Photo: ediblearia.com
Voici une traduction libre partielle d'un éditorial dans une éminente revue scientifique des États-Unis. La problématique est très semblable au Québec. Alors voici:
Les États-Unis devraient suivre l'exemple du Danemark et arrêter de sous-doser les animaux d'élevage avec des antibiotiques.
Pendant plus de 50 ans, les micro-biologistes nous ont prévenu des dangers de donner des antibiotiques aux animaux d'élevages pour en accélérer la prise de poids. Cette pratique menace la santé humaine, disent-ils, parce qu'elle transforme les "fermes" d'engraissement en terrain de culture pour les bactéries résistantes aux anti-biotiques. Les "fermiers" ont réagit en répliquant que restreindre l'usage des antibiotiques dans les installations d'élevage serait un désastre pour l'industrie et augmenterait les coûts au dépens des consommateurs. Nous avons maintenant des données empiriques qui devraient trancher dans le débat. Depuis 1995, le Danemark a implanté des règlements progressivement sévères sur l'usage des antibiotiques dans l'élevage des porcs, de la volaille et d'autres animaux d'élevage. Ces démarches ont permis de démontrer que c'est possible de protéger la santé humaine sans nuire aux fermiers.
Les éleveurs dans plusieurs pays se servent d'antibiotiques de 2 façons: (1) à doses entières pour soigner les animaux qui sont malades et (2) à petites doses pour accélérer la prise de poids des animaux destinés à la consommation humaine, ou comme mesure de prévention. (C'est illégal aux États-Unis de vendre du lait de vache destiné à la consommation humaine venant d'une vache qui a reçu des antibiotiques.) Bien que l'usage adéquat d'antibiotiques peut mener à la propagation de bactéries résistantes aux antibiotiques par inadvertance, l'habitude de sous-doser est une recette qui nous mènera à un désastre: cela est juste assez d'antibiotiques pour tuer certaines bactéries, mais pas toutes. Les germes qui survivent sont habituellement ceux qui portent des mutations génétiques qui permettent à résister aux antibiotiques. Ils se reproduisent alors et s'échangent leurs gènes avec d'autres microbes résistants. Parce que les bactéries se trouvent pratiquement partout, les souches résistantes qui apparaissent dans les animaux trouvent habituellement le chemin vers les humains aussi. Vous ne pourriez pas concevoir un système plus efficace pour garantir la propagation de la résistance aux antibiotiques.
Les données de plusieurs études durant des années appuient la conclusion que le sous-dosage d'antibiotiques des animaux augmente la quantité de microbes résistants aux antibiotiques chez les animaux comme chez les humains. M. Joshua M. Sharfstein, un commissaire du Food and Drug Administration, a dit à un sous-comité du Congress des États-Unis l'été passé: "Vous pouvez vraiment retracer une bactérie spécifique à un endroit et trouver que les souches résistantes dans les humains correspondent aux souches résistantes dans les animaux." Et c'est cette science qui a motivé le Danemark d'arrêter le sous-dosage des volailles, des porcs et d'autres animaux de ferme.
Bien que la transition s'est déroulé sans accrocs dans l'industrie de la volaille, le poids moyen des porcs a baissé durant la première année. Mais après que les éleveurs danois ont laissé les truies et les porcelets ensemble pour quelques semaines de plus pour aider le système immunitaire d'une façon naturelle, le poids des animaux s'est accru, ainsi que le nombre de porcelets par truie également. La leçon est la suivante: en améliorant les habitudes d'élevage en s'assurant que les enclos, les stalles et les cages sont nettoyés correctement, et en donnant plus de place ou de temps aux animaux, cela compense pour l'impact initial de la diminution des antibiotiques. Aujourd'hui, l'industrie du Danemark confirme que la productivité est plus grande qu'auparavant. Entre-temps, les rapports sur la résistance des antibiotiques chez les Danois sont inégaux, ce qui démontre, comme si nous avions besoin de se le rappeler, qu'il n'y a pas de solutions faciles.
Pour ceux qui s'objecteront que le Danemark est un pays trop petit pour comparer avec les États-Unis, sachez que le Danemark est le plus gros exportateur de porc. Comme les fermiers des É.-U., les Danois élèvent les porcs sur une échelle intensive, industrielle. Si ils peuvent trouver une façon de diminuer leur usage d'antibiotiques tout en augmentant la productivité agricole, les Américains le peuvent également.
L'American Medical Association, le Infectious Diseases Society of America, l'American Public Health Association, un ex-commissaire du FDA et beaucoup d'autres ont conseillé aux É.-U. de faire de même. L'an passé, le FDA a publié des nouvelles recommandations demandant pour un usage judicieux des antibiotiques. Mais les éleveurs individuels ont toujours le privilège de décider par eux-mêmes quand et comment administrer les antibiotiques à leurs bêtes. Ce standard de laissez-faire ne suffit pas, surtout quand la santé du reste de la population est en jeu.
