Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Tuesday, October 18, 2011

Gaz de schiste en Pennsylvanie, un bonheur bien fragile

Photo: Ruth Fremson/The New York Times

En période de morosité économique, le boom gazier peut permettre à plusieurs de mieux respirer, et même de se lancer en affaires. Mais à quel risque? Et pour combien de temps durera la manne? Vous voulez savoir quel genre de jobs seront "créées" grâce à l'exploitation gazière anticipée par notre gouvernement dans la vallée du Saint-Laurent? Lisez ce qui suit.

Voici une autre traduction libre d'un article pris dans le journal The New York Times.

Le boom gazier aide la Pennsylvanie, mais certains sont préoccupés par les risques qui viennent avec.

Dans la ville de Montrose, en Pennsylvanie, Adam Diaz était pris dans une période économique morose, il y a de cela 3 ans. Des camions restaient immobiles dans sa carrière de grès bleuâtre et les scies étaient silencieuses dans sa cour à bois. Heureusement pour lui, les gazières se sont montrées à peu près à ce moment-là, et M. Diaz a saisi l'occasion. Il a commencé à transporter leurs déchets de forage. Il est passé d'un camion à 8 et est propriétaire d'une flotte de 53 camions. Ensuite, il restaura une vieille voie ferrée et loue 210 wagons qui transportent des conteneurs de déchets de forage. Il est passé de 30 employés à 180 et fait maintenant des affaires pour $45 millions de revenus par année.

D'autres résidents aussi prennent avantage du boom gazier. Certains sont fournisseurs aux compagnies pour des pièces mécaniques, d'autres sont plombiers. Un couple débrouillard a une roulotte-restaurant où ils vendent aussi des bas faits de laine d’alpaga aux foreurs venus de la Louisiane et du Texas, inhabitués au climat plus froid.

Le boom gazier transforme les petites communautés aussi, comme celle-ci (4,400 habitants) et revitalise l'économie de cette région jadis oubliée du nord-est de la Pennsylvanie. Les quelques hôtels ont agrandi, les restaurants sont pleins et les locations de maisons ont plus que doublé. "Il y a eu un effet de boule de neige à cause de l'invasion des gazières." dit M. Diaz, âgé de 33 ans, devant son entreprise florissante près d'ici.

Mais le boom gazier provoqué par une technique avancée de forage appelée fracturation hydraulique, ou fracking, a aussi emmené ses problèmes, également. Bien que les gazières ont créées plusieurs emplois bien rémunérés, plusieurs résidents ne sont pas qualifiés. Quelques puits d'eau potable ont été contaminés. Les routes rurales étroites tombent en petits morceaux sous le poids des camions lourds. La disponibilité immobilière se fait rare et dispendieuse, et de plus en plus de résidents deviennent des sans-abri. Les services locaux et les infrastructures sont éprouvés au point de rupture.

"Très peu de revenus de taxes vont aux gouvernements locaux pour les aider à partager les bénéfices du développement économique." dit Sharon Ward, la directrice exécutif du Pennsylvania Budget and Policy Center, un organisme de recherche indépendant en politiques. Et certaines personnes se demandent si les bénéfices à court terme ont fait oublier les cycles de hauts et bas qui caractérisent cette industrie.

"Qu'arrivera-t-il à long terme? est la question importante qu'il faut se poser." dit Kathy Braiser, un prof de sociologie rurale à l'université Penn State. "Comment pourront profiter les communautés des bienfaits tout en tentant de mitiger les problèmes néfastes pour qu'elles soient prêtes quand le boom s'essoufflera?"

Le boom est alimenté par des réserves importantes de gaz dans la formation Marcellus, une vaste formation rocheuse qui se trouve sous plusieurs états de la côte Atlantique mais surtout concentrée en Pennsylvanie. La recherche de l'industrie indique qu'un puits typique dans le Marcellus peut générer des millions de dollars en bénéfices économiques, incluant des salaires, des taxes et des stimulations chez les fournisseurs. Les critiques disent qu'on gonfle les chiffres.

En Pennsylvanie, plus de 3,000 puits ont été forés depuis 3 ans et des permis pour des milliers de plus ont été émis. Dans le comté de Susquehanna, comté pauvre dont Montrose est sa capitale, 262 puits ont été forés par une demi-douzaine de compagnies gazières différentes depuis la fin de juillet. Il y a 400 permis pour en forer de nouveaux.

