Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Monday, October 17, 2011

Boues municipales - problèmes à Ottawa

Photo: Courtney Symons

On s'entend pour comprendre que le terme "boues municipales" veut dire ce qui reste en matières solides des égouts après avoir passés par l'usine de traitement des eaux usées. Autrement dit, de la merde, entre autres choses...

Voici une traduction libre d'un article d'un journal en ligne local de la région d'Ottawa. Les résidents de la région d'Ottawa sont autant incommodés par l'épandage des boues municipales que les résidents de Montréal et de la Montérégie sont incommodés par l'épandage de purin (porc, bovin et volaille). Justement, pendant que je tape au clavier, hier, je ne pouvais pas aller dehors tellement la senteur me prenait à la gorge et déclenchait une quinte de toux. Ce matin, j'ai entendu un journaliste de la radio CBC dire que çà puait à Montréal, tôt ce matin (14 octobre 2011). Vraiment, de la merde, c'est de la merde!

"L'épandage de fumier humain rend un propriétaire terrien malade.

Une femme de Kinburn dit que le champs agricole près de sa maison qui reçoit les excréments humains traités de la ville rend elle et ses animaux malades. Brenda Grey a ramassé 70 signatures pour sa pétition demandant que la Municipalité d'Ottawa cesse de se débarrasser du fumier humain en l'épandant dans le champs.

Aussi appelé boues d'égouts, les bio-solides sont en effet des eaux usées de sources humaines traitées qui servent comme engrais pour ajouter des nutriments aux sols. C'est comme du fumier, mais de source humaine. La municipalité d'Ottawa et la province de l'Ontario sont d'avis que les épandages de bio-solides sur les terres sont sécuritaires et complètement légaux quand ils sont répandus selon la réglementation mise en place par la province.

La dernière fois que la ville a disposé de bio-solides sur un champs, Grey dit qu'elle a attrapé un virus gastro-intestinal et plusieurs de ses bêtes ont attrapé des maladies.

Un test fait sur son eau de puits par le Ontario Ministry of Health and Long-Term Care a démontré des taux de concentration d'E.coli et de coliformes dangereux dans son eau de puits dont la cause serait une contamination par des eaux usées d'égouts. L'été dernier, Grey avait reçu un avis de la ville pour l'informer qu'il y auraut un autre épandage d'excréments humains traités sur une terre agricole située près de l'intersection nord-est de Mohr's Road et Hunt Line Road dans Kinburn cette année. "J'ai pensé 'Ils ne peuvent pas faire çà!'" dit Grey. "Je mourrai s'ils contaminent ce champs. Je ne suis pas encore remise de l'épandage qu'ils ont fait la dernière fois."

En 2008, Grey avait reçu une lettre dans sa boîte postale venant de la Municipalité d'Ottawa pour lui dire que des biosolides seraient épandus sur un champs près de sa maison. Grey ne savait pas à quoi s'attendre, mais il y a eu une réaction immédiate à l'épandage qu'elle a remarquée tout de suite: "La senteur." dit-elle. "La puanteur était si épouvantable que nous sommes restés dans la maison. La visite nous demandais 'Brenda, cela sent comme des excréments humains! C'est quoi, çà?' La puanteur a duré pendant 2 semaines." Bien que les mauvaises odeurs ont forcé Grey et son mari Robert de canceller beaucoup de leurs activités sociales, les vrais problèmes ont débuté plus tard.

Quand ils ont emménagés dans leur nouvelle demeure en 2004, un test avait démontré que l'eau du puits était bonne à boire. Pendant l'hiver de 2008-2009, après que la ville ait épandu des excréments humains traités sur un champs agricole tout près, Grey a attrapé une infection bactérienne gastro-intestinale et a été obligée de prendre l'antibiotique Flagyl pendant 3 mois avant de commencer à se sentir mieux. L'infection s'est prolongée durant le printemps suivant et au début de l'été, et Grey souffrait de nausées, se sentait faible et devait faire plusieurs visites à l'urgence.

