les cultures.
Le dialogue et la délibération veulent aussi dire que nous pensons au tout dans son ensemble. Cela veut dire que les stratégies de politiques publiques peuvent connecter les différents départements au lieu de travailler en silos, en résolvant un problème tout en créant un autre.
Nous avons besoin de reconnecter les différentes questions environnementales et socio-politiques devant nous et les différents départements qui s'en préoccupent, reconnecter les gouvernements et leurs citoyens, et reconnecter nos besoins avec les besoins du monde.
En combattant l'oppression et les dépravations comme les prédateurs, la faim et les maladies, nous avons créé un nouveau monde: un monde à la fois beau et terrible. Retrouvons la grandeur de l'humanité à nouveau.Photo: Paolo Russo
"We won't kill the planet, just our world
Ask people about Earth Hour and you'll get surprisingly lukewarm reactions: "What's switching your lights off for an hour a year going to achieve?" "Maybe, but…" "We can't do much." Yes, it isn't much and awareness alone won't get us far - but that means we should do more, not less.
Why do we feel as if it's nothing to do with us, as if anything we do is useless? Two issues sit at the heart: talking about the planet instead of the world, and being consumers instead of citizens.
"Save the planet", we hear endlessly. But a planet is just a rock orbiting a star. It's a self-correcting system and it will be here for a long time after we're gone. The world, on the other hand, is the interlocking community of people, the environment, and millions of species of plants and animals. The planet doesn't need saving. The world absolutely does.
This isn't an artificial, academic distinction: it's crucial to climate change arguments, to how we react to disasters, to how we approach solving the problem, and to how we see our place on earth.
Anti-climate-change opinion gets a lot of gut level support by confusing the planet with our world. The planet is 4.6 billion years old; heavy industry started 200 years ago. "Two hundred years versus four and a half billion years and we have the conceit to think we are a threat," joked the late US satirist, George Carlin. He's right: our carbon emissions won't kill the planet. But human-caused climate change will alter the world we depend on for survival. (It's worth remembering that the so-called "climate-change controversy" is in the press, not the academic journals.)
On the opposite side, sustainable living is painted as a duty that's "good for the planet". No, the planet's fine. It's good for us. It's not a moral issue, but a survival issue, and that should galvanise us.
The threat we face is real. As Dr Pachauri, Chairman of the IPCC, wrote in The Age (30 March 10), "Altered frequencies and intensities of extreme weather are expected to have mostly adverse effects on natural and human systems." When we think about the world, not the planet, we can face up to this. It also stops us quibbling about what's human-caused and what's not. The focus of our attention and efforts should be on the major risk to humanity and our world's amazing biodiversity - whether it's the 2010 floods in Pakistan, the 2011 floods in Queensland, the wildfires in Russia, landslides in China, or the recent earthquakes in Christchurch and Japan; whether it's definitely, maybe, or not at all caused by climate change.
It also broadens the issue to everything that affects us. "Saving the planet" is a green issue, but saving the world means addressing social, environmental, economic, and cultural issues: total sustainability.
Finally, talking about the world not the planet changes how we see our role here. In "saving the planet", humanity gives itself the role of custodian. It implies that the planet is ours to use. And that's exactly the attitude that got us into this mess.
If we want to save our world, then we need to remember that it is many communities, not just of human beings, but of plants and animals (ecosystems). Instead of behaving like citizens, we've behaved like consumers. Even the projects to change our behaviour still frame us as consumers.
This is unsurprising, since we've reframed the whole idea of citizenship as a commercial relationship. There's a crucial difference between being a "taxpayer" (a consumer) and a citizen, a member of society, contributing. Governments referring to its citizens as "clients" is equally wrong: a government is not a service provider in the same sense. This consumer approach to democracy encourages passive citizenship.
The same dichotomy crops up with green initiatives. Fiddling about with plastic bags and tin cans won't solve the problem, because it leaves the core vision of humans as consumers untouched. Pricing carbon or an ETS whether right or wrong still reinforces the commercial transaction as king . It leaves us as consumers of the world - and we need to be more engaged citizens in deciding the direction of our future from the beginning.
Being citizens means we don't leave it up to our governments, but we don't go it alone either: we work as members of society. Although thousands of individuals and not-for-profits are working globally, they can't do it alone, (and there are effectiveness issues there) especially when it comes to governance and policy issues. We need to reclaim our power as citizens to engage with our governments and each other to build our capacity.
At the moment, in Australia, we do this through "debate", but the debate is often simply about means: how can we continue to live to consume? Moreover, it's dominated by powerful interest groups. For example, as Peter Martin said in The Age, 9 March 2010, many people with expert knowledge on the carbon issue are being stonewalled by the government. Was nothing learnt by last year's mining tax and the furore over the Murray Darling Basin? Effective representation goes far beyond specialised roundtables of business elites.
Dialogue and deliberation prove much more effective than debate. Australian governments aren't yet comfortable with this, fearing that they'll lose control. They need to trust the process, and trust how insightful the public can be given the chance. This is the only way to create a proper engagement program which takes every aspect of our world into account - the environment and businesses, but also the needs of society, communities, and cultures.
Dialogue and deliberation also means more joined-up thinking. It means public policy strategies can connect diverse departments, instead of operating in isolation, solving one problem by creating another.
We need to reconnect the different environmental and socio-political issues that face us and the different departments dealing with them, reconnect governments and their citizens, and reconnect our needs with the world's needs.
In overcoming oppression and deprivation such as predators, hunger, and disease, we gave birth to a new world: a world at once beautiful and terrible. Let's unlock the greatness of humanity again."
Written by Sophie Constance published here: http://www.abc.net.au/unleashed/45632.html
Saturday, March 26, 2011
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