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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Tuesday, December 6, 2011

Lac Champlain - une nouvelle normalité?

Photo: Glenn Russell

Selon Buzz Hoerr, seul le temps nous dira si ce qui est normal pour le lac Champlain a changé cette année. Voici une traduction libre de son dernier texte publié dans un journal du Vermont.

La dernière fois qu'un texte à moi a été publié dans ces pages, je pataugeais ou ramais dans des eaux du lac qui entouraient la maison de ma famille, et je méditais sur la vie dans une zone à désastre, à savoir si c'était çà, le nouveau "normal". Pendant ces journées-là, et ensuite après avoir séché, j'ai eu beaucoup de temps à réfléchir sur la question.

Plusieurs personnes ont demandé si les niveaux de l'eau du printemps de 2011 étaient pour reproduire. Malheureusement, c'est une question qui n'a pas de vraie réponse.

Nous savons 2 choses sur le niveau de l'eau de ce printemps:

- C'était le résultat d'une accumulation de phénomènes: une quantité de neige anormalement élevée et un niveau d'eau élevé du lac Champlain, et de plus, pendant 7 semaines, des ondées anormalement abondantes en cascade qui tombaient sur un paysage de plus en plus drainé, pavé et habité.

- Personne ne peut être certain que des quantités de neige et de pluie semblables se reproduiront en séquence au printemps prochain pour recommencer le même phénomène.

Dans les mois qui ont suivis les inondations, nous avons vécu une petite sécheresse et une baisse du niveau du lac de 8 pieds, ce qui a permis à plusieurs d'entre nous de souffrir d'"amnésie d'inondation", jusqu'à ce que les impacts catastrophiques de la tempête tropicale Irene du 28 août nous frappent.

Encore et encore, dans les annales qui enregistrent les intrants des eaux de rivière, nous avons constaté ces "évacuateurs de ravins". Quelle expression appropriée! À cause des pentes et des pentes rocheuses de nos hautes terres, quand l'eau descend en grande quantité, le torrent se déplace à grande vitesse et s'engouffre dans les ruisseaux et les rivières avec assez de puissance pour les délaver. Juste à voir la terreur vécue par tellement de résidents pendant Irene pendant que les cours d'eau se transformaient en torrents, le niveau de l'eau si élevé que les berges étaient emportées, emmenant avec elles les infrastructures, les résidences et les fermes.

Ce qui aboutit dans le lac Champlain pendant ces évènements, c'est de l'eau brune, mais ce qui ce trouve dans cette eau est le sujet de mon billet d'aujourd'hui. Sur la page Web du programme de réhabilitation du lac Champlain du Basin Program qui fait un sommaire des inondations ce printemps, les mesures des niveaux des rivières du U.S. Geological Survey brisent tous les records.

Pendant ces périodes-là, les quantités de sédiments et nutriments qui s'ajoutent au lac en seule journée peuvent canceller tous les efforts de réduction d'érosion de plusieurs années.

Ce n'est pas seulement ce qui ruisselle des champs et des terrains de stationnement. C'est une conjonction de cela et des sédiments "historiques", délavés des rives des cours d'eau qui se sont effondrés et poussés dans le lac Champlain.

Dans les photos satellites de la fin de mai, le lac semblait complètement brun. Et c'était le printemps. Ajoutez les effets d'Irene, les pluies abondantes d'octobre, les orages violents des deux étés précédents, et ainsi de suite, l'accumulation de sédiments est vraiment impressionnante.

Les gens me demandent pourquoi, après avoir dépensé plus de $100 millions pour nettoyer le lac pendant tellement d'années, nous ne constatons pas d'amélioration importante, ou même minime.

J'ai bien peur que ces dernières tempêtes sont le début d'un nouveau normal. La majorité des excédents de nutriments qui viennent dans le lac sont à cause des tempêtes, et l'historique de la pollution de notre lac, de la baie de Chesapeake, du Golfe du Mexique, de la plupart des bassins versants, quand on y pense, c'est surtout à cause de ces évènements.

Malheureusement, puisque les gouvernements et l'argent sont nos principaux outils, nous calculons en jours, en mois, en années, en en budgets. Nous mesurons nos améliorations marginales cumulatives, ou pas, pour ces périodes de temps.

Par exemple, nous sommes à revoir nos normes d'intrants maximums totaux permis pour les rivières qui se déversent dans le lac en se basant sur des modèles et en utilisant des outils comme des bandes riveraines, des récoltes de couverture hivernale, des plans d'aménagement de nutriments, des bassins de rétention, etc...

Hé bien! L'eau ne respecte pas nos méthodes. Elle vient quand elle veut durant l'année, pendant des évènements de précipitations abondantes qui sont souvent localement situées dans des régions du lac comme la baie Missisquoi, ou parfois à la grandeur du lac. Et le trop-plein se fout des méthodes normales et s'engouffre dans les rivières et le lac.

Il me semble que nous avons besoin de commencer à penser non pas en "jours" mais en charges maximum totales d'un évènement. Une partie de cela est incorporé dans les modèles, mais les modèles nous indiquent que nous devrions être plus avancés que nous ne le sommes en réalité.

C'est important de ne pas se laisser décourager. Assainir notre eau en améliorant nos pratiques d'usages du territoire est quand même une nécessité économique, mais en plus, c'est un devoir moral. Nous devons repenser notre préoccupation centenaire avec le drainage et revenir à de la rétention sélective sur une beaucoup plus grande échelle.