À ce temps-ci de l'année, les collines sont colorées par les coloris orangés de l'automne. Ici et là, ont aperçoit des sites de forages de 3 à 5 acres de superficie où les foreuses s'affairent et grondent 24 heures par jour, éclairant la nuit comme des colonies de soucoupes d'extra-terrestres.

Pour M. Diaz et le cercle local de gagnants comme les transporteurs d'eau et les opérateurs de motels, les plombiers et les serveuses, les avocats, les arpenteurs et les propriétaires de buanderies, les forages ont alimenté un tournant économique en leur faveur.

John et Phyllis DiGiori sont propriétaires d'un élevage d’alpaga et ont organisé un camion de concession alimentaire sur la route principale. Leur "roulotte à patates" vend des hamburgers et des frites, et offrent des vêtements chauds aux travailleurs qui viennent du Texas et de la Louisiane. "Demandez-nous de vous montrer nos bas fait de laine d’alpaga" clame une affiche écrite à la main collée dans la vitre pour commander la nourriture.

Dan et Gretchen Backer gèrent 40 chambres dans des hôtels et des appartements, dont le Inn à Montrose, et ont réagi au boom gazier en rénovant leurs chambres et ajouté des "extras" comme des écrans télé grand format. Maintenant, dit Mme Backer, ils ont doublé leur tarif qui est maintenant de $2,500 par mois pour un 2 chambres à coucher.

Bill Kelley sénior et son fils ont vu leur compagnie de location d'équipement prendre le l'expansion. Taylor Rental vend maintenant des pièces difficiles à trouver aux les gazières. Le père dit que sa compagnie a grossi de 40% tous les ans depuis les 3 dernières années. Son épouse tient sa propre compagnie florissante, PJ's Cafe, un établissement boucané où les travailleurs aiment se retrouver après leur travail. "Nous ne connaissons pas la récession qui afflige le restant de la planète." dit M. Kelley.

En effet, le chômage dans le comté était de 7,5% en août, à comparer avec le taux de l'état qui se tient à 8,,5%, et bien en-dessous du taux du pays qui est de 9,1%. M. Kelley le père aime à répéter un dicton des coureurs d'or: c'est pas les mineurs d'or de la Californie qui sont devenus riches, ce sont les gens qui leur vendaient les pelles.

George Stark, un porte-parole pour Cabot Oil and Gas Corporation, la principale gazière de la région, dit que les entrepreneurs locaux comme M. Diaz et les Kelley ont créé plus de 400 emplois liés à l'industrie gazière. Il dit que Cabot a engagé directement environ 100 travailleurs qualifiés pour les tours de forage, mais ajoute qu'à l'avenir, des résidents de la place pourraient recevoir la formation pour ces emplois.

La compagnie s'attend à forer ici pendant au moins 2 décennies encore, dit-il, et les puits produiront du gaz pour encore 3 décennies après çà. "Ce n'est pas seulement une pointe de courte durée" assure-t-il. "C'est probablement l'endroit le plus productif de tout le Marcellus, ici."

Mais l'intrusion gazière met à l'épreuve les services locaux. Cabot a donné $50,000 dernièrement à la Croix Rouge et a aidé à organiser une levée de fonds pour la construction d'un hôpital. Cabot a aussi dépensé $12 millions l'année passée pour la réparation des routes.

"C'est beaucoup d'argent pour un comté comme Susquehanna." dit MaryAnn Warren, une commissaire du comté. "Mais Susquehanna est pauvre, peut-importe la quatité de gaz qui se trouve ici."

Les compagnies paient certaines taxes, mais seulement à l'état, pas aux comtés. Et elles ne paient pas de taxes immobilières locales. Certains projets de loi, dont celui suggéré ce mois-ci par le gouverneur Tom Corbett, un Républicain, permettraient aux comtés d'imposer une taxe sur les puits et garder la majorité de l'argent, mais il n'y a pas d'entente sur cette approche. La Pennsylvanie est le seul état producteur de gaz naturel important qui ne taxe pas directement l'exploitation gazière.

Au moins la moitié des postes d'emploi dans Susquehanna County sont remplis par des employeurs qui viennent d'ailleurs, dit Timothy W. Kelsey, un prof d'économie agricole du Penn State. Il dit que c'est une proportion anormalement élevée, mais que le comté ne compte tout simplement pas assez d'employeurs pour retenir la main d'oeuvre ici. "Les gens qui ont des connections sont capables de ramasser les fonds et ils font de bonnes affaires." dit le professeur Kelsey. "Mais la majorité des dépenses liées au gaz naturel ne se fait pas à l'intérieur du comté."