Bien sûr, l'usage des antibiotiques des vétérinaires n'est pas la seule cause des infections résistantes aux antibiotiques chez les humains. L'usage imprudent des médicaments chez les personnes contribue également au problème. Mais l'usage agricole est toujours le principal facteur qui y contribue. À chaque jour, des nouvelles preuves surgissent qui nous démontrent que nous sommes en danger de perdre notre protection efficace des antibiotiques contre les bactéries les plus dangereuses qui provoquent des maladies humaines. Les questions techniques peuvent être résolues. L'exemple du Danemark fait la preuve que c'est possible de diminuer l'usage des antibiotiques à la ferme sans provoquer un désastre économique. Çà pourrait même devenir un avantage avec la compétition. Des mesures plus sévères pour priver les bactéries résistantes aux antibiotiques de leur milieu de culture, çà fait tout simplement preuve de bon sens, scientifiquement, économiquement (et socialement!).Photo: rockinontheblog.blogspot.com
"Our Big Pig Problem
The U.S. should follow Denmark and stop giving farm animals low-dose antibiotics
For more than 50 years microbiologists have warned against using antibiotics to fatten up farm animals. The practice, they argue, threatens human health by turning farms into breeding grounds of drug-resistant bacteria. Farmers responded that restricting antibiotics in livestock would devastate the industry and significantly raise costs to consumers. We now have empirical data that should resolve this debate. Since 1995 Denmark has enforced progressively tighter rules on the use of antibiotics in the raising of pigs, poultry and other livestock. In the process, it has shown that it is possible to protect human health without hurting farmers.
Farmers in many countries use antibiotics in two key ways: (1) at full strength to treat animals that are sick and (2) in low doses to fatten meat-producing livestock or to prevent veterinary illnesses. (It is illegal in the U.S. to sell milk for human consumption from dairy cattle treated with antibiotics.) Although even the proper use of antibiotics can inadvertently lead to the spread of drug-resistant bacteria, the habit of using a low or subtherapeutic dose is a formula for disaster: the treatment provides just enough antibiotic to kill some but not all bacteria. The germs that survive are typically those that happen to bear genetic mutations for resisting the antibiotic. They then reproduce and exchange genes with other microbial resisters. Because bacteria are found literally everywhere, resistant strains produced in animals eventually find their way into people as well. You could not design a better system for guaranteeing the spread of antibiotic resistance.
The data from multiple studies over the years support the conclusion that low doses of antibiotics in animals increase the number of drug-resistant microbes in both animals and people. As Joshua M. Sharfstein, a principal deputy commissioner at the Food and Drug Administration, told a U.S. congressional subcommittee last summer, “You actually can trace the specific bacteria around and ... find that the resistant strains in humans match the resistant strains in the animals.” And this science is what led Denmark to stop subtherapeutic dosing of chickens, pigs and other farm animals.
Although the transition unfolded smoothly in the poultry industry, the average weight of pigs fell in the first year. But after Danish farmers started leaving sows and piglets together a few weeks longer to bolster the littermates’ immune systems naturally, the animals’ weights jumped back up, and the number of pigs per litter increased as well. The lesson is that improving animal husbandry—making sure that pens, stalls and cages are properly cleaned and giving animals more room or time to mature—offsets the initial negative impact of limiting antibiotic use. Today Danish industry reports that productivity is higher than before. Meanwhile reports of antibiotic resistance in Danish people are mixed, which shows—as if we needed reminding—that there are no quick fixes.
Lest anyone argue that Denmark is too small to offer a reasonable parallel to the U.S., consider that it is the world’s largest exporter of pork. Like U.S. farmers, Danes raise pigs on an intensive, industrial scale. If they can figure out how to limit antibiotic use while actually increasing agricultural productivity, then so can Americans.
The American Medical Association, the Infectious Diseases Society of America, the American Public Health Association, a previous FDA commissioner and many others have advised the U.S. to follow suit. Last year the FDA published new guidelines calling for “judicious use” of antibiotics. Yet it ultimately left the decision on exactly when and where to use antibiotics up to individual farmers. That laissez-faire standard is not good enough, particularly when the health of the rest of the population is at stake.
Of course, the way veterinary antibiotics are used is not the only cause of human drug-resistant infections. Careless use of the drugs in people also contributes to the problem. But agricultural use is still a major contributing factor. Every day that passes brings new evidence that we are in danger of losing effective antibiotic protection against many of the most dangerous bacteria that cause human illness [see “The Enemy Within,” by Maryn McKenna=]. The technical issues are solvable. Denmark’s example proves that it is possible to cut antibiotic use on farms without triggering financial disaster. In fact, it might provide a competitive advantage. Stronger measures to deprive drug-resistant bacteria of their agricultural breeding grounds simply make scientific, economic and common sense."
Excerpts from editorial from Scientific American published here: http://www.scientificamerican.com/article.cfm?id=our-big-pig-problem
It would also make sense socially also, might I add!
Saturday, April 2, 2011
Agriculture - notre gros problème de cochons
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