Thursday, April 28, 2011
Agriculture - des pesticides dans le sang
"Étude sur l'impact des OGM: des pesticides dans le sang
C'est la première fois que la présence de résidus de pesticides d'OGM dans le sang des femmes est démontrée. Une étude indépendante réalisée à Sherbrooke auprès de femmes enceintes, de leurs fœtus et de femmes non enceintes révèle la présence de résidus de pesticides issus d'aliments transgéniques dans le sang de chacun de ces groupes.
Sans vouloir alerter outre mesure la population, l'auteur conclut à la nécessité de poursuivre les analyses d'impact des organismes génétiquement modifiés (OGM) sur les humains. Professeur-chercheur au département de gynécologie-obstétrique de la faculté de médecine de l'Université de Sherbrooke, Aziz Aris s'intéresse particulièrement à la toxicité d'origine environnementale sur les fœtus et les mères. Or, dit-il, l'impact des OGM a été abondamment testé sur les animaux, mais jamais sur les humains. C'est la première fois que la présence de résidus de pesticides d'OGM dans le sang des femmes est démontrée.
Il a fallu trois ans au chercheur pour mettre au point la méthodologie de détection. La recherche a porté sur deux groupes de plantes transgéniques les plus utilisées : celles qui produisent elles-mêmes un pesticide (toxine Bt) et celles qui résistent aux pesticides appliqués autour d'elles pour tuer la compétition végétale.
Le groupe cible était formé de 69 femmes, dont 30 enceintes, ayant une alimentation typique des personnes vivant en zone industrialisée. Toutes étaient des citadines de Sherbrooke, et aucune ne travaillait avec des pesticides ou n'avait de rapport étroit avec la campagne ou un fermier. C'est d'ailleurs ce tri serré qui explique le nombre restreint de participantes, expliquait hier le chercheur en entrevue téléphonique. Le sang des fœtus a quant à lui été prélevé sur le cordon, dès la naissance.
Les résultats obtenus sont clairs. La toxine Bt, produite par les plantes elles-mêmes, a été retrouvée chez 93 % des femmes enceintes, 69 % du groupe témoin et 80 % des fœtus. Pour le deuxième groupe de plantes, des résidus de glufosinate ont été trouvés chez 100 % des femmes enceintes et de leurs fœtus, et 67 % des femmes non enceintes.
Faible dose
Les concentrations relevées sont faibles. «On ne parle pas d'intoxication aiguë», dit le chercheur. Toutefois, ajoute-t-il, la toxicologie moderne nous a enseigné que même une toxicité à faible dose (de type homéopathique) peut avoir des effets à long terme.
En déduit-il qu'il vaudrait mieux appliquer le principe de précaution avec les OGM? Le scientifique se fait prudent dans sa réponse. Les plantes transgéniques ont aussi démontré leur apport positif, dit-il. Cependant, il estime qu'il est important d'en savoir davantage et de poursuivre les analyses d'impact sur les humains, et non seulement sur les animaux. «Il ne faut pas alarmer les gens, mais il ne faut pas fermer les yeux non plus.»
Hier, Greenpeace Québec a publié un communiqué disant que cette étude confirme les craintes «que les études faites par les entreprises de biotechnologies et dont les données sont gardées secrètes par le gouvernement fédéral ne sont pas rigoureuses». L'organisme souligne qu'environ 70 % du maïs au Québec est génétiquement modifié (OGM) et inclut la toxine Bt.
Le Dr Aris rappelle quant à lui que le Canada a été parmi les premiers pays à autoriser les plantes transgéniques, en 1996, et qu'il est parmi ceux où l'on en retrouve le plus.
Les résultats de l'étude, financée par un fonds québécois de recherche en santé, seront publiés dans la revue scientifique américaine Reproductive Toxicology."
Extraits d'un article écrit par Claudette Samson publié dans Le Soleil ici: http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/affaires/agro-alimentaire/201104/19/01-4391523-etude-sur-limpact-des-ogm-des-pesticides-dans-le-sang.php
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