Il y a aussi d'autres tensions, comme ceux entre des voisins, surtout ceux qui ont signé trop tôt des baux avec des gazières qui leur donnaient seulement $25 l'acre tandis que d'autres ont attendu et reçoivent plus de $5,000 l'acre.

D'autres tensions sont entre les résidents de la place et les travailleurs qui viennent d'autres états. "Nous venons ici, le logement est dispendieux et ils augmentent les tarifs." se plaint un travailleur venu de la Louisiane qui voulait rester anonyme à cause de l'hostilité locale.

Dee Stephens, 47 ans, est ancien prof du Missouri, et est l'une des rares femmes qui travaille aux puits. Elle dit qu'elle ne sent pas la bienvenue ici. "Tout le monde se sent menacé." dit-elle en parlant des résidents de la place. "Nous faisons notre travail, mais ils pensent que nous massacrons le paysage." Elle dit que ce n'est pas le cas. "Bien sûr qu'on ne remet pas tout en place comme Mère Nature sait si bien le faire, mais on fait notre possible."

Les entrepreneurs qui connaissent du succès sont très conscients de la fragilité de la nouvelle économie et certains prennent leurs précautions.

"À un moment donné, ils auront fini et s'en iront." dit Mme Backer, propriétaire du Inn à Montrose, en parlant des gazières. "Nous suivons leurs conseils et essayons de rembourser nos dettes." dit-elle. "Mais nous faisons tester notre eau quand même. Nous sommes tous préoccupés et espérons que les compagnies forent avec soin et que nos eaux sont en sécurité. On n'a pas nos têtes dans le sable."

Légende: Selon les lois de la Pennsylvanie, une telle affiche bien en vue sur une propriété serait suffisante pour interdire même du sondage sismique comme on a connu en Montérégie (Saint-Mathias, été 2010).
Photo: http://dearsusquehanna.blogspot.com/

"Gas Boom Aids Pennsylvania, but Some Worry Over the Risk

MONTROSE, Pa. — In the economic downturn three years ago, Adam Diaz idled the trucks at his bluestone quarry and silenced the saws at his lumber mill. Fortunately for him, the gas companies arrived at about the same time, and Mr. Diaz saw an opportunity. He started hauling their waste. He parlayed 1 truck into 8 and now has a fleet of 53. Then he revived a weedy rail spur and now leases 210 rail cars to haul more waste containers. His work force grew to 180 from 30 as he created a business that now has revenues of $45 million a year.

Other residents also began taking advantage of the “gas rush.” Some supplied the companies with machine parts; others laid pipe. One entrepreneurial couple opened a food wagon where they also sell alpaca socks to drillers from Louisiana and Texas who were unprepared for the cold.

The gas boom is transforming small towns like this one (population 4,400 and growing) and revitalizing the economy of this once-forgotten stretch of rural northeastern Pennsylvania. The few hotels here have expanded, restaurants are packed and housing rentals have more than doubled. “There’s been a snowball effect due to the gas companies coming in,” Mr. Diaz, 33, said recently at his bustling empire near here.

But the boom — brought on by an advanced drilling technique called hydraulic fracturing, known as fracking — has brought problems too. While the gas companies have created numerous high-paying drilling jobs, many residents lack the skills for them. Some people’s drinking water has been contaminated. Narrow country roads are crumbling under the weight of heavy trucks. With housing scarce and expensive, more residents are becoming homeless. Local services and infrastructure are strained.

“Very little tax revenue goes to local governments to help them share in the benefits of the economic development,” said Sharon Ward, executive director of the Pennsylvania Budget and Policy Center, an independent policy research organization. And some are asking whether short-term gains have obscured the long-term view of an industry marked by boom-bust cycles.

“What happens in the long run is the critical question,” said Kathy Braiser, associate professor of rural sociology at Penn State. “How can communities take advantage of the benefits and try to mitigate the negative issues so that they are well-positioned for when this does tail off?”

The boom has been driven by extensive gas reserves in the Marcellus Shale, the vast rock formation under several Middle Atlantic states and concentrated in Pennsylvania. Industry-backed research says that a typical Marcellus well can generate millions of dollars in economic benefits, including wages, taxes and stimulation through the supply chain. (Critics say the amount is exaggerated.)

In Pennsylvania, more than 3,000 wells have been drilled in the past three years and permits for thousands more have been issued. Here in Susquehanna County, a poor rural county of which Montrose is the seat, 262 wells had been drilled by a half-dozen different gas companies as of the end of July; permits have been issued for 400 more.