Les chiens de Grey ont aussi attrapé une infection bactérienne et ont aussi reçu une prescription de Flagyl.

L'un des chevaux de Grey qui était en pension dans un champs voisin qui avait été arrosé d'excréments traités a souffert de diarrhées et a dû être traité par intraveineuse par un vétérinaire qui soupçonnait que le problème pouvait être causé par le C. difficile, une souche de bactéries qui peut s'attraper par les excréments. Un autre cheval de Grey est mort cet hiver-là de l'équivalent d'asthme pour chevaux.

Grey a aussi commencé à souffrir de problèmes respiratoires qui lui ont donné une toux chronique. "Avant tout ceci, je n'avais pas été malade depuis 15 ans." dit-elle. "Pas un rhume, pas un virus, rien." Grey dit que les 3 mois passés à prendre du Flagyl étaient dangereux pour sa santé parce qu'elle souffre d'une maladie du sang après avoir eue une transfusion contaminée. "J'ai dit à mon mari 'Nous devons vérifier notre eau.' " dit Grey. Après avoir testé le puits en juillet 2009, le ministère Ministry of Health and Long Term Care a envoyé un rapport déclarant que leur eau n'était pas bonne à boire suite à une contamination d'égouts. La concentration total de coliformes était de 80 par 100 millilitres, et la concentration d'E.coli était à 4 par 100 millilitres.

Santé Canada a établit la norme acceptable de coliforme et d'E. coli pour l'eau potable à zéro. La concentration de coliformes peut être classée comme étant soit totale ou coliformes fécaux, la première étant acceptable dans l'eau jusqu'à 10 par 100 millilitres, mais la dernière fait référence aux E.coli et n'est pas acceptable pour la boire.

Les Grey ont une assez récente fosse septique qui avait été nettoyée récemment, alors elle dit qu'elle est assez certaine que la contamination n'est pas causée par une fosse défectueuse. Les autres sources de contamination pourraient être du fumier dans le puits, ce qu'on lui a dit quand elle avait rejoint un employé du programme de biosolides de la ville. Grey a payé pour l'installation d'un système de purification avec un filtre qui a ramener l'eau de son puits de 110 mètres de profondeur sécuritaire. Elle a commencé une campagne contre l'épandage de biosolides, a appelé tous les ministères du gouvernement qu'elle pensait auraient un rapport à ce problème, mais n'a pas pu trouver personne qui pouvait l'aider ou la compenser.

En juillet cette année, Grey a reçu une autre lettre de la Municipalité d'Ottawa pour l'informer qu'il y aurait un autre épandage de biosolides municipaux sur une terre agricole près de sa maison. Grey a démarré une pétition, amassant 70 signatures de ses voisins et ses clients (elle tient une pratique de psychothérapie à la maison). Grey n'est pas la seule qui s'oppose publiquement contre les biosolides.

Lisa Jones est propriétaire de Rideau Bus Lines avec son mari Stuart Simpson à North Gower. Elle aussi a souffert de problèmes de santé après l'épandage de biosolides près de sa résidence en 2001. Jones dit qu'elle a pris connaissance des biosolides à cause de la senteur. "Nous pensions que le chien avait ramené un siffleux mort à la maison." dit-elle. Cela s'est passé avant que la législation soit mise en place qui exige que les biosolides soient mélangés dans le sol, alors ils n'étaient que déposés sur le champs, jusqu'au bord de la clôture qui fait le tour de la propriété de Jones et Simpson. En dedans de quelques heures, Jones et sa famille souffraient de maux ce tête, de gorges et d'yeux irritées, de la nausée et des diarhées. Vu qu'ils géraient Operating Rideau Bus Lines de la maison, ils ne pouvaient pas partir de la maison, et ils ont découvert que c'était impossible d'empêcher la puanteur de pénétrer dans la maison. "Çà s'infiltre dans la maison." dit-elle. "À chaque fois que nous ouvrions la porte, la senteur entrait." La nausée et les diarrhées étaient si persistantes que Jones et Simpson ont contacté Glenn Brooks, leur conseiller municipal à ce moment-là. Il était venu chez eux et Jones dit qu'il trouvait la senteur révoltante, mais n'avait rien fait pour les aider. Ensuite, Jones a contacté Robert Cushman, médecin conseil de santé pour Ottawa.

