Photo: birderslounge.com
Des chercheurs de l'université du sud de la Floride viennent de rendre publique les résultats d'une étude qui démontre qu'un fongicide populaire pourrait aider à la disparition des amphibiens tout en nuisant à la santé des grenouilles qui y survivent. Les têtards de grenouilles qui sont exposés à différentes concentrations, parfois moins, parfois plus que les concentrations trouvées dans l'environnement, meurent en quelques jours, à des taux variant selon les espèces. Des études précédentes faites avec des vairons, des truites, des palourdes et des puces d'eau avaient rapportés les mêmes résultats. Les produits chimiques ont longtemps été soupçonnés d'être partiellement coupables d'une population décroissante d'amphibiens. Cette étude est importante parce qu'elle est l'une de quelques exemples où la haute mortalité des grenouilles s'est produite à des concentrations habituellement trouvées dans l'environnement.
Le fongicide dont il est question ici est le chlorothalonil: c'est un pesticide à usage général utilisé surtout pour tuer les moisissures, le mildiou et les autres champignons sur les terrains de golf, les pelouses et les cultures, surtout les arachides, les pommes de terre, le maïs et des fruits. Il est aussi utilisé pour éliminer des bactéries et d'autres microbes, des insectes et des algues.
Le chlorothalonil est l'un des fongicides synthétiques les plus employés aux États-Unis. Presque 9 millions de livres sont épandus sur les récoltes et les pelouses par année. Le fongicide est surtout utilisé dans la partie nord-est et sud-est des É.-U., dans les régions autour des Grans Lacs et en Californie. Sur le marché, on le retrouve portant les marques Bravo, Daconil et Mold-Ex.
Les gens sont exposés directement au chlorothalonil quand ils épandent le produit, mangent les récoltes arrosées, ou boivent de l'eau contaminée par le ruissellement provoqué par irrigation ou à cause de la pluie. Ce fongicide a été mesuré dans des eaux de surface (cours d'eau ou lacs), dans de l'eau de pluie, et même dans des spécimens d'air. Le chlorothalonil est dans la même classe de pesticides que le DDT dont l'usage est interdit depuis des décennies mais qui persiste toujours dans l'environnement.
L'EPA classifie le chlorothalonil comme un carcirogène probable chez les humains. Dans des recherches en laboratoire, les animaux exposés à des concentrations élevées de ce chimique souffrent de lésions de la peau et développent des tumeurs à l'estomac et aux reins.
Dans une étude récente impliquant 150 mères enceintes du New Jersey, 97% des mères mesuraient des niveaux détectables de chlorothanolonil dans leur sang.
Des études précédentes avaient rapporté que ce fongicide tue une variété d'espèces aquatiques à des niveaux semblables trouvés dans la nature, dont des vairons, des truites, des palourdes et des puces d'eau. Le chlorothalonil est l'un des chimiques utilisés en agriculture qui est le plus concentré dans les ruches d'abeilles à miel. À cause de cela, certains pensent que ce chimique est l'un de ceux qui contribuent au déclin des abeilles.
Il y a longtemps que l'on pense que les chimiques employés en agriculture jouent un rôle dans les réductions des populations d'amphibiens. Plusieurs pensent que les grenouilles sont une espèce sentinelle qui sonne l'alarme lors des conditions environnementales dangereuses. Une fois dans l'environnement, le chlorothalonil peut se déplacer à grandes distances et contaminer des régions montagneuses qui sont à l'épicentre des populations décroissantes de grenouilles.
En plus de souffrir d'une perte d'habitat, les grenouilles souffrent de plus en plus de maladies infectieuses. De nos jours, une maladie fongique cutanée diminue considérablement les populations globales d'amphibiens. Le chlorothalonil nuit au système immunitaire des palourdes et des truites. Chez les ouvriers agricoles, l'exposition à ce chimique est souvent associé à des dermatites et des dommages aux cellules immunitaires.
De plus, cette étude rapporte que l'exposition au chlorothalonil tue les têtards de grenouille à des concentrations beaucoup plus basses que celles trouvées dans l'environnement. Et les chercheurs ont trouvés que les têtards qui ont survécu à l'exposition du fongicide peuvent souffrir ensuite d'un système immunitaire affaibli ou stressé. Cela est préoccupant car met en doute la bonne santé des grenouilles qui survivent et leur habileté à combattre les infections.
Ensemble, ces découvertes avancent que l'exposition au chlorothanlonil peut impacter les populations d'amphibiens de 2 façons. Un: le fongicide peut tuer immédiatement les têtards. Deux: il peut tuer indirectement les grenouilles en affaiblissant leur système immunitaire et les rendre plus susceptible d'attraper des maladies infectieuses.