At this time of year, the roller-coaster hills are blanketed in the oranges of fall. Dotted among them are industrial well sites, typically three to five acres, where drills crank and groan around the clock, glowing at night like spaceship colonies.

For Mr. Diaz and a charmed circle of local winners — water haulers and motel operators, pipeline workers and waitresses, lawyers, surveyors and launderers — the drilling has fueled an economic turnabout.

John and Phyllis DiGiori, who own an alpaca farm, started a food concession truck along the main road. Along with burgers and fries, they now offer warm clothing to workers from Texas and Louisiana. “Ask us about our alpaca socks and more,” says a handwritten sign taped to the service window.

Dan and Gretchen Backer, who oversee 40 rooms in hotels and apartments, including the Inn at Montrose, responded to the boom by renovating their rooms and adding amenities like flat-screen TVs. Now, Ms. Backer said, they have doubled their rates, to $2,500 a month, for a two-bedroom rental.

Bill Kelley Sr., and his son, Bill Jr., have expanded their equipment-rental business, Taylor Rental, and now sell hard-to-find items to the gas companies. The senior Mr. Kelley said it has grown 40 percent in each of the last three years. His wife runs her own bustling business, PJ’s Cafe, a smoky roadhouse where off-shift gas workers congregate. “We’re not in the recession that the rest of the world is in,” Mr. Kelley said.

Indeed, unemployment in the county was 7.5 percent in August, below the state average of 8.5 percent, and below the national figure of 9.1 percent. Mr. Kelley Sr. likes to repeat a piece of wisdom handed down from the forty-niners: it was not the gold miners in California who got rich, it was the people who sold the shovels.

George Stark, a spokesman for the Cabot Oil and Gas Corporation, the dominant gas company here, said that local entrepreneurs like Mr. Diaz and the Kelleys had created more than 400 industry-related jobs. He said Cabot directly employed about 100 skilled workers on the rigs, but over time local residents would be trained for those jobs.

The company expects to be drilling here for at least two decades, he said, and the wells will be producing gas for three decades after that. “This isn’t a bust-type situation,” he said. “This is probably the sweetest spot in the Marcellus play.”

But the gas influx has put a strain on local services. Cabot recently gave $50,000 to the local Red Cross and has helped a fund-raising drive to build a local hospital. Cabot also spent $12 million last year on road repairs here.

“That is a heck of a lot of money for a county like Susquehanna,” said MaryAnn Warren, a county commissioner. “But Susquehanna is poor, and it doesn’t matter how much gas there is.”

The companies pay certain taxes, but only to the state, not to the counties. And they do not pay any local property tax. Various proposals, including one offered earlier this month by Gov. Tom Corbett, a Republican, would allow counties to impose a tax on the wells and keep most of the money, but there is no agreement on an approach. Pennsylvania is the only major gas-producing state that does not tax gas extraction directly.

Fully half of the work force in Susquehanna County is employed outside its borders, said Timothy W. Kelsey, a professor of agricultural economics at Penn State. He said that was an unusually high percentage, but the county simply did not have enough employers to keep the work force here. “The folks who have connections are able to get the dollars and they’re doing very, very well,” Professor Kelsey said. “But the majority of spending associated with natural gas isn’t being done in the county.”

There are other strains, some between neighbors, especially those who signed early leases with gas companies that yielded them only $25 an acre while others waited and got more than $5,000 an acre.

And some of it is between local residents and out-of-state workers. “We come up here, the housing is expensive and they raise the rates on us,” grumbled one worker from Louisiana who did not want his name used because of the level of local hostility.

Dee Stephens, 47, a former schoolteacher from Missouri, and one of the rare women who work on the wells, said she did not feel welcomed here. “Everyone feels threatened,” she said of local residents. “We’re doing a job, but they think we’re tearing up the land.” She said that was not the case. “Obviously we won’t put it back as perfectly as Mother Nature made it, but we’re doing the best we can.”

The successful entrepreneurs are highly conscious of the fragility of the new economy and some are hedging their bets.

“At some point they will finish and go away,” said Ms. Backer, owner of the Inn at Montrose, said of the gas companies. “We’re taking their advice and trying to pay off our liquid debt that we’ve gotten into,” she said. “But we still get our water tested. We’re all concerned about whether the companies are drilling safely and that our watersheds are safe. We’re not putting our heads in the sand.”"

Excerpts of article written by published in The New York Times here: http://www.nytimes.com/2011/10/15/us/hydraulic-fracturing-brings-money-and-problems-to-pennsylvania.html?_r=1
Photo: Lynn Selnick

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