Jones dit qu'elle s'est rendue compte que la Municipalité d'Ottawa n'avait pas avisé les résidents riverains qu'elle épandrait des biosolides, comme le dicte une loi provinciale. À cause de cet oubli et les actions militantes de Jones, un moratoire de 6 mois avait été déclaré, interdisant d'autres épandages de biosolides dans la région. Les 6 mois de répit ont aussi servi à mettre à jour les procédures municipales en regard des biosolides, et c'est à ce moment-là que les règlements ont été mis en place exigeant que les biosolides doivent être travaillés dans la terre. Jones dit que les diarrhées et les nausées de sa famille ont duré pendant 2 semaines après que les biosolides aient été mélangés dans le sol, mais n'a pas souffert de symptômes à long terme. Jones dit qu'elle ne peut pas croire que ce soit encore légal d'épandre des biosolides. "Personne ne devrait devoir vivre cela." dit-elle en pensant à ce qu'elle a vécu personnellement.

L'épandage de biosolides n'a rien de nouveau et se fait depuis plusieurs décennies.

La Municipalité d'Ottawa dit que 80% des municipalités en Ontario épandent tout ou une partie de leurs biosolides sur des terres. C'est une pratique qui se fait dans presque toutes les provinces et les états des É.-U. Les biosolides passent pour des engrais puisqu'ils contiennent des nutriments pour les plantes comme de l'azote, du phosphore et du potassium. On affirme que les biosolides aident à la structure des sols, améliorent la rétention de l'humidité et réduisent l'érosion des sols. Dans et autour d'Ottawa, les biosolides sont épandus depuis les 20 dernières années.

Les informations les plus récentes datent de 2009 et indiquent que 12,037 tonnes mouillées de biosolides ont été épandu à Ottawa. Un 47% de cela a été épandu dans West Carleton. Les boues d’égouts d'Ottawa sont produites à l'usine de traitement d'eaux usées de Robert O. Pickard à Gloucester. L'usine sépare l'eau des solides, filtre l'eau avant de la retourner dans la rivière Ottawa. Les solides inorganiques comme le sable et le gravier sont filtrés et retirés, ce qui ne laisse que les solides organiques, les matières fécales, donc, qui sont pompés dans des digesteurs anaérobiques qui compostent ces solides, un peu à la façon qu'un estomac digère la nourriture.

Il en résulte des boues d’égouts stabilisées comme le définit les règlements provinciaux: un mélange dégoûtant mouillé fait de solides à 3% ou 4% et le restant étant de l'eau.

La municipalité d'Ottawa ajoute une étape de plus en faisant passer ce produit dans des centrifugeuses à haute vitesse pour faire sortir le plus d'eau que possible. Il en résulte un matériau qui est de 28% à 32% solide. Vous pourriez en ramasser et en tenir dans vos mains. Cela a l'air de la terre arable foncée, humide qui sent le fumier. Quand on décide d'épandre des biosolides, la ville envoie des pré-avis aux résidents riverains à l'intérieur de 450 mètres des épandages, et les biosolides ne doivent pas être à moins de 90 mètres d'un puits ou 0,9 mètres d'un cours d'eau. Afin de réduire la senteur, on exige que les biosolides soient incorporés au sol la même journée de l'épandage.

Des tests sans frais sont aussi disponibles pour vérifier son eau par la municipalité si les résidents leur demande. Ces tests se déroulent jusqu'à 4 semaines avant l'épandage et entre 10 et 12 semaines après.