Nous devons améliorer et rétablir les milieux humides, ajouter des valves de retenue aux drainages artificiels afin de ralentir l'écoulement de l'eau, reconstruire les infrastructures qui travaillent avec l'eau, pas contre elle, encourager des contrôles d'eau pluviale en zone urbaine et établir une priorité qui interdira toute migration de sol ou de nutriment des fermes, des commerces et des développements domiciliaires. Toutes ces mesures doivent être capable de gérer des volumes d'eau beaucoup plus considérables qu'en ce moment.

Des pannes inspirent des percées. Nous avons été émus par les marques de solidarité dans nos communautés durant les épreuves. Allons-nous nous rappeler de ces évènements pour réaliser que nous avons appris beaucoup et nous sommes adaptés - enfin! - à la réalité de l'eau et avons pris des décisions difficiles mais nécessaires?

Le temps nous le dira.

Buzz Hoerr, l'auteur du texte, est le président du "Vermont Citizen Advisory Committee dans le programme international "Lake Champlain Basin Program". Il contribue régulièrement à la publication Green Mountain et vit sur Broadlake Road à Colchester.
"Buzz Hoerr: Time will tell whether 'new normal' has set in on Lake Champlain

When last I wrote in this space in May, I had been trudging or rowing through lake water that had surrounded my family's home, and I was speculating about life in a disaster zone, about whether this was the "new normal." During those days, and since drying out, I've had a lot of time to think about those comments.

Many people have asked if the spring water levels of 2011 will return. Unfortunately, this is a question for which there is no real answer.

We do know two things about the levels this spring:

• They were the result of a confluence of abnormally high snowpack and Lake Champlain levels for that time, and for seven weeks, abnormally high rainfall in large bursts — descending on an increasingly tiled, paved and roofed landscape.

• No one has any idea for certain whether those snow and rain levels will occur in the right sequences next spring to make it happen all over again.

In the months that followed the flooding, we saw a mini-drought and an 8-foot drop in the lake's level, which allowed some of us to experience flood "amnesia" — until we were jarred by the catastrophic impacts of Tropical Storm Irene, which hit Aug. 28.

Time after time over the many years we've recorded water flows in our rivers, and we've seen these "gully-washers." What an apt term! Because of the slopes and general rocky surfaces of our uplands, when water comes down here in large amounts, it moves quickly and hits the creeks, streams and rivers with enough power to "wash" them out. Witness the terror experienced by so many of our residents during Irene, as creeks turned into torrents of high water that quickly overwhelmed stream banks, infrastructure, homes and farms.

What reaches Lake Champlain in those events is brown water, but the story of what is in that water is leading to my point. On the Basin Program's Web page for a summary of the floods this spring (http://lcbp.org/2011Flood.htm), U.S. Geological Survey river gauges show flow rates off the charts.

During those times, the amount of sediment and nutrients delivered to the lake on a single day might have had the net effect of undoing years of erosion reduction.

It wasn't just what flowed off fields and parking lots, either. It was a combination of that and "legacy" sediments, scoured from collapsing stream- and riverbanks and shoved out into Lake Champlain.

In satellite photos from late May, the broad lake looked almost completely brown. And that was in the spring. Add the effects of Irene, heavy rains last October, heavy thunderstorms two summers ago and on and on, and the accumulation of sediment is truly mind-boggling.

People often ask me why — after spending north of $100 million on lake cleanup over many years — we don't see dramatic or even small amounts of improvement.

I'm afraid these recent storms are creating a "new normal." The majority of excess nutrients that come into the lake are from storm events, and the pollution story for our lake, the Chesapeake Bay, the Gulf of Mexico, indeed in most watersheds, is mostly about these events.

Unfortunately, with governments and money as our primary tools, we think in terms of days and months and years and budgets. We meter out marginal, incremental improvements, or not, during these time periods.

For example, we're going through a process now to redo our "total maximum daily load" allowances for rivers entering the lake, based on models and using tools such as stream setbacks, cover cropping, nutrient management plans, retention basins, etc.

Well, water doesn't respect our methods. It comes when it wants to come during the course of almost any year, in big rain events that might be localized in a lake segment such as Missisquoi Bay, or be basin-wide. And the runoff blows right through standard methods and into the rivers and then the lake.

Seems to me we need to start thinking not exclusively in "daily" terms, but also in terms of total maximum "event" loads. Some of that is factored into the models, but the models tell us we should be farther along than we are.

It's important we don't let this discourage us. Cleaning up our water by improving our land-use practices still is an economic necessity, but more than that, it's a moral imperative. We need to rethink our centuries-long preoccupation with drainage and move back to selective retention on a much larger scale.

We need to improve and restore wetlands, put flow valves on tile drains that slow water down, rebuild infrastructure that works with water (not against it), enforce stormwater controls in urban areas and create a priority of no soil or nutrient migration from farms, businesses and residential developments. All of these measures must have enough capacity to deal with much higher levels of event water flow than they do now.

Breakdowns lead to breakthroughs. We've been warmed by stories of how our communities come together here when times are toughest. Will we look back one day on these events and see that we also learned and adjusted — finally — to our water realities and made some tough decisions?

Time will tell.

Buzz Hoerr is chairman of the Vermont Citizen Advisory Committee in the international Lake Champlain Basin Program. A regular contributor to Green Mountain, he lives on Broadlake Road in Colchester.

Link: http://www.burlingtonfreepress.com/article/20111127/GREEN01/111270303/Buzz-Hoerr-Time-will-tell-whether-new-normal-has-set-Lake-Champlain



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