L'étude démontre aussi que peu importe les concentrations faibles ou élevées, mais pas nécessairement à des niveaux intermédiaires, le fongicide augmente le taux de mortalité et les niveaux d'hormones de stress. Cela va contre la croyance populaire qui veut que les concentrations les plus élevées d'un chimique font toujours le plus de dommages. Plutôt, l'étude appui l'hypothèse plus récente qui avance qu'une variété de chimiques agricoles ont des effets nocifs à des concentrations très basses, comme ce qui se retrouve dans l'environnement naturel.Photo: dnr.state.il.us
"A common fungicide kills frog tadpoles, may contribute to amphibian declines.
Researchers at the University of South Florida report that a widely used fungicide may contribute to declines in amphibian populations and affect fitness of surviving frogs. Frog tadpoles exposed under varying conditions to levels lower and higher than those predicted to be in the environment died within days, but the rates depended on the species. Prior studies in minnows, trout, clams and water fleas report similar results. Chemicals have long been proposed to play a role in decreasing numbers of amphibians. This study is important because it is one of a handful of examples where high mortality was seen in frogs exposed to levels of fungicide that are realistically present in the environment.
Chlorothalonil is a broad-spectrum pesticide mainly used to kill mold, mildew and other fungi on golf courses, lawns and crops – predominantly, peanuts, potatoes, corn and fruit. It is also used to eliminate bacteria and other microbes, insects, and algae.
Chlorothalonil is one of the most widely used synthetic fungicides in the United States. Every year, nearly nine million pounds are applied to crops and turf. The fungicide is most commonly used in the northeast, southeast, the Great Lakes region and California (USGS 2002). It is commercially available under a host of brand names, including Bravo, Daconil, and Mold-Ex.
People are directly exposed to chlorothalonil when they apply the chemical, eat crops that have been sprayed with it, or drink water contaminated by runoff from irrigation or rain. The fungicide has been detected in surface water, rain and air samples (Sakai 2002, Scott et al. 2002). Chlorothalonil is in the same chemical family as the pesticide DDT, which has been banned for decades yet continues to persist in the environment.
The U.S. Environmental Protection Agency (EPA) classifies chlorothalonil as a probable carcinogen in humans. In laboratory studies, animals exposed to high levels of the chemical develop skin lesions and stomach and kidney tumors (EPA 1999).
Among a group of 150 pregnant mothers from New Jersey, a recent study reported that 97 percent of moms had detectable levels of chlorothanolonil in their blood (Barr et al. 2010). The fungicide was not associated with adverse birth outcomes like low body weight and small head size.
Previous studies report that the fungicide kills a range of aquatic species at environmentally realistic levels, including minnows, trout, clams and water fleas (Sakai et al. 2002, Scott et al. 2002, Ernst et al. 1991, Sherrard et al. 2003). Chlorothalonil is one of the most heavily concentrated agrochemicals found in bee hives (Mullin et al. 2010). Because of this, some speculate that it is one of several chemicals that may contribute to colony collapse disorder.
Agrochemicals have also long been proposed to play a role in global reductions in amphibian populations. Frogs are viewed by many as sentinels of dangerous environmental conditions for other living creatures. Once released in the environment, chlorothalonil can move vast distances and contaminate mountain regions, which are epicenters of declining frog populations.
In addition to habitat loss, frogs are increasingly hard hit by infectious disease. Currently, a fatal skin fungus is severely diminishing global amphibian populations. Chlorothalonil suppresses immune function in oysters and trout (Baier-Anderson et al. 2000, Gagnaire et al. 2006, Shelley et al. 2009). In field workers, exposure is associated with contact dermatitis and immune cell damage (Lebailly et al. 1998, Penagos et al. 2002).
Additionally, this study reports that exposure to chlorothalonil kills frog tadpoles at levels far below those currently found in the environment. And, researchers found that tadpoles that survived exposure to the fungicide may have weakened or stressed immune systems. This raises critical concerns about the general health and fitness of surviving frogs and their ability to fight off infections.
Together, these findings suggest that chlorothalonil exposure can impact amphibian populations in two different ways. One, the fungicide can directly kill tadpoles. Two, it can indirectly kill frogs by weakening their immune systems and rendering them more susceptible to infectious disease.
The study also reported that low or high levels, but not intermediate levels, of the fungicide increase tadpole death and stress hormone levels. This is at odds with the conventional belief that higher concentrations of a chemical always cause greater harm. Instead, the study supports the growing concept that a wide variety of agrochemicals have adverse effects at very low, environmentally relevent levels."
Excerpts of article published on Environmental Health News' Website here: http://www.environmentalhealthnews.org/ehs/newscience/fungicide-kills-tadpoles-may-contribute-to-amphibian-declines/
Thursday, May 5, 2011
Fongicide contribue au déclin des amphibiens
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