Erik Apedaile travaille pour le programme de biosolides de la ville d'Ottawa et dit que les épandages sont fait à la demande des agriculteurs et sont déversés sur ses terres aux frais de la ville. Il n'y a aucun échange d'argent. "C'est comme une relation symbiotique." dit Apedaile. "Le fermier en profite parce qu'il économise de l'argent en engrais et profite d'une bonne récolte de maïs. En plus, ils se font travailler la terre par la ville."

La municipalité est gagnante également parce qu'elle se débarrasse des biosolides d'une façon moins dispendieuse que les autres méthodes alternatives comme l'incinération ou la disposition dans un site d'enfouissement. "Nous avons des gens, et nous vivons en communauté, et nous générons des déchets." dit Apedaile. "Les gens continuent de se servir de leur toilette. Nous n'arrêterons pas du jour au lendemain de générer des déchets, et nous devons en disposer de la façon la plus responsable que possible et le moins chèrement que possible. Ceci est la façon la plus soutenable de gérer ce matériel." Apedaile dit qu'il fait face à beaucoup de résistance venant des citoyens qui sont contre l'idée des biosolides. "Personne ne veut de biosolides à côté de chez eux." dit-il. "C'est une réaction viscérale. Personne ne nous appelle pour nous féliciter, et je comprends çà."

Apedaile dit que plusieurs précautions sont prises pour s'assurer que les biosolides ne nuisent pas à l'humain. L'agriculture a toujours comporté des risques, selon lui, dont l'usage de chimiques et pesticides, ou même opérer de la machinerie lourde.

Les micro-organismes dans les biosolides sont mélangés dans le sol (qui contient lui aussi des micro-organismes), mais ils ne sont pas mobiles, ne peuvent pas se déplacer par eux-mêmes. "C'est difficile de penser à un scénario où les pathogènes pourraient traverser une zone tampon de 90 mètres dans un puits." dit-il, en parlant de la distance séparatrice obligatoire entre les biosolides et un puits. "Ce n'est pas correct de dire que c'est impossible, mais on peut dire que ce ne serait pas probable."

Les biosolides contiennent du carbone, des nutriments comme l'azote et le phosphore, des métaux comme le fer et le magnésium, des bactéries et d'autres micro-organismes. Environ 70% de la masse des biosolides est de l'eau.

Certaines études ont été menées afin de tester les impacts potentiels des biosolides sur la santé humaine. L'une d'elle, à Wood County, en Ohio, a été menée par une équipe de chercheurs dont Sadik Khuder, un professeur à l'université de Toledo. Dans les années 1990, Khuder a aidé à mener une étude sur les travailleurs en manutention de déchets qui entraient en contact avec des boues de biosolides, et les résultats ont montré qu'ils souffraient d'un taux plus élevé d'une variété de maladies gastro-intestinales et de symptômes. Pour faire suite à cette étude, en 2006, Khuder et son équipe ont posté des sondages sur la santé de 437 résidents qui vivaient à l'intérieur d'un périmètre d'un mille où des biosolides étaient déposés, et 176 personnes qui n'ont pas été exposées aux biosolides comme groupe contrôle.

L'étude, baptisée Health Survey of Residents Living Near Farm Fields Permitted to Receive Biosolids, a démontré que certains symptômes de problèmes de santé étaient statistiquement élevés chez ceux qui étaient exposés aux biosolides. Ils avaient un taux plus élevé de sécrétions excessives de larmes, des ballonnements abdominaux, la jaunisse, des ulcères cutanés, de déshydratation, de perte de poids et de faiblesse généralisée. La fréquence de bronchites, d'infections respiratoires et de lambliase (une infection du petit intestin) étaient remarquablement plus élevée chez ceux qui étaient proches des biosolides. L'étude de Khuder concluait qu'il y avait un danger plus élevé de maladies respiratoires, gastro-intestinales et autres chez les résidents qui vivaient près des biosolides, mais ajoutait que davantage d'études seraient nécessaires pour en tirer une conclusion plus probante.

En ce moment, Khuder travaille sur d'autres études dans d'autres comtés aux États-Unis afin de déterminer les impacts des biosolides sur la santé humaine. Cette fois-ci, au lieu d'envoyer des sondages aux citoyens pour qu'ils répondent eux-mêmes aux questions sur leurs symptômes, l'équipe suit un groupe de gens avant, pendant et après l'épandage de biosolides afin d'en tirer des données. Khuder dit qu'ils sont à publier leurs études et ne voulait pas parler de ce qu'ils avaient découvert. "Je pense que cela cause un certain tort." Khuder a dit au sujet des épandages de biosolides sur des terres. "Mais si la communauté prend certaines précautions, je pense qu'ils apportent certains bienfaits à la communauté."

Eli El-Chantiry du comté de West Carleton-March dit que les biosolides sont un sujet chaud qui revient sur la place publique de façon sporadique. "Ce n'est pas une question si je pense que c'est une bonne idée ou non." dit-il. "Mais je pense que oui, c'est une bonne idée, et je pense qu'il n'y a pas de mal, si je me fie sur les informations qui me viennent des autorités sanitaires de la ville." Il ajoute que ce n'est pas une décision de la municipalité, mais une décision légale sous législation provinciale et approuvée par le ministère de l'agriculture de l'Ontario.

En plus, au début quand Ottawa n'offrait pas les biosolides aux fermiers, cela ne les arrêtait pas. "Les fermiers locaux s'arrangeaient pour trouver le produit venant d'ailleurs." dit El-Chantiry. "Que la ville les donne aux fermiers ou pas, ils pourraient toujours s'en procurer et l'épandre." La liste de lois et règlements en place pour les épandages de biosolides sur les terres voient à ce que les citoyens sont en sécurité, selon El-Chantiry. "Je sais que des gens déménagent ici près d'un fermier qui le fait et ils n'aiment pas çà, mais malheureusement, ici, çà fait parti de notre communauté agricole et nous devons vivre avec." dit-il.

Mais cela ne rassure pas Grey qui dit vivre dans la crainte de voir le jour arriver où des camions reviendront et qu'elle sentira cette terrible senteur. S'ils viennent épandre près d'ici encore, elle dit qu'elle fermera sa maison et devra vivre dans un hotel avec son mari jusqu'au gel. Elle dit que les champs environnants servent à cultiver du maïs-grain pour nourrir des animaux et des fèves pour consommation humaine.

Le fermier propriétaire de la propriété voisine de Grey ne veut pas parler aux médias.

Grey dit qu'elle a déposé une lettre écrite à la main dans sa boîte aux lettres (note personnelle: nous avons déjà fait çà à Richelieu aux frères qui voulaient construire une méga-porcherie et ils ont pris çà comme une mise en demeure. Nous avons reçu une lettre d'avocat en réplique) pour le prier de ne pas accepter une deuxième application de biosolides, mais elle n'a pas reçu de réponse. "C'est dégoûtant de voir que notre province et notre municipalité sont impliqués dans cette affaire." dit Grey. "J'avais confiance en eux. Je pensais qu'un appel à Santé Publique prendrait soin de cela. Et voilà où j'en suis, des centaines d'appels plus tard."
Photo: vernonsludge.blogspot.com

"'Humanure' dumping sickens homeowner

A Kinburn woman says a farmer’s field near her house where the city dumped treated human waste has made her and her animals sick. Brenda Grey has collected a petition with 70 signatures asking the City of Ottawa to stop dumping “humanure” on the field.

Also known as sewer sludge, biosolids are treated human wastewater used as fertilizer to add nutrients to the soil. It’s like manure, only using human waste instead. The City of Ottawa and the province of Ontario state that land application of biosolids is safe and completely legal when applied according to regulations put in place by the province.

The last time the city dumped biosolids on the field, Grey said she ended up with a gastrointestinal virus and several of her animals contracted illnesses.

A test of her well water by the Ontario Ministry of Health and Long-Term Care showed unsafe levels of E. coli and coliform in her well water, a result of sewage contamination. Last summer, Grey received a notice from the city, informing her that it would dump another load of treated human waste on agricultural land located at the northeast corner of Mohr’s Road and Hunt Line Road in Kinburn this year. “I thought, ‘They can’t do this,’” said Grey. “I will die if they contaminate that field. I still haven’t recovered from the last time.”

In 2008, Grey received a letter in the mailbox from the City of Ottawa telling her that biosolids would be spread on the field next to her house. Grey didn’t know what to expect, but there was one side effect of the dumping that she noticed right away. “The smell,” she said. “The smell was so outrageous that we didn’t even leave the house. People would come by and say, ‘Brenda, that smells like human waste, what is that?’ It smelled like that for two weeks.” Although the stench caused Grey and her husband Robert to cancel many of their social plans, the real problems came later.

When they moved to their new home in 2004, a test showed the well’s water was safe to drink. During the winter of 2008-09, after the city dumped treated human waste on a nearby farmer’s field, Grey contracted a gastrointestinal bacterial infection and was forced to take the antibiotic Flagyl for three months before recovering. The infection carried on into the spring and early summer, leaving Grey feeling nauseous and weak and she made multiple trips to the hospital emergency room.

Grey’s dog also contracted a bacterial infection, and was also put on Flagyl.

One of Grey’s horses, which was boarded next to another field that had been covered with treated waste, suffered from severe diarrhea and had to be treated intravenously by a veterinarian, who suspected the problem could be C. difficile, a type of bacteria that can be transmitted through feces. Another of Grey’s horses died that winter of heaves, the equine version of asthma.

Grey also developed a respiratory problem resulting in a chronic cough. “Prior to this, I hadn’t been sick for 15 years,” she said. “Not a cold, not a virus, nothing.” Grey said the three months she spent taking Flagyl was dangerous to her health because she suffered from a blood disease as a result of a tainted blood transfusion. “I said to my husband, ‘We have to check the water,’” Grey said. After testing the well in July of 2009, the Ministry of Health and Long Term Care sent a report saying their water was unsafe to drink as a result of sewage contamination. The total coliform level was 80 per 100 millilitres, and the E. coli level was at four per 100 millilitres.

Health Canada states that the safe level of coliform and E. coli in drinking water is zero. Coliform can be categorized as either total or fecal coliform – the former being acceptable in water up until 10 per 100 millilitres, but the latter being related to E. coli and not suitable for drinking.

The Grey’s have a fairly new septic tank which has been recently cleaned, so she said she is confident it wasn’t the result of a faulty tank. Other causes of contamination could have been manure getting into the well, which is what she was told when she contacted a staff member with the city’s biosolids program. Grey paid for a purification system to be installed with a filter that restored the water from her 110-metre-deep well back to safety. She started a campaign against the spreading of biosolids, calling every government ministry she could think of, but was unable to find anyone who could help or compensate her.

Last July, Grey received another letter from the City of Ottawa informing her that there would be another application of municipal biosolids on agricultural land located on a field near her home. Grey began a petition, collecting 70 signatures from neighbours and clients of her psychotherapy practice she runs out of her home. Grey isn’t the only one who has gone public with her protests against biosolids.

Lisa Jones, who owns Rideau Bus Lines with her husband Stuart Simpson in North Gower, experienced negative health effects from biosolids deposited next to their home in 2001. Jones said she first became aware of the biosolids because of the smell. “We thought the dog had brought in a dead groundhog,” she said. This was before legislation was put in place requiring biosolids to be mixed in with the soil, so they were piled on top of the field, right up against the fence surrounding Jones’ and Simpson’s property. Within hours, Jones and her family had headaches, itchy throats, sore eyes, nausea and diarrhea. Operating Rideau Bus Lines from their home prevented Jones and Simpson from leaving, and they found it impossible to keep the smell out of their home. “It filters right into the house,” she said. “Every time you open the door, the smell comes in.” The nausea and diarrhea were so persistent that Jones and Simpson contacted Glenn Brooks, their city councillor at the time. He came to their house and Jones said he was repulsed by the smell, but didn’t do anything to help them. Next, Jones approached Robert Cushman, then Ottawa’s medical officer of health.

Jones said she discovered that the City of Ottawa had not notified nearby residents that they would be dumping biosolids as required under provincial law. Because of this slipup and Jones’ activism, a six-month moratorium was put in place forbidding any further biosolid deposits in the area. The six months were also used to update the city’s biosolid procedures, and it was then that regulations were put in place requiring biosolids to be worked into the soil. Jones said that her family’s diarrhea and nausea lasted for two weeks after the biosolids were finally mixed into the earth, but she has not experienced any long-term health effects. Jones said she can’t believe it’s still legal to deposit biosolids. “Nobody should have to go through that,” she said of her experience.

Land application of biosolids is nothing new, and has been practiced for decades.

The City of Ottawa’s says 80 per cent of municipalities in Ontario either apply all or a portion of their biosolids to soil. It is practiced in almost every province and U.S. state. The biosolids are used as fertilizer, as they contain plant nutrients such as nitrogen, phosphorus and potassium. They reportedly build up the soil structure, improve moisture retention and reduce soil erosion. In and around Ottawa, biosolids have been dumped on and off for the past 20 years.

In 2009, the most recent information available, 12,037 wet tonnes of bisolids had been deposited in Ottawa. Forty-seven percent of that was distributed in West Carleton, mostly in what used to be identified as Fitzroy township. Ottawa’s sewer sludge is produced at the Robert O. Pickard wastewater treatment plant in Gloucester. The plant separates water from solids, filtering out the water and sending it back to the Ottawa River. Inorganic solids like sand and grit are filtered out, leaving only the organic solids – fecal matter – which are pumped into anaerobic digesters that break down those solids, much like a stomach would digest food.

Stabilized sewage sludge is the resulting product, as defined by provincial regulations: a wet, mushy mess consisting of three to four per cent solids and the rest, water.

The City of Ottawa goes a step further, sending it through high-speed centrifuges which squeeze out as much water as possible. The result is material that is 28 to 32 per cent solid. You could pick it up and hold it in your hand; it looks like damp, dark topsoil and smells like manure. When the decision is made to spread biosolids, the city gives advanced notice to residents within 450 metres of the spreading, and the biosolids must remain more than 90 metres away from a well or 0.9 metres from groundwater. To minimize the smell, it is required to mix the biosolids into the soil on the same day they are applied.

No-charge well testing is also provided by the city upon request. Tests are taken up to four weeks before the spreading and between 10 and 12 weeks afterwards.

Erik Apedaile works with the City of Ottawa’s biosolid program, and said that land applications are requested by farmers and spread onto the farmer’s land at the city’s expense. No money exchanges hands. “It’s sort of like a symbiotic relationship,” Apedaile said. “The farmer benefits because they save money on fertilizer and they’re going to get a very good corn crop. Secondly, they’re going to get their land worked by the city.”

The benefit to the city is that the biosolids are disposed of more cheaply than using alternative methods like incineration or dumping into a landfill. “We have people, and we live in communities, and we make waste,” Apedaile said. “People are going to keep using the toilet. We’re not going to stop generating waste, and we have to manage it in the most responsible and cost-effective way that we can. This is probably the most sustainable way of managing this material.” Apedaile said that he faces a lot of resistance from citizens who are against the idea of biosolids. “Nobody likes biosolids next door to them,” he said. “It’s a visceral reaction. Nobody is calling us up and congratulating us, and I understand that.”

Apedaile said that many safety precautions are taken to ensure that biosolids don’t cause harm to humans. There has always been risk associated with farming, he said, including using chemicals and pesticides or even operating heavy machinery.

The microorganisms in biosolids are mixed in with the soil (which also contains microrganisms) but they are not motile, meaning they cannot move on their own. “It’s difficult to think of a scenario where pathogens could move through a 90-metre buffer into a well,” he said, referring to the required distance that biosolids must remain from a well. “It’s not appropriate to say that it’s impossible, but we can say it’s not in the realm of the probable.”

Biosolids contain carbon, nutrients like nitrogen and phosphorus, metals like iron and magnesium, bacteria and other microorganisms. Approximately 70 per cent of the biosolids’ mass is water.

Some studies have been done to test the potential health effects of biosolids on humans. One in Wood County, Ohio, was led by a team of researchers including Sadik Khuder, a professor at the University of Toledo. In the 1990s, Khuder helped conduct a study on waste treatment workers who came in contact with biosludge, and results found that they had a higher rate of various gastrointestinal diseases and symptoms. As a follow-up to this study in 2006, Khuder and his team mailed health surveys to 437 residents who lived within a mile of a biosolids deposit, and 176 people who were not exposed to biosolids. The study, entitled Health Survey of Residents Living Near Farm Fields Permitted to Receive Biosolids, found that some health symptoms were statistically significantly elevated in those exposed to biosolids. They had a higher rate of excessive secretion of tears, abdominal bloating, jaundice, skin ulcers, dehydration, weight loss and general weakness. The frequency of bronchitis, upper respiratory infection and giardiasis (an infection of the small intestine) were also significantly elevated in those close to biosolids. Khuder’s study concluded that there was an increased risk for certain respiratory, gastrointestinal and other diseases among residents who lived close to biosolids, but added that more studies needed to be done to determine this conclusively.

Currently, Khuder is working on studies in other counties in the United States to determine the health effects of biosolids on humans. This time, instead of sending surveys for citizens to self-report their symptoms, the team is following a group of people before, during and after the dumping of biosolids to take measurements. Khuder said they are in the process of publishing these studies, and could not discuss his findings. “I think there is some harm,” Khuder said about the land application of biosolids, “but if the community takes some precautions I think they can be valuable assets to the community.”

West Carleton-March Coun. Eli El-Chantiry said that biosolids are a hot-button topic that surfaces every now and again. “It’s not about whether or not I think it’s a good idea,” he said, “But I do think it’s a good idea, and I think there is no harm based on (information from) the city’s medical health officers.” He added that it’s not a city decision, but is instead one made legal under provincial legislation and is approved by the Ontario Ministry of Agriculture, Food and Rural Affairs.

Plus, in the early days when Ottawa wasn’t offering biosolids to farmers, it didn’t stop them. “Local farmers still managed to find the product from other places,” El-Chantiry said. “Whether the city gives the farmers biosolids or not, they could still use them.” The list of rules and regulations in place for land application of biosolids keeps citizens safe, El-Chantiry said. “I know some people move out here near to a farmer that does it and they don’t like it, but unfortunately this is part of our farming community and we have to live with it,” he said.

But none of this is comfort to Grey, who said she lives in fear of the day she will see the dump trucks returning and she smells that awful odour. If they dump near her again, she said she will board up her house and have to stay in a hotel with her husband until the ground freezes. She said that the nearby fields are used to grow corn for animals and beans for human consumption.

The farmer who owns the property next to Grey declined to comment.

Grey said she delivered a handwritten letter to his mailbox pleading with him to stop the second dumping of biosolids, but she received no reply. “It’s disgusting that our province and our city are involved in this,” Grey said. “I trusted them. I thought that one call to public health would do it. And here I am, hundreds of calls later.”"

Excerpts from article written by Courtney Symons published here: http://www.yourottawaregion.com/feature/article/1224782--humanure-dumping-sickens-homeowner

No comments:

Post